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QUATRIEME MÉMOIRE.
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éthode avantageufe de griller les mines de cuivre
pauvres, mife en pratique aux mines de CheJJy en
Lyonnois (i).
Par VÉditeur, année 1776.
T 1 e s mines ne font pas toujours fituées dans des pays où les
bois & le charbon font affez abondans pour fournir à leur befoin,
ni affez riches pour fupporter les frais de tranfport de ces matières
que l’on tireroit d’un endroit éloigné. Combien d’exploitations en
France ont échoué & n’ont pas été entreprifes faute de ces moyens,
tandis que d’autres mines moins riches fouvent, mais à la portée
des forêts, font exploitables &: donnent même du bénéfice ? Je
pourrais en citer plufieurs de celles de cuivre de l’Allemagne &
du Nord très-renommées, qui ne rendent pas plus de un & demi à
deux pour cent par quintal, que l ’on travaille cependant avec
profit.
Si les mines du Lyonnois qui ont toujours été dans le cas de
payer ces matières fort cheres, ont profpéré depuis leur établiffe-
ment, elles doivent leur fîiocès moins à la richeffe des minérais
qu’elles produifent qu’à leur abondance, & aux recherches fou-
tenues qui ont conduit à de nouvelles découvertes ; elles le doivent
encore aux objets d’économie que les entrepreneurs ont
apportée dans toutesles opérations ; tel eft celui d’un grand fourneau
à raffiner le cuivre, que feu mon frere fit conftruire en
l’année 17-54, dans lequel on opéré fur 50 quintaux à la fois, tandis
que l’on ne peut raffiner fur le petit foyer ordinaire que 2 à 3 quin-
(1) Çê Mémoire s été lu à l’académie royale des feiences en 1777,
taux
faux ainfi qu’il eft encore ufité dans plufieurs fonderies d’Allemagne
: ce fourneau eft le feul de cette pfpece ,(*). ; 1 ■ 1 xP rS T '*6
Dans le nombre des économies qui concernent les fontes ,
celle de l’application de deux fouffiets de bois doubles à chaque
fourneau au lieu d’un, n’eft pas moins intéreffante ; la fufion en
eft beaucoup plus accélérée fans confommer une plus grande
quantité de charbons : mais" une des plus importantes, eft celle de
l ’emploi du charbon de terre dans les fontes préparées à la maniéré
des Anglois, & tel que je l’ai indiqué dans le procédé que j’eus.
l'honneur de préfenter en l’année 1770 (*). (*) Foyer le
L ’avantage que l’on retire de ce cembuftihle eft fi bien conftaté, XVe Mém.,
qu’au lieu de l’employer dans les fontes par tiers avec le charbon tome
de bois, on en met aujourd’hui les deux tiers, quelquefois même
il eft employé feul, fans que l’on puiffe craindre de feorifier du
métal , fur-tout lorfque l’on aura à traiter des mines pauvres &
fulphureufès, en obfervant de ne s’en fervir que dans la première
fonte du minérai. Conduit par les mêmes motifs d’économie , je
me pérfiiadois que l’on pourrait faire bénéficier les mines pauvres -
de Cheffy, en opérant fur la plus grande quantité poffibie, & je
me livrai d’autant plus à cette idée, qu’il en réfulteroit néceffaire-
rement pour le public une influence fur le prix du charbon de bois.
Les divers procédés que l’on emploie à griller les mines, & que
l’on trouve décrits dans la tradu&ion de SchlutterparM. Hellot,
m’avoient fait naître beaucoup d’idées à ce fujet , qui n’ont été
affermies qu après mon voyage du nord, où de toutes les méthodes
ufitées celle' du bas Hartz m’a paru la plus avantageufe. Relativement
à l’efpeçe de minérais que j’avois en v u e , je m’appliquai
donc pendant le féjour que je fis à G o fla r,à en fuivre tous les
détails & à en connoître toutes les manipulations ; c’eft d’après ces
obfervations que je propofai d’en faire un effai, qui eut tout le
fuccès que je pouvois en efpérer, & j’ai à m’applaudir d’avoir
introduit en France un procédé qui n’eft ufité que dans le bas Hartz,
: & qui peut.devenir utile à d’autres exploitations duroyaume..
Tome ///. P