
commerce, pour remettre les ehofes fur le même pied quelle^
étoient avant 1720.
Lors de notre féjour à Fahlun, ces commilfaires étoient occupés
de cette grande affaire ; s’ils ont réuffi à faire cette fépara-
tio n , la ville n’aura plus aucun droit fur les mines ; mais tout
bourgeois ou autre particulier aura la liberté de s’y intérelfer ; ce
qui eft conforme aux intentions de la cour.
§. IV. Pour le fervice des mines on a établi onze caiffes différentes
, dont partie des fonds eft employée à payer les officiers ;
ils proviennent des fommes qui ont été affignées par la couronne,
foit fur le produit du quart qu’il en retire defdites mines en cuivre
n oir, foit du réfultat des divers arrangemens qui ont été
pris pour le foutien & l’avantage de l’exploitation. Ces caiffes fa
nomment : i Q. la caiffe de la couronne par le college des chambres;
20. celle de ladite couronne par le college des mines;
39. celle du comptoir des bois; 4°. celle des fonderies; 50. celle
des machines appartenant à la couronne ; 6°. la caiffe du produit
du afrads hopar, celle-ci eft deftinée aux recherches 5 70, celle
des mines; 8Q. la caiffe du magafin (1) ; 90. celle du cuivre de
ptovifion ; io ° . la caiffe d’Àfveftad ; 1 1 enfin, celle de l'hôpital
des pauvres.
§. V . Dans l ’exploitation de ces mines , on diflingue deux
fortes de bergs mânn ou mineurs ; ceux qui font feulement intéreffés.,
ou intéreffés & travailleurs, & d’autres qui, indépendamment
de leur intérêt, font encore propriétaires de fonderies.
Nous avons dit en fon lieu de quelle maniéré ces mines étoient
exploitées , fans faire mention de ceux qui en avoient l’entreprife,
ni de quelle maniéré on donnoit les prix-faits, & comment on
payoit les ouvriers. Il étoit difficile de nous éclaircir parfaitement
de ces détails, puifque la plupart des officiers même n’en ont
( i ) Pour le compte du bergjlag, on a établi un magafin de toutes fortes de marchai* -
dites péceffairçs aux mines j le profit que l’on fait fur la yente pafife dans cette huitième
caifie,
qu’une/
iju’une légère connoiffance ; ils nous ont dit que c’étoit une efpece
de grimoire qu’ils avoient de la peine à comprendre. Le college
des mines a fait inutilement des efforts pour donner à cette exploitation
une forme plus claire & plus intelligible, l’ancien ufage a
prévalu : tous les bergs mânn s’y font oppofés ; tout ce que nous
ppuvons en rapporter, c’eft que les intéreffés font en grande partie
eux-mêmes mineurs, ou ils ont des valets ou ouvriers qui
travaillent pour eux, & que la répartition du minérai fe fait
quatre fois la femaine, & en nature, en raifon de l’intérêt d’un
chacun. On procédé à cette opération, nommée lottning, comme
il fuit.
A mefure que l’on éleve le minérai au jou r, il eft mis à part,
c ’eft-à-dire, que l’on fépare celui qui provient de chaque ouvrage
fouterrain, comme d’un puits, d’une galerie ou autres ; mais il
eft défendu d’extraire de chacun d’eu x , une quantité au-deffus de
2.2 à 24 tonnes ou de 33 à 3 6: nous en expliquerons le motif.
Ce minérai eft alors divifé en douze parties ou lots que l’on fait
à peu près égaux, & de la contenue d’environ 2 ou 3 tonnes. On
ne fait aucun triage des minérais qui fe vendent en gros & petits
morceaux, tels qu’ils ont été extraits ; de ces 12 lots, huit feulement
appartiennent aux bergs mânn ou intéreffés, & les quatre
reliant à trois caiffes différentes ; ce font ces quatre lots qui font
prélevés les premiers, & fur lefquels fe fait le prix des autres.
Le premier lot nommé grûfve hielp & le fécond centonal, font
deftinés pour le fonds de la caiffe des mines, &: les troifieme &
quatrième à la caiffe de afrads hopar.
S’il arrive que l’on 11’aie extrait de chaque ouvrage que 22 tonnes
au lieu de 1 4 , ou 33 au lieu de 3 6, on n’en forme pour lors
que onze lots, fans que ledouzieme préjudicie aux bergs mânn ; il
eft retranché fur les deux dont jouit,dans le premier cas, le
afrads hopar.
Les trois ou quatre premiers lots font mis à l’encan chacun fé-
parément pour être vendus au plus offrant ; les huit reftans le font
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