
conftruits de chaque côté de la poêle, & où ils relient jufqu'à ce
qu’on retire du fel de la fécondé cuke ; alors on les porte dans
l’étuve, on les y arrange les uns fur les autres & on les y laifle
jufqu’à pe que le fel foit entièrement privé d’humidité ; il ell- en-
fuite tranfporté dans une autre étuve au-deffus & mis en garenne.
On n’attend point que l’eau contenue dans la poêle foit évaporée
jufqu’à lîccité ; on en fait venir de nouvelle à laquelle on
mêle également des blancs d’ceuf, & l’on procédé en tout point
comme il a été d it, ce que l’on continue pendant 1 5 jours de fuite £
après quoi on arrête le feu pour enlever la croûte qui s’eft ramaffée'
dans le fond de la poêle, & qui fe forme feulement dans l’endroit
où le feu la frappe. Il y en a de deux efpeces-, l’une d’environ un,
pouce d’épaiffeur relfemblante à celle de Salins , & une autre très-
mince qui paroît être de la terre durcie fans aucun mélange.de fel,
& qui par cette raifon eft rejettee ; on fait diffoudre la première,
avec le fel en roc.
Lorfqu’on veut réparer la poêle , on en ôte l’eau mere pour
fervir à une nouvelle évaporation avec celle des égouttoirs, & on.
en garnit tous les joints avec un ciment, fait avec de la chaux &
du fang de boeuf. Elle peut réfifter de cette maniéré une année de
Ipite à un travail continuel fans réparation.
On eftirne la confommation du charbon à 3 tonnes par cuite de
16 à 17 heures, pour obtenir environ 3 tonnes & demie de fel(1).
On fait dans cette faline de deux efpeces de fe l, l’un à petits
Selà petits grains que l’on nomme fel commun , & que l’on obtient à gros
grains & à bouillon, l’autre pour les falaifons, dont le grainreiïemble à celui
gros grains. 7 1 0
que l’on fait à Montmorot, en Franche-Comte, pour les Suiffes.
L ’évaporation pour celui-ci fe fait à un feu plus lent.
Eauïfalées §. IV. Les mines de Norihwich fourniffent auffi des fources
f'^vanora’. d’eau falée, qui proviennent fans doute de quelques anciens tra-
tl°n- vau x , & que l’on fait évaporer dans des poêles de 20 pieds de
longueur, fur 9 à 10 feulement de largeur ; elles font placées de
(1 ) Çettç mefure eft de 2? quint^u* de 1 ia livres.
la
la même maniéré que celles de Liverpool, fur un mur qu’elles débordent
, mais avec une feule chauffe ; on en bouche également
les joints avec de la chaux & du fang de boeuf. Quand on les remplit
on ne fait point ufage de blancs d’oeuf pour la clarification ;
mais d’une demi-bouteille de fang de boeuf, & l’on retire l’écume
quand l’eau commence à bouillir. Comme il fe débite dans cette
province au moins autant de fel à gros grains, que de celui à petits
grains pour la falaifon des fromages, on s’y prend de la maniéré
fuivante pour ménager la poêle.
Lorfque l’eau eft une fois en ébullition, on continue l’évaporation
au même degré de chaleur, jufqu’à ce que la poêle foit à
moitié vuide, & l ’on retire le fel à petits grains à mefure qu’il.fe
précipite ; alors on ralentit le feu pour n’avoir plus que de celui
à gros grains. Quand la furface de la poêle en eft entièrement
couverte, l’ouvrier y jette un morceau de beurre de la groffeur
d’une noifette qui le fait précipiter fur le champ ; on remplit enlui.e
de nouvelle eau, & l’on procédé comme il a été dit.
S e c t i o n I V .
Comment on fait évaporer l'eau de la mer, dans différentes provinces
de ! Angleterre, pour en extraire le fel.
§. I. On trouve dans la ville de Shields} diftante de 8 milles
de celle de Neucaftle, un grand nombre de chaudières ou poêles
où l’on fait évaporer l’eau de la mer pour en retirer le fel ; leur
conftruûion & celle des fourneaux paroiffent mériter la préférence
fur celles que nous avons en France ; elles font plus folides
& plus avantageufes pour leur confervation (#). On ne connoît
point l’ufage des chaînes pour les foutenir ; elles le font par neuf
barres de fer de 3 pouces & demi de diamètre, placées fur toute
la largeur à 2 pieds de diftance de l’une à l’autre , & applatis.
par-deffous du côté où elles fe joignent, avec les tôles auxquelles,
elles font rivées, ainfi qu’on peut le voir par la fig. 2. Ces barres
fpnt extrêmement fortes, & foutietinent les tôles de façon qu’elles.
Tome I I I . V v
( ’ ) l § p | la
p l . X , fig 1
&2.