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7 4 « S Y N l’afperfion de l’eau froide, les odeurs puantes mifes
fous le nez ; tels que l’affa fétida, la corne de cerf
brûlée , la lavatte, le papier b rûlé, & autres.
. On .doit mettre la perfonne couchée fur le dos,
lui foulevant un peu la tête, & la mettant à l’abri de
la comprelîion de fes habits, & de tout ce qui peut la
gêner.
Les remedes cordiaux, volatils , amers, tels que
le liiium, la teinture de foufre, d’antimoine, l’élixir
de propriété , font excellens.
Les anti-hyftériques, tels que la teinture de caftor,
de laudanum , de benjoin , font auffi indiqués.
La caufe demande la faignée dans la pléthore, &
lafuppreflion des évacuations ordinaires. Voye[ Pléthore.
Dans l’épaiffiffement du fang, dans la rougeur
du vifage, &z la pefanteur de Ja tête.
On doit émétifer & purger, fi les premières voies
font embarraffées de crudités, li le canal inteftinal eft
rempli d’une bile épaiffe, érugineufe.
On employera les amers combinés avec les cordiaux
, fi le fang eft . épais fi les fibres de l’eftomac
font foibles & relâchées, les ftomachiques font indiqués
; on aura recours aux fudorifiques, tels que la
fquine, la farfepareille., la bardane, & autres, li le
fang eft trop féreux, & les fibres trop lâches.
Enfin, les eaux thermales, l’exercice modéré , la
tranquillité del’efprit & du coeur, font indiqués dans
tous ces cas.
SYNCRESE, ( Chimie. ) voye^ UNION , ( Chimie.)
SYNCRÉTISTES, HÉNOTIQUES , ou CONCILIATEURS,
f. m. ( Hiß. de U Philof. ) ceux-ci connurent
bien les défauts de la philofophie feôaire ; ils
virent toutes les écoles foulevées les unes contre les
autres ; ils s?éîablirent entre elles en qualité de pacificateurs
; & empruntant de tous les fy ftèmes les principes
qui leur convenoient, les adoptant fans examen
, & compilant enfemble les propofitions les plus
oppofées , ils appellerent cela former un corps de
doctrine, où l’on n’appercevoit qu’une chofe ; c’eft
que dans le deffein de rapprocher des opinions contradictoires
, ils les avoient défigurées & obfcurcies;
& qu’au lieu d’établir la paix entre les Philofophes,
il n’y en avoit aucun qui pût s’accommoder de leur
tempérament, & qui ne dût s’élever contre eux.
Il ne faut pas confondre les Syncrétifles avec les
EcleCtiques : ceux -ci, fans's’attacher à perfonne , ramenant
les opinions à la difeuflion la plus rigoureu-
f e , ne recevoient d’un fyftème que les propofitions
qui leur fembloient réductibles à des notions évidentes
par elles-mêmes. Les Syncrétifles au contraire ne
difeutoient rien en foi-même ; ils ne cherchoient
point à découvrir fi une affertion étoit vraie ou
fauffe ; mais ils s’occupoient feulement des moyens
de concilier des affertions diverfes, fans aucun egard
ou à leur faufîeté, ou à leur vérité.
Ce n’étoit pas qu’ils ne cruffent qu’il convenoit
de tolérer tous les fyftèmes, parce qu’il n’y en avoit
aucun qui n’offrît qüelque vérité ; que cette exclu-
iion qui nous fait rejetter une idée, parce qu’elle eft
de telle ou de telle école, & non parce qu’elle eft
contraire à la nature ou à l’expérience, marquoit de
la prévention, de la fervitude, de la petiteffe d’ef-
p rit, & qu’ elle étoit indigne d’un philofophe ; qu’il
eft fi facile de fe tromper, qu’on ne peut être trop
refervé dans fes jugemens ; que les philofophes qui
fe difputent avec le plus d’acharnement, feroient
fouvent d’accord, s’ils fe donnoient le tems de s’entendre
; qu’il ne s’agit le plus ordinairement que d’expliquer
les mots , pour faire fortir ou la diverfité ou
l’identité de deux propofitions; qu’il eft ridicule d’imaginer
qu’on a toute la fageffe de Ion côté ; qu’il
faut aimer, plaindre & fervir ceux mêmes qui font
dans l’erreur, & qu’il étoit honteux que la différence
des fentimens fut auffi fouvent une fource de
haine.
S Y N Ce n’étoit pas non plus qu’ils s’en tinffent à corn»1
parer les fyftèmes , & à montrer ce qu’ils avoient de
commun ou de particulier , fans rien prononcer fur
le fond.
Le Jyncréùftë étoit entre les Philofophes, ce que
feroit entre des hommes qui difputent, un arbitre
captieux qui les tromperoit &z qui établiroit entre
eux une fauffe paix.
Le Syncrétijme paroîtra fi bifarre fous ce coup
d’oe il, qu’on n’imaginera pas comment il a pu naître
, à-moins qu’on ne remonte à l’origine de quelque
fefte particulière, qui ayant intérêt à attirer
dans fon fein des hommes divifés par une infinité
d’opinions contradiéfoires, & à établir entre eux la
concorde, lorfqu’ils y avoient été reçus ,fetrouvoit
contrainte tantôt à plier fes dogmes aux leurs, tantôt
à pallier l’oppofition qu’il y avoit entre leurs opinions
& les liennes, ou entre leurs propres opi-*
nions.
Que fait alors le prétendu pacificateur ? Il change
l’acception des termes ; il écarte adroitement une
idée ; il en fubftitue une autre à fa place ; il fait à
celui-ci une queftion vague ; à celui-là une queftion
plus, vague encore ; il empêche qu’on n’app.rofon-
diffe ; il demande à l’un, croyez-vous cela ? à l’autre;
n’eft-ce pas là votre avis ? Il dit à un troifieme , ce
fentiment que vous foutenez n’a rien de contraire à
celui que je vous propofe; il arrange fa formule de
manière que fon dogme y foit à-peu-près , & que
tous ceux à qui il la propofe à fouicrire , y voyent
le leur ; on fouferit ; on prend un nom commun, &z
l’on s’ en retourne content.
Que fait encore le pacificateur ? Il conçoit bien
que fi ces gens viennent une fois à s’expliquer, ils
ne tarderont pas à réclamer contre un confentement
qu’on leur a furpris. Pour prévenir cet inconvénient,
il faut impofer filence;mais il eft impolîible qu’on foit
long-tems obéi. La circonftance la plus favorable,
pour le fyncrétifte, c’eft que le parti qu’il a formé foit
menacé;le danger réunira contre un ennemi commun;
chacun employera contre lui les armes qui lui font
propres ; les contradiûions commenceront à fe développer
; mais on ne les appercevra point, ou on
les négligera ; on fera tout à l’intérêt général. Mais
le danger paffé, & l’ennemi commun terraffé, qu’arrivera
t-il ? C’eft qu’on s’interrogera ; on examinera
les opinions qu’on a avancées dans la grande querelle;
on- reconnoîtra que, compris tous fous une
dénomination commune, on n’en étoit pas moins
divifés de fentimens ; chacun prétendra que le lien
eft le feul qui foit conforme à la formule fôufcrite ;
on écrira les uns contre les autres; on s’injuriera;
on fe haïra ; on s’anatbématifera réciproquement ;
on fe perfécutera, & le pacificateur ne verra de
reffource , au milieu de ces troubles, qu’à éloigner
de lui une partie de ceux qu’il avoit enrôlés, afin de
fe conferver le refte.
Mais à qui donnera-t-il la préférence ? il a fes propres
fentimens, qui pour l’ordinaire font très-abfur-
des. Mais rien ne quadre mieux à un.e abfurdité
qu’une abfurdité ; ainfi on peut, avant fa décifion,
prononcer, que ceux qui foutiennent des opinions
à-peu-près fenfées, feront féparés de fa communion.
Son fyftême en fera plus ridicule; mais il en
fera plus un : ce fera une déraifon bien continue &Z
bien enchaînée.
Il y a des Syncrétifles en tout tems, & chez tous
les peuples. 11 y en a en a eu de toutes fortes. Les
uns fe font propofés d’allier les opinions des Philofophes
avec les vérités révélées, & de rapprocher
certaines fe&es du Chriftianifme. D’autres ont tenté
de réconcilier Hippocrate & Galien avec Paracelfe
& fes difciples en Chimie. D’un autre côté, ils'ont
propofe un traité de paix aux Stoïciens, aux Epi-
S Y N turiens& aiixAtiftotéliciens.; D ’un autre, ils ont tôul m am um w ™ — Annote:
Annote avec. Jpefçartes ; nous.aUo.ns voir avec'quel
lucçes» .. .. . . - ... • *
U faut mettti ajt.qottbte
phtlolophes qui ont eflhyé de rapporter ferre fÿf-
temes cofmoiogiqlies à la phyfiologie ' de Meïfc Iceux
qui ont cherche dans l’Ecriture des autorités fur lef-
quelles ils puffent appuyer leurs opinions, & que'
nous appelions t/iéofophes, r .. , •
Un 'aesSmrÿlft'jUs plus. fii)guliWS fut Gutliaunvo
Poftel. Il publia .un ouvrage intitulé Pani/iéonç/îe ou
Concordance de toutes f e opinions quif fe fon t élevées
parnu les Infidèlesles Juifs y les Hérétiques &
les Catholiques, & parmi les ifférens membres de
chaque éghfe particulière, fur la vérité ou la vraif-
femblance eternelle, C’eft-un tiffu de paradoxes oii
le Chriftianifme & la Philofophie, font mis alternativement
à la torture. L’ame du Chrift eft la premier«
créature : c eft 1 ame du monde. Il y a deux principes
indépençlans : Tun bon, l’autre mauvais. Ils conf-
muent enfuite. Dieu. M B la fuite des folies, dé
rojtel dans fon ouvrage. '
En voici un autre quffaitbaifenla morale du pava-
^ed es Chrétiens, dans un ouvrage inti-
tule Ofculumftve Confenfus ethnicce & chriflianoe phi-
lofophicet Chaldoeorum, Ægyptiorum, PerJarum, Arabum
, Groecorum, & c ........C ’eft Mutius Panfa.
r AuSll“ anus Steuchus Eugubinus s’eft montré plus
•fV/"r l- "?,n momS fou dans B traité de perenni
philofophia. Il corrompt le dogme-chrétien; il altéré
p . . tin?e?s des anciens; & fermant les yeux fur
lelprit general des opinions , il eft perpétuellement
occupe à remarquer les petites conformités qu’elles
peuvent avoir.
L’ouvrage que Pierre-Damel Huet a donnYîous
'I ,“ ' - atnuanec de concordiâ ratiojùs &
fi ci, mente a.-peu-pres les mcmes rcproches. I
Le Syftema philofophia gentilis “'de Tobie Pfan-
nerus eft un fatras de bonnes & demauvaifes chofe
ou 1 auteur, perpétuellement trompé par la reffem-
blance des expreffions,en conclut celle des B B H
yuelsefforts nap as fait JufteLipfe pour iiluftrer
le btoicume en le confondant avec la doarine chré-
tienne ?
. Cette fantaifie a été celle auffrde Thomas de Ga-
taker : André Dacier n’en a pas été exempt.
| H “ e faut pas donner le nom de Syncrétijle à Gaf-
lendi. Il a démontré à la vérité que la doftrine d’É-
picure etoit beaucoup plus faine & plus féconde en
Ventes qu on ne l’imaginoit communément; mais il
n a pas balancé d’avouer qu’elle renverfoit toute
thorale.
Beffarion, P ie , Ficin n’ont pas montré la .même
impartialité ni le même jugement dans leur attachement
à la doftrine de Platon.
Les fefïateurs d’Ariftote n’ont pas été moins ouïtes
: que n ont-ils pas vu dans cet auteur !
Et les difciples de Defcartes, croient-ils que leur
jùaitre eut approuvé qu’on employât des textes de
f Ecriture pour defendre fes opinions? Qu’auroit-il dit
à Amerpoel, s’il eut vu fon ouvrage intitulé de Car•
tejeo moïfante , Jive de évidente & facili conciliatione
philofopkioe Cartejii, cum hijloria creationis primo ca-
PIU gene{eos per Mofem traditâ > '
Paracelfe avoit foulevé contre lui toute la Médecine,
en oppofant la pharmacie chimique à la pharmacie
galenique. Sennert effaya le premier avec
quelque fuccès de pacifier les efprits.Méchlin,Geor-
ge Martin & d’autres fe déclarèrent enfuite avec
plus de hardieffe en faveur des préparations chimiques.
De jour en jour elles ont prévalu dans la
pratique de la médecine. Cependant on ne peut pas ■
pire qu aujourd’hui même cette forte de fyncrétilme
S Y N 749 fort etemt'; il y a enéqre des médeems Se des clli-
rurgteHS qui brouillent ces deux pharmacies, & je
ne crois. p q sW ce foit fans.umgrand inconvéhicnt
pour la vie des hommesj
Jean-Baptiftédu Hamel tfàvailia beaucoup à mon. '
trer 1 accord de la philofophie, ancienne & modernei
Let homme etoit mftriiit,. ifavoit reçu dé la nature
un jugement fain; il naquit à Caen en i 514 , “il y étù*.
dia la philofophie & les hu.-r.aniiés. I l vint à'Paris.oit
il lelivra à la théologie, à-la phyiique S a u x mathé--
manques, i l vécut pendant qüelque tems d’une vie
allez diverfe. Ilvoyagea en Angleterre >&. en Allemagne
ifc ,c e ne.fi* «qu’.e.n 15S0 qu’il publiaffon af-
trononne phyfique, ouvrage qui fut fiiivi.de foii traité
des afrectiqnsdes corps,.de celui de l’amehumaine ,
de la philofophie ânci'enne & moderne à Pufage des
ecojes j de fon hiftoire de l’académie des feienees , •
de fa concordance de la. philofophié.ancienne & mo-
deyne. Dans çe dernier Ouvrage ,il.parcourt tous lés,
lyia-ir.es desphilofophes -.anciens, il montre la dû
veriite & la conformité de leurs opinions; il les con^'
cilié quand il peut; il les approuve, ou les réfuté; il
conclut qu ils ont v u , mais qu’ils n’ont pas tout viu
Il s attache^ d abord à la philofophie de Piaton. Après
avoir avec ce philofophe élevé l’efprit à la connoife
lance de la caufe éternelle & preïniere des chofes ; il
parle d apres Ariftqte des principes des corps ; il examine
enfuite-lé.fyftême d’Epicure ; il'expofe la do.
ttrmede D elcartes, &finit par deux livres qui co*&
tiennent les.elemens de là chimie, avec quelques
expériences relatives à.Cet art,
, On ne peut nier que cet auteur n’ait bien mérité
de la philofophie, mais.fe.ouvrages font tachés fie
quelques traçesaej^/irré^K, II avoit trop à coeur
la réconciliation des anciens & des modernes, pour
qu îlsput expofer la doârine des premiers avec toute
1 exactitude qu’on defireroit. Du Hamel mourut fort
âge, il avoit quatre-vingt-deux ans : on le perdit
donc en iyofSi
« d ,n ^ a P0int eu de fyhcritifme plus ancien
cz plus general que le Platonico-Peripatetico-Stoï-
cien; Ammonius , Porphire > Themiftius , Julien ,
Produs , Mann, Origène, Sinefms 3 Philopones ,
Pfellus, Bpethius, Beffarion, Fran. Pie, Gaza, Patri-
cius , Schalichius, & une infinité de bons efprits en
ont ete infeûés, en Grece, en Italie, en France, en
Angleterre, en Allemagne, depuis les tems les plus
recules , jufqu’aiix nôtres, les uns donnant la palme
a Platon, les autres l’arrachant à Platon pour en cou-*
ronner Ariftote ou Zenon, quelques-uns plus équi*
tables la partageant à-peu-près également entr’eux. '
Lejyncretijme divifoit les efprits, & expofoitlâ
philofophie au mépris des gens du monde; lorfqu’il
fortit de 1 ecole de Ramus & de Mélanchton ,'une
elpece de feâe qu’on pouvoit appeller les philofo-
phes mixtes : de ce nombre furent Pâulus Frifcus,
André Libavius, Heizo-Bitcherus, Conrad Duteri-
eus, Alftedius,. & d’autres entre lefquels il ne faut
pas oublier Keckermanm
Mais perfonne ne tenta la réconciliation d’Ariftote
avec les philofophes modernes, avec plus de chaleur
, ùe talent que Jean Chriftophe Sturmius. Il fut d?a*
bord fyncretifie, mais cette maniéré dfe philofopher
ne tarda pas à lui déplaire; il devint Eclekique ; il eut
une difpute importante avec Henri Morus, Leibnitz
oz ôchel hammer fur le principe qui agit dans la nature.
Morus y repand^oit un efprit immatériel, mais
brute ; Leibnitz une force aftive, propre à chaque
molécule dans laquelle elle s’exerçoit ou tendoit
à s.exercer félon des loix méchaniques; Schel-hafn-
mer, le principe d’Ariftote.
Leibnitz commença &z finît comme Stürmius ; ja
v eu x dire qu’il paffa du fyncrètifme à YEcleciifme,
Il paroît par ce que nous avons dit de cette fefte»