requis. L’emplâtre diachylum gbihmé, ou l'onguent
de la mere rempliront l’intention du chirurgien.
Quand il ne fuffit pas de conferver la chaleur de
la partie , ôc qu’il eft néceffaire de l’augmenter, on
a recours à des remedes plus aÊlifs : le cataplafme
avec les oignons de lis ôc la thériaque, ou avec les
farines réfolutives & le miel ; les ternies do le ile
cuites fous les cendres mêlées avec de la graille de
porc : le levain avec les fientes de pigeon , de chèvre
, de porc ou de boeuf ; Ôc tous les remedes refi-
neux ôc gommeux. 11 y a donc desfuppuratifsemoï-
liens , des Juppuratifs relâchans , desfuppuratifs îrn-
tans / i l y en a d’antiputrides , dans lesquels entrent
des fubltances balfamiques : des efpeces de différentes
claffes peuvent être employées fucceffivement,
6c combinées diverfement dans le traitement particulier
d’une tumeur humorale qui fe termine par
fuppuration. C ’eft au chirurgien à varier les remedes
, fuivant les indications qui fe préfentent. On
trouvera les meilleurs principes fur cette matière,
dans le traité de la fuppuration purulente, par M.
Quefnay ; ôc dans les mémoires qui ont concouru
pour le prix de l’académie royale de Chirurgie lur
les remedes fuppuratifs > imprimes dans le fécond
tome du recueil des prix. ( T )
SUPPURATION , f. f. terme de Chirurgie O de Médecine
, aftion de la nature qui convertit des humeurs
en pus. Voy c { Pus. Lorfque la matière purulente
coule par une folution de continuité , l’aftion qui
forme ce pus fe nomme plus particulièrement digef-
tion. La fuppuration proprement dite , eft la formation
du pus dans une partie enflammée , qui fait de
la tumeur inflammatoire un abfcès. La production du
pus dans les inflammations eft un effet immédiat de
fafrion des arteres fur les humeurs mêmes qu’elles
contiennent, &c fur les graiffes renfermées dans le
tiflu cellulaire enflammé. Car on remarque que ce
ne font ni les mufcles, ni les tendons , ni les nerfs ,
ni les vaiffeaux principaux qui fuppurent, c eft toujours
la membrane adipeufe qui eft le fiege de la matière
fuppurée ; les autres parties folides peuvent fe
pourrir;, mais elles ne fuppurent pas. V o y e { Inflamm
a t io n & Phlegmon.
L’attention du chirurgien dans le traitement d une
inflammation, confifte à s’oppoferà h fuppuration ,
s’il convient ôc s’il eft pofiîble de l’empêcher ; & à la
procurer ou à la favorifer , quand elle eft âvanta-
geufe ou inévitable. La refolution eft fouvent la ter-
minaifon la plus convenable. Voyeç Résolution 6*
R ésolutif. Mais quand il eft néceffaire qu’une tumeur
fuppure , on ne peut compter que fur l’inflammation
pour obtenir une fuppuration louable ; mais
cette fuppuration qui forme un abfcès ,n ’eft pas une
terminaifon naturelle de l’inflammation , puifqu elle
fuppofe en outre dans le tiffu adipeux une folution
de continuité accidentelle , dans laquelle l’humeur
purulente s’extravafe : les indications principales
pour conduire une inflammation a fuppuration , doivent
donc être de procurer cette folution de continuité
dans l’intérieur de la partie malade , & de faciliter
la colleftiondu pus. M. Quefnay , qui a traite
à fond cette matière intéreffante dans un traite particulier
, dont nous avons recommandé la ledture
au mot Suppuratif , reconnoît quatre caüfes principales
de la formation de l’abfcès , ou de la dilacération
du tiffu cellulaire ; i° . l’inflammation portée
à un point qui ferme les routes des cellules graiffeu-
fes entr’elles, ÔC avec les veines qui reforbent les
fucs qui s’épanchent naturellement dans ces cellules ;
a°. l’a&ion violente des vaiffeaux , qui produit une
humeur âcre 6c putrefeente ; $°.la furabondance de
l’humeur engorgée, qui rompt les parois qui la retiennent
; 4°. les médicamens qui favorifent ces différentes
caüfes.
On v o it , par cet expofé, que pour produire dit
pus il y a quelquefois l’indication de calmer une inflammation
excefiive, qui fuffoque les vaiffeaux , 6c
feroit tomber la partie én mortification ; qu’il faut
dans d’autres cas ranimer une inflammation foible 6c
languiffante ; qu’ainfi il y a des fuppuratifs émolliens
ôc des fuppuratifs ftimulans.
La fuppuration a un fécond état, qui eft fon ac-
croiffement : l’abfcès eft déjà commencé, il faut en
procurer la maturation. Les remedes fuppuratifs font
alors maturatifs ; mais le pus déjà formé coopéré plus
que tout à la deftrufti'on du tiffu cellulaire, 6c à l’ampliation
du foyer de l’abcès : tous les fucs engorgés
s’y dépofent ; les accidens de la fievre qui accompa-
gnoient l’inflammation commencent à ceffer ; les pul-
fations locales qui étoient les agens de la formation
du pus diminuent ; ôçTorfque l’abfcès eft fait, ce dont
on s’apperçoit par la molleflé de la tumeur 6c par la
fluctuation des liqueurs épanchées , il leur faut procurer
une iffue. Voye^ A bscès , Incision. ( T )
SUPPUTATION , f. f. ( Arith. ) y ’eft l’aûion d’ef-
timer ou de compter en générai différentes quantités,
comme l’argent, le tems , les poids , les mefures,
& c . Voye^ C a lcu l.
SUPPUTER, v. a£L ( Aruhmét. ) aétion de compter
, calculer, ou examiner par voie d’arithmétique ,
en additionnant, fouftrayant, multipliant, ou divi-
fant certaines fommes ou nombres. ( D . J. )
SUPRAJONCTAIRES , f. m. ( Hifl. mod.) officiers
de juftice créés par Jacques II. roi d’Arragon,
pour faire exécuter lés fentences des juges ; ils
étoient, dit-on, en Efpagne , ce que font ici les
prévôts des maréchauffées. On les appelloit auparavant
paciaires 6C vicaires.
SUPRALAPSAIRES , ( les ) f. m. pl. en termes de
Théologie, font ceux qui foutiennent que D ieu , fans
avoir aucun égard aux bonnes 6c aux mauvaifes oeuvres,
a réfolu par un decret éternel de fauver les uns
6c de damner les autres. Voye{ Réprobation.
On les appelle aufli Antelapfaires , 6c ils font op-
pofés à ceux qu’on nomme Sublapfaires 6C lnfralap-
faires. Voyez Sublapsaires. .
Suivant les Supralapfaires, l’objet de la prédefti-
nation, eft l’homme en tant qu’il peut être c ré é, ÔC
qu’il peut tomber dans le péché ; en fuivant les In-
fralapfaires, c’eft l’homme créé 6c tombé. Voyei Prédestination.
Il femble que les Supralapfaires dans un feul decret
abfolu, confondent deux decrets différens, fa-
voir un decret conditionnel qui précédé la prévifion
de l ’obéiffance ou de la défobéiffance de l’homme à
la grâce de D ieu , 6c le decret abfolu qui fuit cette
prévifion. Voye^ Prescience.
Les Prédéterminans admettent aufli un decret abfolu
antérieur à la prévifion du péché originel, en
quoi ils fe conforment au fentiment des Supralapfaires
; mais ils fe diftinguent de ces derniers, aufli-
bien que des Janféniftes, en ce que leur decret abfolu
renferme des moyens fuffifans que Dieu ne re-
fufe à perfonne pour arriver au falut ; de forte que
pour ce qui regarde l’article du pouvoir, rien n’empêche
les hommes de fe fauver. Voye{ Gr â c e .
SUPRÉMATIE, ( Gouvernement politique. ) l’E-
glife reçue dans l’état fous Gonftantin , y avoit apporté
fon culte, qu’elle ne tenoit que de Dieu feul,
mais qu’elle ne pouvait exercer publiquement que
* par la permiflion de l’empereur ; c’étoit lui qui aflem-
bloit les conciles ; 6c quand la religion fut encore
plus répandue, les fouverains, chacun dans leurs
états, exercèrent dans les chofes eccléfiaftiques la
même autorité que l’empereur. Ainfi le concile d’Orléans
fut convoqué par l’autorité de Clovis ; Carlo-
man 6c Pépin fon frere, n’étant quç maires du par
lais y en convoquèrent aufli,
L’affembléê des conciles généraux'intéreffoit trop
l’autorité des princes féculiers, -pour qu’il n’y eut
point entre eux parla fuite des tems, de jaloufie au
fujet de la convocation. Il falloit, pour les accorder,
un lien commun formé par la religion, qui tînt à
tous, 6c qui ne dépendît- dë-perfonne ; c’eft ce qui
rendit enfin les papes., en qualité de peres communs
des fideles, maîtres de cette convocation, mais avec
le concours jufte 6c néceffaire des fouverains.- Les
légats étendirent beaucoup depuis les droitsrmi faint
fiége à cet égard ; CharleS-le^jChaUve auforifia leurs
entreprifes; ôc on les vitlouvent- affembler des 'conciles
nationaux dans les royaumes oîi ils furent-envoyés,
fans en confulter lés fouverains. Henault.
( D . J. ) r , ;
Suprématie , dans la politique angloife , -lignifie
la fupériorité ou la fouveraineté du roi lurTégLife ,
aufli-bien que fur l’état d’Angleterre , dont il eft établi
le.chef. Voye^ Roi.
La fuprematie du roi fut établie, ou comme d’autres
parlent, recouvrée par le roi Henri VIII. en
M.34 ? après avoir rompu avec le papev Depuis ce
tems-là , elle a été confirmée par divers canons,
aufli-bien que par les ftatuts fynodaux dé l’églife anglicane
; ce qui a donné lieu au formulaire d’un ferment
que l’on exige de tous ceux qui‘ entrent dans
les charges ôc emplois de l’églife ôc de l’état, de ceux
qui afpirent aux ordres* facrés, des membres de la
chambre haute ôc de la chambre baffe du parlement,
Oc. F.oye{ Serment.
Le droit de fuprematie confifte principaleme nd ans
ces articles.
i ° . Que l ’archevêque de chaque'province ne
peut convoquer les évêques 6c le clergé,, ni dreffer
des canons fans le confentement exprès du. roi, comme
il paroît par le ftatut de la vingt-cinquieme année
du régné d’flenri VIII. c. xix. au lieu qu’aupara-
vant les affemblées eccléfiaftiques étoient convoquées
, 6c que l’on y faifoit des lois pour le gouvernement
de FEglife, fans aucune intervention de l’au:
torité royale. Voyeç C o n vo c a t io n .
z°. Aujourd’hui on peut appeller de l’archevêque
à la chancellerie du roi ; en conféquence de cet appel,
on expédie une commiflîon fous le grand fceau
adreffée à certaines perfonnes, qui pour la moitié
font ordinairement des juges féculiers, ôc pour l’autre
moitié des juges eccléfiaftiques ; ce que l’on appelle
la cour des délégués , oii fe décident définitivement
toutes les caules eccléfiaftiques; quoique dans
certains cas on permette de revenir de la lèntence
de cette coür par forme de révifion. Avant ce ftatut
d’Henri VIII. on ne pouvoit appeller de l’archevêque
qu’au pape feul. foye^ D elegué , Appel , &c.
3°. Le roi peut accorder des commiflions à l’effet-
de vifiter les lieux exempts de la jurildiclion des évêques
ou des archevêques ; 6c de là les appels reffor-
tiffent à la chancellerie du roi au lieu qu’avant le
ftatut d’Henri VIII. il n’y avoit que le pape qui pût
ordonner ces vifites., 6c recevoir les appels interjet-
tés de ces cours.
4°. Les perfonnes revêtues des ordres facrés ne
font pas plus exemptes de l’autorité des lois temporelles
, que les perfonnes féculieres. Voye^ Exemp
t io n , Im m u n it é , & c.
5 . Les evêques & le clergé ne prêtent aucun ferment
, 6c ne doivent aucune obeiffance au pape ;
mais ils font obligés de pr$jjpqau roi le ferment de
fidélité & de fupréniatie. ^
. SU RA, ( Hifl, nat. ) efpece de rat qui fe trouve
en Afrique , fur-tout dans le royaume de Congo ; il
travaille fous terre comme les taupes ; fa chair eft un
manger excellent, ôc un feftin manqueroit de délicat
effe, fi l’on n’y iervoit de ces animaux ; il y a cependant
des negres qui par la luperftition s’en pri-
Torne X V .
vent comme d’une viande impure.' S u r a , ou S u r e , ( Jielig. mahomét. ) mot arabe qui
fignifie proprement un pas ; mais les colleéleurs de
l’alcoran défignent par ce m o t, les différentes ferions
de cet ouvrage, qui font au nombre de 114.
Le pere Soiiciet dit furate au lieu de^ fura9 parce
; qu’en arabe le hé final marqué de deux points, fe
prononce comme/«. ( D . J . )
SvRA,(Géog. anCi) ville de Syrie, dans la Pal-
myrène : Ptolomee , /. V. c. xv. la marque fur le
bord de l’Euphrate. Pline , l. V. c. xxiv. dans un endroit
, nomme cette ville' Ura, ôc plus bas, /. V. c.
xxvj. il l’appelle b ura. Il ajoute qu’elle étoit bâtie
dans l’endroit où l’Euphrate tournant vers l’orient,
laiffoit les deferts de Palmyrène.' Ortéiius , le pere
Hardouin ôc Cellarius , Conviennent qUe c’eft cette
ville qui éft nommée Flavia , Firrna, S ura , dans la
notice des. dignités de l’empire, fect. 24. Le pere
Hardouin fondent que quand même on écriroit Uràÿ
au lieu de Sara, la conje&Ure de Bochart, part. I.
L II. c. vj. .qui voudroit en faire l’Ur des Chaldéens ,
ou de la Babylonie , n’en deviendroit pas plus probable
, parce que la Babylonie eft trop éloignée de
la Palmyrène. Dans une ancienne notice eccléfiafti-
que, cette ville eft appellée lûpi^a.
Dans le fécond paffage de Pline, qui vient d’être
cite , on lit : a Sura autern proxinil efl Phi/ifeum. Les
anciens éditeurs de Pline * au lieu de a Sur a , lifoient
Afura } A r t t r a ou Ajfur. Mais cet endroit de Pline
fuffit pour juger qu’il faut lir.e ab Ura, ou a Sura. ■X‘>- S u r a , (Géog. anc.') fleuve de la Gaule belgique,
' ôc l’un de ceux qui fe jettent dans la Mofelle ; Aufo-
ne in Mofllâ , v. 3^4. le décrit ainfi :
. . . Pronæce Nemefoeque ad juta meatu
Sura tuas properat non degener irefub undas
Slira interceptus tibi gratijicata .fluentis.
Ce fleuve s’appelle aujourd’hui Saur, ôc les François
le nomment le Sour. La Pronæa & la Nemefa ,
qui, félon Aufone, grofliffent fes eaux, font aujourd’hui
la Prum ou Pruym, ôc la Nyuns. ( D . ƒ .)
SURABONDANCE, f. f. ( Gram. ) abondance
exceflive Ôcvicieufe : on dit furabondance de droit,
furabondance de grains ÔC de vin.
SURABONDANT, ( Chimie. ) lorfque, outre fa
proportion requife d’un certain principe pour la formation
d’une lubftance déterminée , d’un tel mixte
d’un tel compofé, &c. il exifte dans un fujet chimique
une quantité indéterminée de ce même principe
; on dit de cette derniere'quantité qu’elle eft fur-
abondante à ce mixte, à ce compofé, Oc. par exemple
, tous les fels cryftallifables contiennent une certaine
quantité d’eau effentielle à leur cryftallifation ;
fi des cryftaux d’un fel font unis à une autre portion
d’eau qui les réfout en liqueur , Oc. on dit de cette
eau qu’elle eft furabondante à la cryftallifation ; une
certaine quantité de terre furabondante au corps muqueux
, paroît conflituer l’être fpécifique du corps
farineux. Voye^ F a r i n e & F a r i n e u x , ( Chimie. )
Une certaine quantité d’acide marin Ôc de mercure,
conftitue un compofé connu dans l’art fous le nom
de mercure fublimé doux ; fi on charge ce compofé
d’une plus grande proportion d’acide, ce qui arrive
lorfqu’on convertit le mercure fublimé doux en un
autre fel appellé mercure fublimé corrojîf', cette der-‘
niere portion d’acide qui fpccifie le ‘fublimé corro-
fif, eft dite furabondante.
Les fels neutres métalliques font éminemment propres
à fe furcharger d’acide, ou à recevoir dans leur
cômpofition un acide furabondant : ôc les differentes
proportions de ce principe furabondant, font con-
fiderablement varier leurs effets , les phénomènes
qu’ils préfentent dans les différens procédés qu’on
R R r r ij