
Bocards &
laveries.
On fépare le
fer avec la
pierre d'aimant,
vreufe que l’on met à part, jufqua ce qu’il y en ait une quantité
fuffifante pour pouvoir les traiter, & en retirer le cuivre qui eft
d’un petit objet.
§. III. Six bocards à 3 pilons font occupés à piler les minérais
que l’on a approvilionnés pendant l’hiver. Les pilons ne font point
armés de fer comme il eft d’ufage, mais ils le font d une pierre de
couleur bleuâtre très-dure & très-compafte, que 1 on peut mettre
au rang des wacken dont parle M. Pot (1). Le minerai qui fort
des pilons eft reçu dans un canal ou caiffe, où il fe dépofe fépa-
rément fuivant fon degré de fineffe. Chaque efpece eft lavée dans
les fchlçm graben ; ce qui en provient & que l’on divife en riche
& en moins riche, l’eft encore fur des tables fans toiles de 17 a
18 pieds de longueur, inclinées de 6 degrés & demi. C eft dans
cette derniere opération que fe fait la féparadon du fer d’avec le
minérai auquel il étoit uni, & qui relie fur la table avec lui. Le
laveur après avoir placé au bout de ladite table un petit canal pour
recevoir le fer & le conduire dans un réfervoir féparé, le munit
d’une pierre d’aimant large & longue de 3 à 4 pouces (2 ) , & la
promene continuellement de haut en bas par-deffus le minerai ; le
fer s’y attache, & par le mouvement qu’il donne à l’eau il fe
fépare de ladite pierre, & eft entraîne dans le refervoir. Le minerai
d étain eft alors très-diftinâ fur les tables; mais comme il
refte encore des parties de fer qui ont échappe a 1 aimant, le
même ouvrier laveur place en travers de 1 extrémité de la table,
un linteau de bois d’environ G lignés d epaiffeur , pour arrêter le
minérai ; & il pofe au même endroit la pierre d’aimant, où
s’attache le fer en paffant à mefure qu’il fait defcendre le minérai
avec un balai. Il enleve ladite pierre & la retrempe deux OU trois
(1) On la tire près de Platten ; il s’,en touve auffi de la même efpece aux environs
de Joachimjlhal.
;(.a) Ces pierres d’aimant font enchaffées dans du bois ou de la poix \ d autres ne le
font pas du tout: chacune revient à environ i l ou 15 livres j elles fe trouvent en
ÿaxé dans lè diftrift de Schwart^enbçrg.
fois
fois plus ou moins, jufqu’à ce qu’il n’apperçoive plus rien de
noir ; alors il ôte le liteau & fait tomber le minérai dans un autre
réfervoir. La facilité avec laquelle fe fait cette féparation eft très-
curieufe & des plus intéreffantes.
Le fer qui provient de ce lavage eft lavé une fécondé fois en
ufant du même procédé ; mais comme il retient encore de la
pierre d’étain , on le pile de nouveau avec une addition d’environ
un dixième d’ardoife afin de l'obtenir plus fin, & que conféquem-
ment la féparation s’en faffe plus aifément, dans une troifieme &
derniere opération de lavage qui fe fait fur une table moins
grande de 12 pieds de longueur, & n’ayant que cinq degrés d’in-
dinaifon.
Si l’on empioyoit cette méthode, il n’en réfulteroit pas le
même avantage, l’aimant en enlevant le fer entraîneroit aufii
quelques parties de minérai d’étain qui s’y tiendraient fufpendues
entre celles de fer les plus groffes; au lieu que par le lavage,
l’eau fépare elle-même du fér celles qui n’en font pas, & qui font
ou plus légères ou plus pefantes.
Deux cent quintaux de fçhtick de pierre d’étain font le produit Produit an f
annuel de cette mine. Après avoir été grillés ils font livrés à la nue1'
fonderie de Gottes Gaben, pour y -être fondus par le même procédé,
& on en retire 125 quintaux d’étain.
5 . IV. Ces minérais étant unis à fie là pyrite arfénicale & cui- Grillage des
vreufe qui retiennent encore du fer & du rocher après le lavage, minerius'
il eft indifpenfable de la griller ; cette opération fe fait dans un
fourneau de réverbere, à peu de chofe près femblable à celui de
Marienberg dans leqpel on procédé de même fur 1 o quintaux
de minérai que l’on y met à la fois. On a donné à ce fourneau
$ pieds de longueur, fur 7 de largeur, & fa voûte eft élevée
de 18 à 20 pouces au-deffus du fol ; après 5 ,6 ou 7 heures que
le minérai eft grillé , on le retire pour le jetter dans l’eau, afin
que l’acide vitriolique qui fè trouve alors abandonné du phlo-
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