
provient de la fonte par l’ancienne méthode, toujours de 5 fche-
lings de plus, ce qui le fait revenir à 3 livres flerlings 14 fchelings.
no^elfef ® On procédé à cette fonte dans des fourneaux de réver-
thode. * bere, femblables à celui qui eft décrit dans Schlutter, page 1 1 4 ,
& reprélenté fur la planche XLII. Ils font placés fuivant l’ufage
contre les murs de la fonderie ; mais comme la fumée arfénicale
qui provient de l’étain eft très-dangereufe, l’endroit de la percée
a été ménagé dans le mur, & les baffins de réception en dehors
de la fonderie fous un toit avancé. Le fol, dit-on, eft conftruit
en briques fupportées par des barres de fer, & par-deffous toute
fon étendue, une voûte par laquelle qn apperçoit quelquefois
dégoutter de l’étain qui paffe à travers dudit fol : on n’y a pratiqué
d’autre porte que celle qui eft fous la cheminée.
La fonte fe fait au charbon de terre que l’on tire de la principauté
de Galles ( i ) . On mêle le minérai avec une autre efpece de
charbon que l’on nomme colm, & auquel on donne le nom de
flux ou fondant; il eft très-friable & paraît peu bitumineux, mais
très-peu fulphureux & donne peu de flamme. Quand on veut
procéder à la fonte, on prend 5 quintaux de minérai que l’on
mêle à peu près à volume égal avec ce charbon ; on étend ce
mélange fur le fol du fourneau qui eft toujours en feu , que
l’on entretient 5 , 6 ou 7 heures fans remuer, après lequel, tems
on ouvre la porte du fourneau pour voir ii la matière eft bien
fluide pour faire la percée ; mais comme les fçories le feraient
trop & pourraient couler avec le métal, on répand fur toute la
furface du bain plufieurs pellées de colm, que l’on agite bienavec
la matière à -1 aide d o n table de fer. On fait auffi-tôt la percée , &
après l’on retire les fcories qui ont refté; on écume l’étain & on le
verfe dans des moules de pierre d’un quarré-long ; cet étain eft
encore tres-impur & contient, dit-on, beaucoup de fer. On le
CO Il fant obferver que pour faciliter l’exploitation des mines dans cette province,'
le parlement a rendu un aâe par lequel il eil ordonné que les droits perçus fur le
charbon de terre feront rendus, de tout celui qui fera employé dans les travaux des
.mines quelconques, comme machines à feu & fonderies.
purifie, comme nous l’avons d it, à un feu très-doux dans un
fourneau de réverbere, & on le jette en moule pour en former
des blocks ; ce qui refte dans le fourneau eft refondu encore avec
d’autres, & à chaque refonte il laiffe toujours des fcories ; on ne
l ’eflaie qu’en le coupant avec un cifeau pour en connoître la
du&ilité & le grain : je fuis furpris que dans ces fontes répétées
on n’y ajouté pas du phlogiftique pur, comme ferait celui du
eharbon de bois pour le raffiner.
Lés fcories que j ’ai dit qu’on retirait du fourneau font pilées1
dans un bocard qui joint la fonderie , & lavées pour en féparer
les grenailles qui y font en grande quantité. Il eft naturel de pen-
fèr quen fuivant un femblable procédé , tout l’étain qui eft mêlé
à l’arfénic, & qui avec lui fait une efpece de matte, eft prefqu’en-
tiérement perdu.
§. IV. On prétend que pour augmenter le poids de l’étain, plu- „Falfification
fieurs fondeurs l’alterent avec du fer, en mêlant dans la fonte une de WÊfc
efpece de ce minérai; ce qui eft très-expreffémènt défendu par les
loix des Stannaries. Mais on n’a pas pris affez de précautions pour
remédier à ces abus ; car celui qui doit effayèr l’étain avant qu’il
foit contrôlé, fait fon efîai en coupant un des angles du block &
juge à la vue de fon degré de fineffe. Je ne puis comprendre
comment on a pu imaginer que cet effai étoit fuffifant; il aurait
beaucoup mieux- valu- qu’il fe fît par la fonte, & la pefanteur
fpécifique dudit étain, auquel on procédé à peu près de même
que dans la fonte en grand ; elle fe fait dans un petit fourneau à
vent, avec du charbon de terre réduit en einders (*). Du minérai (*) Voyt^ le
que l’on veut efiayer on en prend 2 onces que l ’on mêle bien
avec du colm^qui fert de flux ; on met ce mélange dans un creufet Voyages Mé-
que l’on laiffe au feu jufqu’à ce que la matière foit fondue , qui pages^o^Sc
eft enfuite verfée dans une lingotiere. Le lingot d’étain eft refondu 'uivantes‘-
s’il n’eft pas dutîile & de bonne qualité ; on pile les fcories pour
en féparer les grenailles, & faire le calcul fur le total du produit.-
'§• V . Suivant les loix des Stannaries ydes entrepreneurs des Livraîfon d©-
l’étain, tems