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de Pembroke qui lui témoigna’beaucoup d’effime ,
& il fit fi bien les affaires dans cette mailon, qu’il fe .
vit en état d’acheter une terre; mais'fes poéfies paf-
torales imprimées en 1615 ^ Londres en deux tomes
in-8°. lui procurèrent une grande réputation, &
elle n’eft pas encore perdue , fi je m’en rapporte au
jugement de M. Philips & autres, dans leurs vies des
plus célébrés poëtesanglois. (D . J.)
T A V IU M , ( Géogr. anc. ) ville de la Galatie, dans
le pays des Trocmi. Strabon, liv. X I I . p . 3 Gy, apres
avoir donné à cette ville le titre de Caftellum, lui
donne celui G!Emporium. Pline, 1'. V . ch. x x x i j . dit
que c’étoit la première place des Trocmi, & Ptolow
mée, /. V. t . iv. la nomme la première, comme la
métropole de ces peuples. (D. J-)
TAULAC,f. m. ( Hift. nat. Mineralog.) nom donné
par les peuples des Indes orientales à une efpece
d’orpiment qui y eft fort commun. Il eft d un jaune
fale, en partie compofe d’une maffe irreguliere, &
en partie de petites lames femblables à des écailles de
poiuon ; toute la maffe étant expofée au feu, bride,
jette des fumées abondantes, & fe fond lentement ;
les Indiens, après l’avoir calciné plufieurs fois , en
font ufage dans les fievres intermittentes. Wood-
ward , catal.foffil. ( D. J.) . ,
TAULANTII, (Géog. anc. ) peuples de 1 Illyrie,
félon Thucydide, liv. I . quilesditvoifinsd’Epidam-
num. Polybe, l. I I . Tite-live, l. X L I I I . c. x x . &
Ptolomée,/. I I I . c. *«/. font auffi mention de ce peuple.
( D . J.)
TAUMALIN «wTÀOMALI, f. m.ce mot en langage
caraïbe, fignifie fau.ce, à quoi la graiffe des crabes
&des tourlouroux a beaucoup de rapport par fon
état naturel 3 aufli dit-on communément dans le pays
un taumalin de crabe, un taumalin de tourlouroux ;
cette fubftance étant cuite, n’a point le faftidieux
des autres graiffes ordinaires: c’eftune efpece de farce
compofée par la nature dans le corps des animaux
de l’efpece des chancres 3 elle n’a befoin d aucun af-
faifonnement ; fa délicateffe furpaffe celle des feuces
les plus fines; fon goût eft exquis, & né peut fe
C°TAUNTON, (Géog. mod.') ville d’Angleterre en
Sommerfetshire, fur la rive droite du Tavr, dans une
agréable fituation. Elle députe au parlement, & a
droit de marché. Ses environs offrent de charmantes
prairies, de beaux jardins, & un grand nombre
de folies maifons de campagne. Long. 14. i8'.làtit.
Si. 22. (D.J . ) . A, r 1 a.
TAVOLARO , ( Géog. mod. ) petite île fur la cote
orientale de la Sardaigne, à l’embouchure du gol-
phe de Terra-Nova. C’eft, à ce qu’on croit 1 Hermcea
Infula de Ptolomée, l. I I I . c. Hj. ( P ; y ) . .,
TAVON, f. m. ( Hifi. nat. Ornitholog. ) oifeau
de mer des îles Philippines ; il eft noir , plus petit
qu’une poule, mais il a lespiés & le cou fort longs.
Ses oeufs qu’il pond fur le fable, font auffi gros que
ceux d’une oie ; on affure que lorfque les petits lont
éclos, on y trouve le jaune entier, & cpi’ils font auffi
bons à manger qu’auparavant. On prétend que lafe-
melle raffemble fes oeufs quelquefois au nombre de
quarante ou cinquante, qu’elle enterre fous le labié ;
lorfque la chaleur du foleilles a fait edore,ils fortent
du fable, & la mere qui eft perchée fur un arbre, par
fes cris les excite à forcer les obftades & à venir auprès
d’elle. | . ^ , , v
T AU OR MINA ou TAORMINA, (G eo g . mod.)
anciennement Tauromenium , ville de Sicile, dans le
val Demona, fur la côte orientale de l*ile, entre le
colphe de Saint-Nicolas au nord, & Caftel-Schifo au
midi. Elle a eu le titre de colonie, & l’on y voyoït
encore dans le feiziemefiecle, quelques ruines d un
temple d’Apollon, où les habitans alloient confulter
fon oracle, lorfqu’ils entreprenoient de voyager hors
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de Pile. Long. 3 3 .12. laùt. j y . 4 9 . ( D . J . )
TAUPE , f. f. ( H iß .nal. Zoo log.) animal quadnl-
pede qui a environ cinq pouces de longueur depuis
le bout du mûfeau jùfqu’à la queue. La taiipi vit fous
terre ; elle eft noire ; cependant il y en a aufli des
blanches, & d’autres qui ont le cörps comme marbré
de taches noires & détachés blanches. Le poil eft
doux, court & épais ; le mufeau reffemble au groin
du cochon ; le cou, les jambes St la queue font très-
courts. Il y a cinq doigts à chaque pie ; ceux de devant
font très-larges, &r ont des ongles plus grandes
que ceux d’aucun autre animal à proportion de la
grandeur du corps. Les piés de devant ont par leur
Conformation plus de rapport à des mains qu’à des
piés ; la paume eft tournée en-arriere , & les doigts
' font dirigés obliquement en-dehors & en-bas, & tres-
propres à jetter la terre à côté & en-arriere, lorfque
l’animal la fouille pour s’y cacher. Les yeux font extrêmement
petits , en partie recouverts par la peau,
& entièrement cachés fous le poil ; on ne peut les
trouver qu’en l’écartant à l’endroit de chaque oeil.
La taupe de Virginie différé de la taupe de ce pays
en ce qu’elle a le poil de couleur noirâtre, luifant &
mêlé d’un pourpre foncé.
La taupe rouge d’Amérique n’a que quatre doigts
aux piés de derrière, & feulement trois à ceux de
devant ; le doigt extérieur des piés de devant eft
plus grand que les deux autres ; il a auffi un ongle
plus fort, plus long, pointu & un peu recourbé. Le
poil eft d’un roux tirant fur le cendré clair. Au refte
la taupe rouge d’Amérique reffemble à la taupe de ce
pays-ci.
La taupe dorée de Sibérie reffemble à la précédente
par la conformation des piés ; elle a le nez
plus court que celui de la taupe de ce pays-ci ; mais
elle eft de la même grandeur. Le poil a divérfes couleurs
; le verd & la couleur d’or y dominent. Regn.
anim. Voye[ Q UADRUPEDE.
Taupe , (Mat. méd.) Le fage Juncker lui-même
compte le coeur & le foie de taupe parmi les bons
remedes des convulfions épileptiques : mais c’eft un
éloge bien modelte , en.comparaifon de celui que les
anciens pharmacologiftes ont fait de la taupe ; Us ont
mis parmi les remedes fà chair, fa tête, fon fang, fa
graiffe & fur-tout fes cendres. Mais tous ces prétendus
remedes, & même celui dont parle Juncker ,
font abfolument inufités.
Le bouillon de taupe eft un remede de bonne-
femme pour guérir les enfans de l’incommodité d*
piffer au lit. ( b )
Taupe de mer. Voyeç Scolopendre.
Taupe-Grillon. Voyeç CouRtilliere.
Taupe, f. f. ( Chirurg!) efpece de tumeur dure
qui furvient à la tête, avec une ouverture par laquelle
on peut exprimer la matière ténace. Cette
tumeur eft un follicule membraneux, contenant une
matière groffiere, & ayant un trou au milieu. Ce
petit rétervoir qui contenoit auparavant une humeur
fluide, fe remplit d’une matière épaiffe, parce
que ce qu’il y a de plus confiant s’évapore, & ce
qui refte s’épaiffit toujours davantage, la tumeur
recevant toujours une nouvelle matière , devient
toujours plus dure ; les liqueurs qui couloient dans
la membrane s’y arrêtent & la gonflent ; d’un autre
côté, les vaiffeaux fanguins étant comprimés, le
fang y coule plus lentement, s’y dépouille de fa
partie fluide, & forme une couleur noire. Il fem-
ble réfulter de-là qu’il y a des réfervoirs oii fe
ramaffe la matière que filtrent les arteres des réfervoirs
qui font voifines des conduits excrétoires.
Voye{ T a l p a . (D. J .) TAUPIERE,f. f. terme de Jardinier,tière de forme ronde ou quarrée, qu’o fno rftaei t ddee frear
blanc ou de bois, & dont on fe fort dans les jardins
TA U pteur prendre les rats & les taupes. (D . J . )
TAUPINIERE, t. f. terme de Jardinier, petit mon-
ceau de terre qu’une taupe a élevé en creufant
defious.
TAUPKANE, fi m» terme de relat. arfenal d’af-
tillerie chez les Turcs : il eft fitué à la pointe qui regarde
le ferrail hors des murs de Galata; taupkane
veut dire place des canons. ( D . J . )
TAURANIA, (Géog. anc.) ville d’Italie dans la
Campanie : elle ne fubfiftoit déjà plus du tems de
rime, /. /ƒ/. c. v. Il eft fait mention dans Pompo-
juus Mêla, l. I I . c. iv. d’une ville nommée Tauri-
nüm; & dans Strabon, l. V I . p . 3.S4. d’une contrée
appellée Tauriana ; mais tout cela n’a rien de commun
avec la Tauriana de Pline, quoique Cafaubon
ait cru le contraire. LeTaurinum dePomponius Mêla,
& la tauriana regio de Strabon , étoient dans le Brü-
tium, au-lieu que Pline marque la ville de Taura-
nia dans la Campanie. ( D . J . )
T A U R A S I N I , campi , (Géog. a n c.) plaine
«Tïtalie, dans la Sabine, au voifinage de la ville Male-
ventum,{e\onThe-L\ve,l. IV , c. x x . Le même auteur
l’appelle dans un autre endroit, lib. X L . c. x x x v ü j ,
taurafmorum ager, & il dit qu’on y tranfporta des Lia
gunens. ( D . J .) . J r 3
( Géog. mod.) peuplade de Béréberes
en Afrique, au royaume de Tunis, &c au-dedans du.
pays. Son circuit eft de plus de vingt lieues. Cetté
contrée abonde en dattes & en froment. (D . J.)
TAURE, f. f. (Econom. rujl.) ce mot fe dit non-
feulement d’une géniffe qui n’a pas fouffert les approches
du taureau, mais encore d’une jeune vache
9 -»™ P°drt encore vélé, quoiqu’elle foit pleine.
C’eft l’ufage^ général des gens de la campagne : ils
etendent meme ce nom de taure à toute jeune vache
qui a eu un outdeux veaux. ( D . J . )
T A U R E A , (Litttérat.) punition d’ufagç chez les
Romains : elle confiftoit à fouetter avec un fouet
fait de lanières de cuir de taureau. (D . J .)
TAUREAU, n e r f , (M a t. méd.) priapus tauri.
Voye^ Boeuf.
Taureau-volant. Voye{ Mouche-cqrnüe.
Taureau-cerf, ou Taureau-carnivore,
taurus- carnivorus des anciens, dont on a promis au
mot fukotyro f de parler avec quelqu’étendue , on va
tenir parole.
Agatharchide le cnidien qui vécut autour de la
cent cinquantième olympiade , environ cent quatre-
vingt ans avant la naiffance de Jefus-Chrift, eft le
premier parmi les anciens, qui faffe mention de .ce
boeuf grand & carnacier. Il en donne une defeription
fort ample dans les reftes de fon traité de la mer
Rouge , confervés par Photius dans fa bibliothèque,
& qui ont été pareillement imprimés avec fa vie
dans les Geographice veteris feriptores graci minores,
publiés par M. Hudfon.
11 paroîtra par ce qui fuit, que la plupart des auteurs
qui ont vécu après lui, n’ont fait que le copier.
Voici le chapitre oii il traite de cet animal, félon
la traduction de Laurentius Rhodomannus , de
tauro-carmvoro.- Omnium ,quce adhuc commemoravi,
immanijjimum & maximï indomitum ejl taurorum ge-
nus , qubd carnes vorat, magnitudine crafjîus domef-
steis, & pernidtate antecellens , injîgniter rufum. Osei
ad dures ujque deduclum. Vifus glauco colore magis
rutilât quam Uoni. Cornua alias non fecàs atque au-
Ttsmovet,fed in pugnd,ut firmo tenore conjîjlantfacit.
Or do pilorum inver fu s contra quant aliis animantibus.
Refilas étiam validifjlmas aggreditur, & c esteras omnes
venatur, maximeque greges incolarum infefios reddit
malejicio. Solum eft areu & Ihnced ruinerabile. Quod
tn caufa eft, ut nemo idfubigere, quamvis multi id ten-
'Aarint , valuerit ; in foffam tamen, aut Jimilem ei do-
lum9Jt quandb incidit ,j>rce animi ftrociâ citb fuffoca-
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titr. Ideb redï pu t a tut> etiam à trogloây'tis ,fortie udinc
leonis & velocitate equi, & robore tauri preeditum,
ferroque cedere nefeium.
■ Diodore de Sicile, dans le I I I . lit>. de fà Biblio- ■
chcqut, n’a fait que copier Agatharchide, même iuf.
qu’à fe fervir, à peu de choies près, de fes-propres
paroles. Il a ajoute neanmoins les particularités fui1
vantes t que fes yeux reluifent de nuit ; qu’après
avoir tué d’autres bêtes , il les dévore ; & que ni
la force Sc le courage des bergers, ni le grand
nombre de chiens, ne font pas capables de I’efi
frayer quand il attrape des troupeaux de bétail.
Le paffage fuivant qui a du rapport au même ani-
mal, elt tire de Strabon. Sunt èf ibidem, in Arabiâ,
tm n / e r i. ac qui carnem edam^nofiros & magnitudine
6 ceUntate longi Juperantes, colore rufy.
Pline paraît auffi avoir copié Agatharchide. Ses
paroles lont : Sed atrocijjimos habet Æthiopia tauros
fylveftres, majores agrefiibus, velocitate ante omnes
colore -fulvos, veulis coeruleis , pilo in contrarium
verfo, nctu adailres dekifeente, j u x t i cotniia. mobiliay
• tergori dùritia.filicis, omne refpuens vulnus. Feras om.
nés venàntür, ipjijum aliter quàm foveâ capti feritate
mtereunt. Le même auteur, dans le x h . chapitre
du V I I I . livre de fon Hijloire naturelle, Élit mention
d’une efpece de boeufs d’Inde : Boves indiciU
quibus camelorum altitudo traditur, cornua in latitu-
dinem quaternorum pedum.
Il eft frèsiprobabifique ces boeufs-d’Inde font les
mêmes- que ceux d’Ethiopie décrits ci-deffus, prin-
cipalement fi on fuppofe que les copiftes de Pline
ont écrit latitudinem, au-lieu d’altieudinem,
Salinus n a fait que copier Pline, avec cette feule
différence, qu’il les appelle indicos tauros, taureau*
des Indes ; au-lieu que Pline lui-même les décrit parmi
les animaux d Ethiopie. Ceci ne doit pas pourtant
paroitre étrange, quand on confiderê que l’Ethio-7
pie a ete comprife parmi les Indes par quelques
auteurs anciens. ^ n
La defeription qu’Efien donne de çes animaux eft
parfaitement conforme à celle d’Agatharchide & il
femble l’avoir empruntée de lui :.il en fixe la grandeur
au doiible de la grandeur des boeufS ordinaire»
de la Grece.
1/ H H H I au*re paffage dans Elien fur ce»
Doeurs d Ethiopie ; le voici. Ptolomoeo fecundo e x In-
dut cornu allatum fe r u n l, quod très amphoms caperet •
unde^ conjtcere pojfunius bovem ilium, à quo ejufmodi
tantum cornu extitifjet, maximum fuiffe.
Ludolf, dans ion hiftoire d’Ethiopie, parlant de
ces grands boeufs éthiopiens, conjecture que ce font
les taurelephantes que Philoftorgius le cappadocien
dit avoir vu à Conftantinople de fon tems. Les paroles
de Philoftorgius citées par Ludolf, font ; habet
G* terra ilia , maximos &- vaftijjimos elephantas , imb &
taurelephantes, ut vocantur , quorum genus quoad calera
omnta , bos maximus e fl, corio vero coloreque ele-
phas, & fermé etiam magnitudine.
Il paroît des paffages que je viens de citer, qu’il y
a en Ethiopie, & ielon toutes les apparentes, auffi
dans les contrées Mediterranées de l’Afrique, où fort
peu de voyageurs ont jamais pénétré, une très-grande
efpece de boeufs, pour le moins deux fois auffi grands
que nos boeufs ordinaires, avec des cornes d’une
grandeur proportionnée, quoiqu’autrement ils en
different en bien des chofes. Il faut cependant fe défier
de toutes les relations des chofes extraordinaires
faites par les anciens, le fabuleux y étant prefque
toujours mêlé avec le vrai.
Mais quant à cette grande efpece de boeufs, quelques
auteurs modernes nous affurent qu’il y a un pareil
animal dans ce pays-là, quoiqu’aucun , que je
fâche, n’en ait donné une defeription fatisfaifante.
Ludolf dit feulement qu’il y a en Ethiopie des boeu ffi
1
l