
T R O I S I E M E P A R T I E .
Départ par la voie féche, des matières d? argent & cuivre tenant or;
§. I. C ’eft fur les mêmes principes mentionnés dans les deux
premières parties, qu’eft fondé le départ de l’or d’avec l’argent
par la voie féche, dont plulîeurs auteurs tels que MM. Schlutter,
Cramer, Eller, &c. ont donné les procédés, mais dont la manipulation
eft encore tenue fecrette dans les atteliers où elle eft
en ufage. On peut rapporter auffi aux mêmes principes la réparation
de l’or d’avec le cuivre.
J’obferverai d’abord que cette opération n’a été décrite & faite
jufqu’à préfent que par des voies docimafliques ; j’entends par-là
toutes les opérations qui fe font dans les creufets, par conféquent
trop en petit, tandis qu’elles peuvent l ’être dans des fourneaux
plus en grand ; je parle d’après-, l’expérience pour avoir fait par
taoi-même ce départ, fur lequel je n’entrerai dans aucun détail
pour le préfent, dans la crainte de paffer les bornes que je me fuis
prefcrites par ce Mémoire,
Avant que de paffer au procédé qiie je propole, je ferai feule -
ment remarquer que l’Opération ordinaire expofe à nombre dè
details minutieux , Celui de granuler l’argent & de le cémenter
enfuite avec le foufre. Le but eft de former par-là une union qui
ne fe fait pas toujours parfaitement, pour peu qu’on manque
d’exaftitude dans la manipulation ; d’ailleurs le foufre pur ne mi-
néraiife pas aufli bien un métal quelconque, que lorfqu’il eft déjà
mêlé lui-même avec un autre métal. La pyrite martiale eft fans
contredit la matière la. moins chere & la plus convenable pour ce
procédé ; on peut très-bien rapporter ceci à ce que MàMacquer dit
dans fon dictionnaire de Chymie, à l’article de la purification de
l ’or par l’antimoine ; je dois dire que je fuis extrêmement flatté que
mes idées s’accordent aufli bien avec celles d’un fi favant Chymifte:
voici de quelle façon il s’exprime.
* Cette purification de l’or eft une forte de départ fec, elle
* réuffit mieux néanmoins que le départ fec par le foufre feul ; la
« raifon de cette- différence c’eft que le foufre étant très-volatil &
» très-inflammable, fe diflipe & fe confume en grande parue
» lorfqu’on l’emploie feul, avant d’avoir pufaifir les métaux
« alliés à l’or; au lieu que lorfqu’il eft déjà lie a une fubftance
» métallique, comme il l’eft dans l’antimoine avec la parue regu-
I “ qui l’empêche de fe confirmer & de fe d.fliper fi prompte-
Î mentTil a beaucoup plus de facilité à fe porter fur les métaux
I a§ ien aCe n’eft point ici le cas, comme dans le traitement des
minérais d’argent & cuivre, de faire ufage d’un fourneau de re-
verbere, mais bien de celui à manche; .1 faudrait d o n c P “
truire un petit, pratiquer dans fon intérieur un baffin en {
de cône renverfé & profond, & un extérieurement de meme
forme, dans lequel on pût faire couler en perçant tout ce qui
feroit dans le premier; on en pourroit avoir un troifieme dans
lequel le trop plein du premier pût fe répandre; ou
pafferoit le vent du foufflet, fe placero.t au niveau du baffin inferieur,
& inclinée de façon à frapper au tiers de la profondeur
dULe fourneau ayant été bien chauffé & rempli de charbon , on
feroit agir les foufflets, & l’on chargeroit d abord autant de pyrites
qu’il en faudrait pour remplir à moitié le baffin , ■ h f f i j j
l’argent aurifère, conjointement avec de la meme pyrite, e
fin intérieur étant une fois plein, on laifferoit aller le fourneau
mais fans charger de nouvelle matière ; on pourrait alors introduire
par la tuyere de la grenaille de fer ou autre jneapnant ce a
fait, on percerait pour faire couler la maffe fluide dans le baffin
en forme conique, ou on la laifferoit refroidir pour en feparer
enfuite le culot d’avec la matte ou le plachmall comme on voudra
le nommer. Pendant pe tems-là, 00 recommencera a procéder
de nouveau comme il a été dit : on fera l’effai du culot; fi lot-
n’y eft pas allez çonceptré (car je confeillerois de le pouiier
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