
clans la refonte des fcories que l’on emploie du charbon fec.
Lorfque la fonte du minérai eft finie, on procédé à celle defdites
fcories que l’on répété 3 fois de fuite, lefquelles font après abandonnées
au profit delà ville. Au lieu de verfer l’étain fur une plaque
de cuivre, comme cela fe pratique en Saxe, on le verfe fur une
plaque de fer coulé.
Pour fondre 40 quintaux de fchlick d’étain, & refondre trois
fois de fuite les fcories qui en proviennent, on emploie ordinairement
trois jours & trois nuits ; ces 40 quintaux produi-
fent 27 à 28 quintaux , comme nous l’avons déjà dit ; il eft vrai
que cette mine eft la feule qui l’oit auffi riche : celle des autres
compagnie^ l’eft bien moins ; les minerais étant unis à de la
pyrite arfénicale font moins purs ; d’ou il arrive qu’il fe fcorifie
beaucoup plus de métal, . ' ' - ' ‘ ■
Lorfqu’il paraît fur l’étain des tâches blanches , les fondeurs
difent que le minérai étoit pyriteux. Il ferait donc convenable de
le griller, car il ne rend tout au plus que 5 0 pour cent.
On confomme pour la fonte des 40 quintaux, y compris celle
des fcories , 40 mefutes de charbon de 12 pieds 5 pouces cubes ,
qui coûte 21 f. 8 den. chaque, ce qui fait revenir le total de la
depenfe a 43 liv 6. f. 8 den. On donne au fondeur 15 fols pour
chaque quintal d’étain, qui lui tiennent lieu de gages.
On confomme plus de charbon qu’à Marienberg, ce qu’on
peut attribuer a la plus grande capacité de l’intérieur du fourneau
& du trou de ï oeil, par où il tombe-continuellement du charbon
qui ne fait aucun effet. Le fourneau étant plus profond, on pour-
roit effayer de le charger plus fort, & d’y laiffer former un nez. r
Les fcories cédées à la ville après la troifieme refonte font pilées
& lavées ; le produit quelle en retire en petites grenailles eft
fondu avec un petit bénéfice ; mais de cette façon elle ne profite
point de l’étain qui s’eft vitrifié, qui eft répandu dans toute la
maffe des fcories, §£ qui par cette raifon ne paraît point Tous fq
forme métallique.
S e c t i o n V.
Mine d’étain de Alt Saint-Joahnes.
§. I. Cette mine du diftrict de Gottes Gaben , dont elle
n’eft éloignée que d’une lieue , eft exploitée à 20 toiles de
profondeur. Elle différé effentiellement des précédentes par la
nature ou efpece des filons & des matières qu’il renferme ; ce font
des fion ou couches prefque horifontales, de 1 , 2 jufqu’à 3 toifes
d’épaiffeur, entre lefquelles on trouve un fchifte ou ardoife épaiffe
de plufieurs pieds, & au-deffous un grand nombre de ces couches
ou veines qui ne font diftantes les unes des autres que d’un
quart ou un demi-pouce.
Ces couches font un compofé de quartz, de minérai d’étain
cryftallifé pviter, de la pyrite "arfénicale, delà pyrite cuivreufe,
& du minérai de fer attirable par l’aimant ; quelquefois auffi ,
comme nous l’avons remarqué au jour dans un endroit éboulé ,
on trouve une épaiffeur de 6 à 8 pouces de blende noire , que
l ’on nomme blende de fer, au-deffous de laquelle eft de la mine
de fer toute pure , & enfuite les couches qui plus avant dans la
montagne contiennent des pyrites cuivreufes, & du minérai
d’étain nommé pierre d’étain.
Quoiqu’il fe forme de grandes cavités dans cette mine, il
fuffit d’y laiffer des piliers de diftance en diftanee. Le rocher y eft
folide & l’on n’a pas befoin d’y employer du bois.
§. II. On fait griller le minérai en gros & petits morceaux tel Grillage f o
qu’il fort de la mine ; mais ce grillage n’a pour but que de l’atten- mm rals‘
drir, de même que le rocher qui l’accompagne, pour les féparer
plus aifément l’un de l’autre & non pour le calciner. Ce grillage
fe fait dans un fourneau de 8 pieds en quarré , borng par 3 murs-
de 3 pieds de hauteur. Après avoir fur fon fol fait un lit de 8 3 pieds
cubes bois de corde, on y met depuis 300 jufqu’à 400 quintaux
de minérai. Lorfqu’il eft froid on le caffe, & on en fépare exactement
le rocher , & auffi autant qu’il eft poffible la pyrite cui