
V O Y A G E S
une autre femblable au-deffus, lefquelles font liées ensemble par
des balanciers verticaux qui repofent par leur milieu for un
tourillon ; c’eft dans le centre de ees pièces qu’eft réunie la direction
du train des tirans.
Une autre conftruâion plus fimple que nous avons vu exécutée
dans plufieurs endroits de la Suede , eft celle-ci ; au lieu de
mettre les balanciers verticalement, comme dans prefque toutes
les machines de cette efpece, ils font ici dans une pofition hori-
fontale, & fixent à chacune-de leurs extrémités un rang de tirans.
Dans leur milieu eft un pivot qui repofe dans une grenouille
affujettie à un poteau planté en terre ; par cette conftruâion , la
machine a beaucoup moins d’effort à faire, & agit avec plus
d’égalité que s’il n’y avoit qu’un feul rang de balanciers verticaux5
elle dépenfe aufli bien moins en bois & par conféquent eft plus
légère : cette efpece eft certainement préférable lorfque les trains
des tirans peuvent être placés en plaine.
§. II. Les machines à élever le minérai font au nombre de fept,
& la majeure partie conftruite for les mêmes principes que celles
(*) Voyi^u du Hartz (*) ; elles reçoivent leur mouvement par une roue'
sia 4Mtome double, comme toutes les autres, & ne different que par la mal
t niere dont elles font dirigées , & par la conftruâion de leurs
tirans ; quelques-unes ont le tambour fixé au même axe de la roue
quoique celle-ci foit un peu éloignée du puits, mais les cordes
font portées par des rouleaux horifontaux, & dirigées par d’autres
placés verticalement.
Dans d’autres machines la roue eft dans un fens contraire â
celui du puits ; au-deffus du tambour qui eft fixé à l’arbre, il y
en a d’autres placés en angle plus ou moins droit, pour la direction
dudit puits, ce qui fait l’effet des poulies de renvoi, dont un
foffit pour chaque corde.
Une de ces machines fe trouvant précifément for la direâion
du puits, on n’a pu appliquer le tambour à l’axe de la roue ; il
a été placé pardevant, & à l ’aide de deux manivelles fixées en
M É T A L L V R G I Q U E S.
angle droit l’une de l’autre ; il eft mis en mouvement par un
tirant d’une feule piece de chacun des côtés. Cette machine marche
avec beaucoup d’égalité & peu de frottement.
Ils ont encore de ces machines, dont les tirans font fufpendus
ou foutenus par des potences mobiles au lieu de balanciers verticaux;
mais l’efpece qui nous a paru la meilleure eft celle dont la
conftruâion eft moderne.
Chacun des premiers tirans qui tiennent aux manivelles de la
roue viennent répondre à une potence, d’où ils ne font plus en-
fuite qu’une feule piece for une grande longueur, fans avoir
befoin de balanciers, & de là à deux autres potences femblables
auxquelles font affujettis deux bras de levier qui font tourner une
manivelle & le tambour. Pour le foutien des tirans on a fobftitue
aux balanciers une petite charpente de 4 pièces de bois, que Ion
a conftruite de diftance eu diftance;ces pièces de bois font placées
de façon qu’elles laiffent entr elles une ouverture quarree , affez
grande pour le paffage des tirans. Dans leur affemblage intérieur,
c’eft-à-dire, dans l’endroit où elles appuient, elles font recouvertes
de plaques de fer pour diminuer d’autant plus le frottement ; on
atteindroit encore mieux à ce but fi au lieu de ces plaques, on avoit
mis quatre petits cylindres de même métal ou plutôt de bronze :
quoi qu’il en fo it, cette machine eft faite avec beaucoup de pré-
çifion & va très-bien.
La feptieme machine employée à l’extraâion des minerais, a
été adaptée à la roue d’une de celles qui fert à 1 epuifemerït des
eaux; mais pour que cette derniere n’ait point d interruption, 6c
remplir çes deux objets à la fois, on a conftruit un très-gros
tambour, aux deux extrémités duquel on a affujetti comme un
cercle une efpece de roue dentée, ou rouet de deux pouces de
largeur qui eft enveloppée par deux leviers de fer courbes, &
mouvans for un axe & une charnière, de maniéré que lorfque
l ’un engrenne pour faire tourner le tambour, & au moment qu il
quitte7, l’autre le reprend & l’empêche de rétrograder, & ainfi de