Lorfque l’intervalle de ce centre eft d’un diamètre
plus grand que de 20 à 30 pouces, on peut mettre
au centre du foliil une girandole, ou roue de feu,
qui y forme un tourbillon, pendant que le refte du
foliil jette fes rayons au-dehors, obfervant que les
feux de Tun 6c de l’autre artifice foient exactement
de la même côiileur.
II eft vifible qu’on peut étendre la furface du feu du
fo liil, en faifant plufieurs rangs de fufées attachées
fur des cercles de fer concentriques, 6c plus grands
les uns que les autres ; c’eft par ce moyen qu’on a
fait à Paris de ces foleils, qu’on dit avoir eu 60 piés
de diamètre.
Soleil d'eau tournant fu i fon centre. Il ne s’agit qtie
de couvrir le plat des fufées de la girandole polir l’eau
de feux brillans arrangés du centre à l'a circonférence
, pour former la figure d’un foliil qui tournera fur
fon centre par le mouvement de circulation caülé par
les fufées pofées en jante, dont le feu croife par-def-
fous celle qui forment le /"oleil, ce qui produit lin très-
bel effet fur l’eau.
So le il , terme de Blafon , en armoine on peiht le
foleil d’Ordinaire avec douze rayons , dont les uns
font droits , & les autres en ondes ; 6c Ion émail eft
d’or. Quand il eft de couleur, 6c repréfenté fans aucuns
traits du vifage , on l’appelle proprement ombre
du foliil. (JD. J .)
Soleil , f. m. (Hiß. nat. Bot.') corona fo lis , genre
de plante à fleur radiée,dont le difque eft compofé de
plufieurs fleurons ^ & la couronne de demi-fleurons:
ces fleurons & ces demi-fleurons font portés par des
embryons,& féparéslesuns des autres par de petites
feuilles pliées en gouttière. Dans la fuite ces embryons
deviennent des femences garnies de deux
feuilles. Tournefort, infl. reiherb. Voye{ Plante.
Soleil de mer , on a donné ce nom à différentes
efpeces d’étoiles de mer qui different des étoiles proprement
dites, en ce que les rayons ne partent pas du
centre ; le milieu du corps des foleils eft arrondi, 6c
les rayons fortent de ce cercle. Rondelet, hiß. des
^oophitts , ch. XVj . Voye{ ÉTOILE DE MER.
SOLEME, ( Grogr. mod. ) petite ville de France,
dans le Maine, fur la Sarte, à une lieue de Sablé. Les
bénédiétins y ont un ancien monaftere remarquable
par fon églife. Longitude ry. 13. latitude 47. So.
(D . J .) ;
SOLEMNEL , adj. ( Gram. & Théo log.) chofe qui
fe fait avec beaucoup d’appareil 6c de cérémonie.
Ainfi nous difons fêtes folefhnelles, offices folemnels,
procédions folemnelles.
Les fêtes folemnelles dans- l’Eglife romaine font
celles qu’on célébré avec plus de pompe 6c de cérémonies
que les autres!, à caufe de la grandeur des
myfleres ou de la dignité des faints en mémoire def-
quels elles font inftituées. Ainfi Pâques , la Pentecôte
, Noël font des fêtes folemnelles. La fête du patron
de chaque paroiffe eft pour cette paroiffe une
fête folemnelle.
Dans quelques diocèfes , par exemple dans celui
de Paris, on diftingue les grandes fêtes en annuels,
folemnels majeurs 6c folemnels mineurs, folemne majus
6cfolemne minus. La préfentation de Jefus - Chrift
au temple , l’Afcenfion, la fête du S. Sacrement font
des jours folemnels majeurs, la plupart des fêtes de la
Vierge font des folemnels mineurs ; c’eft ce qu’on appelle
dans d’autres diocèfes annuel 6c femi-annuel.
Foye^ A nnuel.
Solemnel , (Jurifprud.) fe dit de ce qui eft revêtu
des formes les plus authentiques.
Un a&e folemnel eft celui qui eft paffé devant un
officier public avec le nombre de témoins requis.
Quelquefois, pour rendre un afte encore plusyô-
lemnel, on y fait intervenir certaines perfonnes dont
la confidération donne plus de foi 6c de poids à
Tafte. “
On entend quelquefois parteftament folemneltoui
| teftament reçu par un officier public , à la différence!
du teftainent olographe qui eft écrit de main-privée.
Foye^ Ac t e , Fo rm a l ité s , Fo rm e , T estament;
o r m ÊÊÊÊÊÊÊÊ SOLEMNITE, f. f. (Gram, )-la pompe, la magnificence,
cérémonie qui accompagne quelqu’aftioii
remarquable dans un jour diftingue par quelques cir-
conftances. On dit la folemnité d’une fêté ; la folemnité
d’un mariage ; une entrée folemnelle ; la folemnite du
ferment.
SOLEN, f. m. (Conchyliolog.) 6c par Pline,ünguisj
c’eft la même coquille que Ton appelle plus commit*
nément en François couteau , manche de couteau, &
dans le pays d’Aunis coutelier. G’eft fous ce dernier
nom de coutelier qu’on a confidéré dans l’Encyclopédie
le coquillage ; nous parlerons ici de la feule coquille.
C’eft une coquille bivalve dont le corps eft long,
ouvert par les deux extrémités , quelquefois droit
& quelquefois arqué.
La claffe des folens dont le corps eft droit, corn-»
prend les efpeces fuivantes : 1 °. le folen ou manche
de couteau blanc ; z°. la couleur de rofe, venant de
l’Amérique ; 30. le bariolé ; 40. le folen, nommé
Yonix; 50. le brun ; 6°. le mâle, c’eft-à-dire le plus
grand ; 70. la femelle, c’eft-à-dire le plus petit ; 8°. le
folen reffemblant à l’ongle par fa couleur ; 9?. le fo len
imitant le doigt par fa longueur ; io°. 1 e folen reffemblant
à une flûte ; 1 1°. leJolen fait comme un ro-
feau; 120. \e folen très-long, très-étroit, de couleur
brune, avec un mufcle noir vers la charnière.
On ne connoît que deux efpeces defolens ou manches
de couteaux faits en arc ; favoir lefolen courbé
en forme de fabre hongrois, 6c le folen qui fe trouve
dans le fable.
Rumphius décrit un manche de couteau d’une feule
piece, qu’il appelle folen arenariits : c’eft un long
tuyau à plufieurs reprifes ou noeuds.
Le folen d’Orient, couleur de rofe, eft fort rare.
Klein , dans fon traité de tubulis niaritiis avec figures
, a donné le nom de folen à différens tuyaux de
mer, dont il a formé quelques genres diftingués par
des carafteres qui leur font propres ; fon fyftème eft
très-méthodique 6c heureufement exécuté. (D . J.)
Solen , {Chirurgie.) efpece de boîte ronde, oblort-
gue 6c creufe, dans laquelle on place un membre
frafturé , une jambe , une cuiffe, pour y être mainr
tenue après la réduftion dans fa fituation naturelle.
M. Petit le chirurgien a perfectionné cette machine
avec beaucoup defagacité. (D . J .)
SOLENUS, (Géog. anc.) fleuve de l’Inde, en-deçà
du Gange. Son embouchure eft, félon Ptolomée,
l. VII. c. j. dans le golfe Colchique, entre Colchi-
Emporium 6c Calligicum-Promontorium. (D . J.)
SOLETAR, f. m. (Gram.) forte de terre-glaife,
dont on fe fert en Angleterre pour dégraiffer les laines
; on l’appelle auflifmeclere.
SOLETUM, (Géog. anc.) ville d’Italie dans la Calabre
, au-deffus d’Otrante. Elle étoit déferte du tems
de Pline, l. III. c. ij. Elle a été repeuplée depuis.
C’eft la même ville que Salentia, dont les habitans
font appellés Salentini, 6c quidonnoit fon nom au
promontoire Solentinum : c’eft préfentement Sole*-
10, félon Léandre , 6c Solito, félon le P. Hardouin.
( D . j . y
SOLEURE, (Geog. mod.) en latin Salodurum, So-
lodurum , 6c en allemand Solothurn ,* ville de Suiffe ,
capitale du canton de même nom , fur la riviere
d’Aare, à 12 lieues au midi de Bâle, à 10 au nord-eft
de Berne dans le Salgoeu, c’eft-à-dire dans le pays des
anciens Saliens.
Cette ville eft remarquable par fon antiquité, par
fes édifices, par fa force, 6c par fa grandeur, pour le
pays. On y a trouvé des médailles, des infcriptions,
& d’autres monumens qui juftifient qu’elle étoit déjà
connue des Romains. Elle fut ruinee par les Huns ,
les Goths , les Vandales , qui ravagèrent la Suiffe
tour-à-tour. L’églife collégiale de S. Urfe paffe pour
avoir été fondée par Berthrade, mere de Charlemagne.
Les jéfuites ont.dans cette ville une belle
maifon, 6c les Cordeliers un très-beau couvent, dont
ils louent une partie aux ambaffadeurs de France.
Soleure devint une ville impériale fous les empereurs
d’Allemagne , 6c les ducs de Suabe en furent
enfuite gouverneurs. Dans le quatorzième fiecle, fes
habitans s’allièrent avec Berne .; dans le fiecle fui-
v an t, ils fe joignirent aux cantons contre le duc de
Bourgogne ; 6c après la guerre de 148 1 , ils furent
reçus au nombre des cantons. Son gouvernement
civil eft à-peu-près le même qu’à Berne & à Fribourg,
le pays étant divifé en bailliages, qui n’ont à la vérité
dans leurs jurifdi&ions que des villages , excepté
Olten, qui eft une petite ville.
Quant au gouvernement fpirituel, il eft arrivé
qu’ en 153 z le parti catholique-romain prit le deffus,
& depuis lors Soleure 6c fon canton font demeurés
attachés à la religion romaine. Longit. zS. G. latit.
m SB Ë
Schilling ( Diebold ) , né à Soleure, a laiffé une
hiftoire écrite en allemand de la guerre des Suiffes
contre Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Cet
ouvrage eft d’autant plus précieux que l’auteur s’étoit
trouve lui-même à prefque toutes les batailles &
aérions de guerre qu’il-décrit. Le manufcrit a été gardé
jufqu’à ce jour au greffe de Berne, 6c imprimé
pour la première fois dans cette ville en 1743, in- fol.
j )
Soleure , canton de , ( Géog. mod. ) canton de la
Suiffe, 6c Tonzieme en ordre. Il eft borné au nord par
le canton de Bâle , au midi 6c au levant par le canton
de Berne, au couchant par ce même canton 6c en
partie par les terres de l’évêque de Bâle. Il s’étend
le long de l’Aare, en partie dans la plaine 6c en partie
dans le mont Jura. Il eft affez grand, mais fort
étroit ; du refte, c’eft un pays paflablement fertile
en grains , en pâturages 6c en bois. Tout ce canton
eft attaché à la religion catholique-romaine. On Ta
partagé en douze bailliages, & les baillifs ne font
pas obligés d’aller réfider dans ceux qu’on nomme
bailliages intérieurs. (D . J .)
SOLFARA , LA, (Géog. mod. ) la S oif ara des modernes’,
"entre Naples & Pouzzoles , eft le Forum-
Vulcani des anciéns O oii,;çette ,colline d’Italie que
Pline appelle Leucogcei coites, à caufe de, la blancheur
du terroir. Il y avoit au même endroit des fources
d’eaux qu’il nomme, /. X X X I . c.j. Leucogcei Fontes,
6c dont on vantoit les vertus pour la guérifon des
plaies. ( D . J . )
. SOLFATARA , f. f. (H f l nat.) c’eft ainfi qu’on
nomme en italien un endroit du royaume de Naples,
dans le voifinage de Pôuzzôle, qiii paroît brûler perpétuellement
, .6c où ,1’on trouve un grand nombre
d’ouvertures qui donnent paffage à des..vapeurs fui-
fureiifes &.à de la fupée.que le feufouterreinfait
fortir du.fein.de la terre qui eft àu-deflous. Les pierr
res qui font autour de ces orifices ou ouvertures font
dans un mouvement perpétuel, & lorfqu’on y jette
quelques corps légers, ils font repouflés à dix ou
douze piés de hauteur.; 6c Ton voit dans certains en-
droifs le fable bouillpiiner comme de l’eau qui feroit ,
fur le. feu. Les pierres qui fe tirent de cet efpace dë !
terrein font.très-chaudes, friables, blanches & comme
calcinées ; ppur peu qu’on y creufe , on trouve
des cendre?. Qn en tire aufli une très-grande quantité
de vitriol bleu 6c d’alun ; la chaleur du terrein .
épargne lgs^ frais du bois . pour .l’évaporation de ces
te ls , on ne fait que laver dan? de J’eau les pierres
qiû en font chargées, on met cette diffolution dans
des chaudières de plomb que l’on place fur les ouvertures
de ce terrein , -dont la chaleur eft affez grande
pour faire bouillir la diffolution , après quoi l’eau
chargée de ces fels fe met dans des cuves de bois
ou îlsfe cryftallifent ; le débit de ce vitriol 6c de cet
alun fait un revenu affez confidérable.
Tout leterrein âelaSolfatara eft creux, &réfonne
lous les piés. Ayant été comme miné parles feux fou-
terrems il feroit dangereux d’y paffer à cheval
parce qu’on feroit en danger d’y enfoncer. Quelques
perfonnes croient que les feux qui font fous la Sol-
jatara communiquent par-deffous terre avec le mont
Vefuve, qui en eft à quatre lieues ; 6c Ton prétend
que lorfque ce volcan eft tranquille, la fumée eft
plus forte dans la Solfatara, 6c au contraire que lorfque
le volcan vomit des flammes & éprouve de fortes
éruptions , ce terrein eft moins agité.
Cet endroit étoit déjà connu des anciens, qui l’ap-
pelloient Forum Vulcani ; il a été décrit en vers par
Petrone. Les modernes l’appellent Solfatara ou Sol-
Jorata, foufnere ; on croit que ce font les reftes
d’une montagne qui a été détruite par les embrafe-
mens fouterreins, & qui a été changée en une
.plaine.
meme tems les fpns qui leur conviennent ; 6c c’eft
un exercice par lequel on fait commencer ceux qui
apprennent la mufique , afin que l’idée de ces différentes
fyllabes^ s unifiant dans leur efprit à celle des
intervalles qui s’y rapportent , ces fyllabes leur aident
à fe rappeller ces intervalles.
I ly a diverfes maniérés defolfier. Plufieurs nations
ont garde l’ancienne méthode des fix fyllabes de
1 Aretm. D ’autres en ont encore retranché, comme
les Anglois, qui folfient fur ces quatre fyllabes feulement,
m i,fa , Jol, la. Les François au contraire
ont ajoute la fyllabej£, pour renfermer fous desnoms
difterens tous les fept fons de l’o&ave.
Les inconvéniens de la méthode de TArétinfont
confiderables ; car faute d’avoir rendu .complette la
gamme de l’o&ave , Tes fyllabes de cette gamme ne
lignifient ni des touches fixes du clavier, ni des de-
•gres du ton , ni même des intervalles exa&ement
détermines. : la,fa peut former un intervalle de tierce
majeure en defcendant, ou de tierce mineure en
montant, ou d’un femi-ton encore en montant. Voyez
Gam m e , Muances. C ’eft encore pis par la méthode
des Anglois : ils trouvent à chaque inftant difterens
intervalles qu’ils ne peuvent exprimer que par les
memes fyllabes, 6c toutes les quartes portent toujours
les mêmes noms, qui devroient être réfervés
aux feiiles oétaves.
La maniéré de folfier établie en France par l’addition
du f eft infiniment fupérieure à tout cela ; car
la gamme fe trouvant complette ’, les muances deviennent
inutiles, 6c 1 analogie des oétaves eft parfaitement
obfervée : mais les Muficiens ont encore
gâté cette méthode par la bifarre imagination: de
rendre les noms des notes toujours fixes 6c déterminés
fur les touches du clavier, 6c non pas fur les degrés
du ton ; ce qui charge inutilement la mémoire
de tous les dièfes pu. bémols delà c lé ; ce qui ôte
au nom des notes le rapport néceffaire avec les intervalles
qui leur font propres , 6c ce qui efface enfin
, autant qu’il elt en e u x , toutes les traces de la
modulation.
Ut ou re ne font point ou ne doivent point être
telle ou telle touche du clavier, mais tel ou tel degré
du ton ; quant aux touches fixes, c’eft par des lettres
de l’alphabet qu’elles doivent s’exprimer ; la touche
que vous appeliez u t , je l’appelle C ; celle que vous
appeliez re, je l ’appelle D , Ce ne font pas des lignes