dépend de celle des perfonnes ôc non des biens : cependant
lafucujjion d’un noble dévolue à des héritiers
roturiers,, fe partage noblement pour la première
fois ; il en eft de même des biens hommagés qui font
tombés en tierce-foi , ils fe partagent noblement
entre roturiers. yoye{ Fief , F oi ( tierce) Noble ,
PARTAGE , ÔC les coutumes tVAnjou & Maine , titre
des partages , ÔC Dupineau fur Anjou. ^
. Succession obérée , eft celle qui eft chargée
de dettes & autres charges. Voyei C harges , D ettes
, L egs.
Su ccession ouverte , eft celle qui eft echue à
quelqu’un par le décès de celui de cujus bonis : on
dit figurément la' fucceffion eft ouverte, comme fi
l ’entree en étoit ouverte par le décès du défunt.
Voye{ Succession échue.
Su ccession paternelle, eft celle qui eft échue
à l’héritier par le décès de fon pere, ou autre amendant
du côté paternel ; on l’appelle ainfi pour la distinguer
de ce qui eft échu du côté maternel. V>yei
ci-devant SUCCESSION MATERNELLE.
Succession prétorienne, étoit celle qui étoit
déférée, non par la lo i , mais en vertu de l’édit du
préteur , dans ies cas où l’on n’étoit pas appellé par
la loi ; telle étoit la fucceffion des eognats , avant
que Juftinien les eût aflimilés en tout aux agnats.
yoye{ ci-devant Succession DES AGNATS & SUCCESSION
DES COGNATS.
Succession par représentat ion, eft lorfque
l?héritier ne vient pas à la fucceffion de fon chef, mais
comme repréfentantfon pere ou fa mere prédécédés,
qui auroient été en parité de degré pour fuccéder
avec les co-héritiers du repréfentant. yoye^ R eprésen
ta t io n .
• Succession répudiée , eft celle à laquelle un
héritier a renoncé, Voye^_ Hé r it ie r , Renonciat
io n , Succession.
Succession ro turière, eft celle qui n’eft com-
pofée que de biens tenus en roture , ou qui fe partagent
roturierement entre les héritiers, foit nobles
ou roturiers, yoye^ci-devant SUCCESSION NOBLE.
Succession par sou che s, infiirpes, eft celle
ou plufieurs perfonnes forties d’une même fouche
ou tronc viennent entre elles pour une même portion
par repréfentation de leur pere, mere, ayeul
ou ayeule qui étoit en même degré que les autres
héritiers, If oyez ci-devant Représentation, & ci-
apres SUCCESSION PAR TÊTES.
Succession par têtes , in capita, eft oppofée
à celle qui fe fait par fouches, in ftirpes ; les héritiers
qui fuccedent par têtes font ceux qui viennent de
leur chef à la fucceffion, & non par repréfentation
d’une perfonne décédée ; ôn dit qu’ils fuccedent par
têtes, parce qu’ils font comptés chacun pour une
tête dans la fûccejjion, au-liéu que ceux qui viennent
par repréfentation ne font comptés tous enfemble
que pour une tête. Voyc{ ci-devant Représentation
& Succession par souches.
Succession- par tiges , eft la même chofe que
JucceJJion par fouches. yoyt{ ci-devant REPRESENTATION
& Succession par souches.
' Succession par vente solemnelle , étoit un
moyen d’acquérir ufité chez les Romains, par lequel
■ tous les biens d’un débiteur caché, ôc qui ne fe défen-
doit pas, ou qui étoit condamné & ne fatisfaifoit pas
au bout de trente jours, étoient vendus de l’autorité
du préteur, ôc acquis à l’acheteur à condition de fa*
tisfaire aux créanciers.
Mais depuis que tous les jugemens furent rendus
extraordinaires, on fupprima ces fortes de ventes,
& il fut permis aux créanciers de pofléder les biens
de leurs débiteurs, &: de les faire vendre de l’autorité
dumagiftrat. Voyt^ aux Inftit. Liv. III. le tic. 13.
& le mot C réanc ier, D ébiteur, D et te, Ga g e ,
Hypothéqué,
Succession te stamentaire , eft celle qui eft
déférée, non par la loi ou la coutume , mais en vertu
d’un teftament ou codicille, ou autre difpofition à
caufe de mort, à la différence de la fucceffion ab in-
teftat, qui eft déférée par la loi. Voye{ Succession
AB INTESTAT.
Succession v a c a n t e , eft celle qui n’eft reclamée
par aucun héritier, ni par aucune autre perfonne
, au défaut des héritiers.
Lorfque l’on a quelque aâion à diriger contre une
fucceffion vacante, on fait créer un curateur à cette
fuccejjion, lequel repréfente l’héritier, mais fans être,
tenu perfonnellement des dettes & charges de la fucceffion
, il eft feulement obligé de rendre compte de
ce qu’il peut avoir touché. y<>yt{ C urateur a la
succession va cant e.
Succession v n d 'e v ir e t u xo r ; ainfi appel-
lée parce qu’ellq a lieu en vertu de l’éd it, unde vir
& uxor, eft une fucceffion particulière, introduite
originairement par le droit romain,&obfervee pre*
fentement par tout le royaume, en vertu de laquelle
le furvivant des conjoints par mariage fuccede au
prédécédé à l’exçlufion du fife.
Pour que cette fucceffion ait lieu, il faut que le prédécédé
n’ait laiflé ni defeendans, ni afeendans, ni
collatéraux capables de lui fuccéder.
Cettefuccefjîon a lieu, non-feulement en cas de
déshérence, mais aufîi quand le prédécédé eft bâtard
ou aubain, même naturalifé, s’il ne laiffe aucun
héritier.
Cet ufage eft fondé fur ce que le fife fuccede toujours
le dernier, fifeuspoftomnes,il ne fuccede point
tant qu’il y a quelque autre perfonne qui a quelque
titre pour lui être préféré. Voyt^ au digefte le titre,
undè vir & uxor ; Bacquet, de l'aubaine; Colombet,
Henrys, Bretonnier. (A )
Succession a la couronne , (Droitpoliuq.)
l’ordre de fucceffion dans un état , ell fondé fur le
bien de l’état, qui demande néceffairement que cet
ordre foit fixé. La loi qui réglé la fucceffion des particuliers
eft une loi civile, qui a pour objet l’intérêt
des particuliers ; celle qui réglé la fucceffion dans une
monarchie, appartient au droit politique, qui a pour
objet l’avantage Ôc la confervation de l’état.
Il fuit de-là, que lorfque la loi politique a établi
dans un état un ordre de fuccejjion, & que cet ordre
vient à finir', il eft. abfurde de reclamer la fucejfion
en vertu de la loi civile de quelque peuple que ce
foit.
Il fuit encore de-là, que lorfque la loi politique a
fait renoncer quelque famille à la fucceffion^ il eft
abfurde de vouloir employer les reftitutions tirees
de la loi civile.
Il eft ridicule de vouloir décider des droits des
royaumes, des nations, Ôc de l’univers, par les memes
maximes fur lefquelles on décide entre particu-'
liers d’un droit de gouttière, pour me fervir de l’ex-
preffion de Cicéron.
Quand la loi politique qui a établi dans l’etat un
j certain ordre de fucceffion , devient deftruriive du
corps politique pour lequel elle a été faite, il ne
faut pas douter qu’une autre loi politique ne puilie
changer cet ordre ; ôc bien loin que cette meme loi
foit oppofée à la première, elle y fera dans le fond
entièrement conforme, puifqu’elles dépendent toutes
deux de ce principe, «le falut du peuple eft la
» fuprème loi. . . . r rr j»
Si un grand état a pour héritier le fucceffeur a un
grand état , le premier peut fort bien l’exclure par
une nouvelle loi politique,parce qu’il eft utile a tous
les deux états que l’ordre de la fucceffion foit change.
Ainfi la loi de Ruffie faite au commencement du régné
d’Elifabeth, exclut-elle prudemment tout heritier
qui poft'ederoit toute autre monarchie : ainfi J»
loi dé Portugal rejette-t-elle un étranger qui fefoit
Appellé à (la couronne par le droit du fang.
Les lois politiques décident encore dans les mo*-
narchi.es purement.éleéfives, dans quel cas la raifon
yeut que la couronne foit déférée aux enfans, ou à
d’autres. Éfprit des lois. (Z>. / .)
SU CCIN , f. m. ( Hijloire nat. Minéral. & Chimie. )
en latin fuccinum, ambra citrina , karabe chryfeleclrum;
fmatternium, &c. c’eft une ftibftance réfineufe, dure
mais caffante , qui s’enflamme en répandant une
odeur agréable ; elle eft d’un jaune plus ou moins
foncé; il y en a d’opaque ôc de tranfparente: on la
trouve en maffes plus ou moins groffes.
Cette fubftance eft la même que celle qu’on appelle
ambre jaune; elle a été décrite dans le premier
volume de ce Dictionnaire fous ce nom ; cependant
on a cru devoir fuppléer ici à ce qui peut manquer
à cet article, afin de préfenter aux ledteursquelques
obfervations fur cette fubftance, qui paroît avoir
été méconnue de la plupart des naturaliftes.
Le- fuccin fe trouve par couches fuivies en plusieurs
endroits.de là terre ,& fur-tout dans le royau*
ine de Priiffe, fur les bords de la mer Baltique. Aux
endroits o ù i lf e rencontre on voit d’abord à la fur-
face de la terre une couche de fable, il vient enfuité
une couche, de.glaife. qui couvre une Couche de bois
réfineux , prefqüe entièrement pourri &: réduit en
terre, mais qui a encore la propriété de s’enflammer.
Au-deflous de ce bois fe trouve une couche de
terre alumineufe ôc vitriolique ; enfin on rencontre
une nouvelle couche de fable, dans laquelle le fuccin
eft répandu par maffes détachées, & en morceaux
plu s,ou moins gros. M.Hellwing, qui a eu
ôccafiOn d’obferver par lui-même la fituation de
cette fubftance dans le fein de la terre, remarque
dans fon ouvrage qui, a pour titre Litographia angen
burgica * que l’on trouvée toujours du bois bitumineux
, de la terre bitumineufe noire, ôc du gravier,
dans le voifmage dufuccin, & que l’on y rencontre
aufli du vitriol & du foufre ; d’où il conclud , avec
beaucoup de raifon, que c’eft un bois fôffile ôc bitumineux
qui doit être regardé comme la fource d’où
eft venu le fuccin, qui fe tire du fein'de la terre, ôc
que l’on nomme fuccinfoffiLe , pour le diftinguer de
celui qui fe tire de la mer ; cependant cette diftinc-,
tion eft mal fondée, Vu que le fuccin qui fe pêche
avec des filets dans la mer, & que pour cette raifon
l’on nomme fuccinum haufile, eft prçcifément de la
même nature que celui qui fe tire de la terre. En
effet, il ne fe,trouve dansla merque parce que fes
e.aux poufîees par les vents ont été frapper avec violence
les côtes, ont miné le terrein, & e n ont arraché
des maffes de fuccin qu’elles ont entraînées plus
loin dans la mer. Ce qui prouve cette vérité, c’eft
qu’on ne trouve le fuccin en grande abondance dans
la mer qu’à la fuite des fortes tempêtes, & fur-tout
4e celles qui ont porté les flots avec violence contre
les côtes qui contiennent des couches de cette
fubftance : ainfi c’eft une erreur de croire que.le.yâc-
cin ait été produit dans le lit de la mer, fes eaux ne
font que la détacher, Si fouvent on en trouve des
morceaux qu’elles ont rejette fur les bords.
En 173 1 , on découvrit- une mine de fuccin en Saxe,
dans le voifmage de Pretfeh. Le terrein oîi l’on fit
cette découverte eft. affez un i, quoique l’on y rem
contre quelques buttes ou inégalités ; il eft compofé
d’un.fable rougeâtre, mêlé de cailloux & de gallets..
Le fable rougeâtre peut avoir environ deux toifes.
d’épaiffeur, oc eonyreune couche de terre noire, qui
eft elle-même eompofée de deux bancs ; le premier
eft un limon mêlé de fable. & de parties talqueulès ;
en la; portant fuç la langue, on lui trouve un goût de
vitriol, & en en jettant fur le feu il en part une fumée
épaiffe un odeur de bitume. Le fécond banc
Tome X y ,
eft ùnë giâife grife, dans laquelle oh trouve des morceaux
de bois & des racines ; elle eft aufli virrioli-
que , mais moins que le banc précédent. Le fuccin fis
trouvoit à la partie fupérie’ure du banc noir, qui ren-
fermoit aufli une fubftance femblable à du fais , & à
qui,pour cette raifon,on donnoit mal- à-propos le nom
de Jiiccin. noir, dont elle différé confidérablement ; cé
banc contenoit aufli différentes efpeces de bois bitumineux;
Aù-deffous de ces deux bancs étoit une glaifô
verdâtre qui ne contenoit rien de particulier.
Suivant le rapport de plufieurs au teu r s le terfeiri
qui renferme ce fuccin de Saxe a fouvent brûlé &
s’eft embrafé , foit de lui-même , foit par différens
açcidens ; on affure que pendant les grandes chaleurs
de l’été, on s’apperçoit en ce lieu d’une odeur
très-agréable.
Tout ce qui vient d’être rapporté prouve que le
fuccin eft une vraie réfine, qui tire (on origine du
régné végétal, & qui vient des arbres réfineux , qui
par quelque inondation, ou quelque révolution du
globe, ont été enfevelis dans le fein de la terre ; ori*
gine qui lui eft commune avec le charbon de terre .
le jais , & tous les bitumes. La différence que l’ana-
lyfe chimique fait trouver entre le fuccin & les rélri
nés ordinaires * ne paroît venir que du féjour qu’il a
fait dans le fein de la terre, où les exhalaifons miné*
raies fulfureufes ôc vitrioliques peuvent lui avoir
donné des qualités que n’a point une réfine purement
végétale , ôc qui n’a point été enfouie en terre pendant
plufieurs fiecles. C ’eft à ces mêmes vapeurs que
le fuccin paroît être redevable de fa durete ; car on
ne peut douter que cette fubftance réfineufe n’ait.été
molle ôc fluide dans fon origine, comme toutes les
réfines que nous connoiffons ; ce qui prouve cette
vérité, c’eft que les morceaux defuccinque l’on trouve
dans, le fable , font remplis de petits trous qui y
ont été formés par les grains de gravier, lorfque cette
matière étoit encore molle ; ces petits trous, ou ces
inégalités ne le trouvent point fur les morceaux de
fuccin que l’on tire de la mer , parce qu’ils -ont été
roulés, ôc pour ainfi dire, polis par le mouvement
des eauje. Ce qui démontre encore plus la fluidité
primitive du fuccin, ce font les infeftes , les mou-'
ches, les araignées, &c. qui s’y trouvent renfermés*’ ôc comme embaumés ; nous voyons tous les jours
que lâ même chofe arrive aux inle&es qui s’attachent
aux arbres d’où il découle de la gomme ou de la réfute.
Concluons de tous ces faits que le fuccin eft une
véritable réfine, qui a découlé des bois réfineux &
bitumineux qui fe trouvent dans la couche qui eft au*' deffus ; cette réfine s’eft filtrée au-travers de la couche
alumineufe ou vitriolique d’oîi fa partie la plus
pure a paffé dans la couche de fable , ou l ’on trouve
a&uellement le fuccin ; qui par la fuite des tems, foit
par une évaporation lente, foit par le concours des
exhalaifons de la terre, à acquis une confidence dure
qu’il n’avoit point originairement.
On demandera peut-être quel eft l’arbre qui a produit
cette réfine ? Il y atout lieu de croire que cet arbre
eft étranger à ce climat où l’on trouve au jour*
dj’hui le fuccin. Ce fera peut-être dans les Indes ou
dans quelque pays lointain qu’il faudra chercher une
réfine végétale analogue. Cela ne paroîtra point ab*
farde, pour peu que l’on faffe attention que les bois
& les plantes, dont on trouve les empreintes dans
les pierres feuilletées qui accompagnent nos mines de
charbon de terre, font entièrement étrangères à nos
climats ; c’efl: une obfervation que M. de Juflieu a
faite dans les mines de charbon de terre de S. Chaumont
en Lyonnois , où il a trouvé le fruit de l’arbreî
trifte , qui croît a&uellement dans le Malabar. D ’ail*
leurs plufieurs naturaliftes qui ne fe bornent point à
obferver les chofes fuperficiellement-, ont remarqué