71 o S Y B lès autres bâtimens, même fes tours 6c fes remparts,
font en bois. ( D . J .)
SWILLY la , ou la SUILLIE, (Géog. mod. ) rivière
d’Irlande, dans la province d’Ulfter, au comte
de Tirconnel, Elle prend fa fource au coeur de ce
comté l’arrofe , & le jette dans une grande baie à
laquelle elle donne le nom de lac de Swilly, quoique
l’eau de ce lac foitfalée. (D . J.)
SYVINAR, ( Géog. mod. ) petite ville de la Turquie
européenne, dans la Bofnie, aux frontières de
la Hongrie & de FEfclavonie , fur la Sade, à trois
milles au midi de Pofega, 6c allez près des ruines de
la Servitium d’Antonin. Long. 3 S. 48. latit. 46. 32.
( D . L )
S V O R D S , ( Géog. mod. ) v ille , ou plutôt bourg
à marché d’Irlande, dans la province de Leinfter-, au
comté de Dublin, proche la mer. (D . J .)
SWYNBORG, ( Géog. mod. ) petite ville de Da-
nemarck, dans File de Funen, vis-à-vis celle de Lan-
geland, fur le bord du détroit qui fépare là Fionie de
File de Talïing. C ’elt de cet endroit que Charles Guf-
tave , au commencement de Février 1668 , fit partir
fon armée, & la conduifit au milieu des glaces dans
les îles de Langeland, de Falfter 6c de Sélande.
(D . J .)
S Y
SYAGROS, ( Géog. anc. ) promontoire de l’Arabie
heureufe, fur l’Océan indien, au pays des Afcy-
tæ , félon Ptolomée , /. V l. c. vij. c’ eft prefentement
capo Ri^algate , félon Barri, le cap Sfalcahat, félon
Ramufio, 6c le cap Fartac, félon d’autres. ( D . J■ )
SYALAGOGUE, ( Médecine.') voye^Sa l iv an t .
S Y A L IT A , f. f. (Hifi. nat. Botan. éxot. ) efpece
de pommier du Malabar, arborpomifera, indica ,jlore
maximo , cui milita innafeuntur Jîliqua, Hort. mal.
Il eft haut de quarante à cinquante pies ; fafieur eft
très-belle- 6c très odoriférante ; elle fait place à un
gros fruit approchant en figure, en goût, en odeur,
& en chair, des pommes acides de nos climats. w m j .) ■ ■ ; SYBARIS , sJ&p/ç, ( Géog. anc. ) i° . ville d Italie
, dans la Lucanie, à deux cens ftades de Crotone,
entre deux rivières j le Sybaris qui. lui a donne fon
nom, 6c le Crathis. Le Sybaris maintenant appellé
Cochïlèi rendoit, fi l’on en croit Pline, ceux qui bu-
voient de fes eaux, d’une complexion plus robufte,
6c d’un teint plus noir que les autres ; elles faifoient
même crêper leurs cheveux ; elles rendoient aufli
les bêtes ombrageufes ; ce qui obligeoit les habitans -
voifins de cette riviere, d’abreuver leurs troupeaux
ailleurs , parce qu’ils étoient faifis d’éternumens vio-
lens, s’ils ufoient des eaux du Sybaris. Le Crathis,
qui a gardé le nom de Ctathe, rendoit ceux qui en
buvorent plus blancs, & d’une complexion plus foi-
ble : apparemment que les Sybarites ne buvoient que
des eaux du Crathis.
Solin prétend que Sybaris avoit été fondée par les
Troézéniens, 6c par Sagare, fils d’Ajax le Locrien ;
Strabon veut au contraire qu’elle ait été fondée par
les Açhéens. Peut-être que cette ville avoit été feulement
ornée ou agrandie par les Achéens; car fou-
vent les anciens auteurs fe fervent du mot de bâtir,
• pour fignifier agrandir, rétablir. Quoi qu’il en foit,
cette ville avec le tems s’éleva à un tel point de grandeur
, qu’elle commandoit à quatre nations voinnes ;
qu’elle avoit l’empire fur vingt-cinq villes, 6c qu’elle
occupoit cinquante ftades de territoire, couvert de
fes habitations. Diodore de Sicile, l. X II. dit que
les Sybarites mirent furpié.une armée dé trente mille
hommes, dans la guerre qu’ils eurent contre les Crotoniates
; ces derniers néanmoins refterent les vainqueurs,
& ôterent aux prçmiers.leur gloire ôc leurs
S Y B
richeffes. Milon les repouffa jufque dans leur ville
capitale, dont il forma le fiége ; il s’en rendit le maître
&'la détruifit.
Sybaris demeura enfevelie fous fes ruines pendant
cinquante-huit ans ; enfuite fous l’archontat de
Callimaque à Athènes , les anciens habitans difper-
fés , qui reftoient après cette déroute, fe joignirent
à quelques theffaliens, avec le fecours defquels ils
entreprirent de rebâtir leur ville fur fes anciens débris
, & de fes démolitions ; mais les Crotoniates en
prirent ombrage, & les en chafferent au bout de
cinq ans. Ainfi fut détruite 6c fans retour, cette
ville qui avoit été long-tems le fcandale de l’univers
par fa molleffe. Voyeç-en pour preuve le mot Sy b a rites.
Cependant peu de tems après, une nouvelle colonie
grecque fonda fous la conduite de Lampon 6c de
Xénocrite , à quelque diftance de l’anciehne Sybaris,
la ville de Thurium. Voye%_ T hüRIUM , n13.. 1.
c’eft un article curieux.
z°. Sybaris, fleuve d’Italie dans la Lucanie.
30. Sybaris. Ceux qui font verfés dans les antiquités
de l’Italie $ dit Paufanias, l. FI. c. xix. veulent
que la ville de Lupia, qui eft entre Brindes 6c Hy-
drunte, ait été appellée autrefois Sybaris. Cette ville,
ajoute-t-il, a un port fait de main d’homme par ordre
&C fous l’ empire d’Hadrien.
40. Sy b a r is fontaine du Péloponnèfe dans l ’A-
j chaie propre , près de la ville de Bura. Strabon , l.
VIII. p. 3 8S. dit qu’on prétendoit que cette fontaine
avoit occafionné le nom du fleuve Sybaris, en
Italie.
50. Sybaris, ville de la Colchide, félon Diodore
de Sicile , l. IV. qui en fait la réfidence du roi du
pays. Il ajoute que le temple de Mars où étoit gardée
la toifon d’or , ne fe trouvoitqu’à foixante 6c
dix ftades de cette ville. (D . J. )
SYBARITES, ( Hiß. ) peuples de Sybaris, ville
de la Lucanie : les terribles échecs qu’ils éprouvèrent
de la part des Crotoniates, ne changèrent rien
à leur luxe & à leur molleflè. Athénée 6c Plutarque
vous en feront le détail que je fupprime ici , perfua-
dé qu’on aimera mieux y trouver le tableau.des Sybarites
modernes, par le peintre du temple de Gnide.
On ne voit point, dit-il, chez eux de différence
entre les voluptés 6c les befoins ; on bannit tous les
arts qui pourroient troubler un fommeil tranquille ;
on donne des prix aux dépens du public, à ceux qui
peuvent découvrir des voluptés nouvelles; les citoyens
ne fe fouviennent que des bouffons qui les
ont divertis, 6c ont perdu la mémoire desmagiftrats
qui les ont gouvernes..
On y abufe de la fertilité du terroir, qui y produit
une abondance éternelle ; 6c les faveurs des dieux
fur Sybaris, ne fervent qu’à encourager le luxe 6c la
molleffe.
Les hommes font fi efféminés, leur parure eft fi
femblable à celles des femmes ; ils compofent fi bien
leur tein ; ils fe frifent avec tant d’art; ils emploient
tant de tems à fe corriger à leur miroir, qu’il femble
qu’il n’y ait qu’un fexe dans toute la ville.
Les femmes fe livrent, au lieu de fe rendre ; chaque
jour voit finir les defirs 6c les efpérances de chaque
jour; on ne fait ce que c’eft que d’aimer 6c d’être
aime; on n’eft occupe que de ce.qu’on appelle fi
fauffement jouir.
Les faveurs n’y ont que leur réalité propre ; 6c
toutes ces circonftances qui les accompagnent, fi
bien ; tous ces riens qui font d’un fi grand prix, ces
engagemens qui paroiffent toujours plus grands ; ces
petites chofes qui valent tant ; tout ce qui préparé
un heureux moment ; tant de conquêtes au lieu d’une;
tant de jouiffançes ayant la dçrniere ; tout cela eft
inconnu à Sybaris.
S Y C Encôré fi elles avoient la moindre modeftie, celte
foible image de la vertu pourroit plaire : mais non ;
les yeux font accoutumes à fout v o ir , 6c les oreilles
à tout entendre.
Bien-loin que la multiplicité des plaifirs donne aux
Sybarites plus'de délicateffe, iis ne peuvent plus di-
ftinguer un fentiment d’un fentiment.
Ils paffent leur vie dans une joie purement extérieure
; ils quittent un plaifir qui leur déplaît, pour
un plaifir qui leur déplaira encore ; iout ce qu’ils imaginent
eft un nouveau fujet de dégoût.
Leur ame incapable de fentir les plaifirs, femble
n’avoir de délicateffe que pour les peines : un citoyen
fut fatigué toute une nuit d’une rofe qui s’étoit
repliée dans fon l i t , plus doux encore que le fommeil.
La molleffe a tellement affoibli leurs corps, qu’ils
ne fauroient remuer les moindres fardeaux ; ils peuvent
à peine fe foutenir fur leurs piés ; les voitures
les plus douces les font évanouir; lorfqu’ils font dans
les feftins, l’eftomac leur manque à tous les inftans.
Ils paffent leur vie fur des fiéges renverfés, fur lef-
quels ils lont obligés de fe repofer toutJe jou r, fans
s’être fatigués; ils lbnt brifés, quand ils vont languir
ailleurs.
Incapables de porter le poids des armes, timides
devant leurs concitoyens , lâches devant les étrangers
, ils font des efclaves tout près pour le premier
maître. ( D . J .)
SYBILLE, voyê{ S i b î l l e .
SY BO T A , ( Géog. anc. ) port de l’Epire : Ptolomée
, l. I II. c. xiv. le marque fur la cote d’Almene,
entre l’embouchure du fleuve Thiamis & la ville
Toronav (D . J .)
SYCÆ , ( Géog. anc. ) nom d’une ville de la Cili-
c ie , 6c d’une ville de la Thrace, félon Etienne le
géographe. (D . J .)
SYCAMINORUM o p p i d u m y ( Géog. anc. ) Sy-
caminns 6c Sycaminon, ville de Phénicie , au pié du
mont-Carmel, du côté du midi, fur la mer Méditerranée
, vis-à-vis de Ptolémaide, qui n ’en eft éloignée
que de la largeur de fon port. C ’eft la pofition que
lui donne dom Calmet. Il eft certain que Sycaminum
étoit une ville maritime & peu éloignée de Ptolémaide
, puifque , félon Jofephe , ant. L X III. c» xx.
Ptolomée La tu ry fit fa defeenté avec fon armée,
lorfqu’il vint pour afliéger Ptolémaide.
Eufebe, in onomajl. ad vocem, /«©eô, dit que Syca-
minos eft une bourgade maritime, entre Céfarée &
Ptolémaide, près du mont-Carmel, & que de fon
tems on la nommoit Epha, EtpI. Strabon qui l’appelle
Sycaminorum urbs, la place entre Ptolémaide &
la tour de Straton : ce qui s’accorde avec la pofition
que lui donne Eufebe.
Dans Pitinéraire d’Antonin elle eft aufli marquée
entre Ptolémaide &c Céfarée, à vingt-quatre milles
de la première de ces villes, & à vingt milles de la
fécondé. (Z ) . J . )
SYCAM INOS, (Géog. anc. ) ou Sycaminon , ancienne
ville de la Béotie, appellée aujourd’hui Sca-
mino, ou Sicamino, à 5 lieues de Négrepont. x°. Sy-
caminos eft encore une ville que'Philoftrate met aux
confins de l’Egypte & de l’Ethiopie. Pline 6c l’itinéraire
d’Antonin appellent cette ville Hiera Sieaminos.
SYCOMANCIE, f. f. d iv in a t io n q u i fe fa i fo it a v e c
d e s fe u ille s d e f ig u i e r , fu r le fq u e lle s o n é c r iv o i t la
q u e f t io n o u p ro p o f i t io n fu r la q u e lle o n v o u lo i t ê t r e
é c la i r c i p o u r l ’a v e n ir . Voye{ B o t a n o m a n c i e .
Ce mot vient du grec 2^»; figuier 6c pamua. , divination.
SYCOMORü., f. m. ( Hijl. nat. Botan. exot. ) ar- !
bre etranger nommé Jycomorus Jive ficus oegyptia par
J. B, Parhinfon, Rauvolf 6c Ray yficus folio morif rue-
S Y C 7 1 r ïum^ in caltte feretis-, C. B. P. Son nom eft formé dé
truz» , figuier , 6c popta. mûrier, comme qui diroit
plante qui tient du figuier & du mûrier ; en effet c’eft
une efpece de figuier qui tient beaucoup du mûrier
par fes feuilles * & qui devient un grand arbre fort
rameux; fon bois eft dur 6c robufte, noirâtre, jet-
tant un fuc laiteux quand on y fait des incifions ; fes
feuilles font femblables à celles du mûrier, mais plus
rudes 6c mçins vertes ; fon fruit eft- une efpece de
figue qui croît attachée à fon trône; il en porte trois
ou quatre fois l’année ; ce fruit-'diffère de la figue
commune , premièrement, en ce qu’il ne mûrit que
rarement, à moins qu’on ne l’entame avec l’ongle,
ou avec un couteau ; fecondement, en ce qu’il ne
contient point de grains ; troifiemement, en ce que
fon goût eft plus doux. On peut cultiver cet arbre
dans les pays chauds ; il a été apporté d’Egypte en
Europe.
Pline , l. X I I I . ch vij. Tliéôphrafte, l. IV. c. ij.
6c Diofeoride,/. I. remarquent que ces figues ne mu-
riffent point qu’on ne les entame avec le côuteaiu
Amos, VII. v. 14 , avoit dit la même chofe : « je ne
» fuis pas prophète, dit-il, je fuis un fimple pafteur*
» qui me mêle d’égratigner \zsjycomores.
Le goût du fruit du fycomore eft à-peu-'près le même
que celui des figues fauvages. On féconde cet arbre
en faifant des fentes dans l’écorce ; il découle
continuellement du lait de ces fentes : ce qui fait qu’il
s’y forme un pevit rameau chargé quelquefois de fix
ou fept figues. Elles font creufes, fans grains, & on
y trouve une petite matière jaune, qui eft ordinairement
une fourmilière de vers. Ces figues font douces,
défagréables au goût, mais elleshume&ent 6c rafraî-
chiflènt.
Il croit beaticoup de fy comorçs en Egypte, fiirtout
aux environs du Caire ; quelques-uns font fi gros ,
qu’à peine trois hommes les pourroient embraffer.
Il y en avoit aufli en Judée, puifque Zachée monta
fur \infycomore pourvoir paffer Jefus-Chrift, la pe-
titeffe de fa taille l’empêchant de le découvrir autrement
dans la foule; le motfehikamah traduit par mûrier,
pfeaüme y y ,. v. 62, veut dire un f y comore.
L’arbre qu’on appelle à Paris fort improprement
fy comore, n’eft autre chofe que le grand érable, acer
majus ; la beauté de fon bois le fait rechercher parles
Menuifiers & les Ebéniftes. L e véritable fy comore ne
vient point en France. ( Z>. J. )
S Y COPHÂNTE, f. m. ( Littérat.greq. ) avy.ctpam^
c’eft-à-dire, calomniateur ; mais ce mot dans fa première
origine, & pris à la lettre, fignifîe un délateur,
un dénonciateur de ceux qui tranfportent des figues hors
de l A nique, gvkov ,figue, 6c qiaivto, j'indique, je montre
, je mets en lumière. Les Athéniens étoient grands
mangeurs de figues, & les aimoient paflionnément;
ils firent une loi pour défendre qu’on en tranfpôrtât
hors del’Attique ; cette Ioifiituneoccafion aux gens
du menu peuple de s’entr’accufer, 6c de fe dénoncer
les uns les autres ; mais comme affez fouvent ces fortes
de dénonciations étoient de pures calomnies, on
fe fervit du mot de fycophante, pour dire un calomniateur.
( D . J.)
SYCOSE ,f. r. (Gram. Chirurgie. ) tumeur à l’anus
qui ne diffère du thyme que par fa groffeur, voyeq_
T h ym e ; en grec, o v k m i ç ; 6 c en latin matijea. Celfe
en diftingue de deux fortes : la dure 6 c ronde, i’hu-
mide 6 c inégale.
S Y CO T À , ( Littéral. ) auncùTet, de (Fj%av, figue ; ■
c’étoit une efpece de mêts fait de caryca, dont la douceur,
fuivant Galien, étoit amie des vifeeres. (D . J.)
S Y C O T E , ( Mythol. ) furnom donné à Bacchus
à caufe de la nymphe Syca , ou plutôt parce qu’il a
le premier planté des figues appellées en grec 2 uyu. BS
YCURIUM y ( Géog. anc. ) ville de la Theffalie,