nombre de Catviniftes qui s’y retirèrent dans les
derniers iiecles, comme dans un lieu de retraite.
(Z>.7. )
SE VER Sa in t , ( Géog.mod. ) OU Saint-Sever-
Cap , pour le diftinguer de Saint-Sever de Ruftan.
Saint-Sever-Cap eft une petite ville de France, dans
la Gafcogne , au diocèfe d’Aire , fur l’Adour, à 6
lieues au nord-oueft d’Aire , & à 155 de Paris. Il y
aune fénéchauffée dureffort d’Acqs, & une abbaye
d’hommes, ordre de Saint Benoît , fondée l’an 993.
Long, i j . 44* latlt' 43• 4®*
Saint-Sever de Ruftan , eft une autre petite ville
de France dans le Bigorre, au dioeèfé d’Auch, & à
deux lieues de Tarbes , fur l’Arros , avec une abbaye
d’homnies , ordre de Saint Benoît, unie à la
congrégation de Saint Maur. Long. ly. 3 7 . latit.
43. 8. , • j
D . Martianay, bénédi&in de la congrégation de
Saint Maur, naquit à Saint-Sever-Cap en 1647 , &
mourut à Paris en 1717- H a donne une nouvelle
édition des oeuvres de Saint Jérôme, & un grand
nombre d’autres ouvrages , dans lefquels il régné
plus d’érudition que de jugement & de faine critique.
Sa vie de Magdelaine du Saint Sacrement, qu’il
mit au jour à Paris en 1711 , eft aufli ridicule qu’aucune
de celles qui fe trouvent dans les légendes.
( D . 7.) I .
SEVERAC l e C H A T E L , ( Geog. moi. ) petite
v ille , ou plutôt bourgade de France, dans le Rouer-
gue , éle&ion de Milhaud ; cette bourgade eft aujourd’hui
toute dépeuplée. (D . 7.)
SEVERAK, ( Géog. moi. ) ville de la Turquie en
A fie , fur la route d’Alep à Tauris, par Diarbékir &c
Van. ( D . J.')
SEVERE , adj. ( Gram. ) obfervateur fcrupuleux
des lois. Il fe dit des chofes &c des perfonnes. Il eft
juge fevere ; il a le goût fevere.
SÉVÉRIE , ( Géog. moi. ) province de l’empire
Ruffien , dans la Mofcovie , avec titre de duché ;
c’eft une province remplie de forêts ; la partie méridionale
en a une feule, qui eft longue de vingt-
quatre lieues d’Allemagne, & la partie feptentrio-
nale n’eftpas moins couverte de bois. Lzfévérie eft
bornée au nord par les duchés de Smolensko & de
Mofcou, au midi par le pays des Cofaques, au levant
par le même pays & la principauté deVoro-
t in k , & au couchant par le duché de Czernigove.
Ses principales rivières font la D ubiecza, la Dezna
& la Nezin. Sigifmond III. s’empara de cette province
en 1611. Le czar Alexis la recouvra en 1654 ;
& depuis ce tems-là , elle eft reftée à l’empire de
Ruflie, comme faifant partie du duché de Smolensko.
Novogrodek en eft la capitale. (E>. J. )
SEVERINO SAN , ( Géog. moi.) il y a deux
villes de ce nom en Italie , dans le royaume de Naples.
La première eft entre des collines, à fix milles
de Tolentin, à feize de Macerata , & à douze de
Camerino. Elle a été bâtie en 1 19 8 , près des ruines
de l’ancienne Septempeda, que les Goths avoient
détruite en 543. Son évêché eft fuffiragant de Fermo,
& a été érigé par Sixte V. en 1586. Long. 30. 34.
lotit. 43. 10. . . . ,
La fécondé San-Severino eft dans la principauté
extérieure , au nord de la ville de Salerne, près de
la riviere de Sarno. Elle appartient au prince d’Avel-
lino de la maifon Caraccioli. (D . J. )
SÉVÉRITÉ , RIGUEUR , ( Synonym. ) la févé-
rité fe trouve principalement dans la maniéré de
penfer & de juger ; elle condamne facilement &
n’exeufe pas. La rigueur fe trouve particulièrement
dans la maniéré de punir ; elle n’adoucit pas la peine
&c ne pardonne rien.
Les faux dévots n’o'nt de févérité que pour autrui ;
•prêts à tout blâmer, ils ne ceffent de s’applaudir euxmêmes.
La rigueur ne paVoît bonne que dans lès oc-
calions oîi l’exemple leroit de la plus grande confé-
quence : par-tout ailleurs on doit avoir beaucoup
d’égard à la foibleffe humaine.
L’ufage a confacré les mots rigueur & févérité à de
certaines chofes particulières. On dit la févérité des
moeurs , la rigueur de la raifon. La févérité des femmes,
félon l’auteur des maximes, eft un ajuftement
& un fard qu’elles ajoutent à leur beauté. Dans ce
fens, le mot rigueurs au pluriel répond à celui de
févérité. Il s’emploie fort bien en poefxe pour les def-
tins. Brébeuf a dit :
L'une & Vautre foHune a (Végales rigueurs,
Et l'affront des vaincus ejl un crime aux vainqueurs.
( D . J . )
SEVERO SAN , ( Géog. mod. ) petite ville d’Italie
, au royaume de Naples, dans la Capitanate, à
vingt-quatre milles au couchant de Manfrédonia.Son
évêché, auquel on a uni celui de Civitare , releve
du faint fiege. Long. 3 2 .66. lotit. 41. 40, (. D . J . )
SÉVÉRONDE, f. f. ( Charpenter. ) c’eft la faillie
d’un toît fur la rue, ou li l’on v eu t, le bas de la couverture
d’une maifon. On dit aufli fubgronde. (JD. J .)
SEV ERUS-MON S, ( Géog. anc.) montagne d’Italie
, dans la Sabine , Virgile en parle au V il . livre
de l'Enéïde, vers y 13.
Qui tetricoe horrentes rupes, montemque Severum ,
Cafperiamque colunt.
Severus , dit Feftus, eft le nom propre de cette
montagne, qui félonLéander, conferve encore cet
j ancien nom , car il veut qu’on la nomme monte-Se-
vero. ( D . J. )
SÉVICES , ( Jurifprud. ) du latin feevitia, eft un
terme ufité au palais , pour exprimer les traitemens
inhumains que l’on fait fouffrir à quelqu’un.
On joint ordinairement enfemble les termes de
févices & mauvais traitemens, quoique celui de févices
foit le plus fort.
Pour ordonner la féparation de corps entre mari
& femme, il faut qu’il y ait des févices de la part du
mari ; ces févices fe mefurent à la qualité des perfonnes
, à leur éducation , & à leur maniéré ordinaire
de vivre ; entre gens de baffe condition, il
faut des faits plus graves qu’entre gens qui ont plus
de fentimens & de délicatefle. Voye^ S é p a r a t
i o n . ( A )
SEVIE , f. f. ( Marine ) forte de petit bâtiment
flamand.
SEUIL , f.m. ( Archit.) c’eft la partie inférieure
d’une porte , ou la pierre qui eft entre fes tableaux ;
elle ne diffère dupas qu’en .ce qu’ elle eft arrafée e x près
le mur. Le ftuil a quelquefois une feuillure pour
recevoir le battement de la porte mobile. (JD. 7.)
S e u i l (Péclufe , ( Archit. hydraul. ) piece de bois
qui étant pofée de travers , entre deux poteaux au
fond de l’eau , fert à appuyer par le bas, la porte
ou les aiguilles d’une éclufe , ou d’un pertuis.
Seuil de pont-levis , groflë piece de bois avec feuillure
, arrêtée au bord de la contr’ efcarpe d’un fofle,
pour recevoir le battement d’un pont-levis, quand
on l’abbaiffe. On l’appelle aufli fommier. ( D . J. )
SÉVILLE, (Géog. mod.) ville d’Efpagne, capitale
de l’Andaloufte , fur la rive gauche duGuadalqui-
v i r , à 16 lieues au nord oueft de Grenade, & à 88
au fud-oueft de Madrid.
Elle eft une des premières, des plus belles, &
des plus conlidérables villes d’Efpagne,à tous égards ;
elle porte le titre de cité royale, & de capitale d’un
beau royaume ; elle tient le premier rang dans l’é-
glife des vaftes états efpagnols , par la dignité de
métropole dont fa cathédrale eft revêtue; le commerce
y fleurit par fa lituation fur le Guadalquivir ,
près de la mer ; les Ilotes des Indes viennent y apporter
l’or & l’argent du nouveau monde, & on y
convertit ces métaux en monnoie»
Elle eft fttuée dans une belle & vafte plaine à perte
de v u e , qui lui donne fes fruits & les riches toifons
de fes brebis. Un aqueduc de iix lieues de long ou-
vrage des Maures qui fubfifte encore, fournit de l’eau
à tous fes habitans.
Elle eft de figure ronde, ceinte de hautes murailles
flanquées de tours, avec des barbacanes , & fermées
de douze portes. On diftingue entre fes faux-
bourgs , celui de Triana, fitué à l’autre bord du fleu- \
v e , où on pafle de la v ille fur un pont de bateaux.
Long, fuivant Caflini, //. 2 1 .30. latit.jy . 36".
Séville portoit dans l’antiquité le nom d'Hi/palis :
les Maures , qui n’ont point de p , ont fait Isbilia , &
de-là eft venu par corruption le nom Sèvilla ; comme
c’eft de nos jours une des plus riches ville d’Éfpagne,
c’étoit aufli la plus opulente ville des Maures ; Ferdinand
III. roi de Caftille & de Léon, en fit la conquête
en 1248. & elle ne retourna plus à fes anciens
maîtres. La mort qui termina la vie de ce prince
quatre ans après, mit fin à fes brillans exploits.
Les maifons de cette ville font toujours conftrui-
tes à la morefque , & mieux bâties que celles de
Grenade & de Cordoue ; mais les rues font étroites
& tournantes. Les églifes y font fort riches ; la ca- j
thédrale eft en particulier la plus belle églife , & la
plus régulièrement bâtie qui fbit dans toute l’Efpâ- :
gne ; fa voûte, extrêmement élevée, eft foutenue
de chaque c ô t é , par deux rangs de piliers ; elle eft
longue de 175 pas , & large de 80. Son clocher eft
d’une hauteur extraordinaire , bâti tout entier de
briques , percé de grandes fenêtres, qui donnent du
jour à la montée ; il eft compofé de trois tours l’une
fur l’autre , avec des galeries & des balcons; l’ efca-
lier a la montée fi douce , qu’on peut la parcourir en
mule & à cheval, jufqu’au plus haut, d’où l’on découvre
toute la ville & la campagne.
> L’archevêque de Séville, dont le fiege eft fort ancien
, a pris quelquefois le titre de primat d’Efpagne ;
on prétend que ce prélat a plus de cent mille ducats
de revenu; la fabrique de l’églife en a trente mille,
& quarante chanoines ont chacun trente mille réaux.
La plupart des autres églifes de Séville font belles,
& particulièrement celles qu’on voit dans quelques
maifons religieufes ; on y compte 8 5 bénéfices , ôc
plus de trois mille chapelles ; l’églife de S. Salvador,
qui fervoitautrefois de mofquée aux Maures, eft par
conféquent bâtie à la morefque , c’eft-à-dire qu’elle
eft faite en arcades , foutenues par des piliers qui
forment plufieurs portiques.
L’univerfité de Séville a été fondée en 1531. par
Roderique Fernandez de Santaella, favant efpagnol
de fon tems ; enfuite les rois d’Efpagne lui ont accorde
les mêmes privilèges qu’à celle de Salamanque
d Alcala, & de Valladolid ; elle a toujours pourpa-
tron quelque grand feigneur efpagnol, qui pour ce-
la ne la fait pas fleurir davantage.
Au midi de la v ille , près de l’églife cathédrale , eft
ïg palais royal, nomme alcaçar, hâtien partie à l ’an-
tique par les Maures , & en partie à la moderne par
Pedro , furnommé U cruel; mais l’antique
eft infiniment plus beau que le moderne. On donne
a ce pala,s lm m;|[e détendue ; il eft flanqué de tours,
qui font faites de greffes pierres taillées en quarré.
oil les marchands s’affemblent, eft derrie-
re ghfe cathédrale; elle eft faite en quarré d’ordre
tofean & compofée de quatre corps de logis:
c aque açadeadeux cens piés ae longueur avec trois
portes êc dix-neuf fenêtres à chaque étage : elle a
deux étages , dont l’un fert pour les confuls ; les ap-
partemens font de grandes falles lambriffées , oîi les
marchands traitent enfemble des affaires ducommer-
Ce-; te bâtiment, commencé en 1 584, & qui n’a été
hni que foixante ans après, a coûte prodigieufement,
puifque 1 achat de 1 emplacement feul, fut payé foi»
Xante oc cinq mille ducats. J
A l’entrée du fauxbourg nommé Triana eft fe
m°UaS/ -°^ t0Ute *a ville va le frais en été 1
il eft fait comme un jeu de mail double , partagé ert
deux allées de grands arbres , avec de petits fofles
pleins d eau.
La boucherie , par une plus fage politique que
celle de Pans, eft hors de la ville ; mais par une dé*
licatelie de luxe, egalement cruelle & effrénée, on
prend foin avant que d’égorger les boeufs, de les rai»
re combattre contre les dogues, afin que leur chair
en loit plus tendre.
En rentrant dans la ville par le pont de bateaux
on voit à l’entrée du port, qui eft fpatieux, le long du
bord du Guadalquivir , une grande place nommée
t Arenal, la maiion de l’o r , où l’on décharge les effets
, & où l’on met l’or & l’argent qui viennent des
Indes. Cette maifon a un grand nombre d’officiers
qui tiennent regiftre de toutes les marchandifes qui
arrivent du Nouveau-monde, ou qu’on y porte.
On compte plus de cent hôpitaux dans Séville ^
!aplupart richement dotés; il y en a un où l’on donne
à chaque malade fes mets particuliers, félon l’ordonnance
des médecins ; les gentilshommes, les étu-
dians de 1 umverfité , y font reçus , & ont les uns &
les autres , des chambres féparées ; c’eft une fort
belle inftitution.
- Enfin Sivilli: eft une ville d’Efpagne des plus dignes
delacimofite des voyageurs ; elle eft moins peuplée
que Madrid , mars plus grande & p lu s rich e : aufli
fournît-elle feule au roi Un million, d’or par an. Le
pays dans lequel elle eft fituée, eft extrêmement fertile
en v in ,-‘en b lé , en huile, & généralement en
fout ce que la terre produit p o u ffe béfôins, bu pour
les ùchccs de la vie. Le Guadalquivir lui fournit du
poiflon , & la marée qui remonte deux lieues au-
B D B | , y jette entr’autres , quantité d’alo-
ies SC d efturgeons ; cependant tout ce beau pays
oc la ville meme, peuvent être regardés comme dé-
ierts .e n Comparaifoh du tems des Maurès ; on en
fera bien convaincu f f l’on lit l’hiftoire d’Efpaene
. fous le régné du roi Ferdinand.
Le commerce des Indes & de l’Afrique, fait qu’on
le lert beaucoup à d’eVia.d’efclavëSquifont marqués
au nés , ou à la joue ; on les vend & on les acheté à
prix d’argent , comme des bêtes, & oiCtès fait tra-,
vailler de même, fans que le chriftianifme qu’ils em-
hraffent, ferve à rendre leur fort plus heureux.
Je n’entrerai pas dans d’auires détails fur Séville ,
parce qu’on peu t s’en inftruîre dans plufieurs ouvrages
traduits en françQfe; mais il faut que je parle de
quelques hommes célébrés dans les lettres , dont cl-
le a été la patrie.
t Avenqoar ( Abu Merwan Abdalmalck Ebn Zohr) '
célébré médecin arabb., qui floriffoit dans le xijfie-
cle; Léon l’afriquain place fa mort à 91 ans , dans
l’année j6 4 de l'hégire, qui tombe à l’an 1167-8. de
J. C. Ne dans la médecine , & d’une famille de médecin
, il eut pour maître Averrqës , & exerça fon
art avec beaucoup dè'glbire dans Séville là patrie.
Il rëjetta les vaines fupèrftitions des aftrologues, fui-
vit principalement Galien dans fa théorie , & a cependant
inféré dans fes écrits des chofes particulières
, dont il parle d'après fa propre expérience. Son
ouvrage intitule, TagaJJïr jîlmadavat wclladhir, qui
contient des réglés pour les remedes & la diete dans
la plupart des maladies, a été traduit en hébreu l’an
deJ. C . 1280. &c de l’hébreu en latin, par Paravicius.
Alcafar ( Louis de ) , jéfuite, a fait un ouvrage
fur l’apocalypfe , qui paffe pour un des meilleurs des
.catholiques romains ; il eftintitulé, rejligatiç arcani