Upon a couch o f down in theft abodes
Supine with folded arms he thoughtlefs nods !
Indulging dreams his Godhead lull to eafe ,
With murmurs offoft rills and whispering trees.
The poppy , and each numming plant difpenfe
Their drowfy virtue and dull indolence,
A carelefs Deity ! . .
On repréfentoitee dieu comme un enfant enfeveli
dans un profond jommeil, qui a la tete appuyee fur
des pavots. Tibule lui donne des aîlest un autre
poète lui fait embraffer la tête d’un lion qui eft couché.
Les Lacédémoniens, au rapport de Paufanias,
joignoient enfemble dans leurs temples la repréfen-
tation du Sommeil & celle de la Mort. Lorfqu on in-
voqüoit le Sommeil pour les morts , il s’àgiflbit alors
du fommeil éternel, qui étoit la mort. (Z?. J.)
SOMMELIER, f. m. {Gram.) officier de grande
maifon, qui a le foin des vins 8c des liqueurs. Il y a
un pareil furveillant dans les maifons religieufes.
SOMMELLERIE , f. f. {Architect.) lieu au rez-de-
chauffée d’une grande maifon, 8c près de l’office, ou
l’on garde le vin de la cave, 8c qui a ordinairement
communication avec la cave par une defeente particulière.
{D. J.) .
SOMMER, v. aô. ( Arithmétique. ) c’eft ajouter,
joindre plufieurs fommes ou nombres, pour con-
noître à combien ils peuvent monter enfemble ; il y
a plus de fureté à fommer avec la plume , qu’avec le
jeton. Irfon. SOMME. {D . J.) S o m m e r , f. m. mefure dont on f e fert en Efpagne.
Le fommer {tnt. quatre quarteauX ; il faut hmtfommers
pour l’arobe, 8c deux cens quarantefommers pour la
botte. Voye[ A r o b e & B o t t e . Id. ibid.
SOMMEREN, ( Géog. mod.) bourg des Pays-bas,
dans la mairie de Bois-le-düc, au quartier de Peliand.
Quoique la guerre y ait caufé de grands ravages,on
compte encore dans ce bourg environ huit çens maifons
de payfans, outre celles des boutiquiers, des
artifans , & d’autres particuliers. Il y a un tribunal de
• fept échevins, 8c une églife proteftante. {D. J.)
SOMMERSET-SHÎRE, {Géog. mod.) province
maritime d’Angleterre au couchant, dans le diocèfe
de Bath & de Wells, avec titre de duché. Elle eft bornée
au nord par le duché de Glocefter, au nord-oueft
parla baie de la Saverne, à l’orient par le comté de
W ilt , au fud-eft par le comté de Dorfet, & au fud-
c'ueft par Devonshire.
Elle a 55 milles de long, 40 de large, & 204 de
circuit. On y compte 42 quartiers, 35 villes ou
bourgs à marchés, & 385 églifes paroiffiales. Elle eft
abondamment arrofée de rivieres qui la rendent fertile
en grains 8c en fruits, 8c riche en prairies, en
pâturages 8c en troupeaux.
On y trouve plufieurs mines d’excellens charbons
•de terre, 8c des fontaines médicinales qui font renommées
; Briftol eft la capitale de cette province.
Le plomb qui fe tire des montagnes de Mendip, eft
un des meilleurs du royaume, 8c il s’en fait un grand
commerce.
Les anciens habitans de ce pays portoient le nom
de Ze/gw, 8c poffédoiënt outre cette province, celles
de Wight 8c de Southampton. Plufieurs feigneurs
y ont leurs terres, 8c de belles maifons de campagne
; mais ce qui fait fur-tout la gloire de cette belle
province, ce font les illuftres gens de lettres qu’elle
<a produits : il faut nommer ici les principaux.
Beckington ( Thomas ) , eft le premier dans cette
province qui fe foit diftingué dans les lettres. Il fit
Les études à Oxford, dans le college neuf dont il
étoit membre en 140 8 ,8c dont il fut dans la fuite le
bienfaiteur. Il devint évêque de Bath 8c Wélis, 8c
iavorifa fi généreufement les fciences, qu’il en a été
regardé comme le plus grand protecteur dans fon fiecle.
Il publia, Un Ouvrage latin : de jure regum anglof
r-uni ad regnurn Francia. On difputoit alors fort v ’i*
vement fur cette matière, 8c Beckington tâcha de
prouver dans fon livre, la nullité de la loi falique, 8c
le droit héréditaire des fois d’Angleterre à la couronne
de France. Il mourut en 1464.
Bond ( Jean), fe montra un critique utile pour la
jeunelfe, par fes notes fur Perfe 8c fur Horace, qui
font toujours fort eftimées à caufede leur'brièveté;
on y remarque pourtant des obmiflions Confidéra-
bles , particulièrement touchant les points hiftori-
ques 8c philologiques, qui font abfolument néceffai-
res pour l’intelligence des auteurs. Bon mourut recteur
de l’école publique de Taunton en 1612, âge de
62 ans.
Bennet (Chriftophle) , né en 1614, s’ attacha à la
Médecine, 8c fe rendit fameux dans fa pratique 8c
par fes écrits. Son ouvrage intitulé : theatri tabido-
rurn vejlibulum , &c. Londres 1654 in-8°. eft un oit-
vrage admirable. L’auteur mourut en 165 5 , âgé de
41 ans, de la maladie même fur laquelle il a fait un
chef-d’oeuvre.
Charlton { Gautier ) , autre médecin célébré , naquit
en 16 it) ; après avoir long-tems pratiqué à Lon-.
dres,fe retira en 1691 dans l’ile de Jerfey oii il mourut
fort âgé. Il a publié un grand nombre d’ouvrages.
Les principaux font : i°. (Economia animalis 7 Londres
1658, Amfterdam 1659, Leyde 1678, la Haye
1681 in-<2. 20. Exercitationes phyfico-anatomica 7 de
(Economia animal/-, Londres 1659 m-8°.réimprimées
depuis plufieurs fois au-delà la mer: 30. les Femmes
éphéjiennes & fimmériennes, ou deux exemples remarquables
de la puiffance de l’amour, 8c de la force de
l’efprit, Londres 1653 in-8°. 40. Exercitationes pathologies
, Londres 1660 in-40. 50. Onomafiicon {oi-
con, &c. Londres 1668 8c 1671 in-40. Oxon 1677.
in-fol. 6°. De feorbuto liber Jingularis, cm accejjît epb-
phonema in medicajlros, London 1671 in-8°. Leyde
1672 in-12. 70. Leçons anatomiques fur le mouvement
dufang, & la firuclure du coeur, Londres 1683 in-40.
! 8°. Inquijîtio de caïtfis catameniorum, & uteri rhuma-
| tifmo, London 1685 in-8°. 90. La vie de MaYccllus\
traduite de Plutarque en anglois, Londres 1684 in-8°.
1 o°. Difcours fur les défauts du vin, & fur les maniérés
d?y remédier, London 1668,1875 ^ 1692 in-8°.
Ajoutons fon livre intitulé, Chorea gigantum, ou
la plus fameufe antiquité de la Grande Bretagne ,
vulgairement appellée Stone-hinge,qui le trouve dans
la plaine de Salisbury, rendue aux Danois ; Londres
1663 , en neuf feuilles in-40.
Inigo ( Jones ) , infpe&eur-général des bâtimensde
Jacques I. de la reine Anne, du prince Henri, 8c de
Chrétien IV. roi de Danemarck, 8c enfuite du roi
Charles I. compofa en 1620, par ordre de Jacques I.
un ouvrage, où il prétend que Stone-hinge font les
relies d’un temple bâti par les Romains, pendant leur
féjour dans la Grande Bretagne, 8c dédié à Coelus
dont les anciens dérivoient l’origine de toutes cho-
fes. Ayant biffé cet ouvrage imparfait, lorfqu’il
mourut en 1652, il tomba entre les mains de M. Jean
Webb de Burleigh dans le comté de Sommerftt, qui
y mit la derniere main 8c le publia fous ce titre : La
plus notable antiquité de la Grande Bretagne, vulgairement
appellée Stone-hinge, dans la plaine de Salisbury,
rétablie; Lond. 165 5, en quinze feuilles in-fol.
Charlton, peu content de ce livre, l’envoya à
Olaiis Wormius, fameux antiquaire danois. Ce fa-
' vant lui écrivit plufieurs lettres fur cette matière, 8c
ce font ces lettres, avec les ouvrages de quelques
autres écrivains danois, qui ont lervi de fonds à
Charlton pour compofer fon traité fur ce fujet. Cet
ouvrage, dit M. Wood, quoique peu favorablement
reçu de plufieurs perfonnes lorfqu’il parut, n’a pas
laiffé d’être fort eftimé de nos plus célébrés antiquaires
8c fur-tout du chevalier Guillaume Dugdale,
qui croyoit que le dofteur Charlton avoit rencontré
jufte dans fa Chorea gigantum. Cependant M. Webb
entreprit la défenfe du traité d’inigo Jones, par
un livre intitulé: Défenfe de Stone-hinge rétabli,
où l’on examine les ordres 8c les réglés de l’architêc-
ture des Romains, &c. Lond. 1^85 in-fol.
Baker ( Thomas) , né en 16 2 5 ,8c mort en 1690,
a mis au jour à Londres 1684 in-40. en latin 8c en anglois,
un ouvrage intitulé la Clé de la Géométrie, dont
on trouve un extrait dans les Tranf. phil. du 2 0 Mars
tC8\n°. 1} 4-
Godwin (Thomas), enfeigna avec réputation à
Abingdon, 8c mourut en 1643 à 55 ans. On a de lui
plufieurs ouvrages en latin, remplis d’érudition; les
plus eftimés font: i° . Romance hiforiæ ctnthologia,
Oxford 1613 in-40. 16 2 3 ,8c Londres 1658: z°. Sy-
nopfis antiquicatum hebraicarum, libri très, Oxford
1616 in-40. 30. Mofes & Aaron, ou les UJ"âges civils
6- eccléfiafiques des Hébreux, Londres 1625 in-40. b
feptiemë édition eft aufii de Londres en 1655 in-40.
Ce-t ouvrage a été traduit en latin, 8c publié à
Utrecht en 1690 in-40. avec des remarques de Jean-
Henri Reyzius : on y a ajouté deux diflërtations de
Witfius; l’une fur la théocratie des Ifraélites, 8c l’autre
fur les Réehabites.
Cudworth (Rodolphe), naquit en 16 17 , 8c cultiva
de bonne heure toutes les parties de la Théologie
, des Belles-lettres 8c de la Philofophie. En 1647
il prononça un fermon en préfenee de la chambre des
communes, dans lequel il la follicite de contribuer à
faire fleurir l’érudition. « Je ne parlepas feulement,
» dit-il j de celle qui eft propre pour la chaire, vous
» y veillez fuftifamment; mais je parle du l'érudition
» qui eft d’un ufage moins ordinaire, prife dans-fes'
»■ différentes branches, lesquelles toutes réunies,
» ne laiffent pas d’être utiles à la religion 8c à la fo-
>> ciétë. C ’eft une chofe digne de vous , meilleurs ,
>k en qualité de perfonnes publiques, d’encourager le
tf favpir, qui ne peut que réfléchir fur vos perfon-
>> nés , 8e vous couvrir d’honneur 8e de gloire >>.
En 1654 il fut nommé principal du college de
Ghrift à Cambridge, pofte dans lequel il paffa le relie
de fes jours, 8c mourut en 1688, âgé de 71 ans.
Cudworth réuniffoit de grandes connoiffances ; il
étoit très-verfé dans la Théologie, dans les langues
favantes 8c dans les antiquités. Il prouva par feS ouvrages
qu’il n’étoit pas moins philofophe liibtil, que'
profond métaphyficien. Il fit choix de la philofophie
méchanique 8c corpulculaire; 8c dans la métaphyfi-
que, il adopta les-idées 8c les opinions de Platon.
Il publia en 1678 fon fyftènte intelieéluel de l’univers
, in-fol. Il combat dans cet ouvrage: l’Athéifme
( qui eft là néceffité de Démocrite), dont il réfute les'
raifons 8c la philofophie. Thomas Wife a publié en
1706 ,-un abrégé fort eftimé de ce bel;ouvrage , en
deux volumes in-40. & cet abrégé étoit néceffàire,
parce que le livre du doôeur Cudworth eft un fi vafte
recueil de raifons 8c d’érudition', que le fil du dif-
cours eft perpétuellement interrompu par des citations
grecques 8c latines. M. le Clerc avoit cependant
defiré que quelque favant entreprît de traduire
en latin le grand ouvrage de Cudworth ; ce projet a
été finalement exécuté en 173 3 , par le docteur Mof-
heim, 8c 1a traduâion a paru à Iene en' 2 vol. in-fol.
avec des notes 8c des diflërtations.
Cudworth a laiffé plufieurs ouvrages manuferits,
entr5autres i° . un Traité du bien & du mal moral,
contenant près de mille pages : 20. un Traité qui n’eft’
pas moins confidérable fur La liberté & fur la néceffité:
3°. un Commentaire fur la prophétie de Daniel touchant
les feptante femaines 7 en 2 volumes in-fol. 40. un
Traite fur l éternité & limm ’Habilité du jufle & de Üîn-
ju f t ; ce traité a été publié en anglois à Londres en
1731 in-8°. avec une préface du do&eiir Chandler ;
éveque de Durham : 50. un Traité de Cimmortalité de
Canu,' en un vol. i n j 6. 6°. un Traité de T érudition
des-Hébreux, &c.
Il laiffa une fille nommée Damans, qui fut intimement
liée avec M. Locke, dont il eft teins de pari
1er.
En effet, la province de Sàihmerfet doit fur-tout fe
vanter d’avoir produit ce grand homme. Il naquit à
Whrington, à 7 ou 8 milles de Briftol, en 1632.
Après avoir commencé à étudier férieufement, il
s attacha à la Medecine ; 8c quoiqu’il ne l’ait jamais
pratiquée, il l’entendoit à fond au jugement de S ydenham.
Le lord Ashley , depuis comte de Shaftes-
bury, qui reconnqiffoit devoir la vie à un des con*
feils de Locke, difoit cependant que fa fcience médicinale
étoit la moindre partie de fes talens. Il avoit
pour lui la plus grande eftime, le combla de bienfaits,
8c le mit en liaifon avec le duc de Buckingham,
le^lord Halifax, 8c autres feïgneu'rsde fes amis, pleins
d’ efprit 8c de favoir , 8c qui tous étoient charmés de
la converfation de Lock.
Un jour trois ou quatre de ces feigneurs s’étant
donné rendez-vous chez le lord Ashley, pour s’entretenir
enfemble, s’aviferent en caufant de demander
des cartes. Locke les regarda jouer pendant quelque
tems, & fe mit à écrire fur fes tablettes avec
beaucoup d’attention. Un de ces feigneurs y ayant
pris garde, lui demanda ce qu’il écrivoit. « Mylôrd,
» dit-il, je tâche de profiter de mon mieux dans vo-
» tre compagnie; car ayant attendu avec impatien-
» c e , l’honneur d’être préfent à une affemblée des
» plus fpirituels hommes du royaume, & ayant eu
» finalement cet avantage, j’ai cru que je ne pou-
» vois mieux faire que d’écrire votre converfation ;
» 8c je viens de mettre en fubftance le précis de ce
» qui s’eff dit ici depuis une jieure ou deux ». Il né
fut pas befoin que M. Locke lut beaucoup de ce dialogue
, ces illuftres feigneurs enfentirent le ridicule;
8c après s’être amufés pendant quelques momens à
le retoucher , & à l’augmenter avec efprit, ils quittèrent
le jeu, 8c entamèrent une converfation fé-
rieufe, 8c y employèrent le refte du jour.
Locke éprouva la fortune 8c les revers du comte
Shaftesbury, qui lui avoit donné une commiflïon de
cinq cent livres fterling, qu’on fupprima. Après la
mort du roi Charles IL M. Penn employa fon crédit
auprès du roi Jacques IL pour obtenir le pardon dé
M. Locke; 8c la chofe eût réuffi fi M. Locke n’avoit
répondu , qu’// n}avoit que faire de pardon, puifqiiil
n avoit commis aucun crime.
En 1695 ^ fàt nommé commiffairedu commerce
8c dès colonies, emploi qui vaut mille livres fterling
de rente ; mais il le réfigna quelques- années
après, à caufe de l ’air de Londres qui étoit contraire
à fa fanté; 8c quôique le roi même voulût lui confer-
ver ce pofte fans réfidence, M. Locke fe retira dans
la province d’Effex, chez le chevalierMarsham fon
ami, avec lequel il paffa les quinze dernières années
de fa v ie , 8c mourut en 1704 âgé de 73 ans:
Il fit lui-même fon épitaphe, dont voici le précis i
Hic fiais eß Joannes Locke. Si qualis fiierit rogas ,
mediocritate fuâ cpntentum fe vixijfe refpondet. Litte-
ris eb ufque tantum profecit, ut veritati uni fè lïtaret;
morum exemplar f i quaras , in Evangelio hab'es. Vitio-
rum utiriàm nufquam ; mortalitatis cert'e {quodprofit)
hic , & ubique.
Il avoit une grande connoiffance du monde ,
8c des affaires. Prudent fans être fin, il gagnoit
l’eftime des hommes' par fa probité , 8c étoit toujours
à couvert d’un faux ami, ou d’un lâche flatteur.
Son expérience 8c fes moeurs honnêtes,- le fai-
foient refpeâer de fes inférieurs , lui attiroient l’eftime
de fes égaux,ramitié 8c la confiance des grands#