
•Quand on veut départir, on fait du feu dans la chauffe, on reift-
plit quelques matras d’eau-forte précipitée ', que l’on met dans les
capfules pour quelle s’y chauffe ; on prépare enfuite fur les murs
d’autres matras vuides, avec chacun leur chapiteau & leur récipient
, autour defquels on met de la vieille toile avec de l’argille
pour que le chapiteau pofe' deffùs, & de la toile dans l’ouverture
du récipient;, àfin’ qu’il s’échappe moins: dé vapeurs ; & dans
chacun on verfe de l’eau de pluie ou de neige qui a déjà fervi
'une fois à édulcorer l’or. Cette préparation étant faite, l’infpe&eur
de ce travail pefe, par exemple, 3 00 marcs d’argent grenailié, les
'divifô efi 2 parties & enfuite en to,-qu’il remet aux ouvrièrs pour
les mettre dans des rnatràs qu’ils tranfportent à'côté de leurs ballons
ourécipiens, fur environ 4 pouces- de fable : ils verfent enfuite
dans chaque matras une quantité fuffifante d’eau-forte pour ré*
couvrir l’argent', mais après l’avoir fait chauffer, fans qtoi on"
rifqueroit qu’elle ne s’élevât & fe répandît. O n met auffi-tôt le
chapiteau dont le bec eft déjà-dans le récipients oti ne lutte point,
parce qu’un demi-quart d’heure après ôn ajoute de la nouvelle
■ eau-forte ; mais comme on met de la toile, On recueille toujours
une bonne partie de la vapeur qui s’élève r' dès qu’elle diminue
on achevé de mettre de l’eau-forte , jufqu’à 2 ou 3 doigts près du
cpl, & on tranfporte ces matras dans les capfules du fourneau, fur
environ un pouce de fiabïé? on retourne les récipiens qui relient
à la même place & on met fe chapiteau. La chaleur du fourneau
fait agir fortement l’eau-forte & donner beaucoup de vapeurs? on
en emploie 1 2 pintes pour r 50 marcs qui entrent dans les 15 matras
'pendant que la diffolution fefait, ort en prépare 15 autres dans
lefquels on met les 150 autres marcs:? on verfe dans chacun 2 ou
3 pintes d’eau-forte ordinaire qu’on a auffi chauffé auparavant.':
Lorfque la vapeur eft diminuée, on y verfe environ 4 pintes
de celle qui a diffout entièrement les 10 marfcs de,, la première
fois on en .remplit les matrasqufqu’à la hauteur de l’enduit qu’on
remet dans- des capfules, pour que l’eau-forte agiffe mieux, &
.l’on à toujours attention de remettre à chaque fois le chapiteau.
Quand on voit qu’elle eft trop foible & qu’elle n’agit plus , on
.retire les matras du feu, puis on la verfe dans des vaiffeaux vides,
feulement enduits d’argille fans toile dans lefquels on la diftille :
comme elle n’eft pas allez, forte, elle n’a diffout qu’environ la
moitié de l’argent des 10 marcs qui étaient dans chaque matras ;
pour lors on met l’or & l’argent de deux matras dans un feul,
fur lequel on verfe de l’eau-forte double qui a été un peu affoiblie,
& on le met fur le feu. La diffolution fe fait alors parfaitement,
& comme ladite eau n’eft pas encore faoulée , on s’en fert à une
autre. : tout l’argent des 300 marcs pris pour exemple étant donc
diffout, on met tout For de 60,70 & même de 80 marcs d’argent
dans un feul vaiffeau fur lequel on verfe de l’eau-forte double,
:on le met dans des capfules , & on l’y laiffe jufqu’à ce qu’on
n’apperçoive plus aucune vapeur, ce qui défigne quelle n’agit
plus, & que par conféquent tout l’argent eft diffous. On la verfe
dans un ballon pour s’en fervir encore fur d’autre chaux d’or.
Cette eau qui a paffé plufieurs fois fur cette chaux fe nomme
:eau-forte double affoiblie. Quand elle a été bien égouttée, & qu’il
n’y a plus que la chaux dans le matras , on y verfe de l’eau de
pluie ou de neige chaude pour l'édulcorer ? on en remplit le
yaiffeau jufqu’à la hauteur de l’enduit, on le met fur le feu & on
la fait bouillir, puis on le retire pour la verfer dans un ballon 5
c’eft celle dont on fe fert pour mettre dans les récipiens lorfqu’on
diffout l’argent, & la même lorfqu’on diftille l’eau-forte. Quand
on a égoutté l’eau de cet o r,on le fait tomber avec un peu de
nouvelle eau dans le creufet où l ’on renverfe le matras : on met à
plufieurs fois de l’êau chaude dans le creufet, en remuant l’or
avec une baguette de bois, jufqu’à ce qu’elle en forte parfaitement
claire ; quand on a mis dans des creufets tout l ’or de 600,800
& 1000 marcs qu’on départit dans un jour , on les porte lur
un fourneau à Vent, & on les couvre chacun d’un couvercle fur
Lingots d’or.
lequel on met du charbon pour les faire rougir. C ’eft cet or qu’on