
7 3 8 S Y M que dans l’endroit oïi agiffent les véficatoires, il fe
fait une dérivation, & que la matière dépofée dans
les poulmons fe porte aux jambes; mais cette ex-r
plication n’eft qu’un jeu d’efprit, & le fait même eft
douteux.
7°. Quand le diaphragme eft enflammé, on tombe
dans la phrénéfie , qui n’eft quelquefois qu’une inflammation
des méningés ; cela vient de ce que le
diaphragme n’ayant plus de mouvement libre, le fang
s’arrête dans les poumons, & par conféquent dans
le cerveau ; d’ailleurs le nerf diaphragmatique communiquant
avec l’intercoftal, agite la cinquième paire
qui donne des rameaux à la dure-mere ; ce même
nerf fe rendant au cerveau, peut encore y porter une
agitation qui caufera la phrénéfie.
Sympathie du ventricule expliquée. Les maux qui
furviennent au ventricule, fe répandent prefque de
toutes parts. 10. Les douleurs dé fê te , le délire , le
vertige, la rougeur du vifage, les affeûions fopo-
reufes dépendent très-fouvent de ce vifeere. Les nerfs
du ventricule étant agités, ceux des reins, de la rate,
du foie, des plexus méfentériques le font aufli, &
contractent les vaifleaux. La contraction des extrémités
artérielles arrête le fang dans toutes ces parties
; c’eft donc une néceflité que les liqueurs fe portent
en plus grande quantité vers la tête, & y pro-
duifent les effets dont nous venons de parler.
2°. Les nerfs qui vont au ventricule, fourniffent
des rameaux au larynx, au pharynx, aux mufcles de
l’os hyoïde & à l’oefophage ; ainfi le ventricule étant
agité, les rameaux le feront, & envoyeront plus de
fuc nerveux dans ces endroits ; aufli l’excrétion de la
falive précédé le vomiflement. Souvent les efquïnan-
cies fe guériffent par les purgatifs ; & la langue, félon
Baillou, le fent toujours de l’état du ventricule.
' 30. Pour la poitrine , elle n’a pas moins de liaifon
avec le ventricule. On fait que la huitième paire qui
• donne des rameaux à la trachée-artere, va. former
les plexus pneumoniques, & fe répand fur l’oefophage.
Il ne faut donc pas être furpris fi le trouble qui
arrive dans ce vifeere, excite des toux opiniâtres ,
& fi les matières qui relâchent le ventricule, font fi
falutaires dans l’inflammation des poumons.
4°. Mais’ fi les poumons font troublés par le ventricule
, le coeur ne l’eft pas moins. Les rameaux qui
vont au plexus cardiaque, au coeur, aux oreillettes,
doivent néceflairement être agités, quand les nerfs
du ventricule le font ; car ils fortent de la huitième
paire ; alors l’ efprit nerveux fe portera dans le coeur
en fi grande abondance, que ce mufcle demeurera,
longtems en contradion ; or cela ne fauroit arriver
qu’on ne tombe en fyncope, & les praticiens en rapportent
piufieurs exemples.
Outre les liaifons dont nous venons de parler, le
ventricule en a encore d’autres avec l’abdomen. D ’abord,
le plexus femilunaire qui forme par fes rameaux
le plexus fplénique, communique avec le plexus ftomachique
; ainfi quand la rate fera remplie de fang
épais dans les hypocondriaques, fes mouvemens irréguliers
fe communiqueront au ventricule, &c en
refferrant fon pylore, ils donneront lieu à l’air de fe
raréfier, & decaufer des gOnflemens-Le foienefouf-
frira pas moins des mouvemens irréguliers du ventricule
; les fibres nerveufes que la huitième paire envoie
au pylore, fe joignent au plexus hépatique ; ain-
fi quand elles feront agitées, la bile coulera fur le
champ.. •
Le plexus ffomachique communique avec le plexus
méfentérique : donc les douleurs de l’eftomac peuvent
palier dans les inteftins ; en outre le plexus rénal
gauphe communique avec le plexus ffomachique;
ainfi les reins ^’enflammant, le vomiflement pourra
fuccéder.-Les yomiffemens qui furviennent aux femmes
grofîeSj naiffent de ce que le fang qui fortoit de
S YM l’utérus, n’ayant plus cette iffue, il fe jette en plus
grande quantité dans l’ artere coeliaque. Enfin comme
les nerfs de la huitième paire qui fe terminent prefque
au ventricule, communiquent avec les nerfs qui
le répandent au-dehors, on ne fera pas furpris fi les
maux qui arrivent à l’ eftomac , excitent des fueurs ,
ou fuppriment la tranfpiration ; la grande contraction
qu’éprouvent alors les vaifleaux, exprimera d’abord
les liqueurs des couloirs, & finira par boucher
les tuyaux fecrétoires.-
' Sympathie des intejlins expliquée. Les inteftins reçoivent
leurs nerfs des intercoftaux ; ces nerfs forment
le plexus cardiaque & le fplénique, qui communiquent
avec les nerfs dorfaux , les nerfs de l’ef-
tomac & Ceux de la véfîie; ainfi i° . dans la paflion
iliaque il lurviendra fourent des fyncopes par l’agitation
du plexus cardiaque ; 2°. la refpiration fera
difficile, parce que les nerfs coftaux feront tirés par
l’intercoftal; 30. on vomira à caufe de la communication
des plexus méfentériques avec le ftomachique;
40. il furviendra un grand écoulement de b ile, &£
peut-être une inflammation au foie , parce que le
plexus hépatique fort du plexus femilunaire, qui jette
des rameaux pour former les plexus du méfèntere ;
5°. l’urine s’arrêtera, parce que les plexus rénaux
rétréciront les extrémités capillaires des arterès rénales
; 6°. les coliques pourront caufer des maux de
tête, puifque le fang étant arrêté dans les inteftins ,
dans les reins & dans le foie , fe porte à la tête en
plus grande quantité. Les tiraillemens caufés par les
nerfs’inférieurs, pourront aufli produire des convul-
fions , & ces convulfions pourront caufer la para-
lyfie.
Sympathie du foie expliquée. Le foie reçoit fon
plexus du nerf intercoftal qui lui envoie trois rameaux
, après qu’il en a donné un au diaphragme.
Voyons ce que doit produire une telle origine. i° .
Dans les inflammations du foie , il arrive des hémorrhagies
par la narine droite ; cela vient de ce que le
nerf interçoftal droit qui fournit le plexus hépatique,
communique avec les nerfs qui vont' au nez ,' oc y
caufe des engorgemens qui font fuivis d’une hémorrhagie^
0.Ceux qui ont le foie trop gros & enflammé,
fentent , félon Baillou, une douleur aux clavicules &c
aux omoplates ; il faut remarquer qu’alors on ne ref-
pire qu’en élevant les. côtes; on tient l’omoplate & la
clavicule élevés , ce qui ne peut fe faire quelque
tems fans douleurs. 3;0. Il arrive des vomiffemens, à
caufe que les fibres de la huitième paire qui vont au
pilore, fe joignent au plexus hépatique. 40. Hollier
rapporte qu’il a vu deux ou trois fois â la cuiffe des
douleurs infupportables qui ne cédoient à rien, &
qu’il a trouvé du pus entre les mufcles. Dans ce cas,
le foie avoit quelque vomique ; car ce phénomène
ne dépend pas des nerfs ; peut-être que le pus de la
jambe s’étoit dépofé dans le foie, ou que du foie il
étoit venu en circulant au-travers la fubftance cellu-
leufe jufqu’aux extrémités. .
Sympathie de la rate expliquée. Nous avons déjà dit
quelque chofe de la rate. i ° . Ses incommodités fe
font lentir quelquefois au côté droit; cela doit arriver
par la communication du plexus fémi-lunair e gauche.
avec le plexus hépatique ; car c’eft ce plexus fe-
mi-lunaire qui donne origine au plexus üplénique. 2°.
. Quand il y a quelque ohftruttion, on eu fujet au vomiflement
; cela vient de la communication du plexus
femi-Iunaire avec le plexus ftomachique. 3 Les hypocondriaques
ont une difficulté de refpirer ; les rameaux
de l’intercoftal quife joignent aux nerfs dorfaux
, doivent caufer ce fymptome, & la branche in-
tercoftale qui va s’unir à la huitième paire près des
plexus pneumoniques, peut encore contribuer à cet
effet-, de même que l’union du plexus femi-lunaire
aY^çic nerf gauç|tç de la huitième paire. 40. Par la
S Y M derniere communication dont nous venons de parle
r , les hypocondriaques fentent du reflerrement A
la région de l’eftomac ; il faut y ajouter encore la
grande quantité du fang que reçoit le ventricule à
■ caufe de l’obftruftion de la rate. 50. Comme ieplexus
cardiaque reçoit des branches de l’intercoftal gauche,
Je coeur peut participer aux maux de la rate. 6°. On
doit fentir un poids, furtout quand on a mangé ; car
le reflerrement caufe par les nerfs accumule le fang
dans les arteres , & la rate eft comprimée par les ali-
mens.
• _ Sympathie des reins expliquée.. Une partie qui caufe
.bien des dérangemens dans la machine, c’eft les reins.
i°. S’il y a quelque pierre, il furvient une difficulté
de refpirer ; cela fe conçoit par la communication de
l’intercoftal avec les nerfs coftaux & avec la huitième
paire; d’ailleurs, afin que le diaphragme ne comprime
pas le rein , on éleve les côtes , on fe tient
droit. De cette même caufe naiffent quelquefois des
douleurs de coté femblables à celles de la pleuréfie.
a0. Lifter remarque qu’il furvient des palpitations,
quand on a quelque pierre aux reins ; cela peut arriver
par les contrarions fréquentes que caufent dans
le coeur les branches de l’intercoftal qui forment le
plexus cardiaque.
30. Le pouls eft petit du côté malade; car comme
l ’intercoftal communique avec les nerfs brachiaux,
ces nerfs qui font alors agités, contrarient les arteres,
& les empêchent d’obéir comme auparavant, aux
mouvemens du coeur.
4°. Il furvient des coliques & des vomiflemens ; la
communication des plexus méfentériques & du ftomachique
avec les plexus rénaux, produifent ces ac-
•cideris.
50. Le tefticule fe retire en haut, à caufe des rameaux
lombaires qui fe jettent dans les vaifleaux
fpermatiques, & qui vont au mufcle crémafter, lequel
en fe contrariant, doit de néceflité lbulever le
tefticule.
6°. On fent un engourdiffement à la cuiffe, en
conféquence de la compreifîon du nerf intercoftal
près du rein.
70. Il arrive une fuppreffion d’urine, parce que les
.nerfs irrités contractent les extrémités artérielles des
reins.
8°. On éprouvé une douleur aux lombes, parce
que vers l’endroit oii naiffent les branches des plexus
•rénaux , il y a des filets qui vont fe jetter aux lombes
; d’ailleurs les plexus lèmi-lunaires , après avoir
donné des plexus aux reins, donnent des branches
aux lombes.
9°. Les douleurs d’un rein s’étendent à l’autre ;
fou vent même elles ne fe font pas fentir dans le rein
qui eft affligé, mais dans l’autre. Comme les plexus
iemi-lunaires communiquent enfemble,lorfqu’unrein
eft malade, la contraction que les plexus porteront
dans les arteres de l’autre rein,y pourront cauferune
fuppreffion ; mais fi les pierres caufent une grande
compreflion dans un re-in, il n’y aura plus de fenti-
ment; cependant les diftenfions que cauferont ces
pierres, tirailleront les nerfs de l’autre rein , & y
tranfporteront la douleur.
Sympathie de la vejjie expliquée. Nous finirons les
mouvemens fympathiques qui regardent les couloirs
de l’urine , par le rapport de la veffie avec quelques
parties. i° . Quand elle contient quelque p ierre, on
ient de la douleur au gland ; ce fymptome réfulte de
ce que les nerfs étant irrités par la pierre, contrat
tent les vaifleaux tendres qui font au gland, & y caiu
fent quelque réparation dans les fibres. 20. Quand on
urine avec douleur, on fent de petits mouvemens
convulfifs prefque par tout le corps ; c’eft que les
nerfs intercoftaux agitent les nerfs épineux, qui peuvent
porter leur mouvement dans toutes les parties. I
Tome X V , 1
S Y M 739
| 50. La veffie doit eoninuiniquer fes mouvemens à
I abdomen, à caufe qu’elle reçoit les nerfs du plexus
melenterique inférieur. 4°. A l’anus, aux protàftes
airx véficules féminales} car les nerfs que reçoit la
veffie, viennent de la même origine , c’eft-à-dire
du plexus méfentérique & de l’interçoflal.
: Sympàiktt tic l'uurus explujutt. Si çuélqne parue a
de la liaifon avec les autres, c’eft afiùrcment la matrice.
1 . Dans la paffipn hyfterique les femmes fentent
quelquefois un froid glaçant derrière la tête;
les nerfs vcrîebraux oirjjèon:nr.:niq;;en:avec i’inter-
colîal, font tellement agites par ce dernier nerf; qu’ils
envoient dans les tégumens de la têîé une grande
quantité, de f.:c nerveux ; de fo'éte que les vaifleaux
font entièrement r e f e r r é a le fang n’y
peut pas bouler, là diminution du mouvement fait
lentir le.froid.
i° . 11 furvient une grandeHSijéur de tête, parte
que le’faüg arrêté dans les parties inférieures fe porte
en grande quantité vers les parties fuperîeures'f jfeft
E IR jà que dépend encore le vertige dont l’origine
confïfte ' dans le gonflement des arteres'qùi vont à
l’oe i l , c ’eft encore à cette même caufe , qu’ il faut
rapporter le tintement d’oreille; car les vaiffferax’qui
Raccompagnent le nerfaeouftique, agitent ce nerf par
leurs battemens. 1
La Pâleur qm furvient daîls cette maladie, peut
^ ’expliquer par le- gonflement des gros tuyaux qui
compriment les. petits & empêchent le fang d'y
couler.
40. Les convulfions naiffent du fang arrêté, qui ,
par fes fecouffes , agite par-tout le genre nerveux.
50. Il furvient un grand reflerrement au larynx &
aux pharynx ; ce relièrrement procédé de la liaifon
du plexus glangliforme de l’intercoftal, avec la branche
de la huitième paire qui fe porte au larynx & au
pharynx.
6°. La difficulté de refpirer, réfulte de l’agitation
que caufe l’intercoftal dans les plexus pneumoniques
, par le rameau qui s’infere à la huitième
paire. Le fimg étant arrêté dans les poumons > parce
qu’il ne peut pas couler vers les parties inférieures ,
peut encore rendre la refpiration pénible : ajoutez
la communication du nerf diaphragmatique avec
l’intercoftal, &c vous verrez que toutes ces caufes
ne feront que trop fuffifantes pour déranger la refpiration.
70. Le vomiflement peut v en ir , i° . du fang qui fe
jette en trop grande quantité dans le ventricule ; 2®.
de l ’agitation que les plexus méfentériques caufent
dans les rameaux que la huitième paire envoie à
l’oefophage ; & 30. de l’agitation des branches lombaires
, qui vont aux mufcles de l’abdomen.
8°. La fyncope procédé de ce que les plexus cardiaques
tiennent le coeur dans une longue contraction
, par la grande quantité de fuc nerveux qui y
eft envoyé.
90. Le foie doit pareillement être attaqué , car le
plexus hépatique eft formé par l’intercoftal : ainfi les
vomiflemens feront bilieux , comme le remarque
Sydenham.
io°. Il fé forme fouvent une tumeur mobile dans
le bas-ventre. Les plexus méfentériques qui naiffent
de l ’intercoftal, communiquent avec ce nerf; ils envoient
aufli des branches à la matrice, lesquelles
contrarient les inteftins.
II °. On conçoit qu’il pourra furvenir des coliques
affreufes , ainfi que des douleurs de lombes, en
conféquence des branches de nerfs, que les plexus
méfentériques&l’intercoftal fourniffent à ces parties.
12°. L’urine eft claire comme de l’eau,, parce que
F-intercoftal étant agité, les plexus rénaux le font
aufli; alors là grande quantité de fuc nerveux poufle
dans les extrémités artérielles des reins, y caufe un
A A a a a i j