parées comme ii convient, St introduites dans le rectum,
fervent dans les enfans, St quelquefois dans les
adultes, -à provoquer les Telles & à émouvoir plus ou
moins.
Le fuppojîioire compofé eft ou ftimulant,ou propre
aux maladies particulières de l’anus. La matière
du fuppofitoirt Simulant eft excipiente ou excipien-
de. L’excipiente eft le miel cuit jufqu’à dureté ; quelquefois
le favon de Venife, ou le mucilage de la
gomme tragacanthe. L’excipiende font toutes les ef-
peces d’âcres ftimulans, foit fecs en poudre, foit
épais & qui different les uns des autres par leurs degrés
d’acrimonie; tels font le favon, le tel commun,
le nitre, le fel ammoniac,'l’alun, l*aloës,la myrrhe,
les maflès de pillules purgatives cochées, le fuc d’ab-
fynthe épaifli, le fiel de boeuf épaifli, le caftoreum;
enfin les purgatifs & les émétiques les plus âcres,
comme la coloquinthe, le jalap, la fcammonee, 1 euphorbe
, le fafran des métaux.
Les fuppojitoires d’Hippocrate étoient compofes
de miel, de fuc de mercuriale, de fel de nitre & de
poudre de coloquinte, qu’il faifoit introduire dans
le fondement en forme longuette comme le petit
doigt, & moins encore, pour irriter le mufcle fphin-
â e r & procurer l’évacuation des matières.
Le fuppofitoirt propre aux maladies particulières
du reâum, eft compofé d’une matière qui varie félon
la différence de la maladie. Elle eft ftimulante,
déterfive, balfamique, confondante , affoupiflante,
émolliente, aftringente , &c.
On prépare cette matière de trois façons; ou i°.
on la réduit en maflé dure, emplaftique, & on l’introduit
ainfi dans l’anus ; on fe fert quelquefois feulement
d’un morceau d’emplâtre officinal enduit d’une
huile appropriée. i° . On lui donne encore la
confiftance d’onguent, qu’on étend fur de la charpie
; on en forme une petite tente, & on y attache
un fil qu’on laiffe pendre en-dehors pour fervir à la
retirer de l’anus. 30. On en fait une efpecede pâte
renfermée dans un linge dont on forme un nouet
qu’on introduit dans le fondement.
Le choix de tous les fuppojitoires eft fixé par le
différent but qu’on fe propofe, par la vertu connue
de la matière, par le prix qu’elle coûte & par la maladie.
La grandeur du fuppojitoirt détermine la quantité
de matière dont il a befoin, & qui va depuis une
drachme jufqu’à fix. De plus l’âge différent, l’ouverture
plus ou moins grande du reélum malade, &
l’attion plus ou moins lente du fuppofitoire, convenablement
à l’efpece de maladie qu’on traite, détermine
fa forme & fa groffeur. _ ^
Les fuppojitoires qui font durs, doivent être toujours
enduits d’huile douce, de beurre, de graiffe,
&c. avant de les introduire. Il eft encore néceffaire
d’évacuer auparavant les excrémens contenus dans
les inteftins, à-moins qu’on n’emploie 1t fuppofitoire
dans cette vue.
Le fuppofitoirt peut fouvent remplacer l’ufage des
lavemens purgatifs ; il peut être d’un grand fecours
dans les affections foporeufês & apoplectiques. On
emploie avantageufement des fuppojitoires appropriés
, dans les maladies particulières du re&urn, des
fiftules, de petits ulcérés, &c. Mais il faut fe défier
des fuppojitoires qui font âcres, & l’on ne doit point
les ordonner aux perfonnes dont les fibres font délicates
, ou qui font attaquées de fiffures, d’ulceres,
de douleurs au rettum ; ni à celles qui font fujettes
aufluxhémorrhoïdal, &c. On a vu des femmes enceintes
accoucher avant le terme, pour avoir fait
ufage de fuppojitoires trop ftimulans.
Les fuppojitoires fimples qu’on emploie pour relâcher
le ventre, font compofés communément d’une
drachme de favon dé Venife, d’une demi-drachme
de fel commun 8t d'u'ne quantité fuffifante de miel
épaifli parla co&ion ; c t fuppofitoirt eft pour un adult
e , & on a foin de l’enduire de quelque huile douce.
La matière médicale de Boerhaave, & M. Gaubius
dans fon A n de drtfier Les formules de médecine, ont
pris la peine de donner quelques exemples fuppojitoires
compofés. {D . /.)
SUPPRESSION, f. f. ( Gramm. & Jurifp.) eft l’a-
néantiffement de quelque chofe.
La fupprejfioti d’une charge eft lorfqu’on en éteint
le titre.
Supprejfion d’une communaûté ou confrérie, c’eft
lorfqu’on l’anéantit St qu’on lui défend de s’affem-
bler.
Supprejfion d’une piece, eft lorfqu’on la détourne
pour en dérober la connoiffance.
On entend auffi par fupprtjfion d’un écrit, la condamnation
qui eft faite de quelque écrit ou de certains
termes qui font dangereux pour le public,
ou injurieux à quelque particulier.
Supprejfion d’un fait, c’eft la réticence de ce fait.
{A )
Suppression de p a r t , eft lorfqu’une fille ou
femme cache la naiffance de fon entant, ou le fait
périr auffitôt qu’il eft né, foit en le fuffoquant, foit
en le jettant dans un puits, riviere, cloaque ou autre
endroit, pour en dérober la connoiffance au public.
La loi penult. cod. ad leg. corr. de ficariis, qui eft de
l’empereur Valentinien, déclare ceux qui font convaincus
d’avoir fait périr l’enfant, fujets à la peine
capitale.
Les ordonnances de nos rois prononcent auffi la
peine de mort contre les meres coupables de ce crime.
L’édit d’Henri II. du mois de Février 1566, veut
même que toute femme qui auracéléfa groffeffe,
foit réputée avoir homicidé fon enfant, & qu’elle
foit punie de mort. Il eft enjoint aux curés de publier
cet edit au prône tous les trois mois. Voye{ le tr. des
crimes, par M. de Vouglans, tit. ty.ch. v. St les mots
A c co u ch em en t , Enfans , Ex po s it io n , Part.
(A )
Suppression des É coulemens , ( Médecine. )
les obfervations des terribles accidens qui furvien-
nent à la fupprejfion des écoulemens, font en très-grand
nombre ,8t affez généralement connues; tous les livres
de Médecine en font remplis, & il eft peu de
perfonnes qui ne puffent rapporter comme témoins
oculaires des exemples effrayans dans ce genre.
Le danger qui accompagne cette fupprejfion, peut
varierfuivant la nature des écoulemens, leur ancienneté
, le tempérament St la conftitution particulière
du fujet ; on peut diftinguer en général trois
fortes d'écoulemens , eu égard à la gravité St la fubi-
tanéité des accidens qu’entraîne leur fupprejfion.
Dans la première claffe , la moins dangereufe, je
comprends ceux qu’on appelle communément excrétions
, St qui font des'fondions propres St constamment
attachées à l’état de fante, telles font les
excrétions des urines , de la tranfpiration, des
Tueurs, de la faiive, des réglés dans les femmes, &
des hémorroïdes dans certains fujets ; leurfupprejfion
occafionne plus ou moins promptement des maladies
de différent carafrere, fuivant la nature de l’humeur
féparée St l’importance des fondions auxquelles
elle fert, St l’utilité ou la néceffité de fon
excrétion. Voye^ toits ces différent articles. La fécondé
claffe renferme ces mêmes excrétions lorfqu’ellespa-
roiffent ou font augmentées dans le. cours de quelque
maladie, auxquelles on peut ajouter les hémorrhagies
par le n ez, les éruptions cutanées, les abcès,
les dévoyemens St l’expe&oration ; St on peut les
confidérer fous deux points devue différens, ou comme
fymptomatiques , ou comme critiques. Dans le
premier
premier cas , leur fupprejfion n’eft pas v à Beaucoup
près , auffi grave ; elle n’eft cependant pas toujours
exempte de danger ; mais la fupprejfion des excrétions
critiques caufe mille ravages, St fouvent entraîne
une mort prochaine. Elle peut être occafion-
nee par les paillons d’ame, St fur-tout par la frayeur
fubite, par le froid , St fur-tout par des remedes
contraires , c’eft-à-dire, des aftringens trop forts
donnés inconfidérément, ou des remedes qui procurent
une excrétion oppofée : enfin les écoulemens
de la troifienm efpece , qui méritent par le danger
preflant attache à leur fupprejfion une attention particulière
, font ceux que la nature établit ou entretient
lorfqu’ils font formés par accident, pour guérir
ou prévenir des maladies fâcheufes , pour dépurer
le fang , &c. St que l’a r t , dans les mêmes vues,
imite quelquefois ; de ce nombre font les crevaffes
qui fe font aux jambes des hydropiques, les ulcérés
familiers aux vieillards St aux perfonnes cacochymes
, les vieux ulcérés, les fiftules anciennes , les
ïarmoyemens devenus habituels, la teigne, la croûte
de la it , le finement des oreilles, dans les enfans ,
les crachats purulens , les cautères , les fêtons -, &c.
Il eft inconcevable avec quelle rapidité les fympto-
mes les plus fâcheux , avant-coureurs d’une mort
prochaine , fuccedent à la fupprejfion de la plupart
de ces écoulemens : outre le grand nombre de faits
atteftes par differens auteurs que je pourrois alléguer
en preuve de cette vérité, & qu’on pourra
trouver dans les recueils ordinaires d’obfervations ,
je n’en rapporterai qu’un feul qui s’eft pafîe fous mes
yeux.
Un vieillard cacochyme avoit depuis quelques
années un ulcéré à la jambe, qu’il n’avoit jamais pu
venir à-bout de faire fermer ; après avoir confulté
différentes perfonnes qui, foit par prudence, foit
par ignorance , avoient laiffe fon ulcéré dans le même
état; il s’adreffa à m o i, me priant de le débar-
raffer d’un mal auffi incommode & defagréable. Je
vis le danger qu’il y auroitàfe rendre à fesdefirs;ce-
pendant pour l’empêcher d’aller chercher ailleursdes
fecours d’autant plus dangereux qu’ils feroient plus
efficaces, je lui promis de le guérir, St demandai
pour cela beaucoup’de tems ; cependant je l’amufai
par des remedes indifférens, qui laifferent continuer
Xécoulement avantageux de l’ulcere ; enfin ennuyé
& rebuté de ce peu de fuccès, il a recours à un chirurgien,
qui n’étant pas affez éclairé pour fentir les
conféquences de ce qu’il faifoit, n’oublia rien pour !
cicatricer l’ulcere , St il n’y réuffit que trop bien ; !
mais à linftant que la cicatrice fut parfaitement fermée
, le malade tombe comme apoplefrique, pref-
que fans pouls & fans connoiffance, St avec beaucoup
de difficulté de refpirer ; ayant été appellé , St
arrivant au bout de quelques heures , je trouve le
malade au raie, déjà le froid de la mort occupoit
les parties extérieures ; je n’eus pas de peine à deviner
la caufe de ce terrible état, & pour m’en
affurer, j’examine la jambe, que je trouvai bien ci-
catrifée ; je fais à l’inftant appliquer à l’endroit de
1 ulcéré un cautere aéhiel St un large véficatoire derrière
le dos , mais ce fut inutilement ; le malade en
parut ranimé pendant quelques momens, mais il retomba
bientôt dans l’agonie , qui fut très-courte. Je
ns ouvrir le cadavre , St je trouvai les poumons dé»
labrés St remplis d’une grande quantité de pus ; tous
les autres vifeeres me parurent à-peu-près dans l’état
naturel.
La méthode la plus appropriée St la plus frire
qu on doitfuivre dans le traitement des maladies oc-
cafionnees par la fupprejfion de quelque écoulement
elt de le rétablir lorfque cela eft poffible. Les fecours
qui peuvent remplir cette indication font différens
. uivant les efpeces $ écoulemens ; ils font expofés à
Tome X V S
■ hors aetléles particuliers, U r i n e -, S c e U r ,
T ranspiration , Réglés , Cr a ch a t s , D iarr
h é e , ^ D iu r é t iq u e s , Sudorifiques Em-
menagogues , Béchiques , Purgatifs’
Pour rappeller les éçqulemeus attachés aux éruptions
cutanées , il faut faire fepàroître ces éruptions
parle moyen des bains un peu chauds, & fur-tout
; en fanant coucher le malade, avec d’autres perfonnes.
attaquées de la même maladie, Peau ota-
iadics de la, Lorfque ces écoulemens viennent de
quelque u lcéré, d’une fiftule , d'un cautere &c,
! çj*on a. fait mcenfifléréinfint cicatrifer , 1 e feul
moyen de sopppCçftaux.accidens furvenus , é lt de
r. ouvrir ces ulcérés par le fer ou les oauffiques f o *
meme , quand le mal eft preffant, par le feu ; & fi-
Ion ne peut pas le 6 ifé dans Tendrait même de.
1 ulcéré , il faut appliquer les cautères dans d’autres
partes du corps; on peut en foutenir f e »reflet les
effets par les veficatoirès, ; mais let-ibccès dépend
fur-tout, d r la promptitude avec laquelle on; admi-
nntre ces .fecours : le moindre retardement:e(l fo.u4,
vent funefte, & la perte de quelques heures eft irréparable.
(m)
Suppression,/™ A , ( qu’on met
delious & deffus un vaiffeàu.qui contient les ingré-f
diens fur lefquels il s’agir d’opérer, enforteque la
matière contenue dans fe vaiffeau reçoive une cha-s
leur égalé deffiis & deffous. '( D. J. )
SUPPRIMER , v. ach ( Gram. ) retrancher ,,
anéantir, abolir , eteindre. On fupprimz un droit
■ S 9 B D piecq,. une, claufe , une condition!^
SUPPURATIF , f. m. & adj. terme de Chirurgie
toncerdâm la matière, médicale externe, médicament
qui facilite & procure la formation du pus dans une
partie, Pus. pour bien connoître lespropriéA
tes & la maniéré d’agir des remedes fuppuratifs, il
faut lavoir précifément, en quoi confifte l’a&ionde
la nature oui produit le pus, l'oy.e{ Supm'iiat ion.
Nous Répéterons ici ceque nous ayons dit au mot
VASconQUE fur la vertu des remedes-; elle lyaris
fuivantles cas.oiiKOn.Ies applique, de forte cuie le
même médicament, qui e&fuppuratif dans unecir-
comtanee , procure la ré/oïution;dans Une autre, S i
Vite, verfâ. Quand lés- hümeiirs qiii forment l’engorgement
ne font pas fuppurables, & que les vaifTeaux"
ont ou trop , ou trop peu d’aftion , pour cor.vi rtir
les humeurs en pus, | f s remedes qui; font réputés
ies plus favorables à la luppuration, feroient appliqués
vainement. La génération du pus ne peut donc
etre produite par aucun médicament qui ait fpécifi-
quement la vertu fuppurante ; ainfi l’on doit admettre
yom fuppuratifs tout remede qui eft capable
dans certains cas déterminés de favorifer les .fymp-
toines riéceflaires dans ces mêmes cas.pour la for-
mation du pus.
Quand l’inflammation d’une partie eft confidéra-
ble , les remedes émoUiens , humeftans & anodyns
calment Térétifme des vaifTeaux, rendent leur of-
ciilation plus libre , & peuvent- en conféquence
procurer la fuppuration. Ainfi dans ce cas le çata-
plafine de mie de pain & de lait avec le fafran parait
fouvent fappuratif,. ainfi que le cataplafine fait
avec les pulpes émoHientes. Quand.on croit que la
fuppuration aura-lieu, ce qu’on connoît aux figues
qui, annoncent qjdelle fe fera , on ajoute des remè,
des gras & snâueux au cataplafine émollient, tels
qtte-Tonguent d’althoea j.del’onguent de la mer, du
bafilicum, ou onguent fuppuratifs -ou Amplement de
l’axonge ou graille de porc.
Si la tumeur eft circonfcrite , & qu’il faille pour
obtenir la fiippuratipn conferver la chaleur de là
partie , & même augmenter un peu l’aftion des vaif-
feàux, les compofitions. emplaftiques ,.en -bouchant
les pores & ftiinulant les fibres, produiront l’effet
R R r r