83* T A ï qui n’empêche point qu’elle ne foit fertile en palmiers
de co co , en ris, en fagou &c en fruits. {D . /.)
TAGOMAGO î l e , ( Gèog. mod. ) petite île pref-
que ronde de la mer Méditerranée, près du cap le
plus oriental de l’ile d’Yvica. ( D . J. )
T AG O N IU S , ( Géog. anc. ) riviere d’Efpagne,
dont Plutarque parle dans la vie de Sertorius. C eft
aujourd’hui vHénarés, félon Amb. Morales. Les tra-
dutteitrs de Plutarque rendent Tagonius par le Tage.
W Ë Êm
TAGRUM, ( Géog. anc. ) nom que Varron, ru
Tuflic. I. II. c. v. donne à un cap de la Lufitanie , ap-
pellé aujourd’hui monte di ßntra. ( D . J .)
TAGUMAD ERT, ( Géog. mod.) ville d’Afrique,
aux états du royaume, de Maroc , dans le royaume
de Tafilet, proche la riviere de Dras, avec un château
fur une montagne, oîi on tient garnifon. Les environs
de cette ville font fertiles en b lé , en orge &
en dattes. ( D. J. )
TAGUZG ALPA, ( Géog. mod. ) Wafer écrit Tegucigalpa
; province de l’Amérique feptentrionale ,
dans la nouvelle Efpagne ; c’eft un petit pays aux
confins de Guatimala & de Nigaragua , entre la riviere
de Yairepa & celle de Défaguadero. ( D .J . )
TAHABERG , ( Géog. mod. ) montagne de Suède
, dans la province de Smaland. Elle eft tres-haute,
& peut-être la montagne du monde oii ilfe trouve le
plus de fer. ( D .J . )
T AHNAH , ou TAHANAH , ( Gèog. mod. ) ville
du Zanguebar, au pays des CafFres. Elle eft fur la
côte de Sofala , c’eft-à-dire, fur le rivage de l’Océan
éthiopique. ( D . J. )
TAHON. Voyc{ T a o n .
TA JA CU , f. m. ( Hiß. nat. Zoolog. ) animal quadrupède
, auquel on a donné le nom de fanglier du
Mexique : en effet, il a beaucoup de reffemblance
au fanglier & au cochon par la figure du corps, de
la tê te , & même du groin. Il a le pié fourchu ; il eft
couvert de piquans , qui ont plus de rapport aux pi-
quans du hériffon, qu’aux foies du fanglier & du cochon
, & qui font en partie blanches ou fauves , &
en partie noires ou brunes. Il y a au - deffus de la
croupe un orifice qui communique au centre d’une
groflè glande ; il en fort une liqueur qui a une odeur
très-defagréable & très-forte : on l’a comparée à celle
du mufe ; c’eft pourquoi on a donné au tajacu le nom
de porcus mofehiferus.
TAJAMENTO , LE, ( Gèog. mod.) en latin Tila-
ventum majus ; riviere d’Italie dans le Frioul. Elle
prend fa fource dans la partie orientale du pays qu’on
appelle Cargua , arrofe plufieurs bourgs, reçoit dans
fon fein quelques rivières, & va fe jetter dans le golfe
de Venife, où elle forme à fon embouchure un petit
port qui prend fon nom.
TAJAOBA , f. m. ( Hiß. nat. Botan. ) plante du
Rréfilqui a beaucoup de reffemblance avec les choux,
mais à qui l’on attribue une vertu pulrgatiye.
TA-J ASSOU , f. m. ( Hiß. nat. ) c’eft le nom que
leshabitans fauvages du Bréfil donnent à une efpece
de fanglier , qui a fur le dos une ouverture naturelle
qui fert à la refpiration ; quant aux autres parties de
cet animal, elles reffemblént parfaitement à celles
de nos fanglers ; fes défenfes font tout aufïi dange-
reules, mais il en différé par fon cri , qui eft effrayant.
T A IE , f. f. {Hiß. nat. & Chim. ) crußa, l’efpece d’é-
caille ou .de coquille des cruftacées. Fqye^ G r u s t a -
c é e 6* Su b s t a n c e a n im a l e , {b)
T a i e , f. f.{maladiede?oeil.) tache blanche qui fe
forme à la cornée tranfparente. Voye{ A l b u g o &
L e u c o m a , termes que l’ufage a francifés.
T a i e , {Marèchallerie.) mal qui vient aux yeux des
chevaux. Ily a deux festes de taies ; l’une eft une efpece
de nuage qui couvre l’oeil ; l’autre une tache ron-
T A I d e , épaiffe & blanche, qui fe forme fur la prunelle.'
On appelle cette taie la perle, parce qu’elle lui reffem-
ble en quelque façon. Ces maux peuvent venir d’un
coup, ou d’une fluxion, & ne font autre chofe que
des concrétions d'une lymphe épaiffie fur la cornée.
On les difîipe en mettant fur la taie de la poudre de
fiente-de lézard jufqu’à guérilon, ou de la couperofe
blanche, fucre candi, & tutie , parties égales , ou
du fucre.
T A 1F , ( Gèog. mod. ) petite ville de l’Arabie , au
midi de la montagne de Gazouan. Son terroir, quoique
le plus froid de tout le pays d’Hégiaz, abonde
en fruits.
TAIIBI, f. m. {Hifl. nae.Zool.) nom d’un animal
d’Amérique décrit par Marggrave & par d’autres auteurs
, qui nous le donnent pour être le mâle de l ’o-
poffum. Les Portugais appellent cet animal cachorro
de tnato, & les Hollandois bôfchratte. Son corps eft
alongé ; fa tête eft faite comme celle du renar„âl§ fon
nez eft pointu , ôi fes mouftaches font comme celles
du chat. Il a les yeux noirs , fortant de la tête ; les
oreilles font arrondies, tendres, douces & blanches.
La queue a des poils blancs près de fon infertion, en-
fuite de noirs , & en eft dénuée au bout, oii elle eft
couverte d’une peau femblable à celle d’un ferpent.
T A IK I , f. m. {Hifl. mod.) c’eft ainfi qu’on nomme
chez les Tartares monguls, les chefs qui commandent
à chaque horde ou tribu de ces peuples. La dignité
de taïki eft h é réd ita ire& paffe toujours à l’aîné
des fils. Il n’y a point de différence entre ces chefs,
finon celle qui réfulte du nombre des familles qu’ils
ont fous leurs ordres. Ces chefs font fournis à un
kan dont ils font les vaffaux, les confeillers &C
les officiers généraux.
T ai-k i , {Hifl. mod. Philofophie.) ce mot en chinois
lignifie le faîte d'une maifon.^XJne feéle de philofo-
phes de la Chine, app.ellée la fecle des ju-kiau, fe fert
de ce mot pour déligner l’Etre fupreme , ou la caufe
première de toutes les produirions de la nature./^oye\
Ju-KIAU.
T A IL , fe dit dans C Ecriture, d’une plume que l’on
prépare avec le canifà tracer des carafteres quelconques.
Pour le faire comme il faut, mettez le tuyau
de la plume fur le doigt dit milieu gauche, tournez-la
du côté de fon dos ; faites une légère ouverture à
l’extrémité, retournez-la enfuite fur fon ventre, fur
lequel vous ouvrirez un grand tail ; de-là fur le dos,
pour commencer une fente entre les deux angles de
la plume , en mettant perpendiculairement l’extrémité
de la lame du canif fous le milieu de ces angles;
pour faire une ouverture nette & proportionnée à la,
fermeté ou à la mollefle de la plume , tenez le pouce
gauche fermement appuyé fur l’endroit oîi vous voulez
terminer la fente ; enfuite inférez l’extrémité du
manche du can if, qui par un petit mouvement de
coude, mais v if, achèvera la fente: cela fait, remettez
la plume fur fon ventre, pour en former le bec, que
vous déchargerez proportionnément à fa foibleffe ou
à fa fermeté : le bec étant déchargé , & le grand tail
& les angles formés comme il convient, félon le v o lume
ouïe ftyle que vous voulez donner à votre ca-
raélere, inférez une autre plume dans celle dont
vous voulez achever le bec ; coupez légèrement le
deffus de fon extrémité, le canif horifontal du côté
de la plume. Enfin pour donner à la plume le dernier
coup, coupez le bec vivement, obliquement pour le
caraftere régulier , & également pour l’expédition.
foye^ les Planches.
TAILLABLE, adj. ( Gramm. Gouvem. & Polit. )
qui eft fujet à la taille, f^oye^ T a ille.
TAILLADE, f. f. {Grarüm.) grande coupure. On
portoit autrefois des fabots à taillades , c’eft-à-dire
ouverts en plufieurs endroits par de grandes cou-j
pures.
T A ï T A IL L A D É , f. ni. en Cohftferie, fe dit de petites
bandes de la chair de citron ou d’orange, &c. fendues
extrêmement minces, en longueur comme
des lardons.
. TAILLANDERIE , f. f. ( Fabrique de fer.) la taillanderie
déligne ou l’art de fabriquer les ouvrages de
fe r , ou les ouvrages mêmes que font les taillandiers.
L’on peut réduire à quatre çlaffes les ouvrages dp
taillanderie; favoir les oeuvres blanches, la vrillerie
la *rofferie , & les ouvrages de fer blanc & noir.
Les oeuvres blanches font proprement les gros ouvrages
de fer tranchant & coupant qui s’aiguifenfcfur
la meule, & qui fervent aux charpentiers, charrons,
menuifiers , tonneliers , jardiniers , bouchers &c.
La clafle de la vrillerie , ainfi nommée des vrilles,
comprend tous les menus ouvrages & outils de fer &
d’acier qui fervent aux orfèvres, graveurs , fculp-
teurs, armuriers, tabletiers, épingliers, ébéniftes,
&c.
Dans la claffe de la grofferiefont tous les plus gros
ouvrages de fer qui fervent particulièrement dans le
ménagé de la cuifine, comme toutes fortes de cré-
maillers, poêles, poêlons , lichefrites , marmites
chenets de fer, feux de cuifine & de chambre, chaudron
, chaîne, chaînon, &c. C ’eft auffi dans la grof-
lerie qu on met les piliers de boutique , les pinces,
couprets a paveurs, valet & fergentdes menuifiers,
toutes les efpeces de marteaux de maçons, les fers de
poulies & autres femblables.
Enfin, la quatrième claffe comprend tous les ouvrages
qui fe peuvent fabriquer en fer blanc & noir
par les taillandiers-ferblantiers ; comme des plats, af-
fiettes , flambeaux, râpes, lampes, plaques de tôle ,
chandeliers d’écurie, & quantité d’autres.
La taillanderie eft. comprife dans ce qu’on nomme
quinquaillerie, qui fait une des principales parties du
négoce de la mercerie. { D .J . )
TAILLANDIER, f. m. {Corps d'ouvriers.) artifan
qui travaille aux ouvrages de taillanderie. La communauté
des Taillandiers de Paris, eft très-confidé-
rablé, & Ion peut dire qu’il y a en quelque forte
quatre communautés réunies en une feule. Les maîtres
de cette communauté font qualifiés Taillandiers
çn oeuvres blanches, groffiers, vrilliers, tailleurs de
limes, & ouvriers en fer blanc & noir. La qualité
de maitre Taillandier eft commune à tous les 'maî-
tres ; les autres qualités fans divifer la communauté,
fe partagent entre quatre efpeces d’ouvriers, qui
font les Taillandiers travaillans en oeuvres blanches,
Xes TraiUandiers groffiers ; les Taillandiers vrilliers ,
tailleurs de limes ; & les Taillandiers ouvriers en fer
blanc & noir. Savary. {D. J.)
TAILLANT, f. m. {A r t média niq. ) c’eft le côté
tranchant de tput infiniment, propre à divifer & à
couper.
T a il l an s , {Groffesforges.) on appelle taillons,
les parties tranchantes de la machine appellée machine
d fendre.
TAILLAR, cap ,JfGeog. mod.) cap de France fitr
la côte de Provence, dans le goltè de Gènes , entre
Aiguebonne & le cap Lardier.
TAILLE des a r br e s ; c’eft.lart de les difpôfér
& de les conduire, pour en tirer plus d’utilité ’6ü
plus d’agrément. C’eft le talent primitif qui doit con-
lhtuer l’habileté du jardinier ; c’eft l’opération la plus
effentielle pour foutènir la fécondité &-pour amener
I embelliffement ; c’e ft , en un mot, le chef-d’oeuvre
du jardinage. On n’a guere écrit jufqu’à préfent que
fur la taille des arbres fruitiers ; il eft vrai que c’eft
la lorte d’arbre qui exige le plus d’être foignée; mais
tous les autres arbres n’ont pas moins befoin de cette
culture relativement aux différens partis qu’on fe
P f ° e e d 1 efi donc également indifpenfaple
clçtre mftruit.de la taille qui eft néceffaire aux
Tome XV.
T A I 833 arbres qu’on élève dans ies pepïniefés; à teiïxquè
1 on eft dans lq cas de tranfpianter, foit pour les « U
per en tête fo.t pour tailler les racines ; auxarbrif.
ieaux pour fes former^&aux grimpans pour les diu
nger. Il ne faut pas moins etre verfé dans la taille
ou tonK des paliil'ades , des portiques & des allées
couvertes ; des avenues & des grandes allées. Il eft
encore întereffant de favoir, de quelle conféquence
il eft de receper & d’élaguer les arbres toujours verds
Sc ies remis de bois. Enfin, il eft à-propos de càa-
noitre dans certains cas les avantages qu’on peut ef-
pérer de U. taille, St les inconvéniens qu’on en doit
craindre. ^
Ce genre de culture devant s'étendre à toutes les
j ° rt.“ ? arbres & arbnfteaux que l’on cultive, pour
I utilité ou pour l’agrément, il faudrait entrer dans
des détails infinis pour expliquer la taille qui convient
à chaque efpece ; mais comniê.'on pourra recourir
à 1 arudt de chaque arbre pour s’en inftruiré
plus particulièrement; on fe contentera de donner
jCy ? eS re® <üui Puiffent s’appliquer aux
differentes claffes d’arbres qui font l’objet de la divic
lion fuivante.
Taille des alb/ts fruitiers-. On les diftingué en fruits
à pépin & fruitsà noyau ; la taille qui convient aux
premiers eft differente à plufieurs égards de celle
qui eft propre aux autres ; la taille des fruits à pépin
eft moins difficile, moins importante ; moins indffï
penfable qui:, celle des fruits à noyam Les arbres
fruitiers à pépin fe cicatrifent plus aifément que ceux
1 " ° y a" , <°nt plus roimites, fe prêtent plus volontiers
à la figure qu’on veut leur donner , & peuvent
le reparer avec plus de fuccès , ïorfqu’on lésa négliges
pendant quelques années ; mais les fruitiers à
noyau crament plus promptement ; font plus précoces
pour la fleur, donnent plutôt du fruit & en plus
grande quantité que lés arbres à pépin : d’oii il fuit
Jiiil'-feiit s’attacher à reftraiiïdré'lés fruits à hôyau
& à difpofer à fruit ceux à pépin ; que l’on doit
beaucoup plus foigner les premiers que ces derniers.
& que les meilleures expo!:: ions doivent être defti-
nées aux fruits à noyau. "
La première notion de la taille des arbres fruitiers
conduit à diftinguer cinq fortes de branche#J' i° . les.
branches a bois, font Celles qui doivent contribuer à
, 1 arrangement de la fortte qü’on veut donner à l’arbre.
Son âge, fa force, fa figure, & le fujeîfur le- - -
quel il a été greffé, doivent décider chaque année
du retranchement à faire. 1 ° . Les branches chiffonnes,
ont de mentis rejetions'qui né peuvent donner
de fruit & qui n’étant pas neceffaifés pour la garniture
de 1 arbre, doivent être fupprîmees. ?°. Les
branches de faux bois,, font des f ejettons élancés, "dont
les yeux font plats & éloignés, & qu’on peurfuppri-
' mer comme inutiles. 4°. Les branches gourmandes
font de gras & puiffans rejetions qui Ont priitout-à-
eoup naiffance fur les fortes branches de bois Sc
qu’il faut abfolufnent retrancher, à moins qti|)|îne
feffent propres à garnir une place vuide. 5°;Enfin,
les branches à faute {ont petites, affez courtes, garnies
d’yeux gros & ferrés ; on accourcit celles qui
1 font trop longues, & même s’il y en a des fuperflue*
on les fupprime.
Deux choies enfuite à obférver, i° . de couper fort
près de la branche les rejettons qu’on veut fupprimer
en entier ; z°. de couper près de l’oeil & en talus les
branches qu’on ne veut retrancher qu’en partie, & de
conferver par préférence l’oeil tourné du côté oii l’on
veut que la nouvelle pouffe puiffe fe diriger.
Après cela, toute l’adrefle de la taille peut fe réduire
à trois points ; propreté, économie, prévoyance.
Par la propreté, on entend la belle forme de l’arbre
& l’agrément qui doit réfulter du retranchement
debout ce qui peut jetter de la confufion& de l’iné-
N N n n n ij