
un petit marteau un peu tranchant qui agit par l’eau, & enfuîte
coupées avec une cizaille à main en verges, pour paffer aux filières.
On y fabrique auffi toutes fortes d’ouvrages, comme des
lames ou feuilles propres à faire des boutons, des planches & dès
chaudrons, &c.
$. IL Les dés le coulent en fable dans des chaffis, ainfi que cela
le pratique pour toutes fortes d’ouvrages en cuivre ; les moules
font des dés même unis à l’extérieur, & les noyaux font formés
d’argilîe, ils font affujettis à l’extrémité d’un petit clou , & , pour
qu’ils foient plus folides dans le fable du chaffis fupérieur , leur
tête eft faillante ; on en coule de cette maniéré une grande quantité-
à la fois.
Les dés ayant été coulés j la première opération eft de les
tourner à l’extérieur pour en polir la furface ; le tour eft mis en
mouvement par une roue à eau pour avoir plus de vîteffe ; il y a
une machine pouffée par un reffort pour tenir le burin , l’ouvrier
la fait avancer contre le tour en preffant avec le pied fur une
tnarche de bois qui eft par-deffous.
Lorfque le dé eft fuffifamment tourné, la même machine en
fe retirant le détache, & le fait tomber à l’aide d’un morceau de
fer mobile que l’ouvrier fait aller un peu de côté ; il remet un
autre dé, & ainfi de fuite fans interruption.
Les trous des dés fe font en deux fois & par deux opérations
différentes ; on commence par le cul du dé. Pour cet effet, on a
affujetti dans une pofition horifontale une piece de fer platte &
affez forte, garnie de 6 trous, dont chacun eft rempli d’un mor-
ceau d’açier creufé comme un cul de d é , & rayé ou taillé de
même qu’une lime. Avec un poinçon de fer dont la groffeur
eft la même que le diamètre intérieur du dé , on ajufte celui-ci
à fqn extrémité, & l’appliquant dans un des trous ou moules
d’acier, on frappe deffus avec une maffe & l’on imprime aipfi d’un
|eul coup le cul du dé.
A l ’égard des trous qui font autour de la circonférence, & qui
paroiffent les plus difficiles , on s’y prend comme il fuit.
• On a un cylindre d’acier bien trempé d’environ 4 pouces de
diamètre & d’un pouce de largeur, & dont les furfaces font
taillées comme une lime ; il eft mis en mouvement par la même
roue à eau, & l’on y applique la même machine à reffort dont
on fe fert pour tourner, elle fert à rapprocher le dé contre le
cylindre qui tourne avec la plus grande rapidité; alors le dé reçoit
dans une minute, autour de fa circonférence, l’impreffion des
trous en l’avançant plus ou moins fuivant fa longueur ; & pour
que le cul ne foit pas endommagé, il eft affujetti à une petite
machine mobile placée à l’extrémité d’un morceau de fer que
l ’ouvrier tient d’une main, & qu’il appuie contre. Le dé fe détache
lorfqu’il eft imprimé, de la même maniéré que quand on l’a
tourné.
Après trois femaines ou un mois de travail, on eft obligé de
tailler & de tremper de nouveau le cylindre.
La derniere opération eft celle de tourner & polir les dé dans
leur intérieur & à leur embouchure ; pour cet effet on a un
moule de laiton dans lequel on coule de l’étain , & où l ’on laiffe
un vuide neceflaire pour recevoir le dé; l’étain comme le plus
tendre prend fa forme & fes trous. Le moule eft mis en mouvement
par un machine femblable aux précédentes; l’ouvrier avance
le burin à l ’aide de ce reffort, & tourne de cette maniéré tout
l ’intérieur du dé.