
main à quatre heures du matin pour en mettre de nouveaux, 5c
commencer une nouvelle fubiimation.
§. V . Lorfqüe les ballons font froids , on les caffe pour en ôter
le pain de camphre raffiné, duquel on fépare une petite croûte qui
ne fait pas corps avec lu i , mais qui eft entre le pain & le verre ,
& dont une partie s’attache à l’un & à l’autre ; l’ouvrier coupe
âuffi le morceau de camphre qui a pris la forme du col du ballon.
On ratifie les pains pour en détacher les impuretés qui pourraient
y être adhérentes ; ils font alors très-blancs &.ttanfparens : dans
cét état ils font enveloppés dans du papier pour les débiter dans
le commerce.
Il refte dans le fond des ballons une autre croûte très-mince de
couleur grife, que l’on rejette comme ne pouvant donner aucun
produit. A l’égard des morceaux de verre qui ont retenu du camphre
& des ratiffures.des pains , on a grand foin de les mettre à
part, & lorfqu’il y en a une quantité de ramafifée, on les- pile &
, on les met dans un fublimatoire de cuivre, qui a une petite ouverture
dans fa partie fupérieure que l’on bouche également avec du
coton quand on procédé à la fubiimation.
§. VI. Il nous refteroit à répondre aux obje&îons que l’on peut
faire, fur ce que les pains de camphre paroiflent plutôt être fondus
que fublimés : nous concevons que le réfultat de ce procédé étant
différent dans cette matière de celles que l’on foumet à cette opération
, il feroit fufceptible de beaucoup d’obfervations que le
peu de tems que nous avons refté dans ce laboratoire, ne nous a
pas permis de faire g & auffi par le myftere que font les Hollandois
des procédés qu’ils emploient dans leurs différentes manufactures. '
De cette difficulté à pénétrer dans les atteliers, naît la différence que
l’on remarque dans la plupart des defcriptions ; & il en réfulte que
telle opération ou telles autres petites circonftances dans les manipulations,
peuvent être obfervées par l’un & échapper à l’autre.
M. Cramer, célébré chymille qui a féjourné long-temS en Hollande,
& avec lequel nous ayons conféré fur le procédé de la
purification du camphre, nous a affuré que par la fubiimation
fimple de cette réfine, on ne l’obtenoit jamais bien blanche, mais
que fur chaque livre brut de cette matière, on y ajoutoitune once
de craie pour abforber la partie grafle qui nuit à fa blancheur.
Du travail que Ton vient de décrire & auquel on procédé fans
interruption, on obtient chaque jour un quintal de camphre raffiné.
Les entrepreneurs de cette raffinerie purifient une grande quantité
de cette réfine,non-feulement pour leur propre compte, mais auffi
pour celui des particuliers qui en fupportent les déchets, au moyen
de 6 fols d’Hollande, ou environ 13 fols monnoie de France, que
ceux-ci leur paient pour chaque livre de camphre brut,
§. VII. Il réfulte de ces obfervations, & de celles qui font confi-
gnées dans les mémoires de l’académie royale des fciences, & dans
les cahiers des arts & métiers de la même académie, que l’on pour-
roit parvenir par de nouvelles tentatives à établir en France dès laboratoires
en grand, tant pour la purification du camphre & celle
du borax, que pour toutes les opérations chymiques qui fe font
en Angleterre & en Hollande, où la confommation des produits
eft immenfe, & d’autant plus avantageufe pour eux, que par les
procédés en petits, quoique fouvent les mêmes qui fe pratiquent
chez;nous,la dépenfe en eft trop grande,ce qui nous met dans
le cas de préférer les préparations étrangères à celles que nous
pourrions fabriquer.