
...... z 1111—
NEUVIEME MÉMOIRE.
O b s e r v a t io n s Métallurgiques fur la féparation des
métaux, la méthode la plus avantageufe de traiter les
minerais dé argent & cuivre, & de faire le départ par la
voie feçhe des matières d'argent & cuivre tenant or.
A N N É I 1769.
J L e s progrès que la Chymie a fait en Europe depuis environ un
fiecle, auraient dû naturellement influer davantage qu’ils ne l’ont
fait fur ceux de la Métallurgie, puifque celle-ci tire toutes fes
connoiffances de cette première, & qu’un Métallurgifte ne peut
faire un pas fans y avoir recours,
La Chymie qui enfeigne à analyfer parfaitement toutes les-
fubftances des trois régnés, à en connoître les rapports, les affinités,
â en faire toutes fortes de combinaifons, & à démêler celles»
faites par la nature , a donné naiffance à la Docimafie, partie'
effentielle de la Métallurgie, Elles s’occupent toutes deux des
fubftances du régné minéral, & la première tend à féparer les uns
des autres les métaux, & à les délivrer des matières hétérogènes,
par les voies les plus exaftes & les plus promptes, fans trop s’arrê--
ter aux frais & clépenfes des opérations»
La Métallurgie a bien pour but d’arriver aux mêmes fins, mais
toujours avec le plus d’économie poffiblej la Docimafie ou plutôt
la Chymie fert d’autant plus de guide au Métallurgifte, qu’elle
lui fait connoître avec exactitude la valeur des matières qu’il fè
propofe de traiter, en lui fourniffant les prineipes-qui doivent être'
la bafe de fes opérations.
On ne peut s'empêcher d’avouer que cette première partie de-'
ïa Métallurgie a fait de grands progrès, & qu’on trouve aujourd
’hui nombre de gens très-verfésdans les opérations docimaftiques,
& de très-bons ouvrages fur cette fcience.
Il eft à propos d’obferver qu’il eft bien dés objets que l’on ne
peut fe difpenfer de négliger dans les travaux en grand, mais
qu’il en eft beaucoup d’autres auxquels il faut s’attacher avec le
plus grand fcrupule, quoiqu’ils ne paroiffent pas êtrè de confé-
quenceen petit; il faut tout, calculer avec le plus dexactitude
poffible. La Métallurgie eft quelquefois obligée de s’écarter des
principes que lui fournit la Chymie, ou plutôt elle ne peut pas
toujours employer les moyens les plus certains qui lui font indiqués
par elle ; par exemple, il eft à propos de négliger une deffli-
once d’argent pour économifer 2 5 livres de plomb, d abandonner
une quantité plus ou moins grande de ces métaux pour
ménager une corde de bois, & ainfi dans d autres circonftances
fuivant la valeur des matières du pays où 1 on doit operer.
Bien convaincu de ces vérités, je me fuis attaché dans les
voyages que j’ai faits dans la plus grande partie de l’Europe, non-
feulement à m’inftruire par la pratique, & en opérant moi-
même , à connoître avec le plus grand detail tous les procédés en
ufage, fuivant le genre' dés minérais qu on avôit à traiter , mais
encore à m’affurer fi lés principes de chymie pouvoient s’appliquer
à toutes les opérations où j ’affiftois. Quoique j en aie trouvé 1 application
dans bien des ca s , j’avouerai néanmoins que j ’ai
reconnu que l'on en pourroit perfe&ionner un très-grand nombre,
fqit du côté du produit des métaux, foit en économifant des
matières cômbuftibles, par un changement dans la maniéré de
procéder dans les fourneaux & autres appareils.
La méthode de raffiner le cuivré en plus grand volume, & à
moindres frais que l’on ne l’a fait jufqùa préfent ailleurs, & que
j ’introduifis en l’année 1754, aux mines de Cheffy en Lyonnois (*)>
de laquelle on a toujours fait ufage depuis, & qui a mérité l’approbation
de l’académie, prouve que je me fuis occupé depuis
(*) ¥oxe\ le-
VUe Mém,*.
de ce tofîïêv