
lo i, lorfqfle le pere a fait une fubftitutîon vulgaire à
-fon fils ; on prefume qu’il a aufli eu intention de lui
fubftituer le même heritier, au cas que cet enfant
décédé avant l’âge de puberté. Viyei au digefte le tit.
de vulg. & pupill. fubftit.
Substitution quafi pupillaire , eft la même
que la fubftitution exemplaire ; c’eft celle qui fe fait
à un majeur, furieux 8c imbecille. Voye^ ci - devant
Su bst itut io n exemplaire.
Su bstitut ion réciproque,eft celle par laquelle
deux perfonnes font appellées l’une au défaut de
l’autre, comme fi le teftateur dit: » J’inftitue Jean
» & Jacques; 8c au défaut de chacun d’eux,fes enfans;
» & au défaut de l’un 8c de fes enfans, ce fera l’autre,
» ou à fon défaut les fiens.Voye^ Substitution bre-
v ilo q u e .
Su bstitut ion retardée ou Graduelle retardée
, eft celle où pour prolonger indire&ement
le fidei-commis d’un degré, on nomme pour heritier
le petit-fils, ne laiffant au pere qu’un fimple ufufruit.
Foyei les traités de M. Davot, fur le Droit français ,
tom. V. pag. 6 y 4.
Su bstitut io n simple , eft une fubftitution fidei-
commiffaire oii le fidei-commis ne doit opérer qu’une
fois, à la différence de la fubftitution graduelle oii il
opéré fucceflivement au profit de plufieurs perfonnes
l’une après l’autre. Voyei Substitution graduelle.
Su bstitut ion t a c i t e , eft celle qui, quoique
n’étant point écrite , s’enfuit néanmoins de la difpo-
fition, foit par une préfomption légale & de droit,
foit par une préfomption tirée des termes du tefta-
mènt ou de la donation ; il y a des cas où l’on admet
une fùbfiitution vulgaire, tacite, 8c quelquefois
aufli une pupillaire tacite.
Substitution u niverselle, eft celle qui comprend
tous les biens du teftateur ou donateur, ou même
feulement une portion ou quotité, ne fût-ce qu’un
douzième, un vingtième, 8c la quarte trebëllianique
ne fe prend que fur la fubftitution fidei-commifl'aire
univerfelle.
Su bstitut ion vu lg a ir e ou commune , eft
celle par laquelle le teftateur ou donateur inftitue
un fécond héritier au défaut du premier ., pour empêcher
que la première inftitution ne foit caduque.
.Cette fécondé inftitution fe fait pour avoir lieu feulement
dans le cas où le premier inftitué ne fera pas
héritier, foit qu’il ne veuille pas l’être, ou qu’il ne le
puiffe ; ce qui renferme le cas du prédécès, 8c toute
autre capacité 8c le refus.
On peut fubftituer de même un troifieme héritier
au défaut du fécond, 8c même plufieurs autres.
Quand le premier inftitué fe porte héritier, la fubftitution
vulgaire devient caduque , & ainfi du troifieme
ou quatrième héritier, quand le précédent accepte.
On peut fubftituer de même à un légataire.
Cette forte de fubftitution a lieu principalement
dans le pays de droit écrit 8c autres , où les inftitu-
tions d’héritier font néceffaires pour la validité du
îeftament ; mais dans les pays coutumiers où les infti-
tutions d’héritier ne valent que comme des legs uni-
verfels , les fubjlitutions vulgaires ne fe pratiquent
que pour fubroger le fubftitué au-lieu de l’inftitué ,
au cas que celui-ci ne veuille ou ne puiffe recueillir
l’inftitution ou legs fait à fon profit. Voye^ au dig. le
lit. de vulg. & pupill. fubjiit. (A )
SUBTERFUGE, f. m. {Gram.') moyen injufte 8c
détourné dont on ufe pour échapper à la pénétration
, à la juftice, à la corre&ion.
SUBTIL, adj. en Phyfique, fignifie un corps extrêmement
petit, fin & délicat ; tels que font les ef-
prits animaux, lesémanations des corps odorans, &c.
Foyci Esprit , Ecoulemens, Emanations , &c.
Unê portion de matière n’eft plus fubtile qu’une
autre, qu’ en fe qu’elle ce divife en parties plus petites
; ces parties s’infinuent plus aifément dans les
pores des autres corps. Voyeç P a r t i c u l e , & c.
Les Cartéfiens prennent pour leur premier élément
une matière fubtile. Voye^ C a r t é s i a n i s m e ,
É l é m e n t & M a t i è r e s u b t i l e .
Ils la fuppofent fi exceflivement fine, qu’elle pénétré
les plus petits pores du verre 8c des autres
corps folides ; 8c il prétendent expliquer par fon
moyen la plupart des phénomènes de la nature. Voye£ V u i d e , P l e i n , &c. Chambers. (O) S u b t i l , m a l s u b t i l , ( Fauconnerie. ) maladie
qui arrive aux oifeaux de proie , 8c dans laquelle
ils font affamés , quoiqu’on leur donne toujours à
manger.
SUBTILES, ( Hift. nat. ) oifeaux de la nouvelle
Efpagne, qui font des efpeces de corneilles ; ils font
de la groffeur d’un pigeon ; leur plumage eft noirâtre
, mais leur bec 8t le bout de leurs ailes font jaunâtres
; leurs nids font fufpendus à l’extrémité des
branches des plus grands arbres , auxquelles on croi-
roit qu’ils ne font point attachés , ils n’y tiennent
que par des fils ou brins d’une herbe fort longue,
dont le nid lui - même eft formé 8c eft très - artifte-
ment entrelacé : à l’un des côtés du nid eft une ouverture
, qui fert d’entrée à l’oifeau. On voit quelquefois
julqu’à trente de ces nids fur un même
arbre.
SUBTILITÉ \ f. f. (Gram.) qualité qui fait appel-
1er une choie fubtile. Voye[ Subtil. IÎ fe prend au
fimple 8c au figuré. On dit la fubtilité de la matière,
la fubtilité de l’eau, de l’air, du feu , de la pouffiere ;
la fubtilité de l’efprit ; la fubtilité du raifonnement. Il
fe prend plutôt en mauvaife part qu’ en bonne. Dans
les hommes, on fe méfie de la fubtilité ; dans les cho-
fes , il s’oppofe à la folidité, 8c il fe joint'à prefque
toutes fés acceptions une idée de petiteffe.
SUEUCULA, f. f. {Littéral, rom.) c’étoit chez
les Grecs l’habit de deffous, indufium , v'boS'Ôtvç. D epuis
que les Romains prirent une fécondé tunique,
on appella celle de deffus tunica fuperaria, MMiwnit,
8c celle de deffous tunica fubucula ; celle - ci étoit
de lin , 8c répondoit à nos chemifes d’aujourd’hui ;
une chemife de lin ufée fe nommoit fubucula trita.
( o . m
SUBVENIR, v. n. ( Gram. ) fecourir, foulager.1
J’étois dans la détreffe, il ne dédaigna pas de connoi-
tre ma mifere 8c d’y Jubvenir. Ma grande-mere refta
veuve à trente-trois ans, 8c elle avoit eu vingt-deux
enfans, huit dans les quatre premières couches ; il lui
en reftoit dix-oieuf vivans autour de fa table. Je ne
fais comment elle parvint à les élever & à fubvenir
à tous leurs befoins, avec le peu de fortune qu’elle
avoit. De tant d’enfans, aucun n’eft parvenu au-delà
de foixante 8c quinze ans : je n’en ai jamais vu que
trois ; je fuis encore jeune, 8c au moment où j’écris,
il n’en refte pas un. Avec quelle vîteffe les hommes
paffent ! Comment la nature fubvient - elle à une diminution
fi rapide de l’efpece ?
SUBVENTION, f.f. (Finance.) tout impôt fura-
jouté, pour fournir à de nouveaux befoins de l’état.
SUBUR, (Géog. anc.) i°. fleuve de la Mauritanie
tingitane. Ptolomée, l. IV. c. j . marque l’embouchure
de ce fleuve fur la côte de l’Océan atlantique,
entre l’embouchure du fleuve Lixus 8c le golfe Êm-
poricus. Pline, l. V. c. j . fait aufli mention de ce
fleuve, dont le nom moderne eft Subu , félon quelques
uns , 8c Sus ou Cebit félon d’autres.
Il fort du mont Ciligo ou Salego, au royaume de
Fez, dans la province de Cuz, 8c fe précipite fi rapidement
, qu’il entraîne avec foi des pierres qui pe-
fent un quintal. Il y a fur cette riviere un pont de
cent cinquante toifes de long.
S U B Après qu’elle a traverfé beaucoup de montagnes
& de vallées, elle arrofe une plaine à deux milles de
la ville de Fez. Elle fait la même cliofe dans la province
d’Afgar, 8c fe jette dans la mer auprès de la
ville de Maroc. Ce n’eft toutefois qu’après s’être grofi
fie de l’eau de plufieurs rivières, comme deGuarca,
de Sador, qui defeendent des monts Gomere 8c Er-
rif ; de celle de Fez, qui eft le Fut de Pline , & le
Pheut ou Theut de Ptolomée, 8c de celle d’Ynavan
8c de Bath dont la province d’Agafcar eft baignée.
i°. Subur, ville de l’Efpagne tarragonoife. Ptolomée
, l. II. c. vj. la donne aux Cofetani, 8c la place
fur la côte entre Barcinon& Tarracon. Cette ville
eft connue de Pomponius Mêla -, l. II. c. vj. qui la
compte au nombre des petites villes, fituées aux environs
de Tarracone. Pline, /. I II. c. iij. ne fait que
la nommer. Les habitans de Subur font appelles Su-
ùuritani dans une infeription trouvée auprès de Tar-
ragone, & rapportée par Gruter, p. 414.
L. F u R i o L. F.
F a v e n t i n o.
■ SU BU RITAKI.
{D .j.) Public.
SUBUR A , ( Topog. de Vanc. Rome.) quartier de
Rome qui étoit entre le mont Efquilin, le mont Vi-
minal 8c le mont Quirinal. C’étoit le quartier ordinaire
des courtifanes, & le rendez-vous des jeunes
■ débauchés. Quand je n’eus plus, dit Perfie, autour
de moi que des gens complaifans , & que j’eus pris
la robe blanche, c’eft-à-dire la robe virilé, je pro-
■menois mes yeux avec pleine licence dans le quartier
Subura.
■ Cum blandi comités, totâque impuni Subura
- P ermißtfparßjfe oculos, jam candidus umbo.
Dans Horace , odey.l. V. Canidie invoque les divinités
de la nuit, pour ameuter les chiens du quartier
de Subura contre Variis, qui y alloit voir tous
les foirs des filles de joie ; qu’ils décelent, ajoute-t-
-ellé, fa perfidie , 8c qu’ils le rendent la fable de toute
la ville.
■ Senem qubd omîtes vide an t adulterum ,
Latrent Suburanæ canes.
{ D . J .)
SUBURBANUMou SU BU R B AN A , (Littéral.)
■en fous-.entendant domus ou villa, fi^nifioit chez les
■ Romains une maïfon de campagne aux portes de
Rome. Comme les fénateurs 8c fur-tout ceux qui
àvoient beaucoup départ au gouvernement, ne pou-
voient être long-tems .abfens de Rome ; outre ces
maifons de campagne fi magnifiques qu’ils avoient
dans les endroits de l’Italie les plus délicieux, ils en
•avoient encore d’autres moins confidérables dans les
dehors de Rome, qu’ils appelaient leurs jardins. Les
■ vignes des grands feigneurs italiens ont pris la place
■de cesfuburbana. (D . J .)
SUBURBICAIRES , adj. ( Gram. & Jurifprud. )
les provinces qui appartenoient au vicariat de Rome
furent .appellées fuburbicaires, quaß fu'b urbe poßtee^
ainli que le démontre le P. Sirmond ; 8c par une fuite
■on appella aufli églifes fuburbicaires celles qui étoient
renfermées dans le vicariat de Rome. Cependant
Saumaife 8c quelques autres auteurs refferreht les
provinces 8c les égliïesfuburbicaires dans des bornes
eaucoup plus étroites ; ils prétendent que l’on ne
doit donner ce nom qu’aux proyinces qui étoient
aux environs de Rome, dans la diftance de cent
milles ; d. autres ont donné dans un autre excès , 8c
e font efforces de prouver que , par le terme de provinces
fuburbicaires , on entendoit toutes les provinces
loumtfès a l’èm'pirè romain ', 'ou dii-moins celles
qui etoientcomprifes fous ce qu’on appelle occident.
Tome XV»
S U C 595
Telle eft l’opinion de Sehelftrate & de Léon Allatins ;
mais M. Dupin, parlifan de l’opinion du P. Sirmond,
a démontré Terreur des deux autres opinions & a
prouvé fondement que le titre de fuburbiçaïrïétoit
donne aux provinces & .éelifej comprifes dans le
Vicariat de Home. ( ./)
SUC, on donne le nom de fuc â tous les fluides
ou humeurs du corps animal, ou du-moins à la plus
grande partie. Toyè[Flu id e , Humeur & Corps.
Le/itf nerveux eft une liqueur qui, foivant quel,
ques médecins, fe trouve dans les nerfs, d’oii elle a
tire fon nom.
Gliffon, Wharton & 'Wiilis font les premiers qui
ayent parlé du fucnerveux. Ils croient qu’il fert de
véhiculé aux efprits animaux , dont il empêche la
■ trop glande.diflipation, 8c que les parties du corps
en font nourries. Mais la plupart des médecins modernes
nient l’exiftence de ce fie. Voye.? Nerf Esprit
, &c. ’
Suc pancréatique, eft une liqueur qui fe fépare dans
les glandes du pancréas. Voyt{ Pancréas & Pancr
é at iq u e .
Suc gaftrique, eft une humeur ainfi nommée à caufe
qu elle fe fepare dans l’eftomajc ou ventricule, elle
fert a la digeftion.
. Bue nourricier, eft la matière & l’étoffe de nos parties
, il eft différent, félon la qualité, la féchereffe
des fibres & des humeurs. Dans les goutteux, il eft
goutteux ; dans Les écrouelleux, il eft écrouelleux;
dans les vérolés , il eft vérolique ; dans les feorbu-
tiques , il eft feorbutique ; dans les galeux 8c dar-
treux, il eft empreint d un virus analogue A ces maladies
: cela pofé.
Ç’eft la dépravation desfucs qui produit la çaeo-
chimie , la .confomption 8c toutes Jes maladies lentes
; il n’y a p,as de remede dans aucun .des vices qui
en proviennent fans changer auparavant la qualité
vicieufedu fuc nourricier. Et comme celles ci eft oc-
cafionnée par l’acrimonie de la lymphe., le vice des
•digeftioris de l’hématofe 8c des fecré.tions , il faut,
.avant toutes cliofes, peufer à remédier,à toutes ces
caufes, ainfi la cure thérapeutique .de la dépravation
du fuc nourricier confifte à changer les fondions naturelles.,
animales 8c vitales, s’il eft poflïhle.
Su c y en Pbar.macie , eft une préparation Faite avec
!les végétaux.
s Le fuc eft .une liqueur qii’on tire des végétaux par
incifion ou par expreflion; .on en tire aufli des ani-
.maux, mais on leur donne d’autres noms.
Lejuc qui fe tire par ineijiqn eft meilleur que celui
qu’on retire par expreflion , parce que la preffe
/ait couler beaucoup de parties tetreftres avec la li-
queur.
Pour avoir cette efpeee de fuçs, on fait des tailla-
■des à la plante ou à fa racine ; il fort peu-à-peu par
ces ouvertures une humeur qu’on fait évaporer au
foleilj.ou à une chaleur très-lente : c’eft de .cetta
maniéré :qu’on prépare l ’afoës fuccotrin & le fang-
dragon.
Lesfpcs fe firent par expreflion en pilant la plante,
fes feuilles ou fa racine dans un mortier ; 8c Texprir
mant fortement, il en fort un liqueur qu’on peut
faire epaiflir par la chaleur du foieil, ou par le feue
c’eft :ainfr .que Ton prépare Tafoës .câballin , :1e méconium,
que nous .appelions opiuml'acacia 9 Fliÿ*
poc 'tfte, Welaterium.
Ôn tire davantage de fuc de la plante, f i, avant
que de l’exprimer., on lalaiffe en digeftion pendant
quelques heures.
•Plufieurs plantes font naturellement fi peu fuccu-
lentes , qu’on .doit fos .arrofër de quelque liqueur
appropriée lorfqu’on veut en tirer le fuc : telles font
la petite centaurée , la verge d’or , l’armoife ^ d’eu»-
phraife & plufieurs racines.
F F f f ij