le feptieme & huitième fiecle ; les 'Chrétiens, dans
les croifades, leur en prirent une partie., dont ils,
jouirent même peudetems, fousGodefroi de Bouillon,.
Les Sarrazins y rentrèrent b ientôt, & laifferent
la Syrie aux fultans d’Égypte, à qui les Turcs l’en- :
levèrent. Ce pays fe nomme aujourd’hui Sourie, ou
Soriflan. ^ o y e i S oR iST AN .
C ’eft dans la Syrie p ropre, foumife aux Romains ,
que. naquit Publius Syrus, célébré poëte mimique,
qui floriffoit à Rome , vers la fept cent dixième année
de cette ville , & la quarante-q.uatrieme avant
Ïefus-Chrift. Les anciens goûtèrent fingulierement
ce poëte ; Jules Céfar, Calïius Sévérus j '& Séneque
le philofophe, le prëféroient à tous ceux qui l’avoient
précédé ", foit dans la Grece, foit en Italie ; mais il ne
relie plus de Tes mimes., que des fragmens oufenten-
ces qui en furent extraites du tems des Antonins ; elles
ont été jointes à celles de Laberius, & fouvent
imprimées ; la meilleure édition a été donnée en Hollande
, par Havercamp , en 1708, avec des notes.
(■ £.ƒ.) .
' Syrie , rois de , {art. numifm. ) la partie de l’hif-
toire qui concerne les rois de. Syrie, eft très-obfcu-
re; on fait feulement que dix ans après la mort d’A lexandre
le grand, Séleucus, l’un de fes généraux,
fonda le royaume de Syrie, quifubfifta environ deux
cent cinquante ans , c’eft-à-dire, jufqu’au tems où
Pompée ayant conquis la Syrie fur Antiochus l’afia-
tique , en fit une province de l’empire romain. On a
tiré peu d’éfclairciffement de l’hiftoire des rois de Sy-
. rie , par Jofephe, & par les livres des Macchabées ;
mais un heureux hazarda procuré à M. Vaillant (Jean
Foix ) , l’occafion d’éclaircir l’hiftoire de Syrie , par
les feules médailles.
Un ami qu’il avoit connu particulièrement àConf-
tantinople, lui fit préfent d’un fac rempli de m.édailles,
& entr’autres de médailles des rois de Syrie ; ces médailles
lui firent naître la penfée d’en chercher d’autres
, & d’employer tous les moyens poflibles pour
en former une fuite complété ; il réufiit dans fon en-
ireprife par le fecours de plufieurs favans qui lui
communiquèrent toutes les médailles qu’ils avoient
fur cette partie de l’hiftoire ancienne. *
Enfin il fe vit entêtât de mettre au jou r , par les
médailles , la repréfentation des vingt-fept rois qui
re^nerent dans la Syrie, depuis Séleucus I. jufqu’à
Antiochus XIII. dont Pompée fut le vainqueur. Il a
prouvé la fuccelfion chronologique de ces princes ,
par les époques différentes marquées fur leur médailles
; avec iemême fecours , il a rétabli la plupart de
leurs furnoms , qui étoient corrompus dans les livres
, ou dont on ignoroit la véritable étymologie.
Il a auffi déterminé par le fecours des médailles ,
le commencement de l’ere des Séleucides. Les meilleurs
chronologiftes le rapportoient unanimement à
la première année de la cent dix-feptieme olympiade,
trois cent treize avant Jefus-Chrift ; mais ils ne s’ac-
cordoient point fur le tems' de l’année où cette époque
avoit commencé. M. Vaillant l’a fixée à l’equi-
noxe du printems, parce que Antioche, capitale de
la Syrie , marquant fes années fur fes médailles , y
repréfenta prefque toujours le foleil dans le ligne du
belier.
Telles font les découvertes de M. Vaillant dans
.l’hiftoire des rois de Syrie , par leurs médailles. Cet
ouvrage parut fous ce titre : Seleucidarum imperium ,
Jive hifloria regum Syriat, ad jidem numifmatum ac-
commodata. Paris 1681. in-40. Mais l’édition faite
à la Haye , en 1731. in-fol. eft beaucoup plus belle.
Le leéteur trouvera dans cet ouvrage également curieux
& utile , tout ce que les anciens auteurs ont
dit de chaque roi de Syrie , les médailles%qui s’y rapportent,
ou qui y fuppléent, & leur explication par
potre habile antiquaire. (D . J . )
SYRIENNE, LA déesse , ( Mytholf) il y a en Syrie
, dit Lucien, en fon traité de la déejfe fyrienhe , une
ville qu’on nomme Sacrée ou Sérapolis, dans laquelle
eft le plus grand & le plus augufte temple de la Syrie ;
outre les ouvrages de. grand p r i x &c les offrandes
qui y font en très-grand nombre, il y a des marques
d’une divinité prélente. On y voit les ftatues fuer,
fe mouvoir, rendre des; oracles ; & on y entend fou*
vent du bruit, les portes étant fermées. Les richef-
fes de ce temple font immenfes ; car on y apporte des
préfens de toutes parts , d’Arabie , de Phénicie , de
Cappadoce , deCilicie , d’Affyrie, & deBabylone.
Les portes du temple étoient d’o r , auffi-bien que la
couverture , fans parler du dedans qui brilloit partout
du même métal. Pour les fêtes & les folemnités,
il ne s’en trouve pas tant nulle part. Les uns croient
que ce temple a été bâti par Sémiramis , en l’honneur
de Dérito fa mere : d’autres difent qu’il a été
confacré à Cybé le, par Atys , qui le premier enfei-
gna aux hommes les myfteres de cette déeffe ; mais
c’étoit l’ancien temple dont on entendoit parler : pour
celui qui fubfiftoit du tems de Lucien , il avoit été
bâti par la fameufe Stratonice, reine de Syrie.
Parmi plufieurs Hantes des dieux , on voyoit celle
de la déeffe qui préfidoit au temple : elle avoit
.quelque chofe de. plufieurs autres déeffes ; car elle
tenoit un feeptre d’une main , & de l’autre une quenouille
; fa tête étoit couronnée de rayons , & coef-
fée de tours, avec uu voile au-deflus , comme celui
de la Vénus célefte : elle étoit ornée de pierreries de
diverfes couleurs , entre lefquelles il y en avoit une
fur la tête qui jettoit tant de clarté, que tout le temple
en étoit éclairé pendant la nuit; c’eft pourquoi on
lui donnoit le nom de lampe. Cette ftatue avoit une
autre merveille , c’eft que de quelque côté qu’on la
confid.érât, elle fembloit toujours vous regarder.
Apollon rendoit des oracles dans ce temple , mais
il le faifoit par lui-même , & non par feS prêtres ;
quand il vouloit prédire, il s’ébranloit , alors fes
prêtres le prenoient fur leurs épaules, & à leur défaut
, il fe remuoit lui-même & fuoit. Il conduifoit
ceux qui le portoient, & les guidoit comme un cocher
fait fes chevaux , tournant de-çà & de-là , &
paffant de l’un à l’autre, jufqu’à ce que le fouverain
prêtre l’interrogeât fur ce qu’il vouloit favoir. Si la
chofe lui déplait, dit Lucien, il recule, finon il avanc
e , & s’élève quelquefois en l’air : voilà comme ils
devinent fa volonté ; il prédit le changement des
tems & desfaifons,, & la mort même.
Apulée fait mention d’une autre façon de rendre
les oracles , dont les prêtres de la déeffe fyritnne
étoient les inventeurs ; ils avoient fait deux vers dont
le fens étoit : les boeufs attelés coupent la terre, afin
que les campagnes produifent leurs fruits. A vec ces deux
vers, il n’y avoit rien à quoi ils ne répondiffent. Si
on venoit les confulter fur un mariage , c’étoit la
chofe m$me des boeufs attelés enfemble, des campagnes
fécondes ; fi on les confultoit fur quelques terres
qu’on vouloit acheter, voilà des boeufs pour les
labourer , voilà des champs fertiles ; fi on les confultoit
fur un voyage, les boeufs font attelés, & tout
prêts à partir, & les campagnes fécondes vous promettent
un grand gain ; fi on alloit à la guerre , les
boeufs fous le joug, ne vous annoncent-ils pas que
vous y mettrez auffi vos ennemis ?
Cette déeffe qui avoit lesattributs de plufieurs autres
, étoit, félon Voffius, la vertu genérative où
productive que l?on défigne par le nom de mere des
dieux. ( D . J. )
SYRIENS , ( Hifl. eccléfiafl. grecq. ) nom qu’qp a
donné aux chrétiens grecs répandus dans la Syrie,
dans la Méfopotamie ,-dans la Chaldée, & qui fui-
voient les erreurs d’Eutychés ; erreurs qu’ils communiquèrent
aux Arméniens. Us n’admettent qu’une nature
en Jelus-Chrift , ne donnent l’extrême-onCtion
qu aux pretres , & feulement après la mort ; ils ne
croient point le purgatoire, chantent l’office divin en
langue fyriaque, confacrent en pain levé , &c ont
des abftinences plus aufteres que celles des latins.
Enfin les Syriens font à peu de chofe près dans les
-mêmes opinions que ceux qu’on,nomme Jacobites.
V o y t{ Ja co bit es . (D . ƒ.)
SYR ING A , f. m. ( H f l. natur. Botan.f genre
de plante à fleur en rôle , compolée de plufieurs pétales
difpofés en rond. Le piftil fort du calice & devient
dans la fuite un fruit qui adhéré au calice & qui j
eft turbiné comme la pomme du pin ; ce fruit s’ouvre
ordinairement en quatre parties , & il eft divifé
en quatre loges qui contiennent de petites femen-
Cès. Tournerait, inft. rei herb. Voye£ Plante.
S y r in g a , arbriffeau affez commun qui s’élève
à fix ou fept pies, & quelquefois jufqu’à dix. Il pouffe
quantité de rejettons du pié qui affoibliffent les principales
tiges fi l’on n’a foin d’en retrancher une partie.
Ses feuilles font oblongues , affez grandes , terminées
en pointe , dentelées fur les bords, & d’une
verdure agréable. Ses fleurs paroiffent au mois de
M a i, &: leur durée va jufqu’à la mi-Juin , fi la faifon
n’eft pas trop feche : elles font blanches, raffemblées
en bouquet , d’une belle apparence & d’une odeur
de fleur d’orange un peu trop forte. Sa graine qui eft
extrêmement menue vient dans des capfules que la maturité
fait ouvrir au mois d’Aout.
Cet arbriffeau eft très-robufte ; il endure le froid
comme le chaud ; il réuffit dans tous lesterreins. Son
principal mérite eft de fe plaire'dans les lieux frais ,
ferrés & couverts , même à l’ombre des autres arbres.
Il (e multiplie plus que l’on ne veut par fes rejettons
qui cependant ne tracent pas au-loin. On peut
auffi le faire venir très-aifément de bouture. Plus on
taille cet arbriffeau , mieux il réuffit.
On peut faire difterens ufages du fynnga pour l ’agrément
dans de grands jardins. Il eft propre à venir
en buiffon dans les plate-bandes , à faire de la garniture
dans les maffifs des bofquets, mais particulière- i
ment à former de moyennes p^liffades dans des endroits
ferres, ombrages, & même écartés, par rapport
à l’odeur trop pénétrante de fes fleurs qui n’eft
agréable que de loin. En Angleterre on fe fert de fes
fleurs que l’on renouvelle fouvent pour parfumer
les gants.
Il y a quelques variétés de cet arbriffeau.
}• Le fyringa ordinaire ; c’eft à cette efpece qu’on
doit particulièrement appliquer le détail ci-deffus.
fiyringa a fleur double ; cet arbriffeau ne s’élève
qu à trois ou quatre piés. On regarde fes fleurs comme
doubles, parce qu’elles.ont quelques pétales de
plus que la fleur fimple; d’ailleurs elles ne fe trouvent
doubles que quand elles font feules ; car dès
qu’elles viennent en bouquet elles font fimples. Il y a
dans cette variété plus de fingularité que d’agrément.
3 .L e fyrlnga à feuilles panachées; fes feuilles font
tachées de jaune, & elles ont peu d’éclat. Il faut à cet
arbriffeau un terrein fec &c beaucoup de foleil ; car fi
on le mettoit dans un lieu frais & à l’ombre, il ypren-
.droit trop de vigueur, & les taches de fes fleurs dif-
paroîtroient. ,
4. Lefyringa nain ; il ne s’élève guere qu’à un p ié,
& il ne donne point de fleurs. Tout le fervice qu’on
, en pourroit tirer feroit d’en faire des bordures pour
regler les allées dans un lieu vafte, où il n’exigeroit
ni taille ni culture, parce que cet arbriffeau ne trace
point.
Y Le fyringa de la Caroline ; fes feuilles ne font
point dentelées fur les bords , & fes flejnrs font fans
odeur, mais plus grandes que celles àufyringa ordi-
paire. Cet arbriffeau eft très - rare & encore pèU
connu.
S Ÿ kn r ôA , (Géogr. âne:) ville de [’Hyrcanie à
une petite diftance de Tambrace. Polybe > Uv. X . c.
> . dit que cette ville pour fa force 8c pour les autres
commodités , étoit comme la capitale de l’Hyr-
canie. Elle étoit entourée de trois foffés, larges chacun
de trente Coudées, & profonds de quinze. Sur les
deux bords de ces fqfles., il y avoit un double re tranchement
, 8c au-delà une forte muraille. Toutes
ces fortifications n’empèchefent pas qu'Àntiochus le
grand , roi de. Syrie , ne fe rendît maître de cette
y J ™ un ®*8* » S « long & très - meurtrier,
j Ü h S b !m ii,c- )i i e u , au-delà
du Nil Scpres de Thebes, félon Paufanias , liv. I. c.
qui dit qu’on voyoit auprès de ce lieu un coloffè
admirable. C ’elt, ajoute-t-il,une ftatue énorme, qui
reprefente un homme allîs : plufieurs l’appellent le'
monument de Itanmn ; car on difoit -que Memnon
etoit venu d’Ethiopie en Egypte , 8c qu’il avoit pénétré
meme jufqu’à Sufés. Les Thébains vouloient
que ce fut la ftatue de Phaménophés , originaire du
pays, & d’autres difoient que c’étoit celle de Séfof-
tns. Quoi qu’il eh foit,potirfuit Paufanias, Cambyfe
ht brifer cette ftatue, 8caujourd’hui toute la partie
fuperieure depuis la tête jufqu’au milieu du corps eft
parterre, lèrefte fubfiftecomme il étoit; 8c tous les
jours, au lever du foleil, lier, fort un ion tel que celui
des cordes d’iminftrument de mufiqueïdrfqu’elles
viennent.à fe caffer. ^
Strabon , üy. X P I1. rapporte ce fait comme Pau-
lanms : il en avoit été: témoin comme lu i , mais il
n etoit pas tout-à-fait fi crédule ; car il avertit que
le fon qu'il entendit . Scque la ftatue fembloit rendre
pouvoir fort-bien venir de quelques-uns des affiftans!
Il aime mieux en attribuer la çaufe à la fupercheriè
des gens du pays, qu’à la ftatue.
Ammien Marcellin,liv. X X I î . c. xv. qui écrit Sy-
nnges, dit que par ce mot on entend certaines grottes
fouterraines pleines de détours , que des hommes,
à ce qu’on difoit, inftruits des rites de la-religion
, avoient creufées en divers lieux avec des
foins & des travaux infinis, par la crainte qu’ils
avoient que le fouvenir des cérémonies religieuîes ne
fe perdit. Pour cet effet, ajoute-t-il, ils avoient taillé
ïur la muraille des figures d’oifeaux , de bêtes féroces
, & d’une infinite d’autres animaux ; ce qu’ils appelaient
des lettres hierographiques ou hiéroglypkiaues
SYRINGITES, f. f. (Hifl. nat. Litholog.) Pline dit
que c’étoit une pierre femblable au noeud d’une pail-
le , ayant une cavité comme elle. Boot croit que
c’eft Vofléocolle. n
SYRINGOIDE, p i e r r e , ( Hifl. nat. ) pierre qui
reffemble à un amas de rofeaux pétrifiés. Quelques
naturaliftes ont donné le nom de pierre Jyrinaoïde à
des efpeces de madréporites , compofés de tuyaux
placés perpendiculairement à côté les uns des autres.
D ’autres ont donné ce nom à des incruftatiöns
ou dépôts qui fe font faits dans l’eau fur de vrais rofeaux
, ce qui a produit avec le tems des pierres qui
ont confervé la forme des rofeaux fur lefquels le dépôt
terreux, qui depuis s’eft changé en pierre eft
venu fe placer. (—)
^ SYRINGOTOME , f. m. infirumentde Chirurgie ,
c’ eft une efpece de biftouri circulaire avec lequel
on coupe la peau, la graiffe, les duretés, & tout ce
qui recouvre un canal fiftuleux fitué au fondement
ou dans une autre partie.
Ce mot eft grec ; il vient de W B Ê ,fißula, rofeau,
nftule, & de to/j.» ^feclio, incifipn, du verbe tIfxva
fe co , je coupe.
On trouve dans Scultet & dans Aquapendente des
figures de fyringotomes ; ce font des biftouris courbes
, des efpeces de petites faucilles boutonnées par
leur extrémité. On ne fe fert point de ces inftru