pour titre Mifcellanea analytica de feriebus & quadratures.
On joindra à ces ouvrages la leâure d’un grand
nombre de mémoires fur cette matière, compotes par
MM. Euler, Bernoulli, &c. &c. imprimés dans les
volumes des académies de Pétersbourg 8c de Berlin.
Pour extraire les racines d’une fuite infinie, voye^
Ex traction des Racines.
Retour des fériés ou des fuites. Voyez l'article Retou
r.
Dans la do&rine des fériés, on appelle fraction continue
j une fraétion de cette efpece à l’infini
f+8
A + &c.
M. Euler a donné, dans les Mémoires de l'académie de
Pétersbourg, des recherches fur ces fortes de fractions.
Interpolation des fériés ou fuites. Elle confifte
à inférer dans une fuite de grandeurs qui fuivent une
certaine loi, un ou plufieurs termes qui s’y conforment
autant qu’il eu poffible. Cette méthode eft à-
peu-près la même que celle de faire paffer une courbe
du genre parabolique, partant des points qu’on voudra.
Par exemple, fi on a quatre points d’une courbe
affez près les uns des autres, 8c qu’on veuille con-
noître à-peu-près les autres points intermédiaires ; on
prendra un axe à volonté, 8c on mènera des 4 points
donnés les ordonnées a , b, c f d f qui ont pour abf-
ciffes e, ƒ , g , h. On fuppofera enfuite que l’ordonnée
de la courbe foiten général A-{ -Bx-\-Cx*-\-E x> ;
8c on fera
A + B e C c* E e> — dy
A - j- B f - j- C f* + E p = b,
A -\- B g C g* -f- E g3 — c ,
A -p B h -j- C hr -j- E fû — dm
ce qui fera connoître les quantités A , B , C }D ; 8c
par ce moyen on aura les ordonnées de la courbe
parabolique, pour une abfciffe quelconque * . Or ces
ordonnées ne différeront pas beaucoup de celles
au’on cherche. Voye\ les Mémoires de Vacadémie de
Pétersbourg, tome II.page 180. (CP)
SÉRIEUX, adj. ( Gram. ) terme relatif à l’habitude
du corps 8c au caraétere de l’efprit. L ’homme
férieux eft grave dans fon maintien 8c dans fon dif-
cours; il imprime du refpeét; on fe compofe comme
lu i, pour en approcher; leJérieux 8c la gravité conviennent
allez aux magiftrats. Le férieux s’oppofe au
frivole ; il n’y a point d’affaire fi férieufe qui puiffe
fixer la légéreté de certains hommes. Il s’oppofe
auflià la plaifanterie : ce n’eft point en plaifantant que
je vous parle; ce que je vous dis eft férieux.
SÉRIGNAN, ( Géog. mod. ) petite ville de France,
dans le bas-Languedoc , au diocèfe de Beziers ;
c’eft un fiege particulier de l’amirauté. (D. /.)
SERIN , CERISIN, CEDRIN, f. m. (Hifi. nat.
Omitholog. ) ferinus , oifeau dont on connoit deux
efpeces ; l’une vient des îles Canaries fituées dans la
mer Atlantique, 8c l’autre fe trouve en Stirie : ce
dernier a le dos un peu roux, 8c le milieu de chaque
plume eft noir , comme dans la bergeronnette jaune
; la tête du mâle a une couleur jaune plus foncée
que celle de la femelle ; le croupion eft d’un beau
verd jaunâtre , 8c la poitrine a une couleur jaune
mêlée d’un peu de verd ; le ventre eft blanc ; les côtés
du corps ont des taches noires 8c oblongues ; la
queue eft noire , à l’exception des bords extérieurs
de chaque plume qui font verds ; les grandes plumes
des ailes ont les mêmes couleurs que celles de la
queue ; les plumes du fécond rang font blanchâtres
à l’extrémité , & les petites ont une couleur verdâtre
; le bec eft pointu 8c plus court 8c plus fort que
celui du tarin ; la piece lupérieure déborde un peu
l’inférieure ; les piés font bruns, 8c les ongles ont
une couleur noire. "Willugliby. Omit. Voye^ Oiseau.
Le ferin des Canaries auquel on a donné le nom
de Canari, varie ici beaucoup pour la couleur, comme
tous les oifeaux domeftiques ; il eft trop connu
pour en donner une defeription. On peut voir dans
le traité de M. Hervieux fur les ferins de Canarie , la
façon de les élever, de les multiplier, 8c de les guérir
des maladies auxquelles ils font fit jets.
SERIN , L E , ( Géog. mod. ) ou le Serain , petite
riviere de France. Elle prend fa fource dans la Bourgogne
, au diocèfe d’Autun, vers les confins du bailliage
de Saulieu, 8c va fe rendre dans l’Yonne, entre
Auxerre 8c Joigny. (D . J .)
Serin , f. m. ( Tijferanderie. ) infiniment de bois
avec des efpeces de dents de fer , dont on fe fert en
quelques lieux pour féparer la filaffe de chanvre ,
de la plus groflè chenevotte qui y refte , après que
le chanvre a été broyé. Cet infiniment s’appelle encore
écouffoir, 8c dans d’autres endroits , échanvroir,
(JD. J.)
SERINCER, v. n. ( Tifféranderie. ) c ’eft fe fervir
du ferin, pour féparer la chenevotte de la filaffe.
(D . J.)
SERINETTE, f. f. ( Lutherie. ) petit orgue de Bar-:
barie, aujourd’hui enufage pour apprendre aux ferins
à chanter plufieurs airs ; elle l'onne l’uniffon du
larigot de l’orgue. Voye^ O rgue , L arigot & Flageolet.
L’orgue de Barbarie, 8c par conféquent la ferineite
qui n’en différé qu’en grandeur, eft compofée de
deux foufflets , ou d’un foufïlet double, d’un fom-
mier ou la y e , où le vent des foufflets eft conduit par
un tuyau ou porte-vent d’un clavier à quillottes ,
c’eft-à-dire, qui fait ouvrir les foupapes en foulant »
8c d’un cilyndre noté qui fait agir lès touches. Le
mouvement eft communiqué à cette machine par le
moyen d’une manivelle qui fait tourner une viffe
fans fin B D. La tige de cette vifle a une cheville ex*
centrique C , laquelle répond vis-à-vis des foufflets,
& communique avec l’inférieur par le moyen d’une
bride de fer Cm, qui entoure par fon extrémité fu-
périeure la cheville C , 8c qui eft attachée par fon
extrémité inférieure M : au moyen d’ime cheville à
la queue, entaillée en fourchette qui eft à la table
inférieure du foufflet de deffous M , lorfque l’on
tourne la manivelle, à caufe de l’excentricité de la
cheville C , à laquelle la bride qui communique au
foufflet inférieur eft attachée; cette bride C M hauffe
8c baiffe à chaque tour de manivelle : ce qui fait de
même hauffer 8c baiffer la table inférieure du foufflet
, qui afpire & chaffe par ce moyen l’air extérieur
dans la laye , d’où il paffe aux tuyaux, lorfque
les pilotes des touches ouvrent les foupapes.
L’extrémité D de la tige B D qui eft tournée en viffe
fans fin engrene dans une roue dentée d , qui eft
appliquée à une des extrémités du cilyndre qui tourne
fur lui-même de la quantité d’une dent à chaque
tour de la manivelle A B ; enforte qu’il y a autant
de coups de foufflets que de dents à la roue D , qui
peut en avoir cent.' •
Cet infiniment a ordinairement une 8e. d’étenduej
ainfi il doit avoir 13 tuyaux 8c 13 touches à fon clavier
qui eft compofé d’une barre de bois D E , à laquelle
les touches font attachés par-deffous , au
moyen d’un double crochet de fer fait en forme d’U,
lequel eft paffé dans un trou de la touche, 8c dont
les pointes entrent dans la barre , enforte que les
touches qui font attachées par leur milieu puiffent fe
mouvoir librement. A l’extrémité des touches qui
regardent les tuyaux , eft un pilote a b attache à la
touche par un petit morceau de peau de mouton qui
eft lié autour du pilote 8c collé fur la touche. A la
partie inférieure b du pilote eft une pointe de fil de
, fer qui traverfe le fommier, 8c porte fur la foupape- qu’elle
'qu’elle ouvré en pouffant de haut-en-bas. Voyè{ Sou-
râpe , Sommier de positif, auquel celui-cireffem-
ble , avec cette feule différence que la la y e , voyêr
L aye , eft ici en deffous ; ali lieu qu’au fommier du
pofitif elle eft en - deffus ; du refte lés foupapes,
leurs refforts 8c les pilotes font difpofées de même.
L’extrémité antérieure des touches a des pointes ce ci:
qui portent fur les notes des cilyndres; enforte que
lorfquel’on tourne le cilyndre, 8c que les notes dont
il eft entouré , fe préfëntent aux pointes des tou- '
c h e s e lle s font lever ces dernieres , & par confé-
quent baiffer la pilote qui eft attachée à l’autre extrémité
de la touche , laquelle ouvre là foupape qui
laiffe paffer le vent*auX tuyaux. Voÿe^ la defcription
du cylindre noté à l’article C arillons
Le foufflet double M m eft comprimé en èn-bas ,
'afin de chaffer l’air qu’il contient dans là laye, lorfque
le foufflet inférieur afpire par ies deux refforts
'de fil de fer élaftiques S S. Ge foufflet a aûfîi une
foupape T qui s’ouvre de dedans en-dehors: cette
foupape eft tenue fermée par le reffort de fil de fer
P ) 8c elle ne s’ouvre que lorfque l’air contenu dans
îes foufflets eft condenfé jufqu’à un certain point,
paffé lequel, fi elle ne s’ouvr'oit pas y le foufflet fe-
î'oit en danger de crever : ce qui ne manquéroitpas
d’arriver .lorfque l’on tourne rapidement la manivelle
; mais au moyen de cette foupape, cet accident
n ’eft point à ceindre.
Au refte il ne faut nulle fcience pour jouer de cet
infiniment; la feule attention qu’il faut avoir eft de
tourner la manivelle d’un mouvement égal 8c proportionné
à celui des airs qui font notés fur le Cylindre
, lefquels s’exécutent aulfi facilement à 2 , 3 ,4
•ou 5 parties qu’à une feuler Voye^ C arillon & la
•figure de la ferinette •, PI. de Lutherie.
SERINGUE , arbre , ( Botan■. exot. -) c’eft ainfi
que cet arbre de la'Guiane eft nommé parles portugais
du Para, pao de xiringa , c’eft-à-dire, bois de
ferïngue. Les habitans de la province d’Èfmerâldas ;
ait nôrd-eft de Quito ; l’appellent hhévè, 8c les Maï-
nas le nomment caoutchouc du nom de la réfine fingu-
liere qu’on en tire. Voye{ R ésine caoutchoue;
Cet arbre eft fort haut & très-droit ; il n’a qu’une
petite tête ', 8c huiles autres branches dans la longueur
; les plus gros ont environ deux piés de diamètre
; on né voit aucune de fes racines hors de
terre. Sa feuille eft affez femblable à celle du manioc;
elle eft compofée de plufieurs feuilles fur une même
queue ; les plus grandes qui font au centre ; ont environ
trois pouces de long fur trois quarts de pouce
de large ; elles font d’un verd clair én-deffüs, 8c d’un .
verd plus pâle èn-deffous. Son fruit eft triangulaire ,
à-peu-près fëmblable à celui du palma Chrifti, mais
beaucoup plus gfos ; il renferme trois femences oblongues,
brunes, dans chacune defquelles on trouve
'Une ama hde;
Ces amandes étant pilées & bouillies dans I’eâii,
donnent une huile épaiffe en forme de graiffe, de
laquelle les Indiens fe fervent au lieu de beurre pour
préparer leurs alimens. Le bois de l’arbre eft léger &
liant ; 8c comme il vient très-droit 8c très-haut ; il
peut fervir utilement à faire de petits mâts d’une pièce
, ou des meches pour les gros mâts.
Poiir en tirer le fuc laiteüx ou la réfinè , bn lavé
le pié de l’arbre, 8c bn y fait enfuite plufieurs entailles
qui doivent pénétrer toute l’écorce : cés entailles
fe placent les unes au-deflùs des autres , 8c
aù-deffous de là plus bafle on maftique une feuille dë
balifier ou quelqu’autre femblable, qui fert dé <?out:
tiere pour conduire le fuc laiteux dans un vafè placé
pour le recevoir.
Pour employer ce fuc , on en enduit des moules
prépares pour ce la , 8c auflitôt que cet. enduit y eft
appliqué, on l’expofe à la fumee épaiffe d’un feu
Tome X K.
qu’on allume à cet effet ; prenant garde ftiftout que
la flamme ne l’atteigne : ce qui feroit bouillonner là
réfine , 8c formeroit des petits trous dans le vàfe
qu’on en veut faire. Dès qu’on voit que Tenduit à
pris une couleur jaune, & que le doigt ne s’y attache
plus', on retir-e la piece, 8c on y met une fécondé
couche qii’on traite de même , 8c oh éh ajoute juf-
qu’à ce qu’elle ait l’épaiffeur' qu’on veut lui do’nner';
alors , avant de la deflecher entièrement, on y imprime
avec des moules de bois taillés pour cela, touà
les ornemens qu’on juge à-propos d’y ajouter.
Si le vaiffeau qu’on veut faire de cette réfine , doit
avoir une embouchure étroite comme, par exemple',
une bouteille, bn fait le moule avec de la terre
graffe '; & quand la réfine eft defféchée, on le caffe
en preffarit la bouteille, 8c on y introduit de l’eau
pour délayer les morceaux du moule, 8c les faire
. fortirpar les goulots*
En étendant cette réfine fur de la toile', on la peut
fubftituer aux toiles goudronnées, defquelles on fait
des prelarts, des manches de pompe, dès habits de
plongeur, des outres, des facs pour renfermer du
bifeuit en voyage ; mais tout ce qu’on voudra faire
de cette réfihe, doit être fait fur le lieu même où font
les aifb:res, parce que le fuc laiteux fe deffeche 8c
s’épaiflit très-promptement, lorfqu’il eft tiré dë l’arbre
: ce fera un objet de commerce exclufif pour là
"colonie qui poffede cette efpece de petit tréfor.
Les ouvrages faits avec le catoutchoùe font fujets\’
lorfqu’ils font'récens, à s’attacher les uns aux autre si,
furtoùt fi le foleil donné deffus; mais en frottant l’en-
dUÎt frais avec du blanc d’Efpagne, delà cendre, ou
même de la poufliere , on prévient cette adhérence
ihCommode, 8c on fait par le même moyen, prendre
fur le champ à l’ouvrage une couleur brune, qu’il
ne pburroit acquérir qu’à la longue.
Tous les fucs laiteux tirés de quelques autres arbres
du Para peuvent fervir à-peu-près au même ufa-
ge que celui de l’arbre feringue ; mais le fuc de ce
dernier furpaffe tellement les autres \ tant par fon
élafticité que par la propriété de s’attacher plus intimement
aux côrps fur lefquels on l’applique\ qu’oit
lui a donné la préférence, & que les Portugais n’en
emploient point d’aUtre.
On parvient à diffoudrë là réfine Caoutchoue, en
là mêlant avec l’huile de noix , & la Jaiffant long-
tems en digëftion à un feit de fable fort doux. Ht fi.
de Cacad. des Scienc. année ly J i. (D . J.)
Seringue , f. f. (Chirurgï) cylindre creux avec un
piftoh garni à fà tête de filaffe, de feutre bu de caftor,
bien uni 8c graillé, pour en remplir exaôementla capacité,
gliffer facilement dedans, 8c pouffer quelque liqueur
dans une cavité, ou en pomper les matières purulentes.
Il y a des feringues qui contiennent une chopi-
ne ou feize onces de liquide ; d’autres pour injefter
les plaies, les u lcérés, les fiftules ; l’üréthre ; la vel-
fie ; le vagin, là pbitrine ; par conféquent il faut en
avoir de différentes grandeurs. Celles qui fervent à
faire des injeâions dans la veflie , dans la poitrine 8c
dans les grands abfcès j font ordinairement longues de
quatre pouces & demi, fur Un pouce neuf lignes de
diametfe ,fig. f PI. X X X I . On en a de plus petites
par degrés , à proportion dés cavités qu’on veut in-
jefter. La plupart de çës feringues font d’étain ; leurs
fi plions bu canules qui s’adaptent à l’extrémité ànté-
■ rieiire du cylindre , font plus ou moins longs., gros
ou menus j droits bu recourbés', fuivant le bèloin.
Quelques-unes ont le bout fait en poire, percé de
petits trous, afin que la liqueur en forte comme d’un
arrofoif ; tel eft celui qu’on emploie pour le vagin 9
fig. 6 & j . Lés petites feringues n'ont pour fiphon qu’un
petit tiiyan pyramidal, foudé ou niOnté à vis ail
milieu dë l’extrémité antérieure dü cylindre ,fig. 8 &
c,. Le pifton de toutes les feringües, excepté de celles