
aifément. Enfin, nous n’avons pas trouvé de pays où l’on-.fôit auffi
.laborieux qu’en ceux où il y a des mines , ce qui arrivera dans
tous les autres endroits où les habitans feront accoutumés au travail
depuis l’âge de 5 ou dans. On a plufieurs exemples en France,
à-St.-Etienne & à St.-Chaumpnt en Forez, où les femmes & les
enfansfont occupés à la foie ; en baffe-Bretagne où lés terres font
beaucoup mieux cultivées, &même un grand nombrededéfrichées
depuis qu’on, y travaille des mines. Il eft donc inconteftable que
les mines, loin d’être préjudiciables à la culture des terres & aux
manufaftüres, contribuent au contraire à rendre fertiles les pays
incultes ; à les. peupler & à rendre les habitans fi laborieux qu’ils
y établiffent des fabriques de plufieurs efpeces. On auroit tort de
juger des mineurs- étrangers par ceux qui nous viennent : ces
derniers ne font pour la plupart que des vagabonds, qu’on a rendus
encore plus mauvais fujefs en France, faute de favoir les
conduire, & par le trop de gages qu’on leur donne. Quant aux
chefs-ouvriers, on fe trompe très-fort lorfqu’on imagine que ceux
qui nous viennent font inftruits, & en état de former un établiffe-
ment ; ceux, qui feroient capables de donner des lumières, font
trop bien payés chez eux, & trop bien récompenfés par leur
fouverain, pour courir après l’incertain. D ’ailleurs, quoique la
plupart de ces gens-là foient.fort inftruits pour diriger les travaux
qui leur font confiés, ils font trop bornés pour conduire & former
un établiffement, qui demande des opérations fouvent toutes
différentes : enfin ces gens-là veulent toujours être dirigés eux-
mêmes. Pour ce qui eft des officiers fupérieurs, rrop de motifs
les retiennent dans leur pays pour qu’ils fe déterminent à lè quitter.
Quant au progrès des mines dans un royaume, on doit le
çonfidérer moins comme un bien particulier au fouverain, que
comme le bien général de l’état. On voit même que dans les pays
OÙ les mines font le plus en valeur, le fouverain ne retire plus
qu’un droit bien inférieur au, dixième, & dans certains cas
feulement.
M É T A L L U R G I Q U E S . 431
1°. Dans tous les états d’Allemagne, où l’exploitation eft un peu saxe, g. a,
étendue, il y a un confeil particulier où fe décident toutes les fe jfc é > g_
affaires qui ont rapport aux mines ; outre cela il y a d’autres i
confeils dans les villes de provinces où l’on exploite des mines g, 2.
aux environs. Ces confeils font pour veiller à la bonne exploitation,
& à ce que les difficultés qui s’élèvent foient terminées
promptement, afin qu’elle n’en fouffre pas. Les mines qui font
en valeur en France font encore fi peu confidérables, & fi éloignées
les unes des autres, qu’elles ne méritent pas qu’on établiffe
des confeils dans les provinces; mais pour fuivre cette partie qui
peut devenir très-effentielle , il conviendroit qu’on établit, quant
à préfent, au moins quelques ingénieurs des mines par commiffion
du roi, & même des fous-ingénieurs, lefquels feroient fous les
ordres de M. le contrôleur général, & de M. l’intendant des
finances qui a l’adminiftration des mines dans fon departement.
Le premier de ces ingénieurs qui auroit la qualité de général ,
refteroit à Paris pour examiner & faire le rapport à M. l’intendant
des finances , de tout ce qui lui feroit envoyé concernant
l ’exploitation des mines ; les autres feroient tenus de fe tranfpor-
ter dans les mines pour y faire des établiffemens ; rendre compte
des exploitations qui fe feroient , même dans les mines des fer-
gneurs qui jouiffent des droits régaliens, telles que celles d’Alface
& de Franche-Comté , & examiner les difficultés qu’il y a fort
fouvent entre les compagnies , pour en inftruire le confeil.
MM. les intendans des provinces pourroient en être jugesdarts
■ biendes cas, comme ils y ont ete déjà autorifes par des arrêts
du confeil : on pourroit enifuite établir des maitnfes des mmes ,
comme il y en a dans les provinces pour les eaux & forets, fi le
nombre des mines qu’on exploiteroit devenait confiderable.
-Il eft inconteftable que toutes les mines appartiennent au fouve- Saxe, §- n
rain, & que perfonne n’a le droit de les ouvrir fans fa permiffion.
En Allemagne le maître des mines a le droit d accorder des concédions
: n’y en ayant point en France , on ne peut fuivre, quant
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