dans la Magnéfie, 6c an pié du mont Offa, felôn T i-
te-Live, l. X L I I . c. Ijv. {D . J . )
SYDERITES , f. f. ( Hift. nat. ) Henckel dit que
les anciens naturalises ont voulu défigner fous ce
nom la pyrite à caufe du fer qui y eft contenu.
SYDEROP(ECILUSyi. m. ( Hift. nat. Litholog.)
nom d’une pierre dont il eft parlé chez les anciens auteurs
, qui ne nous en apprennent rien, finon qu’elle
fe trouvoit en Arabie. Son nom femble annoncer qu’elle
avoit des taches de couleur de fer; on croit que
c’étoit un granité.
SYDEROPYRITES, ( Hift. nat. ) nom fous lequel
quelques auteurs ont voulu défigner la pyrite martiale.
Voyc{ Pyr it e .
SIÊNE, ( Géog. anc. ) ville fituée fur la rive orientale
du Nil dans la haute Egypte , au voifinage de
l’Ethiopie. Le marbre nomméJyénites, & que quelques
uns appellent aufli fignites, à caufe qu’il eft tacheté
de points de différentes couleurs, fe tiroit des
montagnes voifines de cette ville. Comme il eft très-
dur , les Egyptiens s’en fervoient pour éternifer la
mémoire des grands hommes, dont ils marquoient
les aélioris par des caraéteres gravés fur des pyramides
de ce marbre. Ils en ornoient leurs tombeaux;
c’eft celui que nous appelions granit d’Egypte.
Mais ce n’eft pas par fon marbre que Syéné inté-
reffe les géographes, c’eft par la fixation de fa latitude
fur laquelle M. de la Nauze a fait des remarques
très-curieufes inférées dans les mém. de Littérat.tom.
X X V I . in-40. En voici le précis.
Pline , l. II. c. Ixxiij. allure que le jour du folftice
à midi, les corps ne font point d’ombre à Syéné, 6c
que pour preuve on y a fait creufer un puits qui dans
ce tems-là eft tout éclairé. Strabon a dit la même
chofe, 6c félon tous les modernes, cette obfervation
démontre que Syéné eft juftement fous le tropique du
cancer, à 2J deg. 30m.de ladt.fept. M. Delifle lui-
même a embrafféce fentimentdans iesmém. de l’acad.
royaledes Sciences, année iyo8,pag. 370.
Ainfi prefque tous les favans jufqu’à ce jour, ont
établi la latitude de Syéné à environ vingt-trois degrés
& demi, parce qu’ils fe font fondés fur la prétendue
immobilité de l’écliptique : l’antiquité, di-
fent-ils, a placé la ville de Syéné au tropique, 6c le
tropique eft environ à vingt-trois degrés & demi de
l ’équateur ; donc la latitude de Syéné eft d’environ
vingt-trois degrés & demi ; mais tout ce raifonne-
ment porte à faux, à caufe de la diminution qui fefait
inîenfiblement de fiecle en fiecle dans l’obliquité de
l’écliptique, diminution qui n’eft plus conteftée aujourd’hui
, furtout depuis que M. Cafîini en a donné
les preuves dans fes élemensd’Aftronomie, 6c qu’un
autre favant académicien ( M. l’abbé de la Caille ) a
trouvé l’obliquité de vingt-trois degrés vingt-huit minutes
feize fécondés l’année 175 2 , par des obferva-
tions faites dans l’île de Bourbon, au voifinage du
tropique.
L’obliquité avoit été beaucoup plus confidérable
dans le fiecle d’Eratofthène 6c de Pythéas, vers l’an
23 5 avant Jefus-Chrift. Eratofthène l’obferva d’environ
vingt-trois degrés cinquante-une minutes vingt
fécondés, félon le témoignage de Ptolomée ; & Pythéas
fit à Marfeille une obfervation d’où réfultoit l’obliquité
de vingt-trois degrés quarante-neuf minutes
vin» t-une fécondés vers le même tems. Ce font deux
minutes de différence pour les deux obfervations des
deux mathématiciens contemporains; de forte qu’en
nous arrêtant à l’an 23 5 avant J. C. 6c en prenant le
milieu des deux obfervations, nous aurons pour cette
année-là l’obliquité de vingt-trois degrés cinquante
minutes vingt fécondés. A ce compte la diminution
de l’obliquité depuis l’an 23 5 avant J. C. jufqu’à l’an
175 2 de l’ere chrétienne, aura été de vingt-deux minutes
quatre fécondés en dix-neuf cens quatre-vingtfix
ans : ce qui fait une minute en quatre-vingt-dix
années, 6c l’on trouve en effet affez exa&ement cette
proportion par l’évaluation moyenne des autres obfervations
de l’obliquité faites dans les fiecles intermédiaires.
Strabon fit le voyage de Syéné avec Cornélius Gal-
lus, gouverneur de l’Egypte, vers l’an 28 avant J. C .
L’obliquité de l’écliptique , félon l’hypothèfe que
nous avons propofée, étoit cette année-là de 23 degrés
48 minutes 2 fécondés ; le zénith de la ville étoit
donc alors à 11 minutes 18 fécondés en-deçà du centre
du foleil folfticial, & à 4 minutes 31 fécondés
par de-là le limbe feptentrional : Syéné, par confisquent
recevoit encore la lumière verticale : aufli Strabon
affuroit-il , qvie le premier canton de l’Egypte
qu’on rencontroit, oit le foleil ne fit point d’ombre,
etoit le canton de Syéné.
Le foleil folfticial n’abandonna le zénith de la ville
qu’environ l’an 380 de J. C. ainfi les écrivains antérieurs
à cette année 380 & poftérieurs à Strabon,
ont eu les mêmes raifons que lu i , de reconnoître
pour leur tems la direérion verticale des rayons fo-
laires fur Syéné. Lucain vers l’an 60 de J. C. qu’il
écrivoit fa pharfale, fuppofoit cette direction ; Pline
vers l’an 75 , difoit qu’il n’y avoit point d’ombre à
Syéné le jour du folftice à l’heure de midi. Plutarque
vers l’an 90 difoit la même chofe, dans un paffage
pris à contre-fens par Cafaubon, comme fi l’écrivain
grec eut'prétendu que de fon tems, les gnomons de
Syéné n’étoient déjà plus fans ombre, pendant qu’il
allure le contraire. Arrien vers l’an 130, parlant des
différentes projetions des ombres dans l ’Inde, citoit
en conformité les expériences de Syéné.
Ptolomée vers l’an 140 écrivoit dans le même fens
que le foleil paffoit une fois l’an au zénith de Syéné,
quand l’aftre étoit au tropique. Ariftide, contemporain
de Ptolomée avoit été fur les lieux : i l déclare
qu’à Elephantine, ville féparée de Syéné, par le Nil,
tout étoit fans ombre à midi, temples, hommes &
obélifques. Paufanias vers le même tems difoit aufli,
que ni les arbres, ni les animaux, ne jettoient aucune
ombre à Syéné, quand le foleil entroit dans le
ficrne du cancer. Servius 6c Ammien Marcellin, qui
ont écrit l’un 6c l’autre vers l’an 380, quand le foleil
1 ceffoit de répondre même par fon limbe au zénith de
la ville , ont tenu l’ancien langage fur la nullité des
ombres dans Syéné ; 6c les écrivains poftérieurs,
quoique lé phénomène eut totalement ceffé, n’ont
pas laifle de le rapporter, comme un fait toujours
fubfiftant, fans que perfonne fe foit jamais avifé de
le vérifier. De - là l’erreur de ceux d’entre les géographes
modernes , qui fuppofant Syéné toujours
fous le tropique , 6c le tropique toujours à environ
23 degrés 6c demi de l’équateur, ont prétendu corriger
la latitude donnée à Syéné, par Eratofthène, &
rapprocher de l’équateur cette ville beaucoup plus
qu’il ne falloit.
Il y avoit à Syéné un fameux puits , totalement
éclairé par les rayons çlireâs du foleil folfticial. Eratofthène
6c les compagnons de fes voyages avoient
apparemment fait creuïèr ce puits: on ne peut guere
fe refufer à cette, idée, quand on fait qu’Eratofthène
choifit, félon P line, le voifinage de l’Ethiopie pour
le principal début de fes opérations géodéfiques ; 6c
quand on voit d’un.autre c ô té , par le témoignage
du même Pline 6c par celui de Servius, ’ que de favans
mathématiciens voulurent laiffer le puits de
Syéné pour monument de leurs travaux & de leurs
découvertes. II ne faut donc point imaginer que ces
anciens obfervateurs , ayant trouvé par hafard le
puits totalement éclairé dans le tems du folftice, en
ayent conclu la pofition de Syéné fous le tropique
proprement dit, 6c que ce foit ce principe fautif que
ait rendu défe&ueufe leur mefure de la terre. Era-
toftene
tofthène certainement ne fuppofoit pas le puits fous
le tropique , puifqu’il plaçoit, comme nous l’avons
v u , le tropique à 23 degrés 51 minutes, 6c Syéné à
24 degrés dé l'équateur.
D ’ailleurs, céux d’entre les anciens qui avoient
quelque habileté, ne pouvoient pas penfer que tout
ce qui étoit verticalement éclairé par les rayons fo-
laires, fut dès-lors fous le tropique proprement d it,
6c fous le centre même du foleil ; ils connoiflbient,
aufli-bien que nous, la grandeur de l’efpace où le
foleil vertical abforboit les ombres : ils l’évaluoient,
félon Cléomede , à 300 ftades, qui pris pour des fta-
des de 8 au mille romain, comme ils étoient au tems
de Cléomede , font 37 milles 6c demi romains. O r ,
comme les milles romains font de 75 au degré, les
300 ftades donnent un demi degré ; & fi le diamètre
du foleil folfticial eft un peu plus grand , la différence
eft fi légère, que les 300 ftades en nombre
rond font parfaitement excufés. Comment donc prétendre
qu’il a fuffi aux anciens obfervateurs de la
mefure ae la terre, de voir un puits totalement éclairé
, pour en placer aufli-tôt le zénith au tropique &:
prendre de-là leur mefure ?
Après tous les carafteres topographiques & aftro-
nomiques qui nous reftent dans les anciens écrivains
fur la pofition de Syéné ,-il ne feroit pas extrêmement
difficile d’en découvrir l’emplacement dans la géographie
moderne. Plufieurs penfent que la pofition
6c la dénomination de Syéné, répondent au lieu nommé
préfentement Ajfuana ou AJjouan, dans la haute
Egypte ; mais le peu qu’ils difent fur ce rapport, mé-
riteroit une plus ample vérification. Si donc des voyageurs
bien inftruits vouloient s’en affurer, ils n’au-
roient pas lieu vraiflëmblablement de fe repentir de
leur entreprife , à caufe de la nature du loi 6c de
celle de l’air, qui partout ailleurs concourant à la
deftruérion des anciens veftiges des villes, femble en
favorifer la confervation dans'le pays dont nous parlons.
Les changemens arrivés au terrein de l’Egypte
, ne regardent pas tant les monumens de pierre 6c
de marbre, que les atterriflemens & les afluvions
formés par le Nil. Des altérations de cette efpece,
furvenues dans un intervalle de fept cens ans au voifinage
de Syéné, firent qu’Ariftide n’y vit pas tout-
à-fait ce qu’Hérodote y avoit vû. La différence des
tems devoitdonc empêcher l’orateur de Smyrne de
critiquer comme il a fa it , le pere de l’hiftoire, 6c
elle devroit à plus forte raifon rendre plus circonf-
pefts les voyageurs modernes, qui s’en iroient à la
découverte de l’ancienne ville de Syéné.
Ce ne feroient pas les géographes feuls qui profi-
teroient d’un tel voyage de Syéné ; les phyficiens y
découvriroient un nouveau climat, dont les Angularités
ne fauroient manquer d’enrichir l’hiftoire naturelle
; ceux qui ont le goût des antiquités retrouve-
roient dans les ruines d’une ville, autrefois floriffan-
l e , ces reftes d’archite&ure égyptienne , ces obélifques
, ces ornemens en tout genre qui étoient encore
plus communs dans la haute que dans la baffe Egyp- -
te ; les favans particulièrement, curieux de fùivre les
traces des Arts & des Sciences dans tous les pays 6c
dans tous les fiecles, pourroient dans un endroit qui
fut une des principales ftations d’Eratofthène , vérifier
l’exaâitude de fes recherches, 6c en apprécier le
mérite. Enfin, les mathématiciens y feroient des obfervations
au tropique, pour déterminer de plus en
plus la figure de la terre ; obfervations qui paroiffent
manquer à celles de l’équateur 6c du cercle polaire,
qu on a faites il y a trente, ans avec beaucoup de
gloire.
Maurus Terentianus qui floriffoit fous les derniers
Antonins, avoit été gouverneur de Syéné ; il eft auteur
d un petit ouvrage curieux en vers latins, dans
lequel il traite de la proaofiriatiqe des lçftfes. de la
Joint X K
mefure, & de la quantité des vers. ( Le chevalier d e
J a u c o u r t . )
SYENITES, ( Hift. nat. ) nom donné par les anciens
à un granité, pârce qu’il fe trouvoit en Egypte
à Syene. 1
S Y FI NUS L A P IS , {Hift. nat. ) pierre d’un gris
de cendre & peu dure, qui frottée d’huile & expo-
lee au feu, devenoit très-dure.
SYLLABAIRE , adjeft. pris fubflantivement ,
{(sram.)c eft ainfi que l’on nomme communément
le petit livre qui renferme les premier élémens de
la lecture, en quelque langue que ce foit. Il en eft
des elemens de l’art de lire comme de tous les autres;
les livres abécédaires ne font point rares , les bons
ne font pas communs, 6c les meilleurs ne font pas
fans défauts: c’eft que tout livre préparé pour l’inf-
trucrion, & fur^tout pour celle des enfans, doit être
conçu 6c rédige par la Philofophie ; non pas cette
pmlofophie Iburciileufe, qui méprife tout ce qui
n eft pas furprenant, extraordinaire, fublime, 6c qui
ne croit digne de fes regards que les objets éloignés
d elle 6c placés peut-être hors de la fphere de fa vue;
mais par cette philofophie modefte 6c rare, qui
s occupe Amplement des chofes dont la connoiffan-
ce eft neceffaire, qui les examine avec difcrétion,
qui les difcute avec profondeur, qui's’y attache par
eftime, 6c qui les eftime à-proportion de l ’utilité
dont elles peuvent être.
II me femble entendre quelques-uns de ces orgueilleux
philofophes dont je viens de parler, reprendre
avec dédain le ton élevé dont je me fers ici
pour annoncer un genre d’ouvrage q u i, à leurs
yeux, n etoit peut-être pas même digne d’être indique
dans l’Encyclopédie. J’avoue que la leéhire
eft la moindre des parties néceffaires à une éduca-:
tion ; mais au moins c’en eft une, 6c l’on peut même
dire qu’elle eft fondamentale, puifque c’eft la clé de
toutes les autres fciences, & la première introduction
à la Grammaire ; qua nifi oratori futuro funda-
menta ftdeliter jecerit, qùidquid fuperftruxeris, cotrueu
C ’eft Quintilien qui en parle ainfi. Inft. I. jv. 1.
Lui-même, dès le premier chapitre de fon excellent
ouvrage, s’eft occupé dans un affez grand détail
de ce qui choque ici la fauffe délicateffe de nos
graves philofophes : & je ne veux leur répondre que
par les propres paroles de ce fage rhéteur, qui dès
fon tems avoit à prévenir de pareilles objections.
Q u b d ' f i n em o r ep r e h en d itp a tr em q u i h a c n o n n e g U g tn -
d a i n f u o f i l i o p u t e t , c u r im p r o b e tu r , f i q u i s e a q u a d o -
m i f u a recîè fa c e r e t , i n p u b li c u m p r om i t ? . . . A n P h i l
i p p u s M a ce d o n u m r e x A le x a n d r o f i l i o f u o p r im d litte •
rar um e lem en ta t r a d i a b A r i f t o t d e f u m m o e ju s a t a t i s
p h i lo fo p h o y o lu i f f e t , a u t i l l e f i i j c e p i j f e t h o c o ff ic ium , J i
n o n f t u d io r u m I N I T I A A P E R F E C T i s s iM o q u o -
Q U E T R A C T A R T , p e r t in e r e ad fum m am c r e d id ijje t ?
On le voit; ce n’eft pas aux plus malhabiles que
Quintilien abandonne le foin de montrer les premiers
élémens., initia; il juge que l’homme le plus
parfait n’eft pas de trop pour cette première cultù-
re , a perfedijfimo quoque traclari -6c il en conclut qu’il
ne doit pas avoir honte d’expofer au commencement
de fon ouvrage fes vues fur la maniéré d’enfeigner
ces chofes : pudeatneme in ipfis ftatim démentis etiam
brévia difcendi monftrare compendia. Inft. I .j . 4,
Me voilà donc encore bien plus autorifé que
Quintilien même à propofér ici mes vîtes fur la même
matière: elles deviennent une partie effentielle
d’un ouvrage, qui ayant pour objet l’enchaînement
de toutes les fciences 6c de tous les arts, ne peut &
ne doit en négliger aucune partie : j’y fuis d’ailleurs
encouragé par plus d’un exemple dont Quintilien ne
pouvoir s’étayer ; 6c le fien même eft le principal de
tous.
Quelques-uns de nos fyllabaires les mieux faits
X 3C35