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La queftion que vous me propofez eft difficile ; mais
je la crois foluble.
So lu b le , adj. ( Gram. ) qui peut fe diffoudre.
Cette fubftance eft foluble dans l ’eau ; cette autre nè
l ’eft que dans.l’efprit-de-vin.
S O LFE NSE OPPIDUM, ( Géog. anc.) ville du
Norique , Pline , l. III. c. xxiv. la furnomme Fla-
vium, ce qui fait voir qu’elle étoit colonie romaine.
Gruter rapporte une ancienne infcription trouvée à
Hermanftad, 6c fur laquelle on lit ces mots, PL Sol-
ya. On. croit que c’eft à préfent Solfedt dans la Ca-
rinthie. J’ai v u , dit Ortelius, Thef. entre S. V e i t 6ç
Cla^enfurt, deux petites villes de la Carinthie,. fi-
tuées dans l’étendue de l’ancien Norique , une campagne
fpacieufe , couverte de ruines , & où l’on
trouve d’anciens fragmens de marbre, des médailles
& d’autres monumens d’antiquité. Les habitans du
pays appellent ce lieu Solvtldt, comme qui diroit le
champ de fol. Ce pourroit être la ville Solva , dont
fait mention la notice des dignités de l’empire.
Edouard Brown, dans fon voyage de Vienne, p. 174.
eft de ce fentiment.
Les Romains y envoyèrent autrefois une colonie
fous le nom de colonia Solvenjis. On croit que Sol-
yenfe-oppidum eft aujourd’hui Solfeld ou Solveld,
bourgade de la baffe Carinthie , éntre S. 'Weit &
Clagenfùrt. {D . /. )
SOLUS, ( Géog. anc.') ville de Sicile, félon Pline,
l. Ill.c.viij. Leshabitans de celieufont appellésS'o/«/?-
tini par Cicéron, 6c la ville fe nomme encore Solunto
ou Solanto. Solus eft encore le nom d’un promontoire
de la Lybie , fur la côte de la mer Atlantique , félon
les périples d’Hannon & de Scylax. Il y avoit au fom-
met de ce promontoire tout couvert d’arbres un
temple dédié à la Vengeance 6c à Neptune. (Z). J.)
SOLUTION, f. f. en Mathématique, eft la réponfe
à une queftion , ou la réfolution de quelque problème
propofé. royeçRÉsoLUTiON, Problème, &c.
Solution , f. f . en Phyjîque, eft la réduction d’un
corps folide 6c ferme à un état fluide, par le moyen
de quelque menftrue. Voye[ Menstrue.
On confond quelquefois la folution avec ce que
nous appelions autrement diffolution ; cependant ce
n’eftpas la même chofe, du-moins à tous égards.
Foyei D issolution.
- Solution de continuité fe dit de l’état d’un corps
dont les parties ne font plus continues , & font fé-
parées les unes des autres ; par exemple , fi on fait
un trou au milieu d’une table , on dit alors qu’il y a
folution de continuité dans les parties de cette table.
( O )
Solution de continuité eft un terme dont fe
fervent les Chirurgiens , pour exprimer un dérangement
qui arrive dans les parties du corps, par lequel
leur cohéfionjiaturelle eft détruite, comme par une
bleffure ou autre caufe. Foyeq. C o n tin uité. .
La folution de continuité eft une divifion, défunion
ou féparation des parties continues , c’eft-à-dire des
parties folides du corps. On lui donne un nom particulier
, fuivant la nature de la partie, la différence
de la caufe ou la maniéré de l’application , comme
plaie, rupture , fraélure , piquure, ouverture, con-
tufion, u lcéré, corrofion, dilacération, exfoliation,
carie , ùc. Foye^ Blessure , Rupture , Fracture
, &c. ( T )
Solution , {Chimie.') lafoluùqn des corps en général
eft ou radicale ou fuperficielle. Nous difons
qu’elle eft radicale lorfque la compofxtion du corps
diffous eft entièrement détruite, 6c qu’il eft par con-
féquent décompofé dans fes élémens , & en parties
'totalement diflimilaires. Nous difons au contraire
qu’elle eft fuperficielle, lorfque les molécules qui
compofent ce corps font fimplement féparées, & que
■ ce corps eft conféquemment divifé en parties fimi-
laires 6c très-fines.
Nous avons différentes obfervations à faire fur la
folution, les corps à diffoudre , les menftrues ou les
diffolvans, 6c les différens moyens dont on fe fert
pour les diffolutions ; tous les corps folides , les ag-
grégats, les mixtes, les compofés 6c les décompo-
lés, quelques liquides 6c demi-liquides, par exemple
, les huiles, les baumes liquides naturels, &c.
font des corps que l’on diffout. On divife les menftrues
en général, e-n aqueux, falins acides, falins alkalis
fixes 6c volatils , inflammables -, fpiritueux 6c
huileux, 6c en mixtes, par exemple, en aqueux-in-
flammables, acides-inflammables , falés-inflamma-
bles 6c falés- aqueux. Quelques-uns joignent à ces
menftrues généraux un menftrue univerfel; cepen-r
dant on doit le .mettre , comme j’en aiaverti ci-devant
, au nombre des êtres imaginaires.
Les menftrues aqueux , tels que font l’eau fimple
de fontaine 6c de riviere, l’eau de pluie 6c la rofee ,
les eaux pures diftillées , 6c différens phlegmes, dif-
folvent les fels fur-tout, les mucilages , les gélées
6c lès concrétions gommeufes. Les menftrues falins
acides, par exemple, l’huile 6c l’efprit de vitriol,
l’efprit de f e l , de nitre , de vinaigre, de fucre, de
miel, le vinaigre fimple 6c diftilié, &c. font propres
à diffoudre les corps terreux, pierreux, métalliques
6c demi-métalliques ; les falins alkalis au contraire ,
comme le fel de tartre , les cendres gravelées , le nt-
tre fixé, l’alkaheft de Glaubert, l’huile de tartre par
défaillance, l’efprit aqueux de fel ammoniac, &c. peuvent
diffoudre les corps fulphureux, huileux, onctueux,
gras, &c. & enfin les inflammables fpiritueux^
comme l’efprit-de-vin le'mieux re&ifié, & les autres
efprits de cette nature brifent les foufres minéraux ,
néanmoins un peu contraints par les alkalis falins, de
même que les concrets bitumineux, camphrés'Ôç ré-
fineux, les huiles éthérées, &c. 6c chargent leurs
pores des molécules divifées de ces corps. Pour ce
qui eft des mixtes 6c des menftrues compofés, tels
que le vin , l’ efprit-de-vin alkalifé, la liqueur aqueufe
6c vineufe de la terre foliée de tartre , l’efprit vineux
de fel ammoniac, &c. il eft facile ’de' connoître & de
déterminer la faculté qu’ils ont de diffoudre par celle
de leurs fimples menftrues, & par la raifon fingu-
liere de leur mixtion 6c de leur compofition.
Les”moyens dont on fe fert avant la diffolution
Ou pendant qu’elle fe fait, fe réduifent à la trituration
, à la commixtion, à la diffeûion, à la fufion,
la digeftion , la coéHon , la diftillation , la cohoba-
tion , &c.
On doit rapporter l’extraûion à la folution, comme
en étant une efpece la plus ufitée. En effet on en
fait ufage toutes les fois qu’il eft queftion de diffoudre
telle ou telle fubftance attive dans les corps compofés
, 6c de la féparer des autres parties. On prépare
par le moyen de la folution 6c de l’extra&ion
non-feulement différentes teintures , les effences,
les élixirs , les baumes liquides , les irifufions , les
extraits , les mucilages 6c les gelées ; mais fort fou-
vent on fait paffei: ces corps par la diffolution pour
les faire enfuite paffer par des précipitations, des calcinations
,6c d’autres opérations. Boerhaave, Chimie.
( « • • / • ) . . . . ■ .. . W Ê k ■
Solution , (Jurifprud.) lignifie quelquefois payement
, quelquefois il fe prend pour décifion , comme
quand on dit la folution d’une queftion ; quelquefois
enfin il lignifie ceffation de quelque choie , comme
dans les procès-verbaux des chirurgiéns , lorfqu’en
parlant d’une plaie ils difent qu’il y a folution de continuité
, pour exprimer que les chairs font ouvertes
& féparées. { A )
SOLWAY , {Géogr. mod.) en latin Itunoe, Æfhta-
riurn, golfe de la grande Bretagne , fur la côte occidentale
de PEcoffe, vers les confins de l’Angleterre.
Ce golfe eft fort couvert de bancs de fable, 6c fert
de
de féparation entre la grande Bretagne 6c l’Ecoffe.
Sur la pointe de terre qui eft à l’iffue du golfe, on
voit une petite place nommée Butnefe ; ce n’eft aujourd’hui
qu’un village ; autrefois c’étoit une ville
que les Romains appelloient Blatum-Bulgium, peut-
être du mot gaulois bulch, qui ftgynfteféparation, parce
qu’alôrs ce lieu étoit la tête d’unemuraille que les Romains
éleverent le long du rivage , jufque près de
Carlifle ; lorfque la mer eft baffe , on en voit encore
quelques ruines. Il y avoit aufli dans cet endroit un
port que la mer a infènfiblement comblé par le fable
qu’elle y a jette. ( D . J. )
SOLYMES, les , Solymi, ( Géog. anc.) peuples
de l’Afie mineure dans laLy cie, félon Hérodote, qui
veut que les Miliens ayent été autrefois appellés Solymi
; mais Strabon place les Solymes dans la Pifi-
die. De fon tems on voyoit encore près de Termeffe
dans la vallée de Bellérophon qui avoit dompté les
Solymes, le tombeau de fon fils Ifandre, tué dans le
combat. Pline, L F. c. xxx. dit qu’Eratofthene comp-
toit les Solymes au nombre des peuples de l’Afie qui
fe trouvoient éteints. Il y avoit une colline de l’Afie
mineure dans la Pifidie , au-deffus du promontoire
Termeffien, qui portoit le nom de Solyme, Solymus
collis. Héfychius nomme aufli Solymi des peuples de
la Scythie. ( D . J. )
SOMACHE, voyei Saumach e & Saum a tr e .
SOMASCO, ( Géog. mod. ) petite ville ou plutôt
bourg d’Italie, fur les frontières du Milanez & du
Bergamafqùe , au diocèfe de Milan. Ce bourg a donné
l’origine & le nom à la congrégation dés clercs
réguliers qu’on appelle fomafques. Cette congréga-
taon commença en 15 28 , 6c fes clercs furent mis en
1568 au nombre des clercs religieux fous la regle de
S. Auguftin. Ils fleuriffent en Italie. (Z?. J .)
SOMASQUE, f. m. {Gram. & Hifl. eccléf. ) religieux
de la congrégation de S. Mayeul ; ils lont fous
la regle de S. Auguftin. Ils ont été appellés fomafques
du lieu de leur cnef-d’ordre Somaque, ville fituée entre
Milan & Bergame.
SOMBRE , adj. (Gram.') qui n’eft pas affez éclairé
de la lumière du jour, & où l ’on a peine à difcerner
les objets. On dit un lieu fombre , un tems fombre ;
6c au figuré, une humeur fombre, un homme fombre,
un air fombre.
SOMBRER sou s voiles , (Marine.') onfe fert de
cette expreffion, lorfqu’un vaiffeau étant fous voiles,
eft renverfé par quelque grand coup de v en t, qui le
fait périr 6c couler bas.
SOMBRÉRAS, î l e d e , ( Géog. mod. ) île d’Afrique
, au nombre de trois, fur la côte de Guinée, au
iud de la baie de Ste Anne ; elles produifent du v in,
de l’huile, du coton, du bois rouge pour la teinture,
6c des cannes de fucre. ( D . J .)
SOMBRÉRO , île d e , {Géog. mod.) petite île
qu’on range au nombre des Vierges à l’orient de S.
Jean de Portorico. Cette île , quoique fous la domination
des Efpagnols, n’eft fréquentée que par des
pêcheurs ; elle eft ronde, plate fur fes bords, 6c relevée
dans fon milieu par une montagne ronde ; la
reffemblance qu’elle a avec un chapeau dont les
bords font rabattus lui a fait donner le nom de Som-
bréro, qui en efpagnol lignifie chapeau.
SOMBRIÉRO, le mont , ( Géog. mod.) montagne
d’Afrique dans la baffe Ethiopie, au pays de Ben-
guela, 6c au couchant de la baie de ce nom. Elle eft
plate, & nommée par cette raifon Klap-mats par les
rlollandois, parce qu’à la voir de loin, elle imite en
figure un bonnet de prêtre à trois angles. {D . J.)
SOME, f. f. ( Marine chinoife. ) vaiffeau dont les
Çhiftois fe fervent pour naviguer lur mer , 6c qu’ils
nomment tchouen. Les Portugais ont appellé ces fortes
de vaiffeaux foma, fans qu’on fache la raifon de
cette dénomination.
Tome XV.
Les fomes ( car nous avons francifé le mot portugais
) , ne peuvent point fe comparer à nos vaiffeaux
européens , ni pour l’art de leur conftruâion, ni
pour leur grandeur, puifqu’ils ne;portent guere au-
delà de deux cens cinquante tonneaux, 6c s’il eft
vrai que la connoiffance de la navigation foit fort
ancienne chez les Chinois, il eft certain qu’ils ne l’ont
pas plus perfectionnée que leurs autres îciences.
Leurs tchouen ou fomes ne font à proprement parler
que des barques plattes à deux mâts : ils n’ont
guere que 80 à 90 piés de longueur ; la proue coupée
6c fans éperon , eft relevée en haut de deux ef-
peces d’ailerons en forme de corne, qui font une figure
affez bizarre ; la poupe eft ouverte en-dehors ,
par le milieu, afin que le gouvernail y foit à couvert
des coups de mer ; ce gouvernail qui eft large de 5
à 6 piés, peut s’élever 6c s’abaiffer par le.moyen d’un
cable qui le fou tient fur la poupe.
Ces vaiffeaux n’ont ni artimon, ni beaupré, ni
mâts de hune ; toute leur mâture confifte dans le
grand mât 6c le mât de mifaine, auxquels ils ajoutent
quelquefois un fort petit mât de perroquet, qui
n’eft pas d’un grand fecours ; le grand mât eft placé
affez près du mât de mifaine, qui eft fort fur l’avant ;
la proportion de l’une à l’autre , eft communément
comme 2 à 3. & celle du grand mât au vaiffeau , ne
va jamais au-déffous, étant ordinairement plus des
deux tiers de toute la longueur du vaiffeau.
Leurs voiles font faites de natte de bambou ou d’une
efpece de cannes communes à la Chine, lefquel-
les -fe divifent par feuilles en forme de tablettes ar-
■ retée dans chaque jointure, par des perches qui font
aufli de bambou ; en-haut oc en-bas font deux pièces
de bois : celle d’en-haut fert de vergue : celle d’en-
bas , faite en forme de planche, 6c large d’un pié
6c davantage , fur cinq à fix pouces d’épaiffeur, retient
la voile lorfqu’on veut la hiffer, ou qu’on veut
la ramaffer.
Ces fortes dé bâtimens ne font nullement bons
voiliers, ils tiennent cependant mieux le vent que
les nôtres, ce qui vient de la roideur de leurs voiles,
qui ne cedent point au vent ; mais aufli comme la
conftruâicn n’en eft pas avantageufe, ils perdent à
la dérive l’avantagé qu’ils ont fur nous en ce point.
Ils ne calfatent point leurs fomes 6c autres vaiffeaux
avec du goudron comme on fait en Europe ; leur
calfas eft fait d’une efpece de gomme particulière, 6c
il eft fi bon qu’un feul puits ou deux , à- fonds de cale
du vaiffeau , fuffit pour le tenir fec. Jufqu’ici ils
n’ont eu aucune connoiffance de la pompe.
Leurs ancres ne font point de fer comme les nôtres
; elles font d’un bois dur 6c pefant, qu’ils appellent
pour cela tie mou, c’eft-à-(Ûre bois de fer. Ils prétendent
mal-à-propos que ces ancres valent beaucoup
mieux que celles de fe r , parce que, difent-ils,
celles-ci font fujettes à fe fauffer, ce qui n’arrive pas
à celles de bois qu’ils emploient : cependant, pour
l’ordinaire, elles font armées de fer aux deux extrémités.
Les Chinois n’ont fur leur bord ni pilote , ni maître
de manoeuvre; ce font les feuls timonniers qui
conduifent la fome , & qui commandent la manoeuvre.
Il faut avouer néanmoins qu’ils font affez bons
pilotes cô tie r sm a is mauvais pilotes en haute mer ;
ils mettent le cap fur le rumb qu’ils croient devoir
faire , & fans s’embarraffer des élans du vaiffeau, ils
courent ainfi co'mme ils le jugent à propos. Foyeide
plus grands détails dans Yhifoire de la Chine, dupere
du Halde. ( Z). Z. )
SOMEN , ( Géogr. mod. ) lac de Suede, dans là
Gothie. Il fe décharge dans le fleuve Motala , àl’oc-
cident de Lindkoping. {D . J. )
SOMERTON , ( Géog. mod. ) c’eft-à-dire ville
d’été, Sommer s-town ; ce n’eft cependant qu’un bourg
T t