
Comment
on fait les c y lindres
des laminoirs.
fer également quarré à fon extrémité, & fur lequel prend de
même la piece de fer creufe lorfqu’on veut le faire agir. Ce bouton
répond à une petite lanterne de fer qui fait tourner deux petits
rouets, à l’effieu de chacun defquels eft un cylindre, mais placés
l’un fur l’autre, attendu qu’on n’a pas befoin de tant de force
pour les pièces qu’on y lamine : celui de derrière d’un des grands
laminoirs eft entaillé fur toute fa furface en forme de lozange ,.
afin qu’il puiffe mordre la piece d’argent ; ceux du fécond font
plus près l’un de l’autre; ceux du troifieme plus rapprochés, 6c
les cylindres du quatrième encore plus près & plus polis : ces derniers
font les feuls qui foient en acier.
Avant de procéder au laminage des lingots d’argent, on les
fait rougir à la flamme dans un fourneau de réverbere, ce que
l’on répété jufqu a trois fois pour le premier laminoir, deux
fois pour le fécond, urte fois au 3% & 4 , 5 6c G fois pour le 4e ,
jufqu’à ce qu’ils aient acquis le poids 6c l’épaiffeur qù’on defire,
en prenant toujours la précaution de les faire rougir à chaque,
opération. On reconnoît le poids en foumettant les bandes à
l ’emporte-piece pour en former plufieurs écus que l’on pefe ; 6c
l ’épaiffeur avec un morceau de fer fendu , qui l’indique pour chaque
efpece de monnôre.
§. III. Les cylindres étant forgés, on les tourne auffi facilement
que le bois, en fe fervant de burins ou cifeaux d’acier bien trempé.
La machine confifte en une roue à eau à l’axe de laquelle eft un
tourillon ou bouton alongé , 6c à l’extrémité de celui-ci une petite
lanterne de fe r, dans laquelle engrenne un rouet qui eft en
deffous; on place à cet axe le cylindre, on l’affujettit de l’autre côté
avec une v is , 6c l’on pofe folidement le cifeau ou burin. C ’eft de
cette maniéré qu’on les tourne avec la plus grande vîteffe, on les
polit enfuite avec une autre machine qui différé un peu de cette
première. Dans celle-ci on a fixé à l’arbre de la grande roue une
autre, d’un moindre diamètre, fur laquelle s’enveloppe une corde
eorrefpondante à une roue encore plus petite, quij fait mouvoir
le cylindre placé à fon axe.
Ç. IV .P o u r couper les bandes d’argent qui ont été amincies Comment
1 ’ . . . . . o n COUp e i e s
aux laminoirs * & les réduire au diamètre des differentes monnoies, pieCes de
on fe fert de machines d’acier, dans lefquelles il y a une ouver-
tu're pour chaque piece. Ces machines convexes en dehors 6c con- l;s ajufte.
caves en dedans font très-tranchantes ; en deffus eft une vis au
bout de laquelle on met un morceau de fer trempé, de telle
groffeur que le petit bout puiffe entrer d’un quart de pouce 8c
plus dans ladite ouverture. Ce fer eft coupé obliquement, afin
qu’en preffant, il appuie d’abord d’un côté & enfuite dans toute
la circonférence, fans quoi il faudroit une force plus que double.
Le coin agit de haut en bas. Un ouvrier fuffit à chacune de ces
machines, dont il y a deux pour les pièces de deux florins
qu’on nomme écus. Lorfque les pièces font coupées on les pefe
pour les ajufter, 6c on met à part les légères pour être refondues ;
comme elles font du même alliage que les florins, on les paffe
feulement par les laminoirs, pour les recouper enfuite avec l’emporte
piece des florins. On ne fait jamais de fonte particulière
pour ces deux monnoies, y ayant toujours des pièces de deux
florins trop légères. Lorfqu’il y en a de trop pefantes, on les fou-
met deux fois au 4e laminoir; mais à la fécondé en fens contraire
de la première, parce qu’à celle-ci, de ronde qu’elle étoit, elle de- ‘
vient ovale ; c’eft donc par la fécondé fois, fuivant la ligne
du petit diamètre, qu’on peut l’arrondir. A l’égard de celles dont
l’excédent du poids eft très-petit, ce qui eft le plus commun, on y
remédie avec la lime.
§. V. Quand toutes les pièces ont été pefées 6c ajuftées cha-
cune féparément, on les pefe par parties de 100 marcs ( t ) pour
être remifes à ceux qui font chargés du blanchiment.
On procédé à cette opération d’abord dans un fourneau de re-
Verbere à deux chauffes, dans lequel on introduit une bafline de
f i ) Avec 100 marcs on fabrique.10:0 pièces de deux florins.