nous tapporterons ici les deux premiers.
Tityre, tu patuloe recul ans fub termine fagi,
Sÿlveflrem tenui mufam meditaris avenâ.
Il n’y a rien à dire du mot Tityrus , parce que c’eft
Un nom propre ; tu eft doricum, to. patulus , à pat&o
7riTciayrecubo , cubo, xu&Im uttc >jub, ut itesp fuper.
tego , & inde tegmen ynyos, dorice (paya, fàgus ; Y?vj*,
fylva, fylveflris. Turatendo, extendo; /xvera. , mufa j
fxiXiTu, meditor; àvcç ûccus, aridus ; «tv» 4^» , anima
ficca ; ab àvctina , exjicco, «Wie* ; unde ab aridi-
tate , vox latina, avena.
(Th omas), favant d’une habileté extraordinaire
dans les langues orientales, naquit en 1636 ,
S i mourut en 1706. ProfeiTeur en arabe à Oxford,
à la place du dofteur Edmond Pocock. I! prouva fa
fciënce par fon travail fur la polyglotte de Walton ;
il dorrigea non feulement l’arabe, le fyriaque, & le
famaritain, mais U mit le Pentateuque perian en état
deparoître. Ce Pentateuque avoit été imprimé à
Conftantinople en caraêteres hébraïques , M. Hyde
le tranferivit en caraêteres perfans ; ce que le lavant
archevêque Uffer croyoit impôffible , à pouvoir même
être exécuté par un perfan naturel, parce qu’une
lettre hébraïque répond fouvent à plufieurs lettres
perianes , de forte qu’il efl difficile de démêler laquelle
il faut prendre. Il traduifit auffi ce Pentateuque
en latin.
En 1665 , il publia une verfion latine des obferva-
tions d’Ulugbeig, fur la longitude S i la latitude des
.étoiles fixes, avec des notes ; il a joint à cet ouvrage
les tables de la déclinaifon & de l’afeenfion des
étoiles fixes, deMohamedesTizinus.
En 1674, il mit au jour le catalogue des livres
imprimés de la bibliothèque bodléienne. En 1677,
il publia les quatre évangiles &afte s des apôtres $ en
langue malaif'e, & eacarâ&eres européens.' En 1691,
il donna , itinera mundï yJeu cofmographia Abrakami
Pertfol, cum verjtone & notis. En 1694, il publia à
Oxford in-8°. de ludis orient alibus , libri duo. Enfin,
fon grand &' beau traité de la religion des anciens
Perles , hifloria religionis veurutn Perfarum , eorurnquc
magorwn , parut à Oxford, en 1700, in-40. e’eft
un ouvrage 011 régné la plus profonde érudition.
M. ’V/ ood nous a donné la lifte d’une trentaine
d’autres ouvrages très-curieux , que le favant Hyde
fe propofoit de publier, s’il vivoit affez de tems pour
les finir, ayant déjà travaillé à tous ; e’eft un tréfor
que poffede l’univerfité d’Oxford.
LittUton ( Edouard ) , garde du grand fceau d’Angleterre
, fous le régné de Charles I. naquit dans la
comté de Shropyen 1589 ; fut nommé chevalier par le
roi en 1635, garde du grand fccau en 1639, Si la
même année pair d’Angleterre. Il nous réfte de lui
des difeours fur la liberté des fujets , S i la prérogative
du fouverain ; ils ont été imprimés à Londres ,
en 1628 S i 1667 , in-fol. On les trouve auffi dans
les collerions de Rushworth. C’é to it, dit milord
Clarendon, un homme de coeur, qui s’acquit une
grande réputation par la profeffion des lois Si du droit
coutumier, de forte qu’il étoit regardé comme le
plus favant dans les antiquités de ce genre ; Si dans
les cours fupérieures, il parut toujours avec éclat.
LittUton, ( Adam ) philologifte habile, & favant
grammairien, naquit dans Shropshire en 1627, &
mourut en 1694. Le dictionnaire latin S i anglois,
qu’il amis au jour, en 1678 , in-40. lui a fait beaucoup
d’honneur ; on l’emploie dans les écoles, Si on
le réimprime perpétuellement ; cependant le dictionnaire
de Cambridge mérite la préférence, à cau-
fe des autorités dont les mots font appuyés ; mais le
do&eur Littleton , outre fon dictionnaire latin , a
publié plufieurs autres ouvrages , 'foit en belles-lettres
, loit en théologie ; il entendoit même les langues
orientales , Si dépenfa la plus grande partie dé
Ion bien pour le procurer des livres Si des manuf-
crits en ce genre.
Maynwaring (Arthur) , écrivain politique du dernier
lïecle, naquit en 1668 , S i mourut en 1712. Il
eft auteur de plufieurs brochures pleines d’efprit fur
les affaires politiques , S i entr’autres, de la feuille
hebdomadaire intitulée le Mélange. Il aima fur la fin
de les jours , avec la plus forte paffion, la célébré
aCtrice mademoifelle Oldfield, S i la fit fon exécutrice
teftamentaire ; elle fut fans contredit redevable à
les inftruCiions , d’être devenue fi excellente comédienne
; car comme il n’y avoit perfonne qui entendit
mieux que luil’aCrion du théâtre, il n’y avoit
auifi perfonne qui fut plus charmé d’y voir exceller
mademoifelle Oldfield.
Whichcot ( Benjamin ) , naquit dans le comté de
Shrop, en 1609, S i mourut chez fon ami le docteur
Cudworth. Ses fermons choifis parurent à Londres ^
en 1698 , in-8°. avec une préface du comte de Shaf-
tesbury, auteur des Charactérifticks : c’eft une choie
bien finguliere de voir un homme fi célébré S i fi
peu croyant, éditeur de fermons ! mais en même*
tems fa préface eft fi belle , S i fi peu connue des
étrangers , qu’ils nous fauront gré d’en trouver ici
un allez grand extrait.
Milord Shaftesbury obferve d’abôrd , que quand
on fait reflexion fur la nature delà prédication , que
l’on conlidere l’excellence de cet établiflèment, le
cas qu’on en a toujours fait dans le' chriftianifme ,
le grand nombre de faints hommes mis. à part pont1
cette grande.oeuvre, à qui l’on accorde tous les avantages
poifibles, pour avancer les grandes vérités
de la révélation > S i pour infpirer aux hommes du refi
peéfe pour la religion ; quand on fait attention à la folemnité des aflèmblées religieufes , à la préfence
refpeétable S i à l’autorité de l’orateur chrétien, il
y a peut-<être lieu de s’étonner qu’on ne lui voit pas
produire de plus grands & de plus heureux effets dans
le monde ; on doit néanmoins reconnoître que cette
inftitution eft un fi puiffant appui de notre religion,
que s il n’y avoit point d’affemblées publiques, ni de
miniftres aütorifés, il n’y auroit, en fort peu de tems,
non-feulement plus de chriftianifme, mais de vertus ;
puifque nonobftant tous les fecours de la prédication
, S i les appuis qu’elle fournit à la vertu, ii s’ea
faut de beaucoup que les moeurs foient reformées ,
S i que les hommes foient devenus meilleurs.
Mais quelque raifon que nous ayons de penfer toujours
reipe&ueufement de cette inftitution , S i des
bons effets qu’elle'produit fur les hommes ; quelque
avantageule que foit l’idée que nous pouvons avoir du
travail de ceux à qui le miniftere de la parole eft coin*
mis , il femble néanmoins qu’il n’eft pas impoffible
qu’il ri’y ait quelque chofe de défe&ueux, S i que le
peu de fuccès ne doit pas être uniquement attribué à
la malice , à la corruption , à la ftupidité des auditeurs,
on des lefteurs.
On a vu que dans quelques pa ys , S i parmi certain
ordre de chrétiens, le miniftere de la parole n'a
pas été entièrement Confacré aux chofes fpiritueiles ;
mais qu’une grande partie de ces divines exhortations,
a eu quelque chofe de commun avec les affaires d’état.
De quelque utilité que cela ait pu être aux hommes,
ou à la paix du chriftianifme , il faut avouer
que la prédication en elle-même doit être d’autant
moins propre à produire une heureufe révolution
dans les moeurs, à proportion qu’elle a fervi à produire
des révolutions d’état, ou à appuyer d’autres
intérêts que ceux du royaume de Jefus-Chrift. «Nous
ne trouvons pas non plus , que depuis que la politique
S i les myfteres de la religion ont été unis enfem-
ble , l’une ni l’autre en aient tiré beaucoup d’avantages
; du moins n’à-t-il jamais paru que la théologie
foit devenue meilleure pat la- politique, ou que là
politique ait été épurée par la théologie.
Entre les auteurs qui ont été zélés pour cette mal-
heureufe alliance , & qui ont voulu faire un fyftème
de politique chrétienne, on nomme le fameux Hobbes
, lequel, foit qu’ilait rendu quelque fervice au
gouvernement c iv i l, ou- non, a-du moins fait bien
du mal aux moeurs ; & fi les autres parties de la phi-
lofophie lui ont quelque obligation, la morale ne lui
en-a aucunement. Il eft vrai que tout ce qu’il y a eu
de grands théologiens dans l’églife anglicane , Vont
attaqué avec beaucoup de zèle & d’érudition , mais
fi l’on avoit travaillé avec le même foin à corriger
fes principes de morale j qu'on à-ëu à réfuter quelques
autres de fes erreurs, cela eût peut-être été
d’un plus grand fervice à l!a- religion pour l’eftentiel.
Je nomme ce philofophe , parce qu’en faifant l’énumération
des pallions qui tiennent- les hommes unis
en fociété, S i les engagent à avoir quelque commerce
enfetnble , il oublie de parler de la douceur,
de l’amitié, de la foeiabiiité -, de l’affeûion naturelle
j S i des autres difpofitions de cet ordre ; •;je dis
qu’il oublie, pareé qu’il eft difficile de concevoir
qu’il y ait Un homme affez méchant, pour n’avoir
jamais éprouvé par expérience, aucun de ces fenti-
mens , S i pour pouvoir en conclure qu’ils ne fe rencontrent
point dans les autres.
A toutes les paffions & à toutes les bonnes difpofitions
, cet auteur a fubftitué une feule paffion dominante,,
favoir la crainte qui ne laiffe fubfifter qu’un
defir immodéré d’ajouter pouvoir à pou voir, defir
q u i, félon lu i, ne s’éteint que pair la mort; il accorde
aux hommes moins de bon naturel qu’aux bêtes
féroces.
Si le polfon de ces principes contraires à la faine
morale ne s’étoit pas répandu au-delà de ce qu’on
peut s’imaginer, furtout dans le tems que le -docteur
ÂVhicheot y ivo it , peut-être que lorfqu’il s’agiffoit
des intérêts de la vertu, aurions-nous entendu moins
parler de terreur S i de châtimens , S i davantage de
reûitude morale S i de bon naturel. Du moins n’au-
.f oit-on pas pris l’habitude d’exclure le bon naturel,
S i de rabaiffer la vertu,, qu’on attribue au feul tempérament.
Au contraire, les défenfeurs de la religion
fie ferpient fait une affaire de plaider en faveur de
•ces bonnes difpofitions, S i de faire voir combien
elles font profondément enracinées dans la nature
humaine, au lieu de prendre le contrépié, S i d’avoir
bâti fur leurs ruines; car certaines gens s’y prenoient
ainfi pour prouver la vérité de la religion chrétienne.
On établiffoit la révélation en déprimant les principes
fondés dans la nature de l’homme, S i l’on fai-
foit confifter la force de la religion dans la foibleflé
-de ces principes ; comme fi un bon naturel & la religion
éîoient ennemis : chofe fi peu connue parmi les
payens mêmes, que la piété par laquelle ils défi*
gnoient la religion ( .comme le nom le plus honorable
qu’ils pouvoient lui d onner), confiftoit en grande
partie en de bonnes• difpofitions naturelles; S i
qu’on entendoit par-là non-feulement l’adoration Si
le culte de là divinité, mais l’affeâion desparens
pour leurs enfans, celle des enfans pour la patrie , S i
en général celle de tous les hommes les uns pour les
autres, dans leurs différentes relations.
uuiucs1 o a 5 uppoiee au non
naturel, S i n’etre fondée que fur la domination, fur
1 amour propre S i fur la haine, toutes difpofitions
P » 1 ” e“ .P.as aifé de concilier avec l’efprit del’é-
yangile. Mais on peut dire certainement de l’églifè
anglicane, autant S i plus que d’aucune autre au monde
, que ce n eft pas là fon efprit, S i que c’eft par
des traits totalement oppofés que cette églife fè fait
| connoitre, plus.que touteslesàùtrés, pour vraiment
j ^ dignement entretienne.
Wychidy^Guillaume), un des plus célébrés poë-
I tes comiquesi,..niquit vers l’an 1.640. Il étudia quelques
tems à Oxford , quitta Funiverfité fans avoir
pris aucun degre , & fe fit recevoir dans la fociété
des juritcqniuites de Middje-Temple. Mais comme
c e temMà etoit celui du règne des plaifirs & de l’ef-
pnt, W ycherley qui avoir de Fefprit & du gaùtpour
les plaiiirs,'abandonna promptement l’étude ftchc
des 1« « , pottr Ides ocçupatibqs plus agréables & p lUs
a la, modeî’ Il compofa fa première pièce de théâtre
m t i t u t e e ^ w Anrnnfsffifepréfeqtéen iS v z avec
nngrairf fucêèsi Ce début fà^ofàble lui procura la
connpiffancedé tous les .beaux elprits delà cour &
de fa ville , b: enparticulier celle de la duclîeffe de
Ueveland-, qu îlfit d’une façon affez fineidiere
TJnjour que "Wicherley alloit en caroffe du côté
de J âmes, il rencontra près de Pall-Mall, la ■
en eue dans fa voiture , qui mettant la tête hors de
la portière, lin cria toqt haut : « vous, y v ch e r lè v
H H H H i M W * 1 eh mêine teins
elle fe cacha; & fe mit a rire de toute fa force1. W y-
c-herley fut d abord un peu furpris de ce compliment-
mais d, comprit bientôf qu’il ftifoit allufion àu n en -
droit de fa-comedré, oii il dit : « quand les parens
» îont eiciaves, leurs enfans fui vent leur deftïnée *
» les beaux gemes ont toujours des p . . DOu?
» mères. » 1 * 1
i ^ ° n,lï e dans les.premiers momens de lafiirprife
de f yeherlejr Jescaroffes ayoient continué lelir roif-
t e , il fe tronyoet de,a affez éloigné ; mais notre poète
revenu de fon etonnement ordonna à fon cocher
j g g jU H j B a chevaux, & d’atteindre le caroffe de
Dès qu’il I’ent atteint: «Madame, lui dit-il vous
». m avez dqnnéun nom qui appartient généralement
” heureiix. Votre grandeur vO iïfe -eU e
» letEouver' ce-foir à la comédie de Vycherl'év Eh
I « j d .m’y trouve, que lui arrt H W B Ê È Ëm Êoe m c eti> B M I IW B que
« , aura I honneur de vous y /aire ma cour , quoi-
” -p.en nxOE* feras je manquelune belle peffoiine^
” 3U‘ umm d°nI)e rend^VOÜs ailleurs. Quoi, dit la
» ducheffe,vous avez l’infidélité demanq&r à mié
n belle femme qu, vous a f a W é ' i cepSint, pour
», une mure qmne J’a point fait, & qui n ’y fon»e
” reprit\vytherley? dès’ que celle i i i 5 e
.»■ ma pomt favoftfe -effila ^ld rb e ltf le s deüi-
» mais quiconque, continua-t-il, demeurera conf-
.. tamment attache à votre grandeur , mfqu’à éè
» qu ri en ait trouvé une plus belle, efffur de nioiiï
>,;nr yotrê;eaptif. „L a d u Cheffe;de Cleveland rougit,
OC ordonna à fon cocher .d’avancer
H H H étoit dans la fleur de la'jeuneffe, fpi-
rituelle, & la plus grande beauté qu’il y eût en An-
gleterre^elfe fut fenflble à un compliment auffi ga-
lant penr souper court; elle vint à la comedie du
p°ete , elle le plaça comme de coutume au premier
rang j «ans la loge du roi. Wycherley fe mit directement
au-deffous d2elle, Si l’entretint pendant tout
e cours de la piece. Tel a été le commencement
d un commerce, qui fit dans la fuite beaucoup de
bruit. r
Mais; le plus étrange, c’eft que ce fût ce commerce
même, qui mit Wy cherley dans les bonnes grâces
•du duc de Buckingham, lequel paffionnément épris
de cette dame, en étoit mal-traité, Si fe perfuada
<iue Vycheriey étoit heureux. Enfin, le duc ne
recueillit aucun fruit de fes longues aflidiurés auprès
de la ducheffe, foit qu’elle fut retenue par la proxi-
aute du parentage qu’il y avoit entr’eux., (car elle
etoitfacoiifine germaine ), foit qu’elle craignît qu’une
intrigue avec un homme dç-çe rang, fur qui tout le
T