la peine de feu ou du gibet contre ceux ; i°. qui nie-
roient la tranfubftantiation ; 2°. qui foutiendroient
la néceffité de la communion fous les deux efpeces ;
3 ° . qu’il étoit permis aux prêtres de fe marier ; 40.
qu’on peut rompre le voeu de chafteté ; 50. que les
m elfes privées font inutiles ; 6°. que la confeffion
auriculaire n’eft pas nécelfaire pour le falut. Gardi-
ner , évêque de Winchefter, étoit le véritable auteur
de ces lois. Il avoit fait entendre au prince, que
c’étoit le feul moyen d’empêcher qu’il ne fe formât
utie ligue contre lui ; que ce qu’il avoit aboli n’étoit
pas elfentiel à la religion ; & qu’enfin perlonne ne le
iregarderoit comme hérétique , pendant qu’il main-
tiendroit ces fix articles. On rechercha ceux qui les
condamnoient, mais on en découvrit un fi grand
nombre, que le roi fe vit obligé de changer la peine
de mort, en celle de la confifcation des biens contre
ceux-là feulement qui feroient coupables de violation
du quatrième (latnt. Enfin, en 1 5 47 fous Edouard
VI. la loi des fix articles fut révoquée pour toujours ;
ce fut-là l’aurore des jours plus heureux qui reparurent
fous le régné d’Elifabeth. (Z)./.)
Statut s , (Commerce.) ce font des réglemens faits
par autorité publique , & confirmés par des lettres-
patentes du fouverain pour fervir à la conduite, gouvernement
& difcipline des corps des Marchands &
des communautés des Arts & Métiers.
Les (iatuts en général font aufli anciens que l’union
des particuliers en certains corps & communautés,
parce qu’il eft impoffible ^entretenir la paix entre
plufieurs perfonnes de condition égale , fi elles ne
conviennent de certaines lois communes, fuivant lef-
quelles elles s’engagent de vivre & de fe conduire
par rapport à l’intérêt commun ; mais comme il. eft
du bon ordre & de la fureté des états, qu’il ne s’y
tienne point d’affemblée fans l’aveu du prince, les
princes eux-mêmes ou leurs miniftres, ou officiers,
ont trouvé bon de veiller à l’établiffement ou à la
manutention de ces Jiaiuts.
C’eft ce qui eft arrivé en France fur la fin du douzième
fiecle ; car quoiqu’il y ait des communautés
qui produifent des Jlatuts qui leur ont été donnés, à
ce qu’elles prétendent, dès le commencement du onzième
fiecle, on doute pourtant de leur authenticité.
Le premier réglement général qui ait été fait au
fujet des jlatuts des corps & communautés , eft celui
des états-généraux, tenus à Orléans au mois de Décembre
1*560. l’article 98, ordonnant que tous les
jlatuts defdits corps & communautés feroient revûs
& corrigés, réduits en meilleure forme, mis en langage
plus intelligible, & de nouveau confirmés &
autorifés par lettres-patentes du roi.
L’exécutoire de cet article donna lieu à quantité
de lettres-patentes de confirmation, expédiées fous
Charles IX. Les guerres de religion qui fuivirent fuf-
pendirent la continuation de cette police.
Louis XIV. donna au mois de Mars 1673 un édit
pour le renouvellement général des Jlatuts de tous
les corps & communautés, de il fut même réglé au
confeil un rôle des fommes qu’il leur en devoit coûter.
11 paroit par ce rôle , qu’alors ces communautés
n’étoient dans Paris qu’au nombre de quatrevingt-
quatre ; mais par celui du mois d’Avril 16 9 1 , portant
exécution du premier, elles fe trouvent monter
à cent vingt-quatre, y en ayant eu plufieurs nouvelles,
érigées par lettres-patentes depuis l’édit de 1673.
Depuis que les rois ont trouvé à-propos de donner
leurs lettres de confirmation des jlatuts & réglemens
des communautés , elles font obligées de demander
cette confirmation au commencement de chaque
régné ; mais plufieurs de nos rois ont bien voulu
ne pas ufer de leurs droits à cet égard. Diclionn. de
Commerce.
STÀVELLO, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne
, entre le pays de l’évêque de Liège , & les duchés
de Limbourg & de Luxembourg, fur la riviere
d’Ambleve, à une lieue au-deflus de Malmédie, & à
4 de Limbourg. Elle a une ancienne abbaye de l’ordre
de S. Benoit, fondée dans le feptieme fiecle ; fon
abbé eft prince de l’Empire, & fouverain de la ville.
Long. 2 j . j 4. lat. 3 o. a i . (D . J.)
STAVEREN, ( Géog. mod.) ville des Provinces-
Unies, dans la Frife , au “Weftergo, fur le Zuyder-
zée , à fix lieues d’Enckhuyfen , & à 9 de Vollen-
hove.
Staveren étoit autrefois une ville puilfante, riche, ,
extrêmement peuplée, & l’un des célébrés ports de
mer de toutes les côtes feptentrionales. Les anciens
rois de Frife y faifoient leur féjour ordinaire ; & les
annales difent que Richolde , premier roi du pays ,
fit bâtir vers l’an 400, entre Staveren &c Médemblic,
un fuperbe temple, dont l’enceinte fervoit d’afyle
aux criminels & aux bannis. De plus, Staveren fut
comprife dans l’alliance des villes Anféatiques.
D e fréquentes inondations de la mer, ont extrêmement
diminué fa grandeur & fon luftre ; cependant
c’eft encore une bonne v ille, peuplée, & commerçante
; fon port eft à l’embouchure d’une petite
riviere qu’on retient par un canal qui coule dans le
pays. Il y 'a outre cela un grand mole qui s’avance
dans la mer , & qui eft foutenu par des pilotis pour
empêcher que les fablons ne bouchent l’entrée de ce
port. Enfin, elle a pour fa défenfe de fortes murailles
& de bons baftions , qui font environnés de marais.
Long. 22* 3.4. lat. 32. 5y. (D . J.)
STAUROLATRE, f. m. pl. ( Hijl. ecclèfj) adorateur
de la croix ; hérétiques qu’on appelloit auffi en
arménien ckaÿaçariens, qui fignifie la même chofe ;
ils rendoient à la croix le même culte qu’à Dieu,
STAUROLITE, f. f. (Hijl. nat. Litkolog.) nom
donné par quelques auteurs à la pierre en croix , lapis
crucifer. Poye{ Pierre EN CROIX.
STAUROPHYLAX, f. m. (Hijl. eccléf.) <n*vpc<pè-
, officier de l’églife de Conftantinople, chargé de
garder la croix trouvée par l’impératrice Helene ; ce
mot eft compofe de mpavpoç, une croix ; & <pv\a.otm ,
je garde ; les eccléfiaftiques chargés de porter la croix
en proceffion fe nommoient e-Tavpotpôpcç, fiaurophori ,
ftaurophores. (D .J .)
STAWANGER ou STAVANGER, (Géog. mod.)
ville de Norvège, dans le gouvernement de Bergen,
capitale de la contrée de même nom, fur le Bucken-
fiord , à 30 lieues au midi de Bergen , avec un évêché
fuffragant de Drontheim. Long. 2 2 .48. lat. 58*
44. (£>.ƒ.)
ST AXIS , (Lexicog. medic. ) trTct%iç9 de rra^o , iif-
tiller ; c’eft une diftilïation de fang goutte-à-goutte
par les narines. Telle eft l’acception générale de
<rx«£/ç dans Hippocrate.
L ’effiifion de fang par le nez goutte-à-goutte eft
regardée coihme dangereufe dans ladoftrinedes cri-
fes, en ce qu’elle indique le manque de force & la
foibleflè de la nature. Hippocrate dit qu’elle eft de
mauvais augure lorfqu’elle arrive l’onzieme jour.'
Ga u e ajoute que toutes les diftillations légères par le
ne/, font funeftes dans les pleuréfies & dans les phré-
néfies ; au contraire les évacuations abondantes & libres
de fang par le nez paffent chez tous les médecins
anciens & modernes pour être des crifes falutav
res , & pour défigner la terminaifon heureufe de la
maladie. (D . J.)
STÉA TITE, f. f. ( Hijl. nat. ) nom donné par
quelques auteurs à une terre douce au toucher comme
du favon , qui eft de la nature de la terre cimo-
iée. Voye^ Cimolée. D’autres ont donné le nom de
Jltéatite à la pierre de lard. Voye{ L ard , pierre de.
STÉÀTOCELE , f . i.en Chirurgie, eft une tumeur
du ferotum, qui eft compofée d’une fubftance grafle
qui s’y eft amaffée, & qui reffemblç à du fuif. Fovez
STE ATOME, ( Y ) t
STÉATOME, f. m,,( Médec. ) * * * % « , de «ru**
Juif ; efpece de tumeur enkiftée, & qui eft formée
dans les parties molles par une matière femblable à
du fuif.
Les Jléatomes. viennent de la graiffe qui ne pouvant
pas fortir des cellùles adipeufes, fprme des tumeurs
& y dégénéré en une efpece de fuif ; on trouve dans*
ces tumeurs une membrane qui s’épaiflit, & qu i peut
être féparée de toutes les parties voifines. On nefau-
roit douter que cette membrane, ou ce fac , n’ait été
dans fon origine une cellule,adipeufe. La méthode
curative de cet accident eft la même que celle del’a-
thérome & du meliceris. (D . J.)
STEÇ , f. m. au jeu du romejlecq, eft une marque
que l’on efface pour celui qui fait la derniere levée.
Ÿoyei RoMESTECQ.
STECKBOREN, oa STECKBUREN, o«STECK-
BORU , ( Géog. mod. ) petite ville de Suiffe dans le
Thourgaw, au bord du lac de Confiance, à deux
lieues au-deffiis de l ’endroit où ce lac fe dégorge dans
le R hein. (D. J .) 5 6
STEEN, f. m. (poids. ).Ie motfièen ou jléin9 figni-
ûz pierre | c’eft une forte de poids plus ou moins fort,
fuivant les lieux où il eft en ufage. A Anvers la pierre
eft de huit livres, qui en fontfept de Paris & d’Amf-
terdam. A Hambourg la pierre eft de dix livres ; à
Dantzick & à Revel il y a la petite & la groffe pierre
pour pefer les marchandifes plus ou moins fines.
Leur Jléin de vingt-quatre livres fait à Paris vingt-une
livres cinq onceS cinq gros. A Konisberg la pierre eft
d eq usante livres,,qui en font trente-deux de Paris.
STEENBERGUE, ( Géog. mod.) petite ville des
Pays-Bas au Brabant hollandois, dans la partie fep-
tentrionale du marquifat de Berg - op - zoom. Cette
ville'eft très-bien fortifiée, &c elle fait avec les pol-
deer§ des environs une feigneurie qui appartient à la
ipaifon de Naflau-Orange ; mais les Etats généraux en
font fouverains, & y lèvent les mêmes impôts que
dans les autres pays de la -généralité. La régence eft
compofée d’un droffard, d’un bourguemeftre & de
fixéchevins, avec un fecrétaire. Long. 21. So lat. 5 i . 36 . (D .J . )
STËENKERCK , ou STEINCKERCK , ( Géog.
mod. ). les François écrivent Stinquerque en eftropiant
Portographe de ce mot ; village des Pays-bas dans le
Hainaut, à deux lieues & demie de Halle , & à une
d Enghien, furies confins du Brabant. Ce .village eft
célébré par le fameux combat du 3 Août 1692 , le
plus fanglant de toute la guerre de ce tems-là. M. le
maréchal de Luxembourg ne fut que l’armée ennemie
s’approchoit, que quand la brigade de Bourbonnois
venoit d’être entamée. Il eu^Ie bonheur de réparer
cette lurprife, en forçant, après deux attaques inutiles
, le prince d’Orange à repaffer les défiles par lesquels
il étoit venu. (D .J . )
STEENNEICK, ( Géog. mod.) petite ville des
Pays-Bas, dans la province d’Over-Iffel, vers les
confins de la Frife, fur la riviere d’Aa. Ses fortifications
font bonnes & régulières. Elle étoit autrefois
lous l’évêché de Deventer. Le Prince Maurice de
JNaffau la prit fur les Efpagnols en 1592 , & elle eft
rettee depuis fous la dominationxles Etats généraux.
Long, x y .^ s . Ut. 32. 49. ^
Cette petite ville eft la patrie cl'Oléarius ( Adam )
qui s elt acquis de la réputation par la relation du
voyage qu il fit enPerfe,en Mofcovie & enTartarie,
S L i ï v Ir "? & rétaire de farabaffade du duc de
■ ; • in'¥ ' de^ lcquefort atraduit en françois cette
I B B 1 ofei te lmprimer à Paris en 1656, en
x Xome'éYr ^ ouvrage a été réimprimé
€11-1,7-1(5 , en ,/„/x voL in-foL avec beaucoup de cartes
& de figures copiées fur celles de l’édition alle-
mijniJe, deffinees par,OMarius lui-même. Oléaritts
de retour: dans fa patrie, donna un abrégé des chro-
niquts.de Holfrein , impjgyi^ À .Schleiwick en 166;
/’^ f ir è C B e rn a rd ; ) autrementnqmmé f'andm-
«0«t compatriote dlOléarius , & apublié enl
tr. autres ouvrages de lavantes remarques fur les
VOXagesideLinlchotgn.s §-D. /.),
STEGAJjlÔGRÀPHIE, f. m. (Zia/rM.) efrl’art
de 1 écriture f e c r e t t e « f ’écrire en chiftps de nta-
“ tere -ms Kpriture n? puiffe être lue, qugoar le cor-
relpondant. Yoye[ C hifre.
Æneas le taélicien inventa il y a plus de, 2ooç>
aris, au rapport de Polybe, vingt façons différentes
d ecrirç de.maniéré que perfonnne n’y pouvoit rien
comprendre s’il n’étoit dans le fecret.
Maisà-prefentil eft bien difficile de rien écrire de
cette maniéré qui ne puiffe être déchiffré, & dont on
ne trouve le fecret. Le dofteur Wallis, cet excellent
mathématicien , a beaucoup contribué à l’art
de déchiffrer. JJoye^ D échiffrer.
La Jléganographie, qui eft affurément un art fort
innocent, n a pas Iaiflè que de paffer dans des fiecles
peu éclairés , pour une invention diabolique. Tri-
theme, abbé de Spanheim , ayant entrepris de le.
faire revivre , & compofé à ce delfein plufieurs ouvrages,
un mathématicien, fans doute ignorant
nommé Boville, ne comprenant rien à certains noms
extraordinaires queTritheme n’avoit employés, que.
pour marquer fa méthode , publia que l’ouyrage
étoit plein de-myfteres diaboliques. Poffevin l’a copié
; & prévenu de ces imputations, Péle&eur palatin
Frédéric II. fit brider l’original, de la jéganogra-
phte de Tntheme qu’il avoit dans fa bibliotheque.Ce-.
pendant lorfqu’on a ete revenu de çe.spréjugés,divers,
auteurs ont donné des traités de jlégano graphie , tels
que le Caramuel, GafparSchot., jéfuite allemand ,
Wolfang Erneft E idel, autre fa.vant allemand , ’ &
entr autres un duc de Lunebourg , qui fit imprimer
en 1624 un traité fur cette matière, intit\.\\é çrypto-.
graphia, c’eft-à-dire écriture cachée ; c’eft auffi ce que
fignifieJléganographie , qui eft un mot formé du grec
•rriyavcç, caché, & de ypcapn , écriture. On trouve plu-
fieurs exemples & maniérés de Jlèganographie dans
les récréations mathématiques d'Ozanam.
STEGE , ou STEKE , ( Géog. mod. ) petite ville
de Dannemarck, fur la côte feptentrionale de l’île
de Mone, dont elle eft la capitale, avec un château
où l’on tient garnifon.
STEGEBORG , (Géog. mod.),petite ville de Suède
dans l’Oftrogothie , fur le côte de la mer Baltique,
à trois lieues à l’orient de Suderkoping, avec
un petit port commode. (D . J . )
STEGNOSE , f. f. (Médec.) eft une obftrudion de
toute tranfpiration animale , fur-tout de celle qui fe
fait par les pores. Voyt^ T ranspiration.
Il fignifie auffi conjlipation, condenfation. Ce mot a
apport aux ftegnotiques qui font deftinés,à boucher,
fermer, ou refferrer.
STEGNOTIQUE, adj. en Médecine, remede propre
à fermer ou à boucher l’orifice des vaiffeaux ou
émunûoires quand ils font relâchés , étendus , déchirés,
&c. Foyei St y p t iq u e <S* Astringent.
Ce mot eft formé du grec rrtya , impedio , conf-
tlP° j j’empêche , je refferre.
Telles font les feuilles de grenadiers , les .rofes
rouges, les feuilles de plantin , les racines de tor-
mentille , &c. Les (legnotiques font propres pour les
hémorrhoïdes & autres flux de fang. Voyt^ Astrin-
gens , Styptiques.
STEIN. (Géog. mod.yviWe de Suiffe, dans le canton
de Zurich , fur la rive droite du Rhein , à L’endroit
où ce fleuve fort d.u laç de Conftançe. Cette.
S s s . ü