49ö STA Tous des terres ou des pierres, fe filtrent au-travets
des roches & de leurs fentes , forment des gouttes
dont la pàrtie terreufe fe dégage peu-à-peu par l’évaporation
6c le contaû de l’air, & s’augmentent à
proportion de l’abondance dit fluide qui charrie la
matière dont elles font cômpofées. V oye^ Pierres.
te s ftalacliteS font de toutes les Publiantes miné-
talës les plus propres à nous donner une idée de la
formation des pierres. Elles nous prouvent d’une
façon fenfible que l’eau eft leur véhicule, 6c qu’elles
fe forment journellement. Souvent les eaux contiennent
en fi grande abondance des matières diffou-
tes ou détrempées ; qu’ elles parviennent à la fin à
remplir entièrement des cavités très-confidérables,
& à boucher à la longue des endroits oh auparavant
on pouvoit paffer librement ; c’eft ce qui arrive dans
les grottes d’Arcy 6c dans beaucoup d’autres qui changent
perpétuellement de face par les concrétions>& .
les ßalaclites qui s’y forment journellement. Lorfqu’à
force de s’àmaffer , ces fialactiiei ont rempli une
grotte ou un efpace vuide , elles forment à la fin une
maffe folide, qui prend de la confiftance 6c ne fait plus
qu’une roche ou pierre, dans laquelle cependant on
voit fouvent des couches 6c des veines qui font les
endroits oh les ßalaclites fe font réunies & , pour
ainli dire, collées les Unes aux autres ; c’eft ainfi que
l’on peut conje&urer que fe font formés les albâtres
d ’Orient, qui ne font autre chofe que des ßalaclites
calcaires de la nature du marbre.
Les ßalaclites font plus Ou moins tranfparentes ou
opaques en raifort de la pureté de la terre que les eaux
ont dépofée , & fuivant que la diffolution s’eft faite
plus ou moins parfaitement-. En effet nous Voyons
des ßalaclites prefque tranfparentes, tandis que d’autres
foiit opaques 6c remplies de matières étrangères
& colorantes.
En confidérant attentivement prefque toutes les
ßalaclites, on apperçoit qu’elles font formées d’un af-
femblage de petites lames ou de feuillets plus ou
moins fenfibles, telles que celles des fpaths : ces feuillets
forment des efpeees de ftries où d ’aiguilles qui
vont aboutir à un centre commun , qui eft quelquefois
creux ou fiftuleux. D ’autres fiâlafiites font entièrement
foîides. A l’extérieur leur figure eft ordinairement
conique ; cependant quelquefois elle préfente
des formes bizarres , dont la fingülarité eft encore
augmentée par l’imagination des curieux, qui
trouvent ou croient fouvent trouver à ces pierres des
reffemblances qu’elles n’ont que très-imparfaitement.
Il y en a pourtant qui repréfentent affez bien des
•chouxfleurs , des fruits c'onfits, des arbuftes, &c.
La couleur des ßalaclites eft OU blanche, oü brune,
<>u rougeâtre ; leur furface eft ou liffe , ou inégale,
&raboteufe. ( — )
STALAGMITE, f. f. ( Hiß. nat. ) nom donné par
quelques auteurs à la pierre appelléefialaclite ,• cependant
quelques perfonnes ont reftreint ce nom à une
efpece de concrétion opaque compofée de plufieùrs
couches concentriques, 6c formant un amas de ina*
melons.
STALIMENE, iLÉ, ou STALÎMÎNI, (Géog. môd.)
6c quelquefois par les Turcs Limiô j c’eft l’anciehné
Lemnos ; île de l’Archipel, placée dans les cartes marines
à quatre lieiiès d’Allemagne, à l’oueft de l’îlé
de T én éclos, à fëpt aU fud-oueft des îles d’Imbros 6c
deSamandrachi,huit à l’oiteft-quart-au-ftid du détroit
des Dardanelles, 6c environ à dix au fiid-eft du mont
Athos.
Cette île fut appellée Lemnos de fa fituatioli qui
reffemble à un lac Ou à Un étang , que les Grecs appellent
a(//i'«. On la nômma Hypjipylée d’une des filles
du roi Thoas, qui avoit autrefois régné fur ces in-
fulaires. Elle étoit confacrée à Vulcain , 6c en con-
féquence on la furnomma Vulcanïa. Homere nous dit
§ T A que Viilcâin la chériffoit par-deffus tous lès pays dii
monde, & c’eft pour cela que ce dieu eft appellé dans
Virgile le pere Lemnien.
On donne à cette île cent milles d’Italie , ou vingt-
cinq lieues d’Allemagne de circuit. Elle eft plus étendue
en longueur d’orient à l’occident, qu’eh largeur
du nord au midi. Elle avoit anciennement deux ville
s , dont la capitale étoit appellée Hephafiia, la ville
de Vulcain, 6l l’autre Myrina. On ne fait laquelle dé
Ces deux villes eft à-préfent celle de Stalimene, 6c
même quelques auteurs veulent que c’eft le Village
Cochino qui eft près de la mer. Quoi qu’il en foit,
lés Pélafgiens ont autrefois habité une des deux villes
de cette île * oh ils fe retirèrent après avoir été chaf-
fés de l’Attique par les Athéniens.
• L’île de Stalimene n’eft pas haute , mais fort inégale
,. 6c diverfifiée par des côteaux 6c des vallons1.
Ses plus hautes montagnes font fituées du côté de la
1 Macédoine. Celle qui eft nommée Mojÿckle par He-
fîcliius , vomit à fon fommet des feux 6c des flammes,
dont les poètes n’ont pas oublié de parler ; de-là vient
la fiélion poétique des forges que Vulcain avoit dans
cette île , comme en Sicile , travaillant tantôt dans
l’une , tantôt dans l’autre à forger les foudres de Jupiter
6c les armes des grands hommes. De-là vient
que cette île fut appellée OEthalie, c’eft à-dire brûlante
; aulli Séneque lui donne toujours l’éphitete d’ardente.
On y compte plus de 70 villages, habités prefque
tous par des grecs laborieux ; cependant cette île n’a
point de rivières , mais feulement quelques fontaines
6c ruiffeaux. Elle a un beau port poiffonneux,
nommé Porto S. Antoni. Elle eft dépourvue de bois,
en forte que fes habitarts fe fervent à la place de tiges
d’afphodele 6c d’autres plantes. On y recueille par la
culture de bons v in s , du blé , du chanvre , du lin,
des feves, des pois & plufieurs autres forte» de légumes.
Diverfes fortes d’animaux domeftiques & fau-
vages n’y manquent point , non plus que de fer-
pens de plufieurs efpeees.
Mais c’eft la terre lemnienne qui a fait la principale
gloire de cette île chez les anciens, 6c qui la fait encore
aujourd’hui parmi les Turcs. Galien vint exprès
fur les lieux pour.connoître ce bol médicinal dont on
chantoit les vertus; 6c de nos jours le grand-feigneur
pour honorer les miniftres des têtes couronnées qui
font à la Porte, leur donne de cette terre figillée en
préfent, comme un excellent remede pour Ta guérb
fon des plaies 6c les morfures de vipere. Philo&ete,
fils d’Apollon , qui avoit accompagné les Grecs à la
guerre de T ro ie , ayant été bleffe au pié par une fléché
empoifonnée, lut laiffé dans l’île de Lemnos pour
y être guéri de fa plaie par le moyen de la terre lemnienne
; cependant les corroyeurs de Stalimene ne
font pas un fi grand cas de cette terre que les anciens
6c le grand-feigneur, car ils l’emploient pour tanner
leurs cuirs.
Le mont Athos , que les Grecs nomment Agios
oros, c’eft-à-dire la montagnefainte, couvre l’île Stalimene
de fon ombre lorfque le foleil approche de fon
coucher ; 6c c’eft ce que Belon a eu occafion de voir
au folftice d’été. On dit qu’il y avoit anciennement
dans cette île laftatue d’flfo boeuf faite de pierre blanche
, & que le mont Athos l’obfcurciffoit de fon ombre
; d’oh vient le proverbe , le mont Athos couvre
le côté du boeuf de Lemnos ; 6c l’on appliqubit ce
proverbe à ceux qui tâchoient d’obfcurcir la gloire
des autres par leurs calomnies.
Pline fait mention d’un labyrinthe célébré qui
étoit dans cette île , & qui paffoit pour être plus
magnifique que ceux de Crète ,& d’Egypte ; mais il
n’eft pas refte la moindre tracé de ce fuperbe édifice»
ni même de l’encffoit oh il avoit été bâti.
L’île de Stalimene, après avoir été fuGcefiîvement
S T A envahie par les Turcs & les Vénitiens ÿ eft enfin demeurée
entre les mains des premiers, qifts’en rendirent
maîtres en 1657 > aptés unfiege de deux mois,
ôc ils l’ont toujours poffédée dgpuis. (D . J )
Stalimene , ( Géog. môd. ) ville capitale de l’île
de même nom fur un coteau proche de la mer., avec
un bon port, & un château oh les Turcs tiennent
garnifon , fous l’autorité d’un gouverneur qui y fait
fon féjour.Les maifons de cette petite ville font bâties
le long d’une colline qui eft toute plantée de vignes.
Quelques-uns prétendent que Stalimene eft l’ancienne
Myrina que Ptolomée femble placer près de
la mer, au-lieu qu’il met Hephyftia , autrefois capitale
de l’île , au milieu des terres. Long. 4-2.4. Ut.
4 0 .3. (/> .ƒ .) - : „
STALIOCANUS p o r t u s , ( Géog. an c .f port
de la Gaule lyonnoife ; Ptolomée, l. IL c. viij. le
marque fur la cote de la mer Britannique , entre le
promontoire Gobæum & l’embouchiuse du fleuve T itus.
C’eft aujourd’hui Rofcou, félon d’Ar<*entré.
W g B Ê ■ W M H H I g
STALLE, f. m. 6c f. (terme d’églife.) c’eft un fiege
de bois qui le hauffe 6c fe baiflé au moyen de deux
fiches ; quand il eft baiffé il forme un fiege aflez bas ;
étant levé , il préfente un étui attaché fur le fiege
meme comme la moitié d’un çui-de-lampe , un peu
plus ample que la paume de la main. A proprement
parler , on n’eft ni aflis ni debout fur unefialle, mais
feulement un peu appuyé par-derriere , les coudes
portant par-devant fur une efpece de paumelle qui
avance , 6c qui eft foutenue par une double confole.
Il y a deux rangs de f allas ou formes dans les çgli-
fes , l’un haut 6c l’autré bas. Les hautes galles font
pour tes prêtres 6c religieux profès , Jes. baffes font
pour les clercs & les novices.
L ’appui attaché fur le fiege en forme de cul-de-
lampe porte le nom de patience , 6c dans quelques ordres
religieux on lui donne encore celui de mifèri-
corde , parce que l’ancien ufage étoit de chanter debout
l’office divin ; ce n’eft^ que par indulgence que
l’on a permis au clergé de s’y appuyer. (D. /.)
STALLEN , (Géog. mod.) en italien Bevio ; communauté
du pays des Grifons dans la ligue, de la mai-
fon de Dieu, oh elle a le fixiemerang, & ,eft compofée
de deux jurildiétions.
5TAM A TE , f. f. pl. (Comm.) efpece d’étoffe dont
il eft fait mention dans un tarif de Hollande ; c’eft
tout ce qu’on en fait.
S T A M E N , S U B T E M E N , ( Littérature. )
il faut bien diftinguer la lignification d’e ces deux
mots qui dans les auteurs latins défignent deux fortes
de fils dans le métier des Tifferans. Le premier
Jlamen, forme- ce que l’on appelle la chaîne qui paffe
entre les dents du peigne, 6c tient à des rouleaux par
les extrémités. Subtemen ou trama.^eû la trame, c’eftà
dire , le fil que la navette conduit entre les fils'de
la chaîne pour les lier enfemble 6c leur donner de la
confiftance. On dit la trame dans le fens propre 6c la
trame dans le fens figuré. T dam texere, lignifie ourdir
«ne toile ; retexere, la défourdir. Par la même raifon,
feribere , étoit pafiér une obligation, & rejeribere, biffer
, rayer cette obligation.
Subtemen fe prend encore dans les auteurs au figure.
C’eft ainfi qu’Horace , en parlant des parques
qui ont fixé le terme des jours d’Achille dans les plaines
du Scamandre, emploie fubtemen figurément pour
Jilum ; car les parques ne failoient que filer. Dans Ca-
tule elles fe fervoient elles-mêmes du mot fubtemen
dans ce fens-là :
^ j ll\ rUe ^âce/zre5fiibtemina, curritefuß.
. NA f *• fi (Manne. que genoux , 1\oyc{ G ) c eft la memç chofe enoux.
Tome X V.
S T A STAMETTE, f. f. (Comm. & Manuf. ) étoffe de
laine qui fe fabrique en différens endroits des Pro-
vinces-Unies. "
STAMPALIE, ou STAMPALÉE, (Géogr. mod. )
comme^ les Italiens,, les Turcs & les Grecs la nomment
; île de l’Archipel, à fept lieues au couchant de
J ; 1 île de Stanchio ou Longo , 6c à quatre lieues eft-
nord-eft de celle deNamphia. Porcachi lui donne,
comme Pline, 87 milles d’Italie de circuit; mais d’autres
auteurs ne lui,en donnent que 60,. Son terroir eft
fertile , 6c fa pêche abondante. Strabon, Ptolomée
6c Pline appellent cette île Aflypalée, 6c elle reçut
ce .nom d’Aftypalée la. mere d,’Ancée, qu’elle eut de
Neptune. Lorfque les Cariens étoient en pofleflion
de cette île , elle étoit appellée Pyrrha , enfuite on
la nomma Pilea , 6c quelque tems après elle reçut un
nom g rec, qui fignifioit la table des dieux, foit parce
qii elle etoit toute embellie de fleurs , foit à caufe du
nPn] , d une de fes montagnes. Ses anciens habitans
revéroient Achille comme un dieu , & avoient bâti
un petit temple en fon honneur fur la pointe fepten-
trionale de leur île. ( D. J. )
| STAMPE , f. f. (Comm. desnegres.') inftrument dont
l’on fe fert pour marquer les negres dans l’île de Saint
Domingue, afin dé les pouvoir reconnoître. La ftam-.
/’« eft faite ordinairement d’une lame d’argent très-
mince tournée de maniéré qu’elle forme les chifres
de chaque propriétaire de negres. Elle eft attachée
à un petit manche de bois afin de la tenir lorfqu’on
veut l’appliquer après l’avoir fait raifonnablement
chauffer. Nous avons dit ailleurs ce qu’on doit penfer
de cette odieufe pratique. ( D . J .)
STANCE , f. f. ( Poéjîe. ) ;. on homme fiance, un
nombre arrêté de vers comprenant un fens parfait,
6c mêlé d’une maniéré particulière qui s’.obferve dans
toute la piecé.
UneToi effentielle , c’eft de ne point enjamber
d une fiance à l’autre. Il eft néceffaire de régler fes
vers ». enfôrte que paffant' d’une fiance^î ’autre , on
ne rencontre pas deux vers mafeulins, où deux vers
féminins confecutifs qui riment enfemble ; favoir
le dernier de la fiance qu’on a lu e , 6c le premier de
celle qu’on va lire.
Il y a des fiances régulières, & des fiances irrégulières
: on appelle fiance irrégulière des fiances de fuite^,
qui ne font pas affujetties à des régies déterminées.
Le poète emploie indifféremment toutes fortes
de (lances. Le mélange des rimes y eft purement arbitraire
, pourvu toutefois de ne mettre jamais plus
de deux rimes mafeulines ou féminines de fuite.
Les (lances font de 4 , 6 , 8 , 10', 1 1 6c 14 vers! On
fait aüffi des (lances de 5,de 7 ,f ie9& d e 10, vers. Les
fiances de 4 vers font un quatrin ; 5 vers font un
quintil ;6 ,un fixain ; 8, un huitain ; 10, lin dixain.
Il n’y a que les fiances compotées de fept, de neuf
de.douze, de treize & 'd e quatorze v ers, qui n’ont-
pas un nom particulier. Il en faut dire un mot. Les
fiances de douze , fe qpmpofent comme le dixain ou
fiance de dix v er s, à laquelle on ajoute deux vers,
qui font pour l’ordinaire de même rime que ceux qui
les précèdent. Les fiances de quatorze vers, font des
fiances de dix vers, à la fin defquels on ajoute quatre
v er s, qu’on peut faire rimer avec ceux qui précédent.
Çes fortes de fiances, encore plus celles de
treize & de feize vers font tres-rares. Les (lances de
fept v ers, fe compofent d’un quatrain 6c d’un tercet,
ou autrement d\m tercet.& d’un quatrain ; dans la
jremiere manière, il doit fe trouver un repos après
e quatrième vers ; 6c dans la fécondé maniéré, ce repos
doit être après le troifieme vers. Les fiances de
neuf vers, ne 1e compofent que d’une façon, c’eft-
à-dire, que l’on fait un quatrain, fuivi d’un quintil j
ainfi le repos dans cette fiance, eft placé après le qua,^
ttieme vers. Exemple ; •