
Grillage des;
mattes.
Fonte des
îïistîes»
(*') Voye? la
pî. III, % 4,
5 & 6 , &
Fexpliç^tipn.
5<5 V 0' Y A G E S
& petits morceaux d’un côté, & de l’autre le quartz qui fert de
fondant & tient lieu de fcories ; on en ajoute fur-tout lorfque
l ’on craint un embarras dans le baffin intérieur. Les fcories s’écoulent
en dehors par l’ouverture qui eft entre la pierre du trou de
l ’oeil & le baffin, & font reçues dans un autre formé avec du
fable & du pouffier de charbon. A chaque fois que l’on fait une
percée on conduit la fonte comme il a été dit, en chargeant
d’abord beaucoup de fcories, du quartz & peu de minérai, juf-
qu a ce que le baffin foit rempli ; & ainfi de fuite pendant un
mois qu’elle,eft continuée fans interruption.
Un grillage de mine de 300 fchipfund (1) au moins eft fondu
ordinairement dans 10 fois 24 : heures, pendant lequel tems on
fait 10 percées, qui chacune produit trois fchipfund de matte ou
fh a ir ften , & l ’on confomme par chaque 24 heures 90 tonnes
de charbon,
Les fourneaux a griller les mattes font de l’efpece de ceux qui
font murés de trois côtés , dans le fol defquels on fait un lit de
bois de corde, & par deffus feulement 10 à n fchipfund de ces
mattes, que l’on laiffe mal à propos en morceaux très-gros. On
y ajoute auffi quelquefois le minérai le plus riche en cuivre que
l ’on a féparé dans le triage; le tout eft fonda enfemble après 7 à 8
feux de grillage.
§. IV. Le fourneau deftiné à la fonte des mattes eft femblable
au precedent, mais plus petit (*) ; quelques fondeurs cependant
fe fervent du premier en diminuant les dimenfions dans la conf-
truftion intérieure & dans la capacité du baffin. Cette fonte fe
conduit abfolument comme la première, & fe dirige par la tuyere
& par le nez qu’on y laiffe former : dans le commencement & à
chaque fois que l’on perce, on charge de même beaucoup de
(1) Ui) fchipfund, ainfi qu’il eft expliqué à la page 103, tome I , des Voyages Métallurgiques
, eft compofé de 26 lifpund poids de minérai 9 & le lifpund toujours de
flo livres ; le fchipfund des métaux raffinés ou forgés au contraire n’eft que de 20 lit*
pimd,
fcories
fcories & du quartz pour remplir le baffin intérieur ; on ajoute
enfuite rarement de ces premières, mais toujours de tems en tems
du quartz. La matière refte ici plus long-tems dans le fourneau ;
car la percée ne fe fait qu’au bout de deux fois 24 heures ; on
en retire très-peu de matte riche, mais un très-gros laumon de
cuivre noir que l’on laiffe refroidir d’une feule piece (1).
§. V . Cette méthode de fondre les pyrites Cuivreufes eft certainement
la feule qui foit ufitée , & qui, malgré les inconvéniens
quelle préfente , peut néanmoins procurer de grands avantages.
Malgré le foin que l’on prend de retirer les amas qui fe forment
dans l’intérieur, on en trouve toujours de confidérables à la fin
d’une fonte, ce qui peut provenir, il eft vrai, de la négligence des
fondeurs ; on doit donc craindre le refroidiffement des matières
dans le baffin. Quoi qu’il en foit, nous fournies tentés de
croire que cette méthode eft appliquable à certains minérais, &
nous confeillerons toujours d’en faire des épreuves de çomparai-
fon ; car il eft certain que la quantité de matière fluide qui refte
auffi long-tems dans le baffin, produit une chaleur fi confidéra-
ble dans toute la capacité du fourneau, qu’elle doit néceffaire-
ment faciliter la fome du minérai avec une moindre dépenfe en
charbon (2).
Un autre avantage bien fpécieux eft une plus grande concentration
du métal, contenu dans la matière fluide qui eft continuellement
agitée par le vent des foufflets ; on en retire une
moindre quantité de matte, mais beaucoup plus riche. Nous
avouerons notre furprife à la fonte du cuivre noir, de voir le
peu de matte riche qui provenoit d’une autre très-médiocre, 8c
qui ne parpiffoit pas même avoir été affez grillée.
(s) On peut au refte fur ces fontes voir le détail qu'en donne Schlutter, pages 49$
& fuivarites.
(2) ici ou le charbon de terre dejjoufré joueroit un grand rôle ; fa grande chaleur
remédierait à tous les inconvéniens, & empêcheroit fur-tout le refroidiffement des ma-»
ticres, fiins compter tous les autres avantages qui réfultent de.fon emploi dans la fontq
des minérais de métaux, & qui Ipnt dé^iljés çfeijs& 3£V,! J^émojire dçs Voyages Mé-^
fallurgiques, tome premier/
Tome I I I , H