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modernes, capo Coloriais ; & par les François , le cap
Colonne ; parce qu’on y voit plufieurs colonnes doriques
fur pié , qui font les relies du temple de Minerve.
On y voit auffi des ruines d’édifices qui com-
pofoient le bourg de même nom que le promontoire
dont nous parlerons dans l’article fuivant.
Les côlonnes du temple de Minerve font blanches,
félon M. de Wheler, voyage de G re ce , tom. IL p.
zGi. & fe voient de fort loin en mer. Ce temple,
ajoute-t-il, efl lîtué fur la croupe d’un haut rocher
qui s’avance dans la mer. On voit neuf colonnes
doriques au fud-Ouefl, & cinq vis-à-vis. U refie deux
pilallres à l’ extrémité méridionale , étant partie du
pronaos, oh font gravés plufieurs noms anciens &
modernes. Il femble par les fondemens des murailles,
que le temple étoit renfermé dans la fortereffe , au-
deffous de laquelle on voit d’autres fondemens de
murailles, qui font indubitablement ceux de la ville
de Sunium. Il y a une petite baie à main droite, oh
étoit l’ancien port qui efl aujourd’hui abandonne ,
aufïi-bien que la petite île Patroc'lea, que la plupart
appellent Guidronifa.
r°. Sunium, bourg de l’Attique, félon Strabon ,
liv. IX. pag. 398. qui le met fur le promontoire de
même nom ; c’efl apparemment le bourg Sunium ,
q ui, au rapport d’Etienne le géographe, taifoit partie
de la tribu Léontide. Il eft bien vrai que dans le
marbre qui contient la lifte des bourgs de 1 A ttique,
Sunium eft mis fous la tribu Atalide : mais ce doit
avoir été l’effet du changement arrivé dans les tribus
de l’Attiqué, au moyen de leur nombre qui fut augmenté
de dix à treize. Sunium, dit M. Spon , fut
célébré pour fon beau temple de Minerve Sunia-
de , bâti de la maniéré de celui de Minerve à Athènes
, & d’ordre dorique. Neptune y étoit auffi adoré
fous le titre de Suniarator, & on y faifoit pendant
les fêtes panathénées des combats de galeres.
Ce bourg autrefois fort peuplé, & qu’on pourroit
nommer ville, eft aujourd’hui fans habitans; & l’on
ne peut juger de fa grandeur que par fes ruines. Le
monument le plus entier qui y refie, efl le temple de
Minerve Suniade, avec dix-fept colonnes entières
d’un ouvrage tout femblable à Celui du temple de
Théfée à Athènes. On y voit fur un bas-relief de marbre
de Paros, une femme affife avec un petit enfant,
qui comme elle , leve les b ras, & paroît regarder
avec effroi un homme nud qui fe précipite du haut
d ’un rocher. M. Fourmont dans fon voyage de Grece
en 1719 , prit les dimenfions de ce temple , leva
le plan de la ville & du port. ÇD. J. )
SUNNET, f. m. ( fflft. mod. ) les Mahométans
diflinguent deux efpeces de préceptes dans l’alcoran ;
ils appellent funnet, ceux dont on peut etre difpenfe
en de certaines occafions ; de ce nombre font la cir-
concifion, les rites eccléfiafliques , &c. On ne peut
cependant les omettre fans péché véniel; à-moins
qu’il n’y eût nécefîité. Quant aux préceptes qui font
d’une nécefîité indifpenfable, ils les nomment fars ;
tel efl le précepte appellé falavat, c’efl-à dire, la
conféfîion de foi mahométane, qu’on ne peut négliger
fans mettre fon falut en danger ; tel efl auffi le
[ekkiat , ou la nécefîité de donner aux pauvres la cinquantième
partie de fon bien.
SUNNING , ( Géog. mod. ) village d’Angleterre,
dans Berckshire , fur le bord de la Tamife , un peu
au-deffous de Reading. Ce village dans les premiers
fiecles de l’Eglife, a été le fiége de huit évêques,
avant que cet honneur fut transféré à Sherborn, &
enfuite à Salîslpury. (D . J .)
SÜNNIS ou SQNNIS, ( Hijl. mod. ) feéle dçs mahométans
turcs attachés à la funna ou fonna, & op-
pofés à celle des fehiais, c’efl-à-dire, des mahométans
de Perfe.
Les Sunnis foutiennent que Mahomet eut pour
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légitime fucceffeur Abubekir, auquel fuccéda Omar
puis Ofman, & enfuite Mortuz-Ali, neveu & gendre
de Mahomet. Ils ajoutent qu’Ofman étoit fecrétaire
du prophète &: homme d’un génie profond ; que les
trois autres étoient auffi fort éclairés, & d’ailleurs
très-grands capitaines, & qu’ils ont plus étendu la
loi par la force des armes que par celle des raifons.
C ’efl pourquoi dans la fe&e des Sunnis, il n’efl pas
permis de difputer de la religion, mais feulement de
la maintenir le cimeterre à 4a main. Les Schiais ou
Schifles traitent les Sunnis d’hérétiques, qualification
que ceux-ci ne ménagent pas davantage à l’égard
des Schifles. Tavern. Voyage de Perfe.
SUNTGAW, ou SUNDGOW , ( Géog. mod. ) en
latin moderne Suntgowia, ou Sugitenjîs pagus, pays
d’Allemagne en Aliàce. Il efl borné au feptentrion
par la haute Alface ; à l’orient par le Rhin, & par le
canton de Bafle ; au midi par la principauté de Po-
rentru, & par la Franche-Comté ; & à l’occident par
les états'du duc de Lorraine.
Ce pays efl du territoire des anciens Rauraques,
qui faifôient partie des Séquaniens. Enfuite le Suntgaw
fit partie du royaume d’Auflrafie, & puis du
royaume de Bourgogne ; d’oh il pafî'a entre les mains
de l’empereur Conrard le falique. Le Suntgaw
avoit alors pour capitale Mulhaulen * qui étoit immédiatement
foumife à l’empire ; cependant le comte
de Pfirt, appellé de nos jours par les François
comte de Frerrette, en poffédoit une bonne partie.
Les François fe rendirent maîtres de ce pays dans
le dernier fiecle, & il fut cédé à la couronne de France
en toute fouveraineté par le traité de Munfter,
l’an 1648. Le Suntgaw comprend aujourd’hui les
bailliages de Frerrette, Laufer, Altkirc , Tham, &
Véfort;fes lieux principaux font Frerrette, Béfort,
&: Huningue. ( D . J. )
SUOLA, ( Géog. mod. ) bourg de G re ce , dans la
LiVadie, fur le golfe de Lépante , au midi du mont
Parnaffe, & à fix lieues des ruines de Delphes. C’efl
l’ancienne Antieyra , fuivant les interprètes de Pto-
lomée. ( D . J. )
SUOVÉTAURILIES , f. f. pl. ( Antiq. rom. ) fuo-
vetaurilia, où l’on immoloit un verrat, un bélier, &
un taureau, comme le prouve le mot même fu-ove-
taurilia, qui efl compofé de fu s , ovis, taurus ; le mot
ove efl pris ici pour un bélier ; car c’efl le mâle de
l’efpece qui n’etoit point coupé, qu’on offroit dans
cette cérémonie ; d’où vient qu’on l’appelloit autrement
folitorilia, c’efl-à-dire, félon Sextus Pompeïus,
folida, mot qui lignifie que les animaux étoient entiers
, & qu’ils n’avoient perdu aucune partie de leur
corps.
Les facrifices du bélier, du verrat, & du taureau,
étoient les plus grands, & les plus confidérables que
l’on faifoit à Mars. Ce facrifice fe faifoit pour la lu-
flration du peuple, après le dénombrement du cen-
feur, pour l’expiation des champs, des fonds de terre,
des armées, des villes, & de plufieurs autres chofes,
pour les fanélifier, ou les expier, ou les purifier, &
attirer la proteélion des dieux par cet aéle de religion.
. I
Les fuovetaurilia fe diflinguoient en grands & en
petits : dans les petits , l’on immoloit de jeunes
animaux, un jeune verrat, un agneau, un veau ;
dans les grands, on facrifioit des animaux parfaits qui
avoient toute leur taille, comme le verrat, le bélier,
lé taureau. Avant le facrifice, on faifoit faire à ces
animaux trois fois le tour de la chofe qu’il s’agiffoit
de purifier. Que la viélime qui doit être offerte, foit
promenée trois fois autour des champs, dit Virgile.
Le verrat étoit toujours immolé le premier, comme
i’animal qui nuit le plus aux lemences & aux moif-
fons ; & fucceffivement le bélier & le taureau.
Les fuovètaurilies étoient chez les Romains un fa~
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crifice à Mars ; mais chez les Grecs ce facrifice s*of-
froit à d’autres dieux : dans Homere à Neptune, &
dans Paufanias à Efculape. ( D . J. )
SUPANNE , ( Marine. ) quelques marins entendent
par ce mot, être en panne. Foye1 P a n n e .
SUPARA, ( Geogr. anc. ) ville de l’Inde , en-deçà
du Gange , fur le golfe Barigazene, félon Ptolomée,
l. F IL c .j. qui la donne aux Ariaces. (D . ƒ.)
SUPER, v . n. ( Marine. ) on dit qu’une voie d’eau
afupé, lorfqu’il y éfl entré quelque chofe qui en a
bouché l’ouverture.
SU PERÆ Q U AN I, ( Géog. anc. ) peuples d’Italie,
placés dans la quatrième région par Pline, l. III.
c. xij. qui les met dans le pays des Peligni. La ville
efl nommée Superequum par Frontin, p. iyo. & co-
lonia Juperæquana par Balbus. Holflen dit que c’efl
aujourd’hui Cafel-Vicchio fubequo, près de la riviere
de Pefcara. ( D . J .)
SUPER ATION, f. f. ( AJlron. ) différ ence du mouvement
d’une planete comparée à une autre ou à
elle-même en deux points différens de fon orbite.
SUPERBE, adj. ( Gram. ) s’il fe dit d’un homme,
il efl fynonyme à vain, fier, orgueilleux; un vainqueur
fuperbe: d’une chofe, il en marque l’éclat, la
grandeur, la magnificence ; un ornement Juperbe ,
unfuperbe édifice , une entrée fuperbe , un vêtement
fuperbe.
S u p e r b e , f. f. ( I l i j l . n a t . B o t . ) m e th o n i c a , genre
de plante dont la fleur efl en lis, compofée de fix
feuilles rangées. autour du même centre. Le piflil
devient un fruit ovale , divifé dans fa longueur en
trois loges qui renferment des femences affez rondes.
Il faut ajouter aux caraéteres de ce genre, la racine
charnue taillée en éguiere, & les feuilles terminées
par une main. Tournefort, m ém . d e l 'a c a d .
r o y . d e s S c i . a n . t y o G . F o y e ^ P l a n t e .
S u p e r b e , en Anatomie, nom de l’un des quatre
mufeies droits de l’oeil, appellé auffi le releveur. Foye7 ( E i l & D r o i t .
SUPERCESSIONS, f. f. pl. ( Jurifprud, ) arrêts
du confeil d’état qui déchargent les comptables.
% SUPERFÉTATION, f. f. (Phyjîologu.) en grec
, comme qui àaxoxt furconcepùon , lorlque
la mere concevroit en divers tems divers foetus d’in-
égale groffeur, & qui naîtroient les uns après les autres.
Quoique les fecrets des myfleres de la génération
foient couverts d’un voile impénétrable , cependant
l’expérience & la théorie fe réunifient à faire regarder
la fuperfétation comme impoffible, ou du - moins
fi difficile à imaginer, que les meilleurs phyficiens
en nient généralement l’exiflence. Il paroit, ainfi
que l’a dit Hippocrate, qu’après la conception le cou
ce la matrice le refferre, & que fon orifice fe ferme
de maniéré à ne pouvoir plus laiffer rien entrer. En-
fuite la femence ne peut plus aller de la matrice aux
ovaires par les trompes, dont l’embouchure dans le
fond de la matrice efl alors fermée par le placenta du
foetus naiflant ; o u , fi l’on veu t, un oeuf fécondé ne
peut plus entrer dans la matrice par une trompe ainfi
bouchée ; cardans ces premiers tems la matrice étant
encore fort petite & fort étroite, le fond en efl aifé-
ment occupé par le placenta, toujours d’autant plus
grand à proportion que le foetus efl plus petit : enfin
le foetus accru, abaiffe par fon poids le fond de la
matrice, qui ne répond plus à l’orifice interne, &
par conséquent la femence entreroit vainement dans
la matrice, elle ne peut plus prendre la route des
trompes qui fe font trop abaiflëes avec le fond auquel
elles font attachées. Mém. de l'acad. ann. 170S.
( D . J . ) 7
S U P E R F I C I E , f . f. en Géométrie, efl la même
chofe que furface : ainfi l’on dit la fuperficie d’un cer-
ç le , d un triangle, pour dire fa furface ou fon aire.
Foye^ Aire & Surface. (£)
S U P 66t S u p e r f i c i e , ( J u r i fp r u d . ) on entend dans cette
matière par fu p e r f i c i e , ce qui fe conflruit, édifie, ou
plante fur le fol, comme une maifon ou uh moulin*
des arbres. La maxime en D roit efl que Superficies
f o l o c e d i t ,c’efl-à-dire que celui qui a le fol a le deffus*
& que le bâtiment conflruit fur un fond appartient
au propriétaire du fond, fauf à tenir compte à celui
qui a bâti de ce dont le fond a été amélioré par la
conflru&ion du bâtiment. Foyet^ a u x I n f i i t u t e s , l . I L
t i t . 1 . § . 3 0 . & f u i v . ( A )
S u p e r f i c i e , ( Hydraul. ) on ne dit point furface eft
parlant de l’étendue d’eau d’un baffin, mai s fuperficie,
ainfi les eaux de fuperficie font celles qui roulent Sc
qui fe perdent à mefure qu’elles viennent dans un
baffin, ce qu’on appelle encore* décharge de fuperficie*
SUPERFICIEL, adj. ( Gram. ) il fe dit des chofes
& des personnes, Un homme fuperficiel efl celui qui
n’a effleuré des connoiflances que la fuperficie , qui
n’a rien appris à fond. Un ouvrage fuperficiel efl celui
qui a le défaut de l’homme fuperficiel. Plus il y a
d’hommesfiperficiels dans une contrée, plus* tôut
étant égal d’ailleurs, il y aura d’hommes profonds*
car il n’y a qu’un feul moyen’ de fe diftinguer des au*
très* c’efl de favoir mieux qu’eux.
SUPER.FIN, f. m. terme de Manufacture, ce mof fe dit
pour exprimer fuperlativement lafineffe d’une étoffe.
Ainfi un drap,un camelot, bc.fuperfin, efl celui qui
efl le plus fin de tous ceux que l ’on puiffe fabriquer,
ou qui a été manufacturé avec de la laine, de la foie,
ou autre matière extrêmement fine. ( D . J. ) S u p e r f i n , terme de Tireur d'or, c’efl du fil d’or
ou d’argent trait, tant fin que faux, qui après avoir
paffé par une infinité de pertuis ou trous de filiere ,
toujours emdiminuant de groffeur, efl enfin parvenu
à n’être pas plus gros qu’un cheveu ; foit que ce fil
ait été battu, écaché ou mis en lame, ou qu’on l’ait
enfuite filé fur la foie ou fur le fil de chanvre ou de
lin , on ne laiffe pas toujours de lui donner le nom
àzfuperfin, enforte que l’on dit indifféremment dé
l’or & de l’argent trait fuperfin, de l’or ou de l’argent
battu, écaché, ou en lame fuperfin 3 du fil d’or ou
d’argent fuperfin. Savary. (D .J .')
SUPERFLU, adj. & fubfl. ( Gram. ) ce qui efl dé
trop : un mot fuptrfiu, une démarche fuperfiue.
Le fuperfin^ c’eit-à-dire tout ce qu’on poffede au-
delà des befoins de fon état : on a dit que c’étoit le
patrimoine des pauvres.
En mufique, un intervalle efl fuperflu, lorfqu’étant
rapporté à la gamme d’«/ en majeur, ou à la gamme
de re en mineur, cet intervalle efl plus grand qu’il
ne l’eft dans ces deux gammes.
De fuperflu, en morale, on a fait fuperfluitc. C’efl
par la fuperfluité en tout genre, que les grands fe piquent
de mériter leur opulence : quelque riche qu’un
homme puiffe être, on lui pardonnera le dégoût de
la fuperfluité , s’il fait accorder à la bienfaifance tout
ce qu’il fupprimera de fon fafle.
SUPERHUMÉRAL, (.Hifl.facrée.) ce mot lignifie
ce qui fe met furies épaules; c’efl le terme latin de
la vulgate pour défigner l’éphod, ornement facerdo-
tal chez les Juifs. Foye[ É p h o d . ( D .J .\
SUPÉRIEUR, f. m. (Gram. 6* Jurifprud J) efl celui
qui efl élevé au-deffus des autres, comme le fupé-
rieur d’une communauté. Foye^ C o n g r é g a t i o n *
C o m m u n a u t é , C o u v e n t , M o n a s t è r e , O r d r e .
Les cours fupérieures font les mêmes qu’on appelle
cours J'ouveraines. Foye{ C O U R , C O N S E I L . Juge fupé-
rieur, efl celui devant lequel fe releve l’appel dit
juge inférieur. Foye1 A p p e l , J u g e , J u r i s d î c t i o n ,
R e s s o r t . ( A ) S u p é r i e u r s , caractères, terme d?Imprimeur, on appelle
caractères fuptrieurs, de petites lettres qui fe
mettent au-deflùs de la ligne courante, ce qui fert