»74 S I E
Un des objets les plus importans, lorfqu’on entreprend
un fiege ; c’eft de l’environner de maniéré que
l’ennemi ne puiffe y-faire entrer aucun fecours. M.
de Vendôme ayant affiégé Verue à la fin de l’année
170 4, fans couper abfolument la communication de
cette place avec l’armée de M. le duc de Savoie ; la
ville fe défendit depuis le 14 O&obre de cette année
jufqu’au 7 Avril de la fuivante, & M. de Vendôme
auroit été obligé d’en lever lefiege, s’il n’étoit parvenu
à couper la communication avec l’armée ennemi
; c’eft ce qu’il fit la nuit du premier au fécond de
Mars.
Ayant fait après cela fommer le gouverneur de fe
rendre , celui-ci lui répondit, qu’il comptoit n’êtr'e
afiiégé que du jour de L’interruption de la communication
, quoiqu’il y eut déjà près de cinq mois que
M. de Vendôme fait devant la place.
Avant de former un fiege, on doit évaluer à-peu-
près la quantité de troupes & de munitions dont on
aura befoin pour la prendre ; cette évaluation eft af-
fez difficile, ôc nous n’avons aucun livre oit elle foit
traitée avec précifion.
Ciran , l’un de nos plus anciens ingénieurs, fup-
po£e que l’armée affaillante doit être dix fois plus
nombreufe que la garnifon, & qu’ainfi il faut une
armée de dix mille hommes pour attaquer une place
dans laquelle il y en a mille; mais ce rapport qui peut
être affez exaft dans cette fuppofition, pourvu qu’il
n’y ait point à craindre qu’il vienne une armée au
fecours de la place , ne feroit pas fuffifant dans une
ville oh il y auroit deux mille hommes, fur-tout s’il
falloit fe circonveiller contre l’ennemi.
Ce rapport fe trouvera donc trop petit dans plufieurs
cas, mais il fera auffi trop grand dans d’autres.
Par exemple, on n’a pas befoin d’une armée de deux
cens mille hommes pour affiéger une place dans laquelle
il y en a vingt mille ; c’eft au général à déterminer
par la grande connoiffance qu’il doit avoir de
la guerre, le nombre de troupes dont il a befoin pour-
faire un fiege quelconque, relativement à la grandeur
de la plac,e, à l’excellence de fes ouvrages, au nombre
& à la valeur de la garnifon qui y eft renfermée.
Pour l’amas de munitions qu’on peut confommer
dans un J u g e il faut regler d’abord quelle en fera à-
peu-près la durée, quelles feront les différentes batteries
qu’il faudra élever, ce qu’elles pourront confommer
par jour , &c. on a des tables dans plufieurs
livres, notamment dans les mémoires d’artillerie de
Saint-Remy, qui contiennent le détail des munitions
de guerre menées à différens Jieges ; mais comme on
n’y rend aucune raifon de la quantité des chofes qu’elles
contiennent, elles ne peuvent être d’un grand fecours
aux généraux. Cependant au défaut des préceptes
, on joint ici quelques-uns de ces états pour donner
une idée de la quantité de ces munitions qui fe
confomment dans un Jiege.
Etat des pièces d? artillerie &
munitions de guerre qui ont
.été menées devant Luxem-
baurg, pour en faire le fiege,
en 1684.
Pièces de fonte,
de 33
de 24
de 8
de 4
60
■ Affûts av ec leurs avantra ins
3.3
de 24 46
de 8 8
Munitions confommées.
Il y en eut quelques-
unes d’éventées.
4
S I E
de 4 14
Paires d’armes. 99 9 Lanternes. 16
Lanternes de rechange > Refouloirs. 18
20 J, Ecouvillons. 20
Chariots à porter canon.
Charretes 12ï • IC
Boulets,
de 33 - 10620 6792
de 24 55^74 30100
de 8 3800
de 4 5000 618
Mortiers m
Ce qui a été mené au „ , , r .
fege de* * * te qui y a ete conjomme.
Mortiers k $
Chariots à porter affûts à
mortiers 16 '$
Plufieurs fusbandes d’affuts
à mortiers , avec Quelques fusbandes.
leurs boulons.
Bombes 7092 5501'
Fufées à bombes 7300 5600
Pierriers montés 6
Grenades 40304 2066a
Fufées à grenades 57000 40000
Poudrç 953000 835300
Plomb 90800 59800
Meches 133600 67900
Sacs à terre 199049 109019
Moufquets 2400 618
Hallebardes 200 90
Fufils 100 100
Paires d’armes à l’épreuve
100
Pots à terre 100
Salpêtre 534
Soufre 240
Une tonne de poix-réfine.
Une tonne de poix-noire.
Deux tonnes de gaudron.
Mortiers de fontes, avec
leurs pilons 2
Chaudières de fer 2
Outils à pionniers 38809
Haches 2310
Serpes 6670
Manches d’outils 3300
Hottes 510
Brouetes 260
Outils à mineur 184
A charpentier & à charron
210
Trois forges complettes ,
& unfoufflet.
Criks 6
Un équipage de pont de
bateaux.
Trois cens tonnes de cordages.
Et quelqu’autres cordages.
Chevres 5
Madriers 750
Coins de mire 138
Leviers 41
Feuilles de fer noir 573
Feuilles de fer blanc 3 40
Effieu de bois 24
Peaux de moutons 115
Clous 6430
Clous de cuivre- 16
Fer en barre 945
18795
1076
2120
1800
500
1 10
74
Et quelqu’autres cordages.
Equipag. de chevres. 1
567 88
41
573
340
22
” 5
«43°
16
84s
S I E S I E
Bffieux de fer 4 : 4
Chevilles ouvrières '3
Lanternes à éclairer 4 4
Boëtes pour lanternes 24 M
Caiffons 6 1
Chariots à porter timballès
Menus achats faits pour «Menus achats confomméï-
4e fiege de
Vie'itsT oing 6501.
Flambeaux de cire jaun e , f
uSusc B
6 jo 1.
nragn
Bougies de cire jaune 301.
3 M B M
Bougies de cire blan. 401. \
1 . 1 Ciré neuve 72 ^ ^ 1 1 ‘ ; ; B l
Chandelles ■ 5001. ' 5001.
Aulnes de toile 501 l' "5 çr
F il. • - d l. i 61.
Aiguillas 200 ? • 200
‘Grands lacs ^2'; 1 ; 32
Grandes lanternes fourdes f .<
B i 33 J
Petites; lanternes fourdes 1’■
37 . %\
Mefures de fer blanc 29 r .
â 2
Barrils à bourfes - 2 4 1 H
Fournimens 2° M 20'
Eil. de laiton
Ficelle
m S M
4 ©I. 40 l.r
Menu cordage 201. '
Rtoupes tool. tr 401.
Romaine
Pèatix de moutons
i j
100 ' IOO
Taule ï 6L 16I.,
A ç ie r .
5° 1* .
'Clous de cuivre
*9
R’àmès de papier , _
Rame de gros papier 1 .'l
Rame depap. en quart. 1 <
Tamis 2 ''
Balance 1
Poids de marc d’une livre
chacun 2
Poix graffe 100I.
Suif de mouto n 501. ”
Clous de toutes fortes
*' 400 L ’
Plumes & encre.
Une chapelle complette.- -t
Un coffre de médicamens.
Unbaral d’eau-de-vie.
E tut des pièces d'artilleries
& munitions de guerre , j
qui ont ete menées devant
fw in , en 1 y 06, pour en \
fé/re le fiege.
Pièces,
de 24' - :
de a6
de fz :
de - 8
de 4,. dont: 13 longues s
1 4 de la nouvelle inven-
- tion , '& é à' dos de mù-
- let.
Affûts,
5-o|v
■ 49
tout entier.
4Ö0I.
Munctiôns ußes.ffcon-
.fomméesâ ce fiege, ? Hj
104-
6- i
„ * 7,°
de 24
dé 16
de 12
de ■ 8
de 4
3 5
vT t "
35
. , d1 ont 13 longuesu, •- 4. de la^nouV.elle inven-1
• vtion , & 4 à dos de mu- ï
je t , 2I
Avantrains, dont 2 à dos ;
de mulet, 180
Charriots à corps de ca- ’
- ‘bon 90 c
, Chariots à ridelles 110
Chariots à boulets
Ghéfretes
Chevres garnies
Tnnqueballe
■ Armes des pièces i
de; 24
dé'-'2.6-
dh°9i
de 8
de 4
Tirebourres
Boulets,
de 24
de 16
de* 12
30
3 0 ' 8
126 -
40 :
de 16
de i 2
de- : 8
dé' i 4
$9«3 3 1
26259•
2 1 2 1 0 e
dé 8 3800 ‘
de 4 8400 -
Cartouches pour les trou- *-
pes ; 278000 -
Cartouches de fer blanc , ■-
1 5 0 '
40
50'
60 <■
Mortiers,
de :I2 pouces
d e -1 9 pouces
dp 6 pouces
1 Affiits,
dèc fï"pouces
' vde fer coulé,
de '9 pouces
deu C6 pouces
dont 10 •-
Bombes,
39* ? v
J$
43 ^
1 2 c
14-'
de 12 pouces
13960 -
d'e 9 pouces
5549 1 de 6 pouces
5646 -
Fufées à Bombes , de
■ ,pouces , 20000 ■ :
Fhfoés à bombes , de 9 • '
“ pouces, 1000 “
Fuiées de6 pouces 8000 *
Grenades chargées 25541 <.
GrériM. non char. 21185 - i
Fufées à grenades , non •
^'iih'afgées,, ' 30000 *•"
Balots de laine 224
Sadâ i*terr e 174160 e"'
Piéfrls à fufils 415 200 ■ 1
Oïïttfsà pionniers 56375*
Marte lies d’outils 24580 c -
Haches 2,685 2
Séfjïèà .5230°«
- Outils.a Mineurs.
Piquas à rocs
Malles
PinrceS
Pinces à pié de biche 30
Poinçons 300
Aiguilles .
Gilèaux à grains d’orge 99
Tranches à grains d’orge 6
Outils à charpèntiers &
Cdiarrons ,.de toutes for-
je s , . 3 16
Outils à forgeurs, de toui
1000 c
|S I
7 î
I
69137
, ■
2IÖOO
3 500
"4QÖQ
' ió 6 ó 00
■ 156 ■
40
5°
60
54
" ï i * A 9
J 1 378.>
: :; '3V 4
4 3 f49,
3782
■ B b l
" 2^200
: ,W°i9
142-260
,90000
• 54742
*, i ‘4S84
; J f892 Hi
>
:jfoO
m
m