
lionne à ces planches une largeur fuffifante pour former 5 bandes
de 18 à 20 pouces de longueur. On les paffe à cet effet dans une
refenderie où la diviflon fe fait également, elles font enfuite la,-
minées jufqu’à ce qu’elles aient acquis l’épailfeur que l’on defire,
ce que l’on éprouve à chaque fois avec un morceau de fer refendu,,
dont l’ouverture eft la mefure de ladite épaiffeur : toutes ces opérations
fe font à froid,
§. II. Ces bandes de cuivre ayant été laminées, font portées
dans un autre attelier où il y a quatre emporte-pieces placés dans
une inclinaifon , qui approche plus de la ligne horifontale que de
la perpendiculaire. Trois femmes font occupées à chacune de ees-
machines ; l’une affife paffe les lames de cuivre & les ajufte entre
le trou & l’emporte-piece, tandis que les deux autres appuient
fur un bras de levier en fer qui le fait aller & venir. Elles peuvent
de cette maniéré couper dans la journée, en bien travaillant , un
fchipfùnd & demi, qui leur eft payé à raifon de quatre écus de
cuivre par chacun d’eux,
§. III. On donne la couleur à ces pièces de cuivre en les faifant
tremper dans de l’eau de fe l, & enfuite dans une baffine que l’on
place dans un petit fourneau de réverbere, d’où on les retire
toutes rouges pour les jetter dans une caiffe pleine d’eau froide ;
mais pour achever d’en rendre les furfaces unies, on les agite dans
de petits tonneaux, fufpendus horifontaiement par un axe qui lest
traverfe, & percés de plufieurs trous autour de leur circonférence
pour recevoir l’eau que l’on y fait couler par-defîùs lorfqu’ils
tournent, à l’aide d’un rouet & d’une lanterne : ces tonneaux
ont un diamètre de 20 pouces, fur r pieds & demi à 3 pieds de
longueur ; on achevé de laver les pièces en 6 heures, on lès fait
enfuite fécher fur un petit foyer dans une baffine de cuivre. Après-
cette opération- on y met le cordon, qui s’imprime avec un morceau
d’acier qu’une roue dentée fait agir horifontaiement, Sc qu’un
ouvrier met en mouvement avec les deux pieds. Il n’en peut coc-
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donner par jour que deux fchipfunds au plus, pour Iefquels il.
gagne 5 écus de cuivre.
§. IV. On ne fait point d’ufage de balanciers pour l’impreffion
du coin; cette opération fe fait à coups de marteaux par trois ouvriers,
qui en 12 heures peuvent frapper deux fchipfunds de cuivre
qu’on leur paie à raifon de 5 écus & demi par chaque.
De cette monnoie dont il vient d’être parlé , .un fchipfùnd
contient 4800 pièces, & pour cette efpe.ce la couronne paie au
bergjlag ou fermier de la fabrique d’Afveftad, 65 écus de cuivre
& 12 ore, ce qui équivaut à 2 5 ou 27 liv. argent de France, par
chaque fchipfùnd, & en proportion pour d’autres monnaies.
K k i j