
& dont l’exploitation fe fait fur les filons & branches, dont nous’
avons rendu compte ; ces puits ont été approfondis dans le rôcher
ferme à peu de diflance des ouvrages auxquels ils font utiles, afin
Puits princî- que la communication à faire fût moins difpendieufe. On leur a
donné une forme ronde avec un très-grand diamètre, pour la
facilité d’une plus forte extraâion ; par exemple, celui du puits du
roi Frédéric eûde 25 à 30 pieds, fur 120 toifes de profondeur
perpendiculaire ; cette largeur efl fuflifante pour le paffage de fix
tonnes qui montent & defcendent fans fe rencontrer , & qui font
mifes en mouvement par les tirans de trois machines hydrauliques,
Le tranfport des matières des différens ouvrages, à ce puits
principal, fe fait avec un chariot traîné par un cheval ; la largeur
des travaux a permis d’y pratiquer des efpeces de route , que l’on
a formées avec deux pièces de bois affez disantes l’une de l’autre
pour le paffage d’un .cheval. Le chariot efl armé de cinq roues,
dont quatre font verticales & la cinquième horifontale ; cette
derniere a un diamètre à peu près égal à l’efpace qu’il y a entre
les deux pièces de bois, fur lefquelles roulent les quatre premières,
fon utilité efl d’empêcher le chariot de fortir de fa direâion ; le
frottement efl moindre, & un cheval peut mener un très- gros
fardeau.
Pour fervir a 1 extraâion des matières provenant des ouvrages
qui font près de la grande ouverture, on a conflruit autour de
fon embouchure plufieurs petits puits quarrés , qui font formés
^vec de groffes pièces de bois'rondes, croifées les unes fur les
autres fur toute la profondeur, qui appuient ou joignent le ro»
cher feulement d’un côté, & font ifolées des trois autres.
Sans compter les chevaux qui font employés au jour , foit à
1 extraâion ou tranfport des minérais, il y en a toujours vingt dans
1 intérieur de la mine pour le même ufage, & qui y refient pref»
que l’année entière fans en fortir ; on y a à cet effet conflruit des
écuries dans des endroits où il y a un bon courant d’air qui y efl
pis-falutaire ; çar ces animaux y engraiffent,
Pour,
Pour éviter le tranfport des outils au jour, on y a également
conflruit deux forges d’autant plus commodes, que les frais aux
réparations des machines & autres font moindres, & le fervice
plus prompt. Lorfque dans cette mine tout efl en mouvement,
les machines à moufettes, les chevaux qui tranfportent les matières
, le travail des forgeurs & les tirans & varlets des machines
hydrauliques, qui communiquent à plufieurs puits & font mouvoir
des trains de pompe ; tous ces objets & toutes ces manoeuvres
éclairés par des efpeces de torches dont il a été parlé,
forment un coup d’oeil & un fpeâable très-intéreffant pour un
curieux, qui fe trouve bien dédommagé de la peine qu’il a eue de
defcendre jufqu’à cette profondeur.
§. IV. La grande mine efl divifée en fept dîflriâs, dont chacun
efl fous la direâion d’un fiyger ou maître mineur; celui d’entre
eux qui efl chargé du plus petit, l’efl aufîi des ouvrages des mines
4 ’âlentour appellées mines libres,
S e c t i o n I I I .
D es machines confinâtes aux mines de Fahlun,
§. I. La fituation de ces mines n’ayant pu permettre d’y pratiquer
aucurie galerie pour en écouler les eaux, on a été dans la
néceffité d’y conflruire des machines hydrauliques, pour fervir
tant à leur épuifement qu’à l’extraâion des matières minérales.
Le voifinage d’un grand lac fitué au-deffus defdites mines , a
facilité les moyens de ces conflruâions.
Des trois machines qui fervent à l’épuifement des eaux, deux
font mifes en mouvement par une feule roue de 44 pieds de diamètre
; elles different de celles de l’Allemagne en ce qu’on a,
adapté à cette roue deux manivelles, quoiqu’il n’y ait qu’un feul
rang de tirans. On a eu l’intention de la charger également pour
partager l ’effort ; mais pour réunir ces deux mouvemens dans un
feul, on a fixé parallèlement à l’axe de la roue une très-groffe
piece de bois, ou plufieurs affemblées par des cercles de fer, &
Tome I I I , f