:àtt-deffofts de la route qu’il avoit d’abord tenue.'
•On peut conclure ae*ces ‘phénomènes, i° . qüè .
ipuifque la dépreffion apparente de Mercure au-def-
ïbus de la route qu’il devroit fuivrè, vient de la différence
des parallaxes de cet àftre&du foleil; cesta-
'cb.es , dont la parallaXe eft la même que celle du fo-
■ ieil, doivent’être beaucoup plus-près de lui que
Mercure ; mais puifqù’elles ont été Cachées derrière
cet aftre trois jours de plus qù’elles n’en ont
jpaflé Tùr Celui de fon 'héiïiifphere qui nous eft vifî-
ble : il a y des aüteùrsqüi concluent delà quelles
n ?adh'erent pas non-plus à la furface du foleil, mais
•qu’elles en font un peu éloignées; mais il eft d’autres
’auteurs 'qui ne font point de cet avis., & qui croient
•que les taches font adhérentes à la furface du foleil.
7*oye{ Soleïl.
a°. Puifqu’elles naiflent & difparoiffent au-milicit
‘du difque, & qu’elles fubiftent divërfes altérations^
:eü égard à leur grandeur, à leur figure & à leurs
denfités ; on peut conclure delà qu’elle fe foirment
•& fe difiolyent enfuîte fort près du foleil, & que
c e font très-probablement des efoeces de nuages fo-
ïâires formés des exhalaifohs du foleil.
3°. Puis donc que les exhalaifons dit foleil s’élèvent
de fo’n corps fe tiennent fufpendues à une
certaine hauteur de cet aftre, il s’enfuit delà, félon
lès lois de l’hydroftatique, que le foleil doit être
entouré de quelque fluide qui puiffe porter ces exhalaifons
vers en haut, fluide qui comme notre at-
mofphere doit être plus denfe Vers le bas, & plus
rare vers le haut ; & puifque les taches fe diffolvent
& difparoiffent au milieu même du difque, il faut
que la matière qui les corApofe, c’eft-à-dire, que
les exhalaifons folaires retombent en cet endroit ;
tdVù il fùit que c’eft dans cet endroit que doivent
mitre les changemens de i’atmofphefe du foleil, ôc
par conféquent du foleil lui-même.
4°. Puifque la révolution des taches au-to'ur du fo3-
îeil eft très-réguliere ; & que leur diftance du foleil
eft ou nulle, ou au-moins très-petite > ce ne font
donc pas, à proprement parler, les taches qui fe
meuvent au-tour du foleil, mais c’eft le foleil lui-
même qui tournant au -- tour de fon aXe, emporte
avec lui les taches, foit qu’elles nagent fur la furface
de cet aftre, ou dans fon atmofphere, & il arrive
de-là que les taches, étant vues obliquement près dit
limbe > paroiffent en cet endroit étroites & oblongués*
.
Les taches de la lune font fixes : qtielqtles-iths prétendent
que ce font les ombres des montagnes ou
des endroits raboteux qui fe trouvent dans le cofps
de la lune ; mais leur immobilité détruit cette opinion.
L ’opinion la plus générale & la plus probable
eft que les taèhes de la* lune font des mers, des lacs,
des marais, &c. qui abforbent une partie des rayons
du foleil, & ne nous en renvoyent qu’un petit rioim
bre, de maniéré qu’elles paroiffent comme des taches
obfcures ; au-lieu que les parties terreftres refléchif-
fent à caufe de leur folidité, toute la lumière qu’elles
reçoivent, & ainfi paroiffent parfaitement brillantes.
M. Hartfoeker eft d’un autre avis, & prétend qiie
tes taches de la lurte, ou du-moins la plûpart, font
des forêts, des petits bois, &c. dont les feuilles &
les branches interceptent les rayons que la terre re1
fléchit, & les renvoyé autre part.
Les aftronomes comptent environ 48 taches fur la
furface de la lune,à chacune defquelles ils ont donné
un nom différent. La 21e eft une des plus confidéra*
blés, & eft appellée Tycho.
Taches des Planètes. Les aftronotiieS trouvent que
les autres planètes ont auffi leurs taches. Jupiter,
Mars &c Venus en font voir de bieri confidérables
quand on les regarde avec un télefeope, & c’eft paf
& mouvement de ces taçhes que npus concluons que
les planètes tournent für leur âxe | de même que
nous inférons le même mouvement dans le foleil-, à
caufe du mouvement de les taches.
Dans Jupiter, outre ces taches, nofts voyons plu-i
lienrsbàndes parallèles qui traveifent fon difque apparent.
Voyei B a n d e s , P l a n è t e s , S o l e i l , P h a - ,
SES , Grc. Wolf , & Chambers.
•Le mouvement des taches du foleil eft d’occident en
orient, mais il ne fe fait pas précifémentdans le plan
de l’orbite de la terre : ainfi l’axe an-tour duquel
tourne le foleil n’eft pas perpendiculaire à cet orbite.
Si l’on fait paffer par le cercle du foleil une
ligne parallèle-à celle de l’orbite terreftre,ôn trouve
que cette ligne fait avec l’axe du foleil un angle dé
7 degrés ou environ : ainfi l’équàteitr du foleil, c’eft-
à-dire le cercle qui eft également éloigrié des deux
extrémités de fon a x e , bu de fes deux poleS, fait un
angle de 7 degrés a vec l’équâteur de la terre ; & fi
on imagine la ligne où ces deux plans fe coùpent,
prolongés de part & dautre jufqu’a la circonférence
de l’orbite terreftre,lorfque la terre arrivera dans l’un
oul’autre de cesdeuxpoints diamétralement oppofés*
la trace apparente des taches obfervée für la furfacè
du foleil f era pour lors une ligne droite.'ce qui eft évi-.
dent, puifque l’oeil eft alors dansée plan où fe fait leur
vrai mouvement : mais dans toute autrfe fi'tiïation dé
la terre fur fon orbite, féquateur folairë fera tantôt
élevé ati-deffus de notre cèil, & tantôt abaiffé, &
pour lors la trace apparente des tacites ofifervées fùr
le foleil , fera une ligne courbe.
Si dans un corps auffi lumineux que le foleil il y
a différentes matières ; dont la plus epaiffe ou la plus
groffiere forme les tâches qui l’obfcurciffent, on
ne doit pas être étonné fi les planètes qui font opaques
, contiennent auffi des parties folides & fluides
quirefleehiffent une lumière plus où moins vive , &
qui l’abforbent prefqu’entierement. La furface dé
toutes les pianetes doit donc nous paroître couverte
d’une infinité de taches, & c’eft auffi cè qu’on a reconnu
, foit à la vue fimple, foit avec des lilnettèsi
injl. Afiron. (0 )
T a c h e de naijfance, ( Phyjiol. ) un nombre infini
d’arteres & de veines aboutiffent à'ia peau. Leurs
•extrémités réunies y forment un lacis recouvert par
l’épiderme. Dans leur état naturel, ces extrémités
des vaiffeaux fanguins, ne laiffent prefque paffer que
la portion féreule du fang, la partie rouge continué
fa route par d’autres vaiffeaux dont le diamètre eft
plus grand ; mais les vaiffeaux qui forment le lacis
peuvent acquérir plus de diamètre, donner un libré
paflàge à la partie rouge du fang, devenir variqueux*
& par conféquent caufer fur la peau une élévation
variqueufe, qui paroîtra rouge ou bleuâtre, felori
que dans cette dilatation, les tuniques dont les vaif*
féaux font compofés, auront plus ou moins perdu dé
leur épaiffeur.
Cet accident qui arrive queiqiiëfois àprès la naii*
fance, n’arrive que trop fouvent fur le corps des en-
fans renfermés dans le fein de leur mere ; les vaif*
féaux peuvent être trop dilatés lors de la fécondation
, & pour peu qu’ils aient été portés au-delà de
leurdiametré, le mal. va prefque toujours enâugmen-*
tant, parée que ce lacis vafculeux n’eft contraint paf'
aücunëpartie volfine. Delà vient que ces taches qu’on
attribue fauffement à l’imagination de la mere qui a
déliré dé boire du vin , ou lur qui on en a répandu ,
s’étendent, s’élèvent, débordent au - deffus de là
peau, & cattfe fouvent une difformité confidérable*
Ce lacis deS vaiffeaux eft différemment difpolé
& figuré dans les divers endroits du corps. Il eft tout
autre fur la peau dii vifagé qu’ailleurs ; il eft même
différent en divers endroits du vifage ; on pourroii
peut-être expliquer par-là pourquoi une partie du
corps jrougit plutôt qu’uae autr^
C eft fans doute par la raifon de cette même diffé-
rence, que les taches de vin font plus fréquentes au
vifage que dans d’autres parties du corps, car une
partie du corps ne rougit plus facilement qu’une autre
, qu autant que la partie rouge du fang y trouve
un moindre obftacle à paffer dans le lacis des vaif-
ieaux. La rougeur fe montre plus facilement au vi-
lage qu ailleurs par cette même raifon , enforte qu’un
effort leger qui ne produit rien fur une autre partie
produira fur le vifage un effet fenfible; auffi quand
on examine ces tacites à l’aide d’un bon microfcope,
la dilatation des vaiffeaux s’apperçoit clairement
oc 1 on y voit couler les parties du fang qui les colorent.
( Z). /. ) 0 ^
T a c h e d u C r y s t a l l i n , ( Médecine. ) j’entends
par tache du cryfiallin, une efpece de cicatrice qui eft
communément blanche, qu’on remarque fur fa fu-
perficie, & qui bleffe la vue.
Elle eft le plus fouvent la fuite d’un très-petit abf-
ces ou puftule qui fe forme fur la fuperfiçie du cryf-
îa ilin, dont l’humeur étant en très-petite quantité
ce benigne , fe réfout & fe confomme , fans çaufe'r
■ autre alteration au cryftallin , que celle du lieu où
ceJ^e Pet\te pullule fe trouve ; & cet endroit du cryf-
talhn fe cicatrife ènfuite.
Dans fon commencement, on.la connoît par un
nuage fort léger qui paroît fur le cryftallin, & par le
rapport du malade qui fe plaint que fa vue eft brouillée
; dans la fuite ce nuage devient plus épais, &
blanchit enfin.
On ne peut cependant dans les premiers mois affu-
rer pofitivement que ce ne foit pas le commencement
d une câtaraûe, ou d’une ulcération ambulante
du cryftallin, parce qu’on ne peut juger de la nature
de la puftule : mais quand après un , deux ou trois
ans, cette tache refte dans le même état, on peut probablement
affurer qu’elle y reftera toute la vie.
Quand cette tache eft blanche, on la voitaifément,
& quand elle eft noirâtre ou très-fuperficielle, on
ne la peut diftinguer ; mais on conjecture qu’elle y
eft par le rapport du malade.
Selon 1 endroit que cette tache o ccupe, les malades
femblent voir devant l’oe il, & en l’a ir , un nuage
qui fuit 1 oeil en tous les lieux où la vue fe porte.
Les malades en font plus ou moins incommodés,
fuivant qu’elle eft plus grande, ou plus petite, ou
plus profonde, ou plus fuperficielle.
Les taches du cryftallin ne s’effacent point, ainfi les
remedes y font inutiles : elles n’augmentent point,
a-moins qu’elles ne s’ulcèrent de nouveau ; & elles ne
s ulcèrent pas, fans qu’il fe faflè une nouvelle fluxion
d humeurs fur cette partie ; mais quand cela arrive ,
le cryftallin s’ulcere quelquefois entièrement, & il fe
forme ainfi une cataraûe purulente, ou au-moins
une mixte qui tient de la purulente. ( D . J .)
TACHÉOGRAPH1E, f. f. ( Littérat. ) on appellent
ainfi chez les Romains l’art d’écrire auffi vite
que l’on parle, par le moyen de certaines notes
dont chacune avoit fa lignification particulière &
defignée. Dès que ce fecret des notes eut été décou-
| j i | b ie n - to t perfectionné ; il devint une efpece
decriture courante, dont tout le monde avoit la clé,
& à laquelle on exerçoit les jeunes gens. L’empe-
reur T it e , au rapport de Suétone, s’y étoit fendu
lihabile, qu’il fe faifoitun plaifir d’y défier fes fecré-
taires memes. Ceux qui en faifoient une profeffion
particulière, s’appelloient en grec taxtoypdcpci, & en
atin notarii. Il y avoit à Rome peu de particuliers
qui neuffent'quelque efclave ou affranchi exercé j
_ ans ce genre d’ecrire. Pline le jeune en menoit toujours
un dans fes voyages. Ils receuilloient ainfi les
harangues qVU fe faifoient en public.
Plutarque attribue à Cicéron l’art d’écrire en notes
abregees, & d’exprimer plufieurs mots pa,r un feul
Jome
caraaere. Il enfeigna cet art à Tiron fon affranchi •
ce fut dans dans l ’affaire de Catilina qu’il mit en uiâee
cette invention utile, que nous ignorons en France,
K dont les Anglois ont perfedionné l ’idée, l’ufaee
& la méthode dans,leur langue, Comme Caton d'U-
tique ne donnoit aucune de fes belles harangues
Cicéron voulut s'en procurer quelques-unes. Pour
y reuiïir, il plaça dans çlifférens endroits du fénat
deux ou trois perfonn.es qu’il avoit ftyiées lui-même
dansl art lachhgraphiquc, 6c par ce moyen il eut, de
.nous a conferve lefameux difeours que Caton prononça
contre Céfar, & que Salinité a inféré dans fon
hifloire de Catilina: c ’eff le feul morceau d’éloquence
qui nous relie de ce grand homme. (D . /.)
L’art taçkéograpkique eft encore en ufage en Angleterre.
°
T A ÇH I- VOLICA T I, ( Gèogr. mod. ) bourg de
Grèce dans la Macédoine ; Nardus croit que c’eft
1 ancienne Gyrtone. {D .J .y
TACHYGRAPHIE,!'. f. (Luiira,.) la iackygraphit
ou, tacheographie , parole, çompofée des mots grecs
ia .s ,v ile , & ypnqa, écriture, eft l ’art d’écrire avec rapidité
& par notes; elle eft auffi quelquefois nommée
brachygraphie de fipaeee, court, & ypaqu , j ’écris, en ce
que pour ecnre rapidement, il faut fe fervir de ma-
nieres abrégées.
Auffi les Anglois qui font ceux de tous les peuples
du monde qui s’en fervent le plus généralement Sc
y ont fait le plus de progrès , l’appellent-ils de ce
nom short-hand, main b.rieve, courte écriture ou
écriture abrégée.
Herman Hugo dans fon traité, de primo ferib. originl
en attribue l’invention aux Hébreux, fondé fur ce
paffage du pfeaumexliv. Lingua mea calamus fcribtB ve-
locuerfcribentis. Mais nous ferons voir, en parlant du
notariacon, que leurs abréviations font beaucoup
plus modernes , purement Chaldaïques, &c inven-
tees par les rabins, long-tems après la deftru£tion de
Jerufalem.
Cependant les anciens n’ignoroient point cet artJ
SansremonterauxEgyptiens, dont les hiéroglyphes
eroient plutôt des fymboles qui repréfentoient des
etres moraux, fous l’image & les propriétés d’un
etre phyfique. Nous trouvons chez les Grecs des
tacheographes & femmeiographes , comme on le
peut voir en Diogene Laërce & autres auteurs ,
quoiqu’à raifon des notes ou caraâeres fincailiers
dont ils etoient obligés de fe fervir, on les ait affez
généralement confondus avec les cryptographes.
Les Romains qui avec les dépouilles de la Grece
tranfporterent les arts en Italie., adoptèrent ce genre
d’écriture, & cela principalement, parce que fouvent
les difeours des fénateurs étoient mal rapportés
& encore plus mal interprétés, ce qui occafionnoit
de la confufion & des débats en allant aux voix.
C eft fous le confiilat de Cicéron qu’on en voit
les premières traces. Tiron, un de fos affranchis ,
prit mot à mot la harangue que Caton prononçoit
contre Catilina ; Plutarque ajoute qu’on ne connoif-
foit point encore ceux qui depuis ont été appelles
notaires, & que c’eft le premier exemple de cette
nature.
Paul Diacre , cependant attribue l’invention des
premiers i ioo carafteres à Ennius, & dit que Tiron
ne fît qu’étendre & perfectionner cette fcience.
Augufte charmé de cette découverte, deftina plufieurs
de fes affranchis à cet exercice; leur unique
emploi étoit de retrouver des notes. Il falloitmême
qu’elles fuffent fort arbitraires & dans le goût de
celles des Chinois, puifqu’elles excédoiènt le nombre
de cinq mille.
L’hiftoire nous a confervé le nom de quelques-uns
de ces tachygraphes , tels que Perunius , Pilargirus „
Faunius & Aquila, affranchis de Mécene. f
L U H