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reftitution, au-jnoins de la plus grap.de partie.
Mais dans quelque cas que ce lo it , le pourvu par
Jimonie doit faire une démiflïon pure & fimple entre
les mains du collateur ordinaire ; fauf à obtenir de
nouvelles provifions, fi le collateur juge à-propos de
lui en accorder.
On dit communément que la confidence eft la fille
de la fimonie. Foye^ CONFIDENCE. Foyp^ aux décrétales
le titre defimon. le traité de M. de Launoy ,
Vanefpen, Pontas, de Ste Beuve, d’Héricourt, Fuet,
de la Combe, & les mots D o t , Pension , Permut
a t io n , Honoraires. { A )
SIMONIENS, f. m. ( Hiß. eccléf. ) hérétiques fèc-
tateurs de Simon le magicien, & par conféquent les
plus anciens qui ayent paru dans l’Eglife chrétienne.
Simon le magicien leur chef, famaritain de nation,
ne reconnoifloit point Jefus - Chrift comme fils de
D ieu , mais il le confidéroit .comme fon r iv a l, &
prétendoit être lui-même le Chrift. Il ne croy6it ni
iàlut, ni réfurreftion de la chair , mais une fimple
réfurreftion de l’ame. Il enfeignoit qu’on ne de voit
point fe mettre en peine des bonnes oeuvres ; que
toutes les attions étoient indifférentes par elles-mêmes
, & que la diftincïion des bonnes & des mau-
vaifes n’avoit été introduite que par les anges pour
s’affujettir les hommes. Il rejettoit la loi donnée à
Moïfe, & difoit qu’il étoit venu l’abolir. Il attribuoit
l’ancien Teftament aux anges , & quoiqu’il fe déclarât
par-tout leur ennemi, il leur rendoit néanmoins
un culte idolâtre , prétendant qu’on ne pouvoit être
fauvé fans offrir au fouverain Pere des facrifices abominables
par le moyen des principautés qu’il plaçoit
dans chaque ciel ; & il leur offroit des facrifices,
non pour obtenir d’eux quelqu’afliftance, mais pour
empêcher qu’ils ne s’oppofaflhnt aux hommes.
Ses fe dateurs profeffoient tous ces dogmes monf-
trueux, & pour la pratique, ils vivoient dans toute
forte de débauches , qui furpaffoient, félon Eufebe,
tout ce qu’on pourroit en dire ; en förte qu’ils
avouoient dans leurs livres que ceux quientendoient
parler pour la première fois de leurs myfteres fecrets
étoient furprisd’étonnement & d’effroi. Outre l’impudicité
, ils s’adonnoient à toute forte de magie
quoiqu’au dehors ils fiffent en quelque forte pro-
feflion du Chriftianifme , ils ne laiffoient pas que
d ’adorer Simon & fa concubine Helene, repréfentés
fous la figure de Jupiter & de Mars , & de leur o f frir
des viûimes & des libations de vin. Ils regar-
doient même le culte commun des idoles comme une
chofe indifférente ; en forte que pour ne leur point
offrir de l’êncens, ils ne s’expofoient pas au martyre
comme les chrétiens ; aufli les payens les laiffoient-
ils en repos.
On croit que les apôtres S. Pierre , S. Paul & S.
Jean ont ces hérétiques en vue dans plufieurs endroits
de leurs épîtres. Leur fefte dura jufqu’au jv. fiecle.*
S. Juftin dit que de fon tems , c’eft-à-dire. vers l’an
1 50 de Jefus-Chrift , tous les Samaritains reconnoif
foient Simon pour le plus grand des dieux, & S. Clément
d’Alexandrie ajoute qu’ils l’adoroient. S. Irénée
affure qu’ils étoient en très-petit nombre; mais Eufebe
& plufieurs autres écrivains poftérieurs en parlent
comme d’une fefte connue, & qui fubfiftoit encore
au commencement du v . fiecle. Calmet, Diction. de
la Bible.
SIMONTHORNA, {Géog. mod.) ville de la baffe
Hongrie, au comté de Tolna, fur la Sarwiza, à 2
lieues de Capofwar, & à 3 de Tolna : elle eft environnée
d’un grand marais , avec un château. Cette
ville fut prife fur les Turcs par le prince Louis de Bade
en 1686. Long. 3 6.4$. lai. 46". 31.
SIMOODSUKE, ( Géog. mod. ) une des huit provinces
de la contrée orientale de l’empire du Japon.
Elle fedivife en neuf cUft.riûs ; c’eft un aflèz bon pays,
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plutôt plat que montagneux, où il y a beaucoup de
près & de champs qui produifent âbohdamment de
l’herbe & dugokokf; le gokokf eft un terme générique
qui comprend le riz, l’orge, le petit blé que nous
appelions froment & les feves. {D. J.)
SIMOOSA , ( Géog. mod.) autrement Seosju y une
des quinze provinces de la grande contrée du fud-eft
de l’empire du Japon. Elle eft cenfée avoir trois journées
de longueur du fud au nord, §£ eft diviféç .en 12
diftriéts ; c’eft un pays montagneux, affez peu fertile,
mais qui abonde en volaille & en beftiaux.
SIMPELEN , l e , {Géog. mod.) & par les Italiens
monte-Sampione , en latin Sempronius mons y montagne
des Alpes , au confins des Suiffes, du Valais & du
Milanez ; c’ eft cette montagne que l’on paffe pour
aller du Valais au duché de' Milan. {D. J.)
SIMPLAÏN , f. m. ( Hiß. mil. anc.) foldat romain,
qui n’avoit que paye fimple. On appelloit duplain ,
celui qui l’avoit double.
SIMPLE , adj. ( Gramm. ) qu’on regarde comme
fans composition , fans mélange. Je gage le fimple
contre le double. Il a fait un raiftinnernent tïbsfimple9
mais très-fort quapd il a dit:il y a environ douze cens
ans qu’on a la petife vérole par toutg la terre, &
qu’elle eft obfçrvée par tous les médecins du mon de ,
parmi lefquels il n’y en a prefque pas un qui affure
l’avoir vue deux fois à |a même perfpnne ; donc on
n’a point deux fois la petite vérole. Je n’aide lui qu’unefimple
promeffe. C ’eft un fimple fpldat. C ’eft un
homme fimple. C ’eft un caradtere*fimple. Le récit en
eû. fimple.
Simple , f. m. ( Gramm. ) p’eft le nom générique
fous lequel on comprend toutes les plantes ufuellés
en Médecine. Il connoît bien les fimples. Celui qui
ignore la vertu des fimples n’eft pas digne de faire la
médecine. Le quinquina eft un fimple d’une vertu fpé-
cifique.
Simple , adj. ( Métaphyfique. ) quand on regarde
quelque chpfe que ce foit comme une , & comme
n’ayant point des parties différentes ou féparables
l?une de l’autre, on l’appelle fimple. En ce fens-làil
ne convient proprement qu’à un être intelligent d’ê-
trefimple ; ne concevant dans un tel être rien de réparable
dans la fubftance , nous n’avons point aufli
l’idée qu’il puiffe avoir des parties. Quelque peu de
chofe qu’on fuppofe de féparable dans là fubftance
d’un être intelligent, on la fuppofe en même tems capable
d’être détruite toute entière.
Si l’on prend le terme fimple dans cette précifion ,-
il ne fe trouvera rien dans les êtres matériels qui foit
fimple, non plus’ que rien qui foit parfaitement un.
Tout corps peut toujours, être.tellement féparé, que
fa fubftance exiftera, encore dans les parties, après leur
féparation ; ainfi l’une, n’étoit pas l’autre, & le corps
n’étoit pas fimple.
Néanmoins on emploie ce terme à l’égard des
corps, par analogie aux efprits; on appelle fimple un
corps dans les parties duquel on n’apperçoit nulle
différence communément lenfible ; ainfi l’on dit de
l’eau que ç’eft un corps fimple. Quelques-uns l’ont dit
aufli du feu , de l’o r , de l’argent, & de ce que nous
comprenons fous le nom <\!élément ou de métaux.
Ce 'qu i eft o.ppofé au fimple eft dit çompofé. Voyez
fan qrticle.
Simple , adj, en Algèbre, une équation fimple eft
celle où la quantité inconnue n’a qu’une djmenfîon,
comme # = ?+* Voye^ Equation.
Ea arithmétique, la multiplication & la divifion
fimples font des opérations où il n’entre point de grandeurs,
de différente efpece ; on les appelle ainfi pour
les diftinguer de la multiplication & de la divifion
cômpofées , où il s’agit de calculer des grandeurs de
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différente efpece. Foye{ Mu l t ip l ic a t io n D iv i sion.
{£)
Sim ple pacte , (Jurifprud.) promeffe, contrat, ou
•engagement qui n’eft point motivé par rapport à la
valeur reçue au tems du payement, &c. & qui ne
donne point d’aétion en juftiçe. Foye^ C o n tr at
C onvention , Pact e , &c.
Simple propriété, que les lois romaines appellent
une propriété, eft celle du propriétaire à qui le
fond de l’héritage appartient,tandis qu’un autre en a
1 ufufruit. Elle eft oppofée à pleine propriété, f^oye?
Pleine , Usufruit & Propriété^
Simple appel, voye^ Appel.
Simple garantie, voye^ Ga ran tie.
Simple bénéfice, voye^ Bénéfice.
»»«SI^P^'^“'^ ^ '9 ^ ^ ( riram. ) qualité qui donne à
1 etre le nom de fimple. Koye£ les articles Simple.
Sim p l ic it é , {Art orat.) la fimplicité dans l’élocution
, eft une maniéré de s’exprimer, pure , facile
naturelle, fans ornement, & où l’art ne paroît point;
c’eft aflurément le caraaere de Térence. La fimple
cité d’expreftion n^pte rien à la grandeur des penfées,
& peut renfermer fous un air négligé des beautés
Vraiment précieufes.
Heureux quife nourrit du lait de fies brebis ,
Et qui de leur toifon voit filerfies habits ;
Qui ne fait d'autre mer que la Marne ou la Seine ;
E t croit que tout finit ou finit fon domaine.
Voilà une peinture fimple & charmante de la tran^
quillité champêtre, parce que c’eft l’expreflion naïve .
des chofes par leurs effets.
La fimplicité fe trouve dans l’ode avec dignité.
Le Ciel qui doit le bien félon qtfon le mérite ,
S i de ce grand oracle il ne t'eut affifié ,
Par un autreprefint n'eût jamais été quitte
Envers ta piété.
Cette fiance de Malherbe dans fon ode à Louis
XIII. eft d’une parfaite^'fimplicité ; les deux fiances
fuivantes méritent encore d’être citées.
Le fameux dmphion dont la voix nompateille
Bâtijfant une ville étonna l'univers,
Quelque bruit qu'il ait eu , n'.a point fait dé merveilles
Que ne faffeht mes vers.
Par eux de tes hauts faits la terre fera pleine
E t les peuples du Nil qui les auront oitis
Donneront de l'encens, comme ceux de la Seine ,
Au x autels de Louis.
Le meme poète v^ me fourr
parfait de fimplicité admirable ; c’
fe du pfeaume 145.
îir un exemple plus
eft dans fa paraphra-
En vain pour fatisfaire à nos lâchés envies
Nous paffionsprès des rois tout le tems de nos vies
A fouffnr des mépris , à ployer les genoux y
Ce qu'ils peuvent défi rien , ils f i n i ce que nous
Jomjnes y
Pentablement hommes,
E t meurent comme nous*
grandeur meme; & comme elle vient du mêmeprin- lü 1 B B H doute qu’elle ne fe fente du
■ 11 dont eft fortie MM B H B. & que paMout où elle fa M H mm ou pour le moins 1 air & la mine de fa naiffance î
images’ el|C„e,te- ^ /ic“ e' noble retrace de grand«.
w r S ie ’fon, j mm Pas M m ; HoiLète.&
r f ; i, modèles de cette derniere fimplicité.
S IM ioj
os peuples ajfoiblis s'en fouviennerti enco r J
Son nom feûl fait trembler nos veuves & nos filles y
Et dans toute la Grece il n'efi point dé familles
Qui ne demandent compte à ce malheureux fils
. D'un pere ou d'un époux qu'Hector leur a ravis.
( Le chevalier DE J AU COU R T. )
SIMPLIFIER, y. a£f. {Gramm.) rendre firiipîëi'
On fimplifie une queftion en écartant toutes les conditions
mutiles. On fimplifie un problème en le rédui-
fantà un autre moins Compliqué, ou en faifant dépendre
fa folution d’une feule recherche. On .fimplifie
une affaire, une phrafe, &c.
SIMPLUDIAIRE, f. m.{Antiq. rom. ) on dOnnoît
chez les Romains ce nom à certains honneurs funèbres
qu’on rendoit quelquefois aux morts. Feftus dit
, que c etoient les funérailles accompagnées de jeux
dans lefquels on ne faifoit paroître que dés danfeurs
des fauteurs, des voltigéurs.Ces efpeces de funérailles
etoient oppofées à celles qu’on nommoit indicli-
ves, & dans lefquelles outre les danfeurs & les fauteurs
dont on a parlé, il y avoit des défulteurs qui
xautoient d’un cheval fur un autre, & peut-être aufli
voltigeoient fur des chevaux. Foye? Rollin, Antiq.
rom.
SIMPULATRICES, f. £ pl. ( Liitérat. ) mot ü r4
defimpulum , & que Feftus dojine aux vieilles femmes
qui avoient foin de purifier les perfonnes qui les
çonfultoient, pour avoir été troublées dans leur fom-
meil par des vifions’noâurnes & des fonges effrayans,
Pollux appelle ces femmes u.'nop.a.mptea. Elles preferi-
v oient ordinairement l’eau de mer pour purification , 7r«VTCtTW MpUw KAKCt , dit ElttypU
de. Un mot d’Ariftophane exprime toute cette cérémonie
, Siiov m/pov «Wxüfe/K. (_£>.ƒ.)
SïMPULE , f. m. {Antiq. rom.) fimpulum ; vafe'
fait en forme de burette avec un long manche ; les
Romains fe fervoient de ce vafe dans les libations
qu’ils faifoient aux dieux. Pline, liv. X X X F .c . x i j.
nomme cette efpece de vafe fimpuvium, & dit qu’iî
y en avoit de terre cuite. n
SIMULACRE, {Gramm. & Hift. de Vidolat.) vieux
mot cpnfa,cré, qui fignifie idole , image, repréfenta*
üon. Il en eft fi fou vent parlé dans l’Ecriture-fainte ,
qu’il importe de rechercher la fource de ce genre d’idolâtrie.
L’origine des fimulacres vient de ce que les hom-
mes fe perfuaderent que le foleil, la lune & les étoi-'
les étoient la demeure d’autant d’intelligences qui anù
moient ces corps céleftes, & en regloient tous les
mouvemens. Comme les planètes étoient de tous ces
corps céleftes les plus proche de la terre, & cel-
les qui avoient le plus d’influence fur elles, ils en fi-»
rent le premier objet de leur culte. Telle a été f’o*
rigine de toute l’idolâtrie qui a eu cours dans le monde.
On fervit Ces intelligences céleftes par des tabernacles,
des chapelles, des temples, enfuitepar
des images & des fimulacres. C’eft pourquoi lorfque
les peuples firent leurs dévotions à quelqu’une d’elles
, ils dirigeoienf leur culte vers la planete dans
laquelle ilsfuppofoientqu’habitoit cette intelligence
divine , objet de leurs adorations. Mais ces Corps
céleftes fe trouvant la plupart du tems fous l’hori-
fon , ils ne fa voient comment les invoquer dansîeui?
abfence.
Pour remédier à'cet inconvénient f ils eurent re^
Cours aux ftatues dans lefquelles ils croÿoiént qu’- !
apres leur confecratioii , ces intelligences étoient
aiifli prefentes par leurs influences, que dans les pla-
netçs ; & que toutes les prières qu’on leur adreffoit
avoient autant d’efficacité devant Tuiië que dtévanf
l’autre.