
font fondues avec l’oeuvre produit de la troifieme fonte pour le
cuivre fans addition de fcories ; cet oeuvre fe nomme dörr hart
werde, ou oeuvre dur torréfié ou reflué. Cette fonte produit de
nouvelles mattes & de l ’oeuvre moyen dur, mittel hart werde ,
c’eft celui qui entre dans le mélange du tas épais ; ces dernieres
mattes font enfuite grillées une feule fois, pour être fondues
^Tournés de avec des fcories du travail crud dans un même fourneau : cette
3' fonte, fonte fe nomme roß fchicht ou journée de grillage ; les mattes
qui en proviennent, mattes de cuivre ; & floeuvre, qui n’eft autre
chofe que du cuivre noir, oeuvre dur torréfié : c’eft celui qui entre
dans la fonte du tas mince; & comme dans celle-ci on y ajoute
des fcories, la percée fe fait dans le baflin de réception où les
mattes fe lèvent par feuilles très-minces; on attire également
l’oeuvre fur le fol de la fonderie pour le divifer en morceaux.
Grillage des §. IX. L ’aire à griller les mattes e ft, comme le dit Schlutter,
de 20 pieds de long, fur 3 de large ; les fourneaux font de deux
à deux j ils font formés avec quatre murs fort élevés fur lefquels
une voûte prend naiflance, conftruâion très - difpendieufe fans
qu’on puifle en prouver l’utilité. Le lit de grillage fe fait avec du
bois refendu en petits morceaux; on le recouvre avec de la matte &
par-deflus un nouveau lit de bois & de matte, & ainfi de fuite
jufqua ce qu’on ait un compofé d’environ 200 quintaux. On
donne de cette maniéré cinq feux de grillage aux mattes de cuivre,
& feulement un feu à celles produites de la fonte du tas mince.
Fort* des §• X. Le fourneau pour cette fonte eft encore femblable à
vregriUées * ce^u* de fonte crue ; la brafque fe fait plus pefante & on la bat
de maniéré que le fol intérieur foit uni & plat, même plutôt;
incliné du côté de la tuyere, afin que le cuivre y féjourne un peu
plus de tems, & puifle s’y raffiner en partie avant que d’arriver
dans le baffin de l ’avant-foyer.
On compofe la fchicht ou journée, de yo quintaux de mattes à
cinq feux, & d e quelques quintaux de cuivre noir qui provient
de la fonte des fcories de ce même travail ; on ajoute très-peu de
fcories. La fonte fe commence en chargeant d’abord de ces dernieres
&: enfuite du mélange ; & comme ces matières font fort
riches, on ne tarde pas à voir le cuivre dans le baffin que l’on a
fait aflez grand pour contenir 8 à 9 quintaux. Lorfqu’il eft prefque
plein, on éloigne un peu les fcories qui furnagent le bain, avec un
rablede fer que l’on trempe dans le cuivre; onéteint aufli-tôt dans
un baquet d’eau le peu qui s’y attache ; c’eft ce qu’on appelle
l ’épreuve pour connoître fi le cuivre eft aflez fin pour le raffiner,
ou s’il l’eft trop. S’il ne l’eft pas aflez , on choifit fur la fchicht
des morceaux de mattes les mieux grillés, & du cuivre noir pour
les mettre dans le fourneau ; fi au contraire le cuivre étoit trop
fin , pour lors on emploie des mattes moins grillées, parce que
s’il avoit déjà acquis le point de raffinage dans le baffin du fourneau
courbe, on rifqueroit beaucoup d’en feorifier en le raffinant ,
& on ne pourrait le lever mince.
Si le cuivre eft trop chaud, de maniéré qu’il creufe la brafque
autour du baffin, on y jette un peu de l’ardoife pilée pour le refroidir
, & afin qu’il s’y forme une croûte ; lorfque le baffin eft
plein & que le cuivre eft au point que l’on defire , on bouche
l ’oeil du fourneau avec un charbon rond & de la brafque ; on
arrête en même tems les foufllets, & l’on perce aufli-tôt pour faire
couler le cuivre dans un canal ou conduit fait avec de l ’argille, lequel
aboutit au baflin du foyer de raffinage. Quand ce dernier eft
plein, on met une pelotte de terre dans ledit canal, pour détourner
l ’excédent du cuivre & le faire couler fur le fol de la fonderie : ce
baflin eft fait avec de l’argille un peu fablonneufe & humeêlée ;
on en remplit d’abord tout l’efpace jufqu’à la tuyere, au-defious
de laquelle on commence à faire un creux avec la main, & en-
fuite avec un caillou chauffé on la bat fortement en dedans, en
allant de bas en haut. On le forme de cette maniéré de 14 pouces
de profondeur, & de 22 pouces de diamètre, pour qu’il puifle
contenir environ 7 à 8 quintaux de cuivre.
Le baflin étant bien chauffé, on l’enduit dans toute fa furface
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Raffinage .cl<4
cuivre.