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faire aucune exécution en des lieux éloignés fans
commiffion. , .
Pour ce qui eft de leur diftriû , ils ne pou voient
fergenter généralement dans tout un bailliage ; mais
chacun d’eux feulement dans ime châtellenie ou prévôté.'
,
Eux feuls avoient droit de faire toutes executions
pour les dettes du roi ; mais ils ne pouvoient
pas contraindre les fu jets des feigneurs à le« faire porteurs
de leurs lettres , fous prétexte qu’elles étoient
paffées fous le.fcel royal.
Ils pouvoient être arrêtés par ordre des feigneurs ,
s’ils alloient faire de nuit des exécutions dans leurs
juftices. . i c
Il leur étoit défendu en général d exercer leur office
dans les terres des feigneurs qui avoient haute
& baffe juftice , finon dans le cas du reffort ou dans
les autres cas qui appartiennent au ro i, fuivant le
droit 8c la coutume, 8c alors ils ne pouvoient exploiter
fans un mandement du juge royal, dans lequel
fut contenu le cas royal. S
Il ne leur étoit pas non plus permis d établir leur
domicile dans les terres des feigneurs haut jufticiers
ou des prélats, à moins qu’ils n’y fuffent nés, ou
qu’ ils n’y fuffent mariés : ils ne pouvoient meme en
ces deux cas y faire aucune fonftion de leur office ,
même dans les cas de reffort, & dans les cas royaux;
& ils étoient fournis à la jurifdiftion tant fpirituelle
que temporelle des prélats & des feigneurs , en tout
ce qui ne concernoit pas la fonction de leur office
.O
utre les fergens des juftices royales, il y avoit
encore d’autres fergens pour le fervice du roi ; chaque
receveur des deniers du roi pou voit avoir deux
Jergens à fes ordres ; s’il en avoit befoin d’un plus .
grand nombre , il devoif fe fervir de ceux du bail* i
liage. C’eft probablement là l’origine des fer gens ou j
huiffiers des tailles. Louis Hutin permit auffi au col-
lefteur des décimes dans la province de Reims de
créer des fergens 8c de les révoquer, (A )
Sergent seigneurial ou Subalterne eft un
fergent non royal commis par un feigneur pour exploiter
dans fa juffice. Voye{ Sergent r o ya l .
Sergent ,fimple, cette qualité eft donnée par les
anciennes ordonnances aux fergens des forêts , pour
les diftinguer des maîtres fergens , qui étoient la même
choie que les verdiers ou châtelains. Voye£ 1 ordonnance
de Philippe de Valois du 2.9 Mai 1346*
Sergent , fous- ,. étoient des yergens inferieurs,
qui étoient commis par un fergent fieffe. Voye^ ci-
devant Sergent FIEFFE.
Sergent des tail les , voye[ ci-devant au mot
Huissier^des tailles ^ S ergent des a id e s ,
tailles & gabelles. •
Sergent tr av ers ier, xoye^ci-devantSergent
ROUTIER.
Sergent a verge , eft un fergent qui fait le fer-
vice à pié : on a donné à ces fergens le furnom de fergens
à verge, parce que dans leur inftitution ils étoient
obligés de porter une vergé ou bâton feme de fleurs-
de-lis , pour marque de l’autorité de juftice en vertu
de laquelle ils agiffent. Ils touchoient de cette verge
ou baguette ceux contre lefquels ils faifoient quelque
exploit. Poyc{ ce qui eu dit ci-devant des fer-
gens à verge à l’article des SERGENS DU CHASTELET. MSergent , c’ eft dans Part militaire, un foldat qui
a paffé par les degrés d’anfpeffade 8c de caporal, 8c
dont les principales fonctions font de veiller à ce que
les foldats faffent leur fervice , 8c à leur apprendre le
maniment dès armes.
Le fergent eft un bas officier dans les compagnies
d’infanterie, comme le maréchal-de-logis l’eft dans
celles de cavalerie.
S E R
Les fergens tiennent un, rôle du nom des foldats St
de leurs logemens. Ils doivent les vifiter le foir 8c le
matin, furtout après que la retraite eft battue , afin
de connoître ceux qui font libertins ou débauchés,
8c de les frire châtier. Ce font eux qui pofent le
corps-de-garde 8c les fentinelles dans les endroit»
qu’on a marqués. Ils vont prendre l’ordre du major
de la place tous les foirs. Ils s’affeinblent en rond autour
de lui dans la place d’armes, 8c ils ont le chapeau
bas. Le major donne le mot à l’oreille au plus
ancien , qui eft à fa droite. Celui-ci le dit de meme
au fuivant ; ainfi ce mot fait le tour du cercle , &c revient
au major, qui connoît par-là fi tous 1 ont retenu.
Voye{ Mo t .
Lorsqu’une compagnie eft en marche, les fergens
font fur les aîles pour faire dreffer les rangs 8c les files
, St pour empêcher que les foldats ne s’écartent.
Ce font eux qui reçoivent les vivres St les munitions
des compagnies, qu’ils donnent enfuite aux caporaux
, lelquels en font la répartition à leurs efcoua-
des. .
Le capitaine choifit parmi les fergens celui qui eft
le plus entendu 8c le plus fidele , & il le charge du
prêt. Voyt{ Prêt. (Q)
SERGENS d’armes , dit en latin, ftrvientes armo-
rum , furent une garde inftituée par Philippe Âugufte
pour la confervation de fa perfonne.
Ce prince forma cette garde à l’occafion du vieux de
la Montagne, petit prince dans l’Afie vers laTerre-
j fainte, fameux par les entreprifes que faifoient fes fu-
jets fur la vie des princes à qui il en vouloir.
Les armes des fergens d?armes étoient, outre la
maffe d’armes,l’arc 8c les fléchés. Ils avoient auffi des
lances. Cette garde,qui étoit d’abord affez nombreufe,
fut diminuée par Philippe de Valois , 8c caffée par
Charles V. pendant la prifon du roi Jean fon pere.
Daniel, hijl.de la milice françoife. (Q) H ,■
Serpen t de ba ta il le , c’étoit un officier d’un
grade inférieur à celui de maréchal de bataille ; mais
dont les fondions approchoient de celles des infpec-
teurs.
Le pere Daniel croit que la charge de fergent de
bataille a ceffé depuis la paix des Pyrénées, & que les
fondions de ces fortes d’officiers varioient félon la
volonté des princes.
Il y a dans les troupes d’Allemagne & d’Efpagne
des fergens généraux de bataille, tant pour 1 infanterie
que pour la cavalerie, qui ont en quelque façon dans
leur diftrid le même commandement que les «aare-
chaux-de-camp dans nos armées. (Q)
Sergent en loi , ( Hifi. mod. d'Angleterre. ) fer-
viens ad legem ; les fergens en lo i, font des dodeurs
en droit c ivil, au-deffus des dodeurs en droit ordinaire.
Ils ne plaident qu’à la cour des communs plaidoyers
; & le roi en choifit ordinairement deux ou
trois , qui font l’office de fes avocats, 8c qui parlent
pour lu i, principalement dans les procès criminels,
où il s’agit de trahifon. (D. J.) | . SERGENS DANGEREUX, (Eaux & Forets.) officiers
des forêts qui furent inftitués par édit de Henri IL
l’an 15 5 1 , pour conferver le droit du roi dans les
bois où le prince a tiers & danger, ou Amplement
danger ; mais ils ont été fupprimes par Charles IX.
en 1 <63. Il y avoit encore autrefois dans les forets
des Jergens traverfiers 8c des furgârdes-routiers, au
lieu defquels on a établi de Amples gardes. ( D . J . )
Sergent, f. m. (Outil.) c’eft un infiniment de
menuiferie , dontfe fervent auffi quelques autres ouvriers
en bois. ,
Le fergent eft une efpeçe de barre de fer quarre«
longue à volonté, recourbée en crochet par un des
bouts : le long de cette barre monte & defcend un
autre crochet mobile auffi de f e r , qu’on appelle la
main du fergent. On fe f«rt de cet inftrument pour te-
S E R m
■ nîr 8c joindre les pièces 8c planches de bois* ibrf-
. qu’on les veut coller enfemble, ou pour faire revenir
la befogne , c’eft-à-dire ,. en approcher & pref-
fer les parties les unes près des autres, quand on
veut les cheviller; Les tonneliers ont auffi une ef-
pece de fergent, pour faire entrer les derniers cerceaux
fur le peigne des futailles ; ils l’appellent plus
Communémenttirtoire. Savary. (D . J.)
. SERGENTER1E , f. f. ( Jurifprud. ) eft l’office de
fergent ; il y eut anciennement des feigneurs qui donnèrent
en fief ces offices de fergens , foit avec quelques
terres, annexées, foit l’office Amplement fans
terre : ces fergenteries ainfi données en fief furent ap-
pellées fergenteries fieffées. Les quatre plus anciens
fergens du châtelet ont encore de ces fergenteries fieffées
; il y en a auffi en plufieurs autres lieux. Voye^
l’ancienne coutume de Normandie, celle de Bretagne
, art. CT_74 & Gyy, le gloff. de M. de Lauriere, 8c
le mot Sergent. (A)
SERGER , ou SERGIER , f. m. ( Sergerie.) c’eft
.un ouvrier, un marchand qui fabrique ou qui vend
des ferges ; il n’y a pas de provinces en France où il
y ait tant de ferges qu’en Picardie. Savary. (D . J.)
SERGERIE, f. f. ( Manufacture de fergers.) ce mot
fe dit tant de la manufàûure des ferges, que du commerce
qui s’en fait. La province dè Picardie eft une
de celles de France où il fe fabrique le plus de ferge-
m. (D . J.)
SERGËTTE, f. f. ( Sergerie. ) petite ferge, étroite,
mince, & légère ; on met au nombre des fergettes ,
les cadis qui n’ont qu’une demi-aune moins un douze
de large, 8c les ferges de Crevecoeur , Policourt,
Chartres, 8c autres fèmblables, dont la largeur n’eft
que de demi-aune ; la fergette eft encore une efpece
de droguet croifé & drapé , qui fe fait en quelques
lieux dit Poitou. Savari. ( D . J . )
. SERGETTE , f. f . terme de manufacture, c ’e ft u n e
■ ferge légère 8c fine , que les bénédiôins reformés
portent au-lieu de chemife ; outre les habillemens
marqués par la réglé, les moines de Cluni portoient
autrefois des robes fourrées de mouton , des bottines
de feutre pour la nuit, des fergettes. & des caleçons. HS
ERGETTERIE, f. f. ( Manufact. & Corporation)
on appelle ainfi à Bauvais , ville de Picardie , non-
feulement la manufacture des ferges , ou l’ouvrage
des tiflerans & fergers qui les fabriquent, mais encore
le corps & la communauté des maîtres qui en
font profeffion. Savary. (D . J .)
SERGIOPOLIS, (Géog. anc.) ville de l’Euphra-
teufe, à cent vingt-fix ftades de Sura , du côté du
nord, félon P rocope, qui dit qu’il y avoit une égli-
fe de S. Serge , & que Juftinien fortifia cette ville fi
bien, que Cofroès, roi des Perfes, l ’ayant attaquée,
fut obligé d’en lever le fiege. (D . J.)
SERGNA ou SERGNI, ( Géog. mod. ) petite ville
d’Italie , au royaume de Naples , dans le comté de
Moliffe ; elle étoit épifcopale dès l’an 40Z, fous la:
métropole de Capoue. On la connoiffoit alors fous
fon ancien nom d'Æfarnia ou lfernia.- (D . J.)
SÉRIAD TERRE D E , (Géog. anc.) Manethon a
entendu l’Egypte, par la terre de Sériad ; le Ion Dod-
v e l 8c Selden, on doit à la canicule le nom du M l; ce fleuve eft appellé Siris dans les auteurs profanes,
d où dérive Eupioc , que les latins écrivent firios, &
qui eft le nom de la canicule , dont le lever a tant de
rapport avec l’accroiffement du Nil*; mais de même
quHefiode défigne cette étoile, par l’expreffion 2e<-
fioç «rnp f de même auffi il eft vraiffemblable que les
anciens ont défigné l’Egypte par les termes x»ptaS'a ,
ou UpîaS'ié yti, terre de Sériad, terre fériadique', ter-
re ou coule le fleuve Siris, C ’eft ainfi qu’ils ont appelle
le même pays Ægyptus , du nom fous lequel
Homere açonnu le Nil. ( D , J . )
$ Ë R SËRJANIÂ , f. f. ( Hifi, nât. Êot. ) genre dé plâû*
te , ainfi nomm'ée par le P. Plumier, en mémoire du
P. Seijent, minime. Sa fleur eft en rofe , cômpôféé
de quatre ou cinq feuilles1 placées circulairement ;
du milieu du calice il part un pi'ftil qui dégénéré en*
fuite en un fruit, qui a trois cellules, trois aîles*:
& dont chaque cellule contient une femence ronde.*
Le P. Plumier en compte trois éfpeces ; lé dofteur'
Guillaume Houfton a trouvé ces plantes à la^Vera*
cruz 8c à Campêche, où elles s’élèvent à une grande
hauteur ; elles croiffent dans le voifinage des arbres J
qui fervent à les foutenir, car elles ont des vrilles
avec lefquelles elles s’attachent à tout ce qui les en*
vironne. (D . J.)
SÉRICH, f. m. ttrtiie de relation , nom d’urie graij
ne que les Coptes d’Egypte mettent dans leurs mets ;
ils la pulvérifent, 8c en tirent de l’huile par expref-
fion. On peut avoir cette huile, toujours fraîche, 8c
on fait du marc de petits gâteaux applatis. Les Coptes
mangent leur pain trempé dans cette huile , avec
des oignons crus, & ils rompent leurs gâteaux en petits
morceaux qu’ils trempent dans du fyrop de fucre*
Pocock, defeript. d’Egypte, pag. 183. (D .J . )
SERIE ou SUITE, f,f. en Algèbre, fe dit d’un ordre
ou d’une progreffion de quantité, qui croiffent, où
décroiffent fuivant quelque loi : lorfque la fuite ou
la ferle va toujours en approchant de plus en plus dé
quelque quantité finie , & que par conféquent les
termes de cette ferie, ou les quantités dont elle éft
compofée , vont toujours en diminuant, on l’appelle
une fuite convergente, & fi onia continue à l’infini
, elle devient enfin égale à cette quantité. Voye^
Co nvergente , &c.
Ainfi 7 , 1, j , j^ f &c. forment une fuite qui
s’approche toujours de la quantité 1 , & qui lui devient
enfin égale , quand cette fuite eft continuée à
l’infini. Voye\ Approximation , &c.
La théorie 8c l’ufage des fuites infinies , a été cu l-!
tivée de nos jours avec beaucoup defuccès ; on croit
communément que l’invention en eft due à Nicolas
Mercator de Holftein , qui paroît néanmoins en
avoir pris la première idée de l’arithmétique des infinis
de Wallis; on fait ufage des fuites principalement
pour la quadrature des courbes, parce que
cette quadrature dépend fouvent de l’ expreffion de
certaines quantités qui ne peuvent être repréfentées
par aucun nombre précis & déterminé ; tel eft le
rapport du diamètre d’un cercle à fa circonférence ,
8c c’eft un très-grand avantage de pouvoir exprimer
ces quantités par une fuite , laquelle, étant conti-
nuée à l’infini, exprime la valeur de la quantité re-
quife. Voyt^ Q uadrature , &c.
Nature, origine & ufage des fuites infinies. Quoique
l’arithmétique nous donne des expreffions très-com-
plettes 8c très-intelligibles pour tous les nombres rationnels,
elle eft néanmoins très défeétueufe, quant
aux nombres irrationnels , qui font en quantité infiniment
plus grande cpie les rationnels ; il y a , par
exemple , une infinite de termes irrationnels, entre
1 & z : or que l’on propofe de trouver un nombre
moyen proportional entre 1 & z , exprimé en termes
rationnels, qui font les fèuls que l’on conçoit
clairement , la racine de 1 ne présentant certainement
qu’une idée très-obfcure, il eft certain qu’on
pourra toujours approcher de plus en plus de la jufte
valeur de la quantité cherchée, mais fans jamais y
arriver ; ainfi, pour le nombre moyen proportionnel
entre 1 8c 1, ou pour la racine quarree de 1,
fi l’on met d’abord 1 , il eft évident que l’on n’a pas
mis affez; que l’on y ajoute 7 , on a mis trop : car
le quarré de 1 + { , eft plus grand que 1 ; fi de 1
+ 7 , l’on ôte j , on trouve ra que l’on a retranché
trop , 8c fi l’on y remet , le tout fera trop grand :
ainfi, fans jamais arriver à la jufte valeur de la quan