
Stockwerck ,
çe (juee’eft.
nord. L’exploitjtion en a commencé par leftockwerck { i) , où l’on
travaille encore aujourd’hui.
Ce ftockwerck a été exploité par les anciens à tranchée ouverte,
& forme une excavation de 20 à 30 toifes de profondeur, fur
une étendue d’environ 100 toifes, dans laquelle il y a quelques,
parties de rocher ifolé qui n’ont point été abattues. Toute cette
étendue confifte en un grès de couleur un peu rougeâtre, qui
contient du minérai d’étain extrêmement divifé ; il renferme unç
quantité prodigieufe de petits filons ou veines qui fe croifent
quelquefois dans différens fens, & dont la plupart font riches en
étain. Le grès forme une malle, pour ainfi dire , arrondie d’environ
ioo toifes de diamètre , enveloppée & bornée par un fchifte
gris, parfémé de mica , qui eft l’efpece de rocher dont toutes }es
montagnes font compofées $ c’eft cette étendue que l’on nommç
ftockwerck,
On a obfervé que prefque tous les filons ou veines, particuliérement
les orientaux & les occidentaux qui font renfermés dans la
montagne, & qui par leur fituation viennent traverfer le Jlock-
werck, produifent beaucoup plus de minérai dans le grès que
dans le fchifte pu ardoife : ç’eft une réglé générale qui fe vérifie
chaque jour,
Par la grande excavation faite au jour fur le ftockwerck , ij eft
évident, qu’il a été riche & abondant ; il s’eft enfuite appauvri,
mais quelques toifes en deffous il eft devenu meilleur, & à fa
plus grande profondeur qui étoit alors de 60 tojfes, on y exploit
toit de très-bonnes veines, qui font travaillées par 12 compagnies
différentes, aux frais defquelles s’entretient une galerie d’écouler
ment, & une machine hydraulique pour élever les eaux des
ouvrages qui font au-deffous de ladite galerie.
Toutes les baraques & autres bâtimens à l’ufage des mines exploitées
, font conftruites au niveau de la grande excavation , &
(1) StQckvtrck, jnafle minérale, ou la réunion de plufieurs veipes ou fjlons en urç
fexA point.'
les
les puits de chacune d’elles y ont leur embouchure. On a pratique
jufqu’à cet endroit un chemin à charette pour le tranfport des
matières. ~ ,
Leftunft grûbe qui étoit autrefois de 28 toifes en quarré a ete
réduit à la moitié , & les maafs à 7 toifes ou 49 toifes de fur face
§. II. Celle de ces mines que nous avons vifitée eft exploitée
fur un filon occidental, qui s’incline de 60 à 65 degres du nord
au midi ; il fe trouve précifément entre le rocher d ardoife & le
grès qu’il fépare , & produit du bon minerai d etain, principalement
dans l’endroit où il a traverfé une partie du ftockwerck.
C ’eft-là oùfe fait le plus fort travail de cette mine : les veines que
l’on y apperçoit font très-petites & paroiffent de peu de valeur ;
mais fi l’on détache un morceau où il s’en trouve une , &
qu’on le frappe , il fe fépare à l’endroit de la veine & 1 on voit
en dedans un mélange de minérai d etain pur, de la pyrite arfe-
nicale, du mica & du quartz.
Le minérai eft fi divifé dans le grès,que 450 quintaux ne pro-
.duifent environ que 3 quintaux & demi, jufqu a 4 quintaux &
demi de fchlick pur , qui rend à la fonte 150 jufqu a 200 livres
de métal. Cela paroîtra extraordinaire ; mais fi 1 on fait attention
à la pefanteur fpécifique de la mine d etain , comparée a celle du
grès, on n’en fera plus étonné. La féparation fe fait facilement au
lavage, puifqu’on obtient un ftchlick qui tient quelquefois plus
de moitié pour cent ; d’ailleurs la folidite du grès permet de faire
de grandes cavités, fans qu il foit befoin de bois pour les etayei,
$c fans courir aucun danger, ce qui évite des frais confiderables.
Une mine, en un mot, peut payer fes depenfeS, lorfque 35®^
360 quintaux du grès du ftockwerck peut produire un quintal
d’étain.
§. III. La dureté du grais a mis dans la neceflj.te de faire du
feu devant le rocher pour l’attendrir & le détacher plus aifement ;
méthode qui ne petit avoir lieu que dans des mines comme celles-ci,
dont les excavations & les ouvertures font grandes, & ou il y ait
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