» laiffé l’habit de vos pere & mcre,& vous êtes vêtir
»de plus fin camclin que le roi n’eft; 6c lors je prins
»la peau de ion j'urcot 6c de celui du ro i, que je joi-»
» gnis près l’un de .l’autre ; 6c lui dis , or » regardez
»fi j’ai dit vrai.
. M. Ducange dit, en expliquant ce tenue, que
parmi les Danois le mot ferk lignifioit un habit de
femme. Il pourroit être, ajoute-t-il, que les François
ont emprunté ce mot des Normands qui vinrent li
l'ôuvent ravager la France; mais il n’ eft pas moins
probable que cet habillement fut ainli nommé, parce
qu’il le mettoit fur la cote des dames; enfuite on
appliqua ce nom aux robes des hommes comme à
celles des femmes. (Z). /.)
SURCROIT, f. m. ('Gram.) accroiffement, augmentation
excelîive & vicieufe. Un Jurcroit de compagnie
, un Jurcroit de fortune, de douleur, de mi-
fere.
SU R D AO N E S , ( Géog. anc. ) peuples de l’Ef-
pagne tarragonoife. Pline, /. l i t . c. iij. les place
lür le bord du fleuve Sicoris, aujourd’hui la Segn;
& il leur donne pour capitale la ville d’Herda, à-pré-
fent Ltrida qui ètoit auiîi la capitale des Hergetes.
Àinfiles Ilerdenfes ouleshabitjtns de Ilerda faifoient
partie des Surdaons. Les Surdaons étoient compris
lous lès Hergetes, & Ilerda étoit la capitale de ces
deux peuples. (Z>. /.)
SURDENT , f. m. (terme de Maréchal.) Les Maréchaux
rmritVLznifur dent les dents mâchelieres du cheval
, qui viennent à croître en-dehors ou en-dedans ;
en forte que cet animal voulant manger du foin, les
pointes des dents qui font crues plus hautes que les
autres, pincent le palais ou la langue du cheval, lui
caufent de.la douleur, & l’empêchent de manger.
Soleijel. \D . J .)
SURDITÉ, f. f. (Malad.) eft l’état d’une perfonne
quie eft privée du fens de l’ouïe ; ou c’eft une maladie
dé l’oreille , qui empêche cet organe de recevoir
les fons.,Voye\ O u ï e & O r e i l l e .
La furditévient en général ou d’une obftrucfion ,
ou comprfflion du nerf auditif, ou de quelque amas
de matière dans la cavité interne de l’oreille, ou de
ce que le conduit auditif eft bouché par quelque ex-
crqifl'anee dure ; ou enfin de quelque gonflement des
glandes , ou de quelque corps étranger qui ferme le
conduit, &c.
Les fourds de naiflance font aufli muets, au-moins
ordinairement ; parce qu’ils ne font pas capables
d’apprendre à parler. Cependant comme les yeux
aident les oreilles , au-moins en partie, ils peuvent,
à la rigueur, entendre ce qu’on dit, en oblèrvant le
mouvement de levres 6c de la bouche ; ils peuvent
même s’accoutumer à foire des mouvemens fembla-
bles, 6c par ce moyen apprendre à parler.
Àinfi le D r. Wallis parle de deux jeunes gens qui
étoient fourds de naiflance, & qui ne laiffoient pas
d’entendre ce qu’on leur difoit, 6c d’y répondre pertinemment.
Le chevalier D igby nous dit avoir vu un
autre exemple de la même choie. Il n’y a pas long-
tems qu’il y avoit à Amfterdam un médecin fuiffe
nommé Jean Conrad Amman, qui apprenoit avec
fuccès à parler à des enfans nés fourds : il avoit réduit
cette pratique à des réglés fixes, 6c à une efpece
d’art & de méthode qu’il a publiée dans fon furdus
loquens , Amjl. /6j?2. 6c dans fon traité de loquelâ ,
Ibid. iyoo.
M. Waller, fecrétaire de la S. R. de Londres ,
parle dans les Tranfaftions philofophiques, n°. 313.
d’un frere & d’une foeur, âgés d’environ 50 ans chacun
, 6c nés dans la même ville que M. Waller, qui
tous deux étoient entièrement fourds : cependant
l’un 6c l’autre fa voient tout ce qu’on leur d ifoit, en
examinant feulement le mouvement des levres ; 6c
ils y répondoient fur le champ.
Il paroît qu’ils avoient tous deux joui du fèns de
l’ouïe étant enfans , & qu’ils l’avoient perdu dans la
fuite ; mais qu’ils avoient confervé une efpece de
langage qui, quoique barbare, étoit cependant intelligible.
L’évêque Burnet nous a rapporté encore un autre
exemple de la même chofe dans l’hiftoire de la fille
de M. Goddy, miniftre de S. Gervais , à Geneve.
Cette fille devint fourde à l’âge de deux ans ; depuis
ce tems, e)’ g n’entendoit plus que le grand bruit,
mais rien de ' qu’on lui difoit ; mais en obfervant le
mouvement > levres de ceux qui lui partaient,
elle apprit un .ertain nombre de mots , dont elle
compola une efpece de jargon ; au moyen duquel
elle pouvoit converfer avec ceux qui étoient en état
d’entendre fon langage. Elle ne f avoit rien de ce
qu’on lui difoit, à-moins qu’elle ne vît le mouvement
des levres de la perfonne qui lui partait ; defforte
que pendant la nuit, on ne pouvoit lui parler fans
lumière. Mais ce qui doit paroître plus extraordinaire
; c’ eft que cette fille avoit une foeur, avec laquelle
elle converfoit plus aifément qu’avec perfonne
; 6c pendant la nuit, il lui fuffifoit de mettre la
main fur la bouche de fa foeur, pour fovoir ce qu’elle
lui difoit, 6c pour pouvoir lui parler dans l’obfcurité.
Burn. let. IP. p. 248. C ’eft une chofe digne de remarque
, que les fourds, 6c en général ceux qui ont
l’ouïe dure , entendent mieux , 6c avec plus de facilité
, lorfqu’il fe fait un grand bruit dans le tems même
qu’on leur parle ; ce qui doit être attribué fans
doute à la grande tenfion du tympan dans ces occa-
fions. Le fleur W iilis parle d’une femme fourde, qui
entendoit fort diftin&ement ce qu’on lui difoit *, lorf-
qu’on battoit du tambour ; de forte que fon mari
pour pouvoir converfer plus aifément avec elle, prit
à fon fervice un tymballier. Le même auteur parle
d’une autre perfonne, qui demeuroit proche d’un
clocher, 6c qui entendoit fort bien trois ou quatre
coups de cloches ; mais rien de plus. S u r d i t é , (Médecine féméiotiq.) les Agnes que l’on
tire de la furdité qu’on obferve dans les maladies-aigues
varient fuivant les circonftances où fe trouve
le malade, de façon que dans certains cas, ils annoncent
une crife folufaire ; d’autrefois ils font craindre
ou la mort, ou quelqu’accident fâcheux; en général
la furdité au commencement d’une maladie aiguë n’eft
point d’un mauvais augure, furtout fi on n’apperçoit
aucun autre mauvais ligne ; lorfqu’elle paroît fur la
fin, 6c que les évacuations critiques ne la diflipent
point, ou qu’elle leur fiiccede, on a tout à craindre
pour les jours du malade ; 6c s’il fe rencontre en même
tems quelque ligne funefte, elle en confirme 6c
augmente le danger : c’eft fur cette obfervation qu’-
Hypocrate a prononcé que la mort étoit prochaine,
fl la furdité étoit jointe à des douleurs de tête 6c de
co l, aux tremblemens des mains, à des urines épaif-
fes , à des déjeftions noires par les felles , à la réfo-
lution de la langue, & à l’engotirdiffement de tout
le corps, coac.pranot. cap. v. n°. g . il porte le même
prognoftic fur la furdité qui arrive aux malades extrêmement
foibles ; fi lorfque les forces font tout-à-
fait épuifées, l’oeil ne voit pas , 6c l’oreille n’entend
pas ; le malade n’a plus qu’un inftant à vivre, aphor.
4g. lib. IV. le même auteur, dans les différens ouvrages
de qui nous puifons tous ces axiomes de le-
méiotique , détaille avec une jufteffe infinie les différens
cas où la furdité eft funefte, 6c ceux où elle
eft favô'rable ; nous ne faifons que traduire fes propres
paroles, fons entrer dans aucune difeuflion
théorique, & fans les étendre aans un commentaire
fuperflu: la furdité , dit-il, qui furvient aux fievres
aiguës accompagnées de beaucoup d’inquiétude &
1 de trouble eft un mauvais figne , prorrhet. lib. I.ftd-
1. n°. 32. elle annonce le plus fouvent un délire furieux,
coac. preenot. cap. V. n°. 8. elle eft aufli dùtil
mauvais augure dans les maladies chroniques, 6c elle
préfage d’ordinaire des douleurs aux cuiflès, ibid.
n°. 2. Lorfque les évacuations critiques, loin de fou-
Iager le malade, donnent naiflance à quelque phéno-
mene qui n’exiftoit pas auparavant, & que fur ces
entrefaites le malade devient fourd, fa vie eft en danger
f prorrhet. iij. text. 3 J. de tous les malades dans
qui Hippocrate a obfervé ce fymptome , Horophon
feul, fuivant la remarque de Galien, en a échapé ; il!
en eft de même fl la furdité ayant paru avant la crife,
fubfifte après qu’elle a eu lieu , Philifta mourut au
cinquième jour avec ce fymptome. La furdité, avons- ’
nous dit, eft quelquefois un figne de délire prochain:
nous ajouterons i c i , qu’on doit dfoutant plus compter
fur la vérité de ce ligne, qu’il fera joint dans le
cas de douleur de tête avec le vomiflement de matières
porracées , rugineufes, 6c de veilles opiniâtres
; alors, dit notre grand observateur, le malade ne
tarde pas à extravaguer, 6c d’une maniéré violente,
prorrhet. lib.&Jéci. I. n°. 10. de même la furdité qui
fe rencontre avec des urines rougeâtres fans fédi-
ment, qui n’ont que des nuages, annoncent furement
un dérangement d’efprit, l’i&ere furvenant dans ces
circonftances feroit pernicieux, 6c plus encore s’il
étoit fuivi d’imbécillité ; ibid. n°. 3 /. & coac. preenot.
cap. v. n°. 1 o .
Dans bien des cas la furdité fait efpérer une hémorragie
du n ez, ou un dévoyement critiques ; 6c fl ces
évacuations furviennent, la maladie fe termine heu-
reufement. Aphor. Go. Lib. IV. On peut s’attendre
à cette ifliie favorable, lorfque laco&ion eft faite, 6c
que les autres Agnes font bons ; le dévoyement fur-
tout bilieux, & la furdité, fe fuccedent & fe diflipent
mutuellement, aphor. 28. lib. IV. j’ai obfervé Cette
fucçcflion à plufieurs reprifes chez un malade qui
guérit très-bien. L’hémorragie eft plus furement indiquée,
par la furdité, fi en même temps la tête eft
lourde, les hypochondres tendus, & les yeux fatigués
par la lumière, coac. proenot, cap.v.n0. y, fi dans cet
état l’hémorragie eft petite, il y a quelqu’obftacle
que le vomiflement ou la diarrhée peuvent emporter
avec fucces, ibid. n°. 20. Si par ces différentes criîes
laJurdité ne difparoît pas en entier,qu’elle ne loit que
diminuée, c’eft figne qu’elles ont été incomplettes ;
& il faut s’attendre qu’elles feront réitérées tant que
la furdité fubfiftera ; on voit un exemple frappant de
cette remarque dans l’hiftoire qu’Hippocrate donne
de la maladie d’une fille d’Abderos , epidem. Lib. 111.
text.yS. au huitième jour d’une fievre aiguë , la furdité
lurvint avec dégoût, friffon fans déliré & fans
aucun changement dans les urines ; elle dura ainfi
jufqu’au quatorzième jour ; alors il y eut un peu de
délire, la fievre s’appaifa ; & le dix-feptieme l’hémorragie
du nez fut abondante , la furdité en Ait diminuée
; les jours fuivans même fymptome , furdité,
dégoût & délire :1e 20, là malade ientit une douleur
aux pies ; à l’inftant ces fymptomes difparurent, la
malade faigna du nez quelque peu, eut une legere
fueur, & fut tout-à-foit exempte de fievre. Le 24 la
furdité, le délire & la fievre revinrent ; la douleur des
pies fe maintint : le 27 il y eut des fueurs copieufes,
& en même tems la furdité & la fievre cefferent
pour toujours & la malade entra en convalefcence.
De tout ce que nous avons dit, nous pouvons conclure
avec Waldfmid, que la Jurdité qui fe fait par un
effort critique, critice, dans les maladies aiguës eft un
bon figne ; & qu’au-contraire celle qui vient par intervalle
, & qui eft plutôt dûe à la violence du mal,
Su’a l’opération critique de la nature , eft un figne
fâcheux.
SURDOS, terme de Bourrelier ; c ’ e ft u n e lo n g u e
b a n d e de c u i r q u i r é g n é le lo n g d e l ’ ép in e du dos
4e s c h e v a u x d e c a r r o f t e , q u i d ’u n b o u t f o r t de la b r icoîe
ou couflînêt, & de l’autre eft terminé par la
croupiere : 1 tcj'urdos a d’efpace en efpace des bandes
de cuir qui y font attachées, & defeendent latéralement
jufqli’aux fourreaux qulenvelopentles recu-
lemens ou bandes de côtés : l’ufage des fordos eft de
contribuer à l’ornement du harnois, 6c en même
tems à foiuenir au moyen des bandes latérales qui
font comme des côtes , les reculemens ou bandes
de cote. Voye^ les PL 6cfigures du Bourrelier.
SUREAU, fi m.(Hifl. nat. Bot.) fambuCuS, genre
de plante à fleur monopétale, en forme de roue, &
profondément découpée ; le milieu de cette fleur eft
percé par la pointe du calice, comme par un clou : le
calice devient dans la fuite une baie pleine de fuc ,
qui renferme des femences oblongues. Tournefort,
inft. rei herb. Voye[ PLANTE.
Tournefort établit fous Ce genre de plante 7 efpeces
àejureau, 6c met à leur tétè leJiireau commun à fruit
noir,fimbucusfruclu inumbellâ nigro,l. R. H. G06,
en anglois , the cùmmon elder JVilth black berries.
C eft tantôt un arbre de moyenne hauteur qui ré*
pand fes rameaux au large ; tantôt un arbrifleau dont
les branches font longues, rondes, remplies de beaucoup
de^moëlle blanche, ayant le bois peu épais,
vertes d abord, 6c puis grisâtres ; fon tronc eft cou*
vert d’une écorce rude, crevaflëe 6c cendrée ; fur
cette écorce extérieure il s’en trouve une fécondé qui
eft v erte, & d’ufage en médecine ; fon bois eft affez
folide » jaunâtre, mais facile à couper ; fes rameaux
font garnis de noeuds par intervalles; fes feuilles font
attachées cinq ou lix le long d’une côte, comme cel*
les du noyer ; mais plus petites , dentelées en leurs
bords, & d’une odeur forte.
Ses fleurs naiffent aux fommités des branches en
ombelles ou parafols , amples , larges, formées en
baflïnets ou rofettes en cinq quartiers, blanches » petites
, fort odorantes avec cinq étamines à fommets
arrondies. Apres que les fleurs font tombées, il leur
fuccede des baies grofles comme celles du genévrier
, rondes , vertes d’abord, noires dans leur
maturité , pleines d’un fuc rouge foncé ; elles contiennent
ordinairement dans une feule loge trois femences
menues, convexes d’un côté, 6c de l’autre
anguleufes. Ses baies s’appellent dans les boutiques,
grana actes.
Cet arbre croît prefque par-tout, dans les haies ,r
dans les foffes des villes , dans les vallées, aux lieux
ombrageux & humides ; il pouffe de très-bonne
heure, 6c fleurit en Mai 6c Juin :.fes baies font mûres
en automne. Si on le cultive dans les jardins, il forme
un arbre affez gros, élevé, 6c de longue vie. II
eft rare en Italie, & dans les pays chauds, parce
qu’il aime les terres graffes. (Z). /. )
Sureau , (Mac. méd.') ou grand fureau ; 1’ufa^e du
fureau eft très-ancien dans la médecine ; on y emploie
fon écorce moyenne , fes feuilles , fes fleurs &
les baies , qui font connues dans la pharmacie fous
le nom de grana actes. Les anciens ont employé la
décoélion des feuilles 6c des tendrons de fureau, auflî-
bieii que la décottion des racines dans le vin pour
vuider les eaux des hydropiques par les felles 6c par
les urines. Les fleurs fraîches font aufli laxatives»
mais l’écorce moyenne eft celle des parties du fureau
qui eft regardée comme poffédant la vertu purgative
au plus haut degré. Aufli n’ell-ce que cette partie
que les modernes emploient à titre de purgatifs. Ils
en donnent la décottion, le fuc ou l’extrait. Ces re-
medes font véritablement hydràgogues, & ils a°!f-
fent affez communément par haut 6c par bas, font
ordinairement affez bien dans les hydropifies , 6c
agiffent fans violence 6c fans accident.
La dofe du fuc eft d’une once ; celle de l’écorce '
employée à l’infiifion de demi-once; 6c celle de l’ex*