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Grecs modernes donnent à une planche longue de
trois à quatre pies, large de cinq àfix pouces, taillée
en talus, & qùi eft d’ufage pour appeller le peuple -
à la priere. ; elle fert de cloche aux chrétiens grecs. ■
Le caloyer ou le papas tient 1 ejimadiri d’une main à -
la porte de l’églife, & de l’autre il frappe deffus à
coups de maillet redoublés, ce qui fait un bruit qu’on
entend d’affez loin. C’eft , dit la Guilletiere , un
plaifir au jour de fête, de voir dans quelques endroits
les enfans des papas battre le Jimadiri en mu-
lique. (D . J .)
SIMÆTHUS , ( Géog. anc. ) félon Ptolomée &
Ovide : Simetos félon Vibius Sequefter ; & Symathus
félon Strabon, Thucydide & Pline. C’eft le nom
d’un fleuve de Sicile , qui, à ce que croit Cluvier ,
faifoit la borne entre les Leontini & le territoire de
Catane. Ptolomée , L III. c. iv. marque mal-à-propos
l’embouchure de ce fleuve entre Catane & Tau-
romentum ; car Thucydide, l. VI. p. 4Ü . met le
fleuve Synmthus auprès du territoire, ou même dans
le territoire des Leontini. Servius , ad ceneid. I. IX .
y. 68 4. dit que le fleuve Symathus couloit aux environs
de Paliça, ce qui eft confirmé par Vibius Sequefter
: or les Leontini & Palica étoient au midi de
Catane , au lieu que Tauromenium étoit vers le nord.
Le nom moderne, félon Fazel, eft Santo-Paulo ; La-
£aretto félon Léander , & Jarretta félon d’autres.
H H
SIMA1SE. Voye1 C ym a ise .
SIMANCAS, ( Géog. mod. ) en latin Septimanca ,
petite ville d'Efpagne , au royaume de Léon, fur le
Douëro, à trois lieues au midi de Valladolid, avec
un château fortifié. Long. 13. 3 3 . latit. 4 1 . 46.
m m . „ .
SIMÂRE , f. f. ( habit des Romains. ) en latin Jyr-
ma. Voye\ Sym a&e. Mais uneJîmare d’eccléfiaftique
eft une efpece de chambre, que les prélats
mettent quelquefois par deffus leur foutane. (D . J.)
S1MAROUBA , f. m. ( Botan. exot. ) écorce d’un
arbre inconnu jufqu’à préfent , qui croît dans la
Gùiané, & que les habitans ont appellée Jîmarouba.
Elle eft d’un blanc jaunâtre, fans odeur, d’un goût
un peu amer , eompofée de fibres pliantes, attachée
au bois blanc, léger & infipide des racines, des fou-
ches & des troncs , defquels on la fépare aifément.
Le Jîmarouba eft compofé de gomme réfineufe ,
d’un goût qui n’eft pas defagréable. Il fortifie l’efto-
mac par fa légère amertume. Il appaife les douleurs
&c les tranchées par fes parties balfamiques & onc-
tueufes , qui fe connoiffent par la couleur laiteufe
que cette?ecorce donne à l’eau dans laquelle on la
fait bouillir. Il arrête les hémorragies & les flux de
ventre , par fa v.ertu aftringente & vulnéraire.
Cette écorce eft arrivée pour la première fois dans
nos ports l’an 1713. On l’avoit envoyée de Guiane,
oii elle eft fort en ufage pour les flux de ventre diffen-
tériques;
Elle convient fur-tout dans les flux de ventre fé-
reux , bilieux, fanguinolens & muqueux, où cependant
il n’y a point de fievre ni de dérangement d’ef-
tomac ; pour lors le Jîmarouba fe donne avec grand
fuccès , foit en déco&ion jufqu’à deux drachmes
dans deux livres d’eau , foit en poudre ratifiée , à la
dofe de demi-drachme , dont on fait deux ou trois
boles avec dufyrop de capillaire. Cette écorce a une
excellente vertu antifpafmodique, ftomaehique, &
légèrement narcotique. Voye^ les mèm. de Cacad. des
fcienc. ann. 1J2.3 & /73 2. (D . J. )
SIM AU ou SIMAUM, ( Géog. mod.') petite ville
de la Turquie afiatique , dans l’Anatolie , près de la
riviere de Sangari , à quatorze lieues de Nicée. WSBÈ SIMBALATH, f. m. (Mat. medic. des Arabes.) nom
donné par Avicennes & autres arabes, au nard eel-
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' tique, & non pas au nard indien, comme on le prétend
communément ; car Avicenne dit que c’eft le
nard européen, nardus romani o r b i s & après en
avoir parlé, il mentionne plufieurs nards d’Afie, qui
1 font les nards indiens.
SIMAIRSKA, (Géog. mod.) ville de l’empire ruf-
fien, au royaume d’Aftracan, entré cette ville & Ca-
fan , fur le Wolga, au pays desTartares nogais. Long.
66. lat. 64. S.
SIMBLEAU, f. m. (.Àrchit.) ou plutôt cingleau ,
par corruption du latin cingulum , un cordon ; c’eft
le cordeau qui fert à tracer les arcs de cercle d’une
étendue plus grande que les branches des plus grands
compas foit à branches , foit à verges. Les meilleurs
Jimbleaux font des chaînettes qui ne font pas fujettes
à s’allonger comme les cordes.
On appelle aufli Jimbleauune perche immobile par"
un de les bouts, qui fert à tracer un grand arc de
cercle.
SIMBLOT, f. m. (Manufacl.) c’eft un affemblage
de quantité de petites ficelles, qui font au côté droit
du métier que le fabriquant a monté pour faire une
étoffe figurée. Ces ficelles, qui paffent fur les poulies
du caflin , & qui répondent aux liffes, font en nombre
égal aux fils de la chaîne auxquels elles font attachés,
enforte que lorfque le tireur en tire quelqu’une,
il s’élève autant de fils , à-travers defquels l’ouvrier
peut paffer fon efpoulin. Pour favoir quelles ficelles,
doivent fe tirer, on y a lu auparavant le deffein,
c’eft-à-dire, qu’on y a paflé fucceflivement autant de
petites cordes à noeuds coulans que le lifeur en a
nommé. C’ eft cette lefture du deffein qui eft ce qu’il
y a de plus curieux, & aufli de plus difficile dans la
monture de ces fortes de métiers , & l’on a befoin
pour cela des plus habiles ouvriers, furtout fi le
deffein eft beaucoup chargé. Diclionn. de Commerce. HH HHI SIMBOR, f. m. (Hijl. nat. Bot.) plante finguliere
des Indes orientales , qui reffemble aux cornes d’un
élan. Elle Croît fur les bords de la mer ; au lieu de
racine elle paroit fortir d’une fubftance mollaffe &
fongueufe ; elle n’a pas befoin d’être mife en terre
pour prendre , on n’a qu’à la placer fur une pierre
ou dans le creux d’un arbre où elle reçoive de l’humidité.
Cette plante eft toujours verte ; fes feuilles
reffemblent à celles des lis blancs ; elles font vif-
queufes & d’un goût amer. On les regarde comme
émollientes, réfolutives, laxatives, & propres à tuer
les vers.
SIMBOR-MAGIANAM, (Botan. exot.) nom d’une
plante des Indes, qui croît dans l’île de Java,
près dé la mer, & dans le royaume de Bantam. Il
eft ridicule à Bontius d’en parler, & de n’en avoir
pas donné la defeription. (D . J.)
SIMBRUINA STAGNA , ( Géog. anc.) lacs d’ Italie
, dans le Latium. L’Anio , félon Pline, l. I I I .
c. xij. traverfoit trois lacs fort agréables, dont il por-
toit les eaux dans le Tibre ; & ces lacs avoient donné
le nom à un lieu appellé Sublaqueum. Ces mêmes
lacs font les SimbruinaStagna deTacite, Ann. I. X IV .
c. xxij. qui dit que Néron étant aflls à table près des
étangs fimbruins, dans un lieu nommé Sublaqueum ,
la foudre renverfa fa table , & frappa fes viandes. 11
ajoute que cet accident arriva fur les confins du Ti-
bur.
S 1MELIUM, f. m. (Hijl. anc.) eft un terme latin
qui fignifie un mèdailler, ou une planche, qui a plufieurs
petites cavités pour y arranger des médailles
par ordre chronologique. Voyeç M é d a i l l e s 6»
Suite.
Ce mot eft mal écrit ; ce devroit plutôt être ci-
melium, qui eft formé du grec ku/juKiqv , curiofîtes ou
cabinet des chofes précieufès. Nous difons plus ordinairement
un mèdailler qu’un cimelium.
SIM-
[HMiiiii 1 ' 1 \ iiiiiiiaiÉa*É«iNto
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SIMENIE, (Géog. anc. ) peuples de la grande-
Bretagne. Ptolomée, /. I I . c. iij. leur donne une ville
nommée Venta. Il y en a qui croient que ces peuples
font les habitans de l’Hantshire ; mais Camden foup-
çonne qu’il faut lire dans Ptolomée Iceni, au lieu de
Simeni. (D. J.)
SIMIA, (Chimie.) c’eft le nom que les Arabes modernes
donnent à une partie de la chimie prife dans
fa plus ample lignification : car, félon les idées les
plus communes parmi eu x, la chimie proprement
dite, ne s’exerce que fur les fucs & fur les effences
des plantes , quoique, par extenfion, elle comprenne
la préparation des métaux & des minéraux , qui
font particulièrement l’objet de ce que les Arabes
appellent Jîmia. Cependant lorfqu’ils parlent de la
chimie en général, & des merveilleux effets qu’elle
produit, ils joignent toujours les mots de kimia &
deJîmia, pour comprendre toutes les opérations que
l ’on fait par le moyen du feu , tant fur les métaux
.& les minéraux, que fur les animaux & les plantes.
Ils donnent aulfi le nom de Jîmia à un autre a r t ,
qui a pour objet les noms Sc les nombres, dont on
tire une efpece de divination , de la même maniéré
que des points & des lignes, par le moyen de la
géomancie. Cette fcience des noms va bien loin,
parce qu’elle comprend aufli celle des noms des ef-
prits , & leur invocation ; & dans le livre intitulé
kitah al anwar, le livre des lumières , on trouve 28
alphabets de la Jîmia pour faire des talifmans, afin
d’attirer les efprits, & d’en tirer divers ufages ; de
forte qu’ils dénniffent cette fcience, l’art de connoî-
tre les efprits fupérieurs , & de faire defeendre jufqu’à
nous leurs vettus, pour obtenir ce que nous
délirons.
Le mot de Jîmia vient des mots arabes fam & fq~
mat , -qui lignifient les veines d’or & d’argent qui fie
trouvent dans les mines. Les Arabes attribuent l’invention
de la Jîmia à Ammonius, & celle de la kimia
Ou chimie proprement dite, à Kirum ou Carum,
c ’eft-à-dire à Chiron le centaure , précepteur d’A-
ch ile, qu’ils prétendent, félon M. d’Herbelot, n’être
autre chofe que le coré de Moïfe. Voyelles articles
zSimia &c Kimia. ( jD. J.)
SIMILAIRE, N OM BR E , (Arihmét.) le nombre Jî-
viilaire eft la même chofe que le nombre proportionnel.
Les nombres plansJîmilaires,(ont ceux qui font des rectangles
proportionnels ; par exemple, '6 multiplié
par 2 , ■ & 12 multiplié par 4 , dont l’un produit 12 ,
&c l’autre 48 , font des nombres Jîmilaires. Les nombres
folides Jîmilaires, font ceux qui font de paralle-
lepipedesre&anglesJîmilaires. (D . J.)
Sim il a ir e , adj. (Phyjîque.) corps Jîmilaires fe dit
de deux corps comparés l’un à l’autre, qui ont, ou qui
font cenfés avoir des particules de meme efpece &
de même nature, comme deux monceaux d’o r, deux
monceaux de plomb , &c. au-contraire un monceau
d ’or & un monceau de plomb font des corps diffîmilaires.
Similaire le dit aufli en parlant d’un même corps,
dont les parties font aufli toutes de la même nature.
On les appelle autrement homogènes; ainfi l’eau eft un
fluide homogeneouJîmilaire. Au-contraire l’air, dont
les parties n’ont pas toutes la même denfité, eft un
fluide héterogene & non fimilaire. Voyeç Homogène
& Hétérogène. (O)
Sim il a ir e , lumière Jîmilaire, félon M. Neuton,
eft celle dont les rayons font également réfrangibîes.
111 aPpelle encore lumière fimple & homogène. Telle
n ’ PJ V XCmPle » *a Eimiere rouge primitive , qui
elt un taifceau de rayqns tous également réfrangibîes;
au-contraire, la lumière blanche eft un compofé de
j ayons de diverfes couleurs , dont les réfrangibi-
l.tcslontdifferentes. Voye^Ra y o n . Réfrangibil
i t é , C ouleur. &c, ?0 )
Tome X V . 1
S I M 2- o r
Similaires > en Anatomie, font les parties du
corps qui au premier coup d’oeil paroiffent être com-
pofees départies femblables ou de même contexture,
nature & formation. Voye{ Partie.
On en compte ordinairement de dix fortes ; favoir
les o s , les cartilages, les ligamens, les, membranes \
les fibres , les nerfs, les arteres , les veines , la
chair, & la peau : on peut les voir chacune fous
fon article particulier, &c.
Le do&eur Grew remarque dans fon anatomie des
plantes, qu’elles ont pareillement leurs parties Jîmilaires
& organiques. Voye^ Plante.
SIMPLE ou A SIMILI3 (Litérat.) lieu commun
en rhétorique, par lequel on tire des preuves ou des
argumens de la convenance que deux ou plufieurs
chofes ont entre elles. T el eft cet argument du p.
Boiirdaloue fur la providence. « Le mondain croit
» qu’un état ne peut être bien gouverné que par la
» fageffe & le confeil d’un prince. Il croit qu’une
» maifon ne peut fubfifter fans la vigilance & l’é-
» conomie d’un pere de familie. Il croit qu’un vaifi
» feau ne peut être bien conduit fans l’attention &
» l’habilete d’un pilote : & quand il voit ce vaiffeau
» voguer en pleine mer, cette famille bien réglée,
» ce royaume dans l’ordre & dans la paix, il conclut
» fans héfiter, qu’il y a un efprit, une intelligence
» qui y préfide. Mais il prétend raifonner tout au-
» trement à l’.égard du monde entier; & il veut que
» fans providence , fans prudence, fans intelligen-
» c e , par un effet du hafard, ce grand & vafte uni-
» vers fe maintienne dans l’ordre merveilleux où
» nous le voyons. N’eft-ce pas aller contre fes pro-
» près lumières & contredire fa raifon ? Carême de
Bourdal. t. II.p. 3 09.. . ,•
SIMILITUDE ou RESSEMBLANCE, f. f. c/z Mé-
taphyjîque, c’eft l’identité des chofes qui iervent à
diftinguer les êtres entre eux. Les êtres ne peuvent
être difeernés que par certaines propriétés intrinfe-
ques ; mais ces propriétés ne fauroient être connues
& déterminées qu’en les comparant avec celles qui
fe trouvent dans d’autres êtres. Il n’y a que cette
voie qui mette en état d’expliquer la différence de
ces propriétés. Quand on n’y en remarque aucune ,
les objets font cenfés parfaitement femblables. Levez
le plan de deux édifices ; fi leur difpofition &
leurs dimenfions font abfolument pareilles, ces deux
plans font les mêmes ; & à moins que de les numéroter
, vous ne faurez à quel édifice chacun d’eux fe
rapporte, ou plutôt il vous fera indifférent de le favoir.
La quantité peut différer ou être la même dans les
chofes femblables.' Quand elle différé, on fe fert de
cette difproportion de chofes femblables pour les diftinguer.
L’identité de quantité fait ce qu’on appelle égalité,
dont voye^ l'article ; & la Jîmilitude porte fur tout
ce qui n’eft pas quantité dans les êtres. Léibnitz qui
a donné le premier une idée diftinâe de h.Jîmilitudey
définitjles chofes' femblables: ea quee non pojfum diflin-
gui nijîper comproefentiam. Mais ce terme de comproefen-
tia aura quelque chofe d’obfcur & de trop refferré,
fi on le reftreint à la préfence des objets qui s’offrent
à-la-fois à nos fens. Pour rendre l’exprefîion de Léibnitz
jufte, & fon idée véritable , il faut étendre la
compréfence à la poffibilité d’appliquer non-feulement
les objets l’un fur l’autre, mais encore à celle
de comparer fucceflivement deux objets -, l’un préfent
, & l’autre abfent, à un troifieme , qui ferve de
mefure & de proportion commune.
Si deux ou plufieurs objets reffemblans font pré-.
fens à-la-fois , la place que chacun d’eux occupe, le
diftingue des autres. S’ils ne s’offrent pas aux fens
en même tems, on procédé à l’égard de ceux qui different
en quantité, par la voie de comparaiion à
C e
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