
Les fcories enfin nous ont paru très-nettes & bien vitrifiées.
§ . VI. On évalue la confommation annuelle en charbons à
120 mille ftygar; le produit en cuivre de 4 à 5 mille fchip-
fund, qui dans les premiers tems a été de 20 jufqu’à 30 mille.
Les mines occupent près de 1200 ouvriers en tous genres, & 2 5 à
30 chevaux.
§. VII. Tout le cuivre produit defdites mines eft vendu &
livré aux fermiers de la fabrique d’Afveftad ( 1 ) , qui ont feuls le
droit de le raffiner. Le bergfag qui tient cette ferme de la couronne
, dans la vue de maintenir le prix defdits cuivres, a en con-
féquence établi une commiffion chargée de la vente ; tout le
cuivre noir eft porté au poids du bergjlagoù il eft reconnu, pefé
en préfence d’un officier de la couronne, & enregiftré par les
commiffaires ; il eft enfuite tranfporté à Afveftad aux frais de
chaque intéreffé. Mais pour diminuer les comptes, on fixe chaque
année le prix defdits cuivres dans une proportion toujours moindre,
à celui qu’on eftime qu’ils pourront être vendus ; & au
moyen dudit enregiftrement, s’il arrive que l’on en retjre un
bénéfice, on en fait la répartition à chacun des vendeurs.
Quoique la ferme d’Afveftad cédée par la couronne au bergflag,
foit regardée comme à perpétuité, il fe fait néanmoins des
contrats pour un certain nombre d’années, dont les conditions
peuvent varier fuivant les circonftances ; par exemple, le dernier
fut paffé en 1760, pour 25 ans, à la charge par le bergjlag de
payer à la couronne à peu près la valeur de 10 mille livres argent
de France, & que celle-ci donnerait une fomme fixée pour les
frais de raffinage & de monnoie, de tout le cuivre qui lui revient
de fon droit fur les mines.
Indépendamment des avantages que le bergjlag retire dans la
jouiflance de toutes les conftruâions & bâtimens, fourneaux &
( 1} Afveftad eft une petite ville qui ne fubfifte que par les manufactures & forges de
enivre; elle eft fttuée dans la province de Dalécarlie à environ 17 à 18 lieues de France
au midi de Falilun ; on y forge & monnoie tout le cuivre de Suède.
machines nécelïaires à cette fabrique ; les payfans font obligés de
lui livrer jio o fly g a r de charbon, à un écu & demi de cuivre
par chaque jly g , tandis qu’il en vaut io dans le public, que lui-
même bergjlag paie à ce prix, pour 5 autres mille jlygar dont il
a befoin de plus : nombre de villages des environs ne peuvent
difpofer de leurs bois que pour l’ufage de la fabrique.
. S e c t i o n V I I I ,
Du. raffinage & des forges de cuivre.
§• I. Le détail de cette opération étant décrit dans le Traité des
fontes de Schlutter, & dans plufieurs des Mémoires contenus
dans ce Recueil, nous ne nous arrêterons qu’à quelques obferva-
tions particulières.
Des fix foyersconftruits féparément de deux en deux, qui fervent
à raffiner le cuivre, celui que nous avons mefuré & dans lequel
nous avons vu opérer, avoit 3 pieds 6 pouces de roi de diamètre
vis-à-vis la tuyere, fur 3 pieds de largeur, & 14 à 1 5 pouces de
profondeur dans le milieu ; il eft très-peu incliné dans fa circonférence.
La tuyere qui eft en cuivre a deux pieds de longueur
dans fa bafe, & deux & demi dans fa partie fupérieure ; fa hauteur
fur le derrière de 1 j pouces, fur une largeur femblable :
dans l’intérieur du baffin à mefurer en deffous, elle déborde ou
avance de G pouces ; car elle a une inclinaifon de 25 degrés. On
fe réglé à cet égard fur la profondeur du baffin ou foyer; elle eft
toujours placée de façon que le vent foit dirigé, & réponde à
l’endroit du fond le plus éloigné d’elle.
La brafque dont eft formé le baffin eft faite avec deux parties
d’argille, une partie de pouffier de charbon & une de cendres ,
dont on bat trois couches, en obfervant que la derniere foit plus
mince, & qu’il entre un peu de fable dans fa compofition. Le
foyer ainfi préparé peut refifter à 3 , 4 , même jufqu’à 5 raffinages
, fi l’on a foin de le réparer un peu après chaque opération;
ce qui ne s’accorde point avec Schlutter, qui dit qu’on le refait
Hij
Raffinage du
cuivre..