
43i v 0 Ÿ A G £ S
avoir égard à la qualité réfraftaire ou fufible qui Coûte plus ou
moins par la fonte. Les compagnies qui fondent leurs minérais à
leurs fonderies, font tenues de livrer tout l’argent qui en provient
à 1’hôtel de la monnoie à Halle, au titre de 1 5 lots 3 gros. On
leur en paie lé marc fur le pied de 19 florins ou 48 liv. 15 fols ;
mais la reine s’eft réfervée le demi-florin pour un droit qui n’a
rien de commun avec ceux dont on a parlé plus haut.
S e c t i o n I I I .
Mines de fer du Tyrol.
■ Il y a plufleurs mines de fer au Tyrol où l’on fabrique du fer
& de l’acier ; toutes ces mines appartiennent à des compagnies.
La reine ne perçoit point fon droit de dixième exaûement ; mais
elle s’efl: arrangée avec les compagnies, qui lui livrent une certaine
quantité de fer & d’acier : par exemple, la compagnie des mines
de Kleinboden eft taxée à 250 quintaux par an, qu’elle eft obligée
de livrer à Schwatz pour être employé aux mines ; elle doit cette
quantité, qu’elle faffe peu ou beaucoup de fer dans l’année.
S I X I E M E P A R T I E .
S e c t i o n P r e m i è r e .
Obfervations fu r la jurifprudcnce des mines che^ ï étranger , avec
des réflexions qui peuvent donner lieu à des projets de réglemens
pour Us mines de France,
Le commerce eft, fans contredit, le foutien d’un royaume;
l’exploitation des mines en eft une partie effentielle, puifque par-là
on retire du centre de la terre des richeflés immenfes, qui deviennent
utiles par l’induftrie des fujets. La France eft un des états de
l’Europe, où le travail des mines a été le plus négligé. Les richeflés
qu’en retirent nos voifins, ont fouvent donné lieu à des entrepri-
fes qui, pour la plupart, ont échoué. Le manque d’intelligence &
la cupidité des entrepreneurs y ont le plus contribués ; les régie*
mens
MÉ T A L L U R G I Q U E S . 433
mens fur cette matière pechent aufli dans les points les plus
efléntiels. L’étendue de notre commerce peut bien être caufe ,
qu’on n’a pas regardé l’exploitation des mines comme une branche
aufli utile quelle l’eft en effet. Bien des gens penfent qu’une plus
grande quantité d’efpeces que la guerre a fait paffer dans l’étranger
, pourroit bien les faire penfer autrement aujourd’hui, & leur
faire voir qu’il en réfulteroit un très-grand bien fi l’on amaffoit
de ces matières pour en faire un tréfor, auquel on auroit recours
dans un cas de néceffité , comme font plufieurs princes d’Allemagne.
Quant aux autres métaux, il n’y a perfonne qui ne convienne
combien il feroit utile d’en retirer pour la confommation,
du royaume, & même d’en exporter.
Il y a un autre préjugé affez général qui a fait aufli beaucoup
de to rt, c’eft, dit-on, que l’exploitation des mines peut être prejudiciable
aux manufaâures & à la culture des terres par le grand
nombre d’ouvriers qu’on y emploie : on fe trompe ; car nous
, n’avons pas vu de montagnes mieux cultivées, des gens plus laborieux
que dans les cantons où l’on travaille des mines ; nous y
avons vu aufli un très-grand nombre de fabriques. Dans toutes
les villes où il y a jurifdi&ion de mines en Saxe, & qui ont été
bâties fucceffivement par les mineurs, nous avons trouve des
fabriques en fil faux d’or & d’argent, en indiennes , rubans, & c .
& fur-tout dans toutes les barraques qui font fur les mines dans
les montagnes de la Saxe ; les femmes & les petites filles de mineurs,
font occupées à faire de la dentelle: pour les petits garçons, ils font
employés aux mines. Les mineurs font prefque tous maries, ils
ont des.familles fort nombreufes, & vivent pourtant maigre les
petits falaires qu’on leur paie ; la femme & les enfans gagnent
chacun de leur côté : en outre beaucoup de mineurs ont des terres
qui leur appartiennent, & quoiqu ils foient occupes aux mines,
cela ne les empêche pas de les cultiver , pùifqu ils ne travaillent
que 6 ou 8 heures ; ceux qui n’en ont pas travaillent pour les autres,
gagnent par ce moyen quelque argent qui les aide a vivre plus
... Tome I I I . 1 * *