
460 S P H ôter les fibres droites qui font en-dehors, au moyen
de quoi les tranfverfales paroîtront.
Les principales connexions de la veflie dans 1 homme
font avec l’inteftin rectum 6c les véficules femi-
naires, 6c dans la femme avec le vagin, 6c outre
cela dans l’un 6c l’autre fexe avec les os pubis, non-
feulement par plufieurs fibres ligamenteufes, mais
encore par quelques petits trouffeaux de fibres charnues
qui en viennent 6c qui fe portant obliquement
au cou de la veflie, l’embraflent par leur entrecroi-
fement en fe confondant avec les fibres tranfverfes
de fa tunique charnue ; c’eft l’entrecroifement de ces
fibres charnues fur le cou de la veflie que M. Winf-
low foupçonne être fon véritable fpfoncier, lequel fe
trouve fortifié par quelques fibres du fphincter de
l ’anus.
L ’urine qui eft déchargée dans la veflie n’en fort
que dans certains tems, à caufe du fphincter qui em-
brafl'e fon côté , 6c q ui, comme un reflort bandé ,
ferme l’ouverture qui y répond ; elle y féjourne juf-
qu’à ce que par les impreflions vives qu’ellt fait fur
les parois de la veflie elle ait donné lieu à la contraction
des fibres charnues de fon corps ; cette con-
traélion jointe à celle du diaphragme 6c des mufcles
de l’abdomen qui agiflent en même tems, fe trouvant
pour-lors plus forte que celle du fphincter, l’oblige
à céder, 6c donne à l’urine la liberté de s’échapper.
( D . J . )
SPHINX, f. m. & f. (Mytholog.) monftre fabuleux,
auquel les anciens donnoient ordinairement un vifa-
oç de femme, avec un corps de lion couché.
Lefpfonx, célébré dans la fable, eft celui deThè-
bes qu’Héfiode fait naître d’Echidne 6c de Typhon.
Junon irritée contre les Thébains, envoya ce monftre
dans le territoire deThèbes pour le défoler.
On repréfente le fphinx de Thèbes avec la tête 6c
le fein d’une jeune fille, les griffes d’un lion, le corps
d’un chien , la queue d’un dragon, & des aîles. Elle
exercoit fes ravages fur le mont Phycée, d’où fe jet-
tant fur les paflans, elle leur propofoit des énigmes
difficiles, 6c mettoit en pièces ceux qui ne pouvoient
les déchiffrer. OEdipe qui fut allez heureux pour expliquer
l’énigme qu’elle lui propofa, a fait lui-même
la peinture fuivante de cette cruelle fphinx.
Né parmi les rockers aux pies du Cythéron,
Ce monftre à voix humaine, aigle, femme & lion,
De la nature éntiere exécrable afjemblage,
Vomiffoit contre nous l'artifice & la rage.
Enfin cette fphinx barbare, outrée de dépit de fe
voir devinée, fe caffa la tête contre un rocher.
Il y en a , (ht Paufanias , qui prétendent que la
Sphinx étoit une fille naturelle de Laïus, 6c que-,
comme fon pere l’aimoit fort, il lui avoit donné con-
noiflance de l’oracle que Cadmus avoit apporté de
Delphes. Après la mort de Laïus, fes enfans s’entre-
difputerent le royaume ; car outre fes fils légitimes,
il en avoit laiffé plufieurs de diverfes concubines ;
mais le royaume , fuivant l’oracle de Delphes, ne
devoit appartenir qu’à un des enfans de Jocafle.
Tous s’en rapportèrent à Sphinx, q u i, pour éprouver
celui de fes freres qui avoit le fecret de Laïus,
leur faifoit à tous des queftions captieufes : 6c ceux
qui n’avoient point connoiffance de l’oracle, elle les
condamnoit à mort, comme n’étant pas habiles à
fuccéder. OEdipe inflruit de l’oracle par un fonge
s’étant préfenté à Sphinx, fut déclaré fucceffeur de
Laïus.
D ’autres ont dit que Sphinx, fille de Laïus , peu
contente de n’avoir aucune part au gouvernement,
s’étoit mife à la tête d’un troupe de bandits, qui com-
mettoient mille defordres aux environs de Thèbes ;
ce qui la fit regarder comme un monftre. On lui
donnoit pour mere Echidne} pour pere Typhon j
S P H c’étoient toujours les peres 6c meres de ce qu’il y
avoit de plus monftrueux. Les griffes de lion mar-
quoient fa cruauté ; fon corps de chien, les defordres
dont une fille de ce cara&ere eft capable ; fes aîles
défignoient l’agilité, avec laquelle elle fe tranfpor-
toit d’un lieu à un autre, pour éviter les pourfuites
des Thébains ; fes énigmes fignifioient les embûches
qu’elle dreffoit aux paflans,. les attirant dans les rochers
6c dans les broflailles du mont Phycée où elle
habitoit, 6c dont il leur étoit impoflible de fe dégager
, faute d’en favoir les iflues qu’elle connoifloit
parfaitement. OEdipe la força dans fes retranche-
mens, 6c la fit mourir. Sphinx vient de ayimw, embarraffer.
Rien de plus commun que la figure de fphinx avec
des aîles ou fans aîles, dans les monumens égyptiens.
Plutarque dit qu’on mettoit: des fphinx dans leurs
temples , pour marquer que la religion égyptienne
étoit toute énigmatique. Les oracles que les Egyptiens
faifoient rendre à leur célébré fphinx, étoient
une frauduleufe invention de leurs prêtres, qui ayant
creufé fous terre un canal aboutiflant au ventte & à
la tête de cette prétendue divinité, entroient aifé-
ment dans fon corps, d’où ils faifoient entendre d’une
voix fépulcrale des paroles fuperftitieufes en réponfe
aux voyageurs qui venoient confulter l’oracle.
Pline dit que la tête du fphinx, dont nous parlons
avoit quarante-trois piés de longueur, douze de circuit
, & qu’il en avoit cent foixante-douze du fom-
de la tête jufqu’au ventre. On lit dans les obferva-
dons curieufes, qu’à trois cens pas de la grande pyramide
6c prefque vis-à-vis du vieux Ca ire, proche
le rivage du N il, on voit encore la tête de ce fameux
fphinx , 6c que le refte du corps eft enterré fous le
fable ; mais ce récit eft un nouveau conte à ajouter,
aux autres. ( D . J.')
Sphinx , ( Sculpt. ) ouvrage de fculpture imitant
les fphinx de la fable ; on les repréfente d’ordinaire
avec la tête 6c le fein d’une fille, & le corps d’un
lion ; tel èft le fphinx de l’efcalier qui porte ce nom.
à Fontainebleau ; tels font les deux fphinx de marbre
blanc, devant le parterre de la dauphine à Verfail-
les. On en voit plufieurs autres femblables qui ornent
des rampes de terraffe dans les jardins ; mais il
n’y a point de fphinx modernes, qui égalent les anciens
en goût 6c en travail exquis.
C ’eft dommage que le fphinx de bronze qui a été
déterré à Rome , fe foit trouvé dans un fi grand dé-
fordre, qu’on a eu beaucoup de peine à le •reftaurer.
On ne peut nier qu’il n’ait été grec. L’aflemblage des
morceaux met les connoifleurs en état de juger combien
les Grecs avoient altéré la première forme de
ces animaux. Il eft vrai qu’ils n’y attaçhoient pas les
mêmes idées, 6c qu’ils étoient éloignés de l’allégorie
des lignes céleftes, qui avoient donné naiflance à cet
objet fantaftiquè. Le fphinx n’étoit en quelque façon
connu dans la Grece que par l’hiftoire d’OEdipe ; on
le voit même fur quelques pierres gravées, lorfqu’il
propofe à ce prince une énigme qui ne mérite guere
d’être fi célébrée. Le fphinx eft encore traité de la
même façon fur le revers des médailles des Antio-
chus, & fur un poids de plomb trouvé dans l’île de
. Chio. Ces.differens emplois du même objet méritent
d’être présentés ; ils font capables de piquer la curio-
fité, 6c font naître l ’envie de chercher pourquoi les
Grecs ont adopté le fphinx ; pourquoi ils ne l’ont
point repréfenté accroupi ; enfin , pourquoi ils lui
ont donné des‘aîles , de l’arrondiffement defquelles
il y a lieu d’être furpris ? Toutes ces réflexions font
de M. de Caylus. (D . J.)
SPHONDILIUM, f. m. (Hifi. nat.'Èotan.) genre
de plante que les Anglois nomment cow-parfnep, 6c
les François berce, mot fous lequel vous eu trouve^
rez les cara&eres.
S P I Tournefort diftingue huit efpeCes de ce genre dé
plante , dont il nous fuffira de décrire la plus commune.
Sphondilium vulgare hirfuium , I. R. H. 320.
Sa tige s’élève à la hauteur d’une coudée & plus,
nouée , velue , cannelée 6c creufe en-dedans. Ses
feuilles font larges, laciniées, couvertes deflus 6c def-
fous d’un duvet aflez doux, Sc d’un goût douçâtre.
Ses fleurs naiflent fur des ombelles, compofées chacune
de cinq pétales difpofées en fleurs de lis, de
couleur ordinairement blanche, 6c quelquefois purpurine.
Quand cette fleur eft tombée, le calice qui
la foutenoit devient un fruit, compofé de deux grandes
graines o vales, applaties, d’une odeur défagréa-
ble, 6c d’une faveur un peu âcre ; fa racine eft empreinte
d’un fuc jaunâtre, accompagné d’âcreté. Cet*
te plante croîfMans les champs, 6t fleurit au mois de
Mai ou de Juin. Ses feuilles paflent pour émollientes,
6c fa graine eft recommandée comme antihyftérique,
par le d. Willis.
Il ne paroît pas que le fphôndilium des modernes,
foit celui de Diofcoride, ni de Pline ; car les vertus
qu’ils lui attribuent paroiflent entièrement étrangères
à notre plante. (D . J.)
SPHRAG1D IU M , ( Géog. anc.) Paufanias, liv.
IX. ch. iij. donne ce nom à un antre de la Béotie,
dans le mont Cithéron ; c’étoit l’antre des nymphes
Cithéronides , qui a ce qu’on difoit avoient eu le
don de prophétie. Du nom de ce lieu, ces nymphes
étoient aufli appellées Sphragitides, comme dit Plutarque
dans la vie d’Ariftide. (D . J.)
SPHRAGITIDES, n y m p h e s , (Littéral.) nymphes
du mont Cithéron qui avoient eu le nom de fphragi-
tides, de l’antre appelié fphragidion. Peut-être que
ce nom venoit du refpeâ 6c du filence que l’on gar-
doit fur ce qui fe pafloit dans cet antre, de peur de
blefler ces nymphes 6c d’encourir leur indignation ;
car c^fàyto, fignifie un cachet, d’où vient le proverbe
•rtpfctyiS'a yXmm ÎK<améSta.t ,fignatum habere, avoir
un cachet fur la bouche, pour dire ne point parler ,
ou garder un profond filence. (D . J .)
SPIAUTER, ( Hiß. nat. Mineralog. ) nom donné
par quelques auteurs au zinc. Voye{ Carticle Z i n c .
SPIAGGIA ROMAN A , la , ( Géog. mod. ) c’eft-
à dire la plage romaine. Les Italiens appellent de ce
nom une partie de la Méditerranée, le long de la
côte de l’Eglife. (JD. J.')
S P IC A , terme de Chirurgie, nom qu’on donna à
une efpece de bandage , parce qu’il repréfente par
fes tours de bande en doloires, les rangs d’un épi
de blé.
Le fpica eft différent, fuivant les parties àuxqueî-
lcs on l’applique. On en fait un pour là luxation de
riiumerus 6c pour la fra&ure de l’acromion 6c celle
du bout externe de la clavicule, voye{ HümErus ,.
A cromio n, C la vicule ; on fait aufli unfpica pour
le bubonoçele & pour la luxation de l’os de la cuifle. ■
Pour faire le fpica qui convient à la luxation de
l’humerus, on prend une bande de trois doigts de
largeur, fur fix aunes de longueur, 6C roulée à un
chef. On pofe l’extrémité de la bande fous l’äiflelle
oppofée ; on tire un jet de bande de derrière en devant
, en croifant obliquement les deux épaules ; on
pafle fur la tête de l’os luxé, fous l’aiflelle, & on
vient eroifer fur le deltoïde : on defeend fur la partie
antérieure de la poitrine obliquement ; on conduit
la bande fous l’aiflelle oppofee, où l’on aflujet-
tit l’extrémité de la bande. On revient par derrière
le dos fur le premier jet de bande , pouf pafler autour
de la tête de l’humerus, en formant un doloire
avec la première circonvolution de la bande : on fait
trois ou quatre doloires, & enfuite un circulaire autour
de la partie fupérieure moyenne du bras. Ce
circulaire laifle une efpace en A ou triangle équilatéral
ayec le premier croifé de la bançle, ce que les
S P I 461
auteurs appellent gerani. On remonte énfuite par un
rampant, 6c on conduit le globe de la bande fous
l’aiflelle oppofée pour terminer par des circulaires
autour du corps ; on arrête la bande avec des épingles
à l’endroit où elle finit.
Avant l’application de ce bandage, oïl a foin de
garnir le lieu malade 6c le deflous de l’aiflelle avec
des comprefles.
Le fpica pour la clavicule fe fait de même, à l’exception
que les croifés de la bande fe font fur la clavicule.
Pour faire le fpica de l’aine, on pofe le bout de la
bande fur l’épine de l’os ilion du côté de la maladie ;
on defeend obliquement fur l’aîne entre les parties
naturelles ; on entoure la cuifle poftérieurement ; on
revient eroifer antérieurement fur l’aine , on conduit
la bande fur l’os-pubis, au-defliis de l’os des iles
du côté oppofé ; on entoure le corps au-defliis des
feffes, 6c on revient fur le bout de la bande pour continuer
en faifant des doloires, quatre ou cinq circonvolutions
comme la précédente : on finit par des circulaires
autour du corps.
Le fpica de la cuifle fe fait de même, à l’exception
que les croifés qui forment les épis fe font fur la partie
extérieure 6c fupérieure de la cuifle. Foyt{ B a n d é
& B a n d a g e . ( T )
SPICNARD, ( Botan. ) Voye.[ N a r d . ( D . J. )
SPICCATO , STACCA TO , ad. mots italiens
confacrés à la mufique , 6c qui indiquent des fons
fecs , piqués, & bien détachés. Voye\ Piqué , D ét
a ch e . (S\)
SPIEGELBËRG, ( Géog. mod. ) petit pays d’Allemagne,
dans le cercle de Weftphalié, entre le comté
de Shaumbourg & la Bafle-Saxe. Il appartient au
Prince de Naflau-Dietz. Ï1 n’a que fix lieues de longueur
, quatre de largeur ,6c un bourg qui prend fon
nom. ( D . J. )
SPIETZ , ( Géogr. mod. ) petite ville de Süifle ,
dans le canton de Berne, fur le bord du lac deThoun.
SPIGA, (,G éo, gr. mod. ) ou Chifico, petite ville de
la Turquie afiatique, dans l’Anatolie, tur la côte de
lamerdeMarmora,àiiuit milles de l’île dé ce nom au
midi. Elle a un port près du cap de Spigola. Il eft fort
douteux que ce foit la célébré Cyfique des anciens.
( n . J . )
S p i g a l a , ( Gcogr. mod. ) petite riviere de la
Turquie afiatique, en Anatolie. Elle a fa fource avt
mont Ida , 6c fe décharge dans la mer de Marmora ,
à onze lieues de Spiga , vers le couchant. On ne
doute pas que ce ne foit l’Æfapus de Strabon, ou
i’Æfepus de Pline 6c de Ptolomée. (D . J.')
SPIGELIÜS lobe de , Spigelius de Bruxelles ,
difciple de Caflerius & d’Aquapendehte > profefla l’anatomie
& la chirurgie dans l’univerfité de Padoue ;
il noiis a laifle un corps d’anatomie. Le petit lobe du
Foie porte fon nom. Nous avons de lui un livre intitulé
Spigelii opéra omnia. Vehet. iCzy. fol. Amfieloed*
1G4-4 fol.
SPIGURNEL, f. m. ( Hifi. mod. ) étoit anciennement
celui qui avoit la charge des efptgurnantia , ou
de fceller les a&es du roi. Spelman 6c du Frefne rapportent
ce mot fans y ajouter aucune interprétation.
Mais il fcmble qu’il eft pris du faxon fparrau, qui lignifie
ferrer, fceller ou affureï. Voyez Kennet*s glof
in paroch. antiquit.
SPILËMBERGO, (Géog. mod.) 6c SPILEMBERG
par les Allemans ; ville de l’état de Venife dans le
Frioul, furleTajamento,à 10 milles d’Udine, vers
les frontières du Boulonnois. Lazius Croit que c’eft la
Bibium d’Antonin, mais Smiler prétend que Bibium
eft Billigratç. Long, g o. 46. lat. 4(3. 11. (D. J.)
S P IN A , (Géog. anc.) ville d’Italie au voifinage de
Ravçflne, près de l’embouchure la plus méridionale