
cette calamine, & on la broie fous une meule avec les gros
morceaux ; c eft dans cet état qu’elle eft vendue & tranfportée à
Birmingham, où l’on en fait toutes fortes de comportions en
la mêlant avec le cuivre.
S e c t i o n V I I I .
Mme de calamine dans le duché de Limbourg , année 1767.
§ . I. Cette mine qui fournit à prefque toutes les fabriques de
laiton de 1 Europe, eft exploitée aux frais de la reine qui en
retire annuellement au-dela de ioo mille livres de bénéfice ; elle
eft fituee fur le penchant d une montagne peu élevée, & expofëe
à peu près au midi.
Une ouverture d’une grande étendue & d’environ io toifes de
profondeur, ainfî que tous les déblais que l’on voit au jour , annoncent
que les anciens travaillaient cette mine comme une
carrière, & que le minerai leur coûtoit peu de frais d’extraétion ;
mais un nombre déboulement dont il refte les traces, prouve auffi
qu’elle a été très-mal exploitée, comme elle l’eft encore aujour-
d hui. Cette exploitatronreftera dans le mêmeétatfi on n’y apporte
aucun changement ; car il n’y a pas un feul maître-ouvrier qui en
conduife les ouvrages, ce font defîmples journaliers qui font les
recherches & les pourfuites comme ils le jugent convenable, de
maniéré que l’on ignore abfolument l’étendue & la largeur de la
veine minérale, & l’on ne cherche pas même à la reconnoître.
§• II. Quoique nous ayons vifteé deux de ces ouvrages Souterrains
, & malgré toutes les queftions que nous avons pu faire, il
nous a été impoffible de juger de cette mine comme nous l’aurions
defiré ; mais d’après ce que nous avons v u , elle peut être conft-
dérée comme une maffe, fe dirigeant de l’eft à l’oueft, compofée
d une terre jaunâtre , ayant une apparence ferrugineufe & des
parties de rocher fablonneux à peu près de même nature, dans
lefquelles fe trouve la pierre calaminaire en couches & en veines-»
C e minérai eft fort pefant & reffemble lui-même à un rocher
ferrugineux, ce que l’on remarque particuliérement à l’extérieur
de quantité de morceaux du côté où ils ont touché les terres ,
lequel eft rempli de petites cavités informes, qui paroiffent avoir
été l’ouvrages des eaux ; l’on trouve auffi répandus dans ces terres
des roignons de ce minérai ifolés, plus ou moins gros.
§. III. Cette maffe eft exploitée fur environ 150 a 200 toifes Exploitation,
de longueur : on ignore, comme il a été d it, fi elle s’étend plus
loin. Quant à fa largeur, on ne la reconrioît que dans quelques
endroits, où elle eft de 8 , 15 & 16 toifes.
Elle eft bornée du côté du nord par des terres jaunes, mais
fur-tout par ces dernieres du côté du midi, & par d’autres qui
font argilleufes & très pyriteufes.
Sur l’étendue de cette maffe, on a ouvert d à 7 puits i'onds
de 3 pieds de diamètre, dont les terres font foutenues avec des
cerceaux de b o is , & de différentes profondeurs; ils fervent à
l’extra&ion du minérai qui fe fait dans de petits paniers.
Comme tous les ouvrages a&uels font inférieurs à la grande
ouverture, on a approfondi un puits principal pour fervir à
l’éléyation des eaux, à l’aide d’une petite machine hydraulique
que l’on y a établi. Ce puits, profond de 24 toifes, reçoit les
eaux de tous les autres ; il eft dans fon entier maçonné à chaux §£
fable avec des briques.
§. IY. Indépendamment de la calamine que l’on extrait, on
profite encore de celle que l’on trouve en grande quantité dans
les anciens déblais, & que l’on met à part pour une qualité inférieure
; on la négligeoit fans doute , parce qu’on en retiroit abondamment
& qu’on ne faifoit ufage que de la meilleure.
On diftingue plufieurs efpeces de pierre calaminaire, dont on Pnx de h c».
fait le choix avec beaucoup de foin. De leur richeffé & de leur lanîin€"
qualité dépend le prix des unes & des autres ; la première forte
fe vend fur la mine à raifon de 7 liv. le cent pefant de 11 o livres ,
poids de Cologne, la fécondé forte environ 6 liv. & les fuivantes
à peu près de même, & la moindre 3 liv. 10 f. à 4 liv.