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ladite univerfité, & l’autre à celui de l’hôpital de la
•charité.
V. Les fyndics dudit art feront obligés, toutes les
lois qu’ils en feront chargés par le confulat, ou par
l’ordinaire de leur département oli fe trouveront
établies des univerfités lemblables, d’aller en vifite
dans les maifons & bâtimens des fileurs, pour reconnaître
fi les/oies feront travaillées en conformité
des articles du reglement ci-ciefibus cités , & les
maîtres fileurs & maîtres defdits fileurs feront obligés
d’ouvrir les maifons, boutiques, bâtimens & autres
lieux oh il pourra fe trouver des foies, fous
peine à quiconque y contreviendra, de 50 livres
-applicables comme ci-deffus.
VI: Le maître ne pourra prendre aucun compagnon
ou ouvrier qui aura déjà travaillé dudit art chez
un autre maître , fi premièrement il ne fait pas foi du
certificat de bon fer vice du maître précédent en due
forme , fous peine au fufdit maître de 15 livres applicables
comme ci-deflûs , laquelle peine aura également
lieu contre le maître qui auroit refufé fans aucune
caufe un certificat femblable.
VII. T ont maître fileur fera tenu de rendre au
propriétaire de la foie, la même qui fera travaillée,
conformément à la facture, & fous la déduâion du
déchet, qui fera payé comptant fur le prix dont les
parties feront convenues, avec la faculté avant de
la rendre ou de la recevoir , de la faire conditionner
félon les réglés expliquées ci-defious, & il fera établi
un lieu pour ladite condition •, en quel cas de
vente que ce fo i t , tant pour la foie greze que pour
celle qui fera oeuvrée.
VIII. 11 fera pour cet effet deftiné un lieu public ,
commodément difpofé, fous la garde d’une perfonne
refponfable , prépofée par le confulat, laquelle,
aufli-tôt que la foie fera pefée en préfence des parties
& la note prife, l’expofera à la condition , félon
l’inflruttion qui lui fera donnée par le même confulat
pendant vingt-quatre heures, & fans feu , dans
les mois de Mai, Juin , Juillet & Août; & dans les
autres huit mois, pendant quarante-huit heures, avec
un feu modéré & continuel fous la cheminée,moyennant
falaire compétent que le confulat taxera, & qui
fera payé par celui qui requerra la condition luf-
dite , fuivant laquelle, s’il eu,reconnu que la foie ait
produit plus d’un & demi pour cent de diminution
la condition fera réitérée aux frais du vendeur , ou
dû maître fileür, jufqu’à ce que la diminution dans
la condition réitérée n’exceae pas un & demi pour
cent, avec déclaration que dans le cas oli il s’éleve-
roit quelque conteftation entre les parties , pour fait
des foies qui àuroient été conditionnées dans un autre
endroit hors celui-là , du, confentement des parties
, il n’y aura aucun lieu pour le recours fur la différence
du poids qui pouiroit fe trouver.
IX. Et pour éviter toutes les fraudes qui pour-
roient fe commettre, il eft expreffément défendu aux-
dits maîtres fileurs & autres marchands, de faire mettre
les foies pures avec celles de douppion, chiques,
baves & fleuret, ni aucune de ces qualités avec l’autre
j chaque forte devant être travaillée féparément,
fous peine de cent livres payables par le contrevenant
, laquelle fomme fera egalement payée par le
maître fileur qui travaillera ou tiendra les foies ex-
pofées en quelques places oti il y auroit des fenêtres,
ou autres ouvertures relatives & près des écuries ou
du fumier , ou qui en quelque autre façon donneront
aux foies des moyens pour en augmenter le
poids , outre la peine majeure, laquelle fera arbitrée
par le confulat, fuivant l’exigence des cas.
X. Tous les moulins de vingt hafples inclufive-
ment & au-deffous , devront avoir les ferpes divifées
en douze parties & pas davantage. L’étoile des tra-
çh e s, ou hafples, ou dévidoirs, fera de 60 dents
s o i
dans toutes les plantes, & les petits demi-cercles ou
roues des plantes , depuis 24 traches inclufivement
jufqu’à celles de zo, devront être pour.le moins de S
bobines ; fi c’eft de 18, de 9 bobines; & fi c’eft de 16
& au-deffous, de 10, avec une défenfe ipéciale de fe
fervir de traches de neuf dents. Les fufeaux feront
maintenus bien droits, & les verres changés , & les
coronaires bien difpofées, afin qu’on puilfe faire la
perle bien ferree , 6c les hafples qni fervent au moulin
à tordre les organfips, feront tous de neuf oncç<s
de tour à jufle mefnre, & ceux pour les.trames fem-
blablement de neuf onces & demie, afin que toutes
les fois qu’ on lèvera la foie de delfus les fufdits hafples
, elle fe trouve toute d’une mefnre égale. Les
propriétaires des filatures qui n’auront pas les moulins
conformes audit réglement, feront tenus de les
rendre juftes dans l’efpaee de deux mois ; ■ le tout à
peine de 50 écus d’or ; laquelle peine fubiront encore
les maîtres qui travailleront dans des moulins,
qui ne feront pas conformes ou réduits à la reele
lufdite.
XI. Tous les organfins, tant fuperfins que de la
fécondé & troifieme fortes., feront cappiés toutes les
huit heures ; & à l’égard des trames, lefquelles ne:
pourront être à moins de deux fils, toutes les quatre
heures de travail, fous peine de 5 livres payables
par les compagnons.
XII. Les matteaux des organfins devront être à
l’avenir d’un tel poids, qu’il n’en entre pas moins de
huit ou dix par chaque livré,. & pliés de façon qu’ils
ne foient pas trop ferrés, fous peine de réitérer la
condition dans l’occafion de la vente , & de reftitu-
tion de la part du maître fileur , qui fera condamné à
10 livres pour chaque contravention.
XIII. Il refte défendu à tout maître fileur de contraindre
leurs compagnons ou apprentifs , foit mâle
ou femelle , à acheter d’eux ou prendre à-compte de
leurs falaires refpeûifs aucune forte d’alimens , foit
b o ir e fo it manger , excepté qu’ils n’en foient d’ac-
cord , fous peine de 25 livres chaque fois qu’ils y
contreviendront.
XIV. Tous les appartemens ou moulins deftinés
au filage des foies, tant à l’eau qu’à la main, devront
être pourvus d’un chef maître , examiné par les fyndics
de l’univerfité de l’art & admis par le confulat,
lequel devra avoir l’entiere veille fur le travail, afin
que les foies fe trouvent travaillées félon les articles
du préfent réglement, avec défenfes auxdits maîtres
d’occuper à aucun autre ouvrage continuel, a&uel
& particulier, les perfonnes employées audit filage,
fauf à avoir foin 6c veiller fur le travail 6c ouvrage»
des autres perfonnes employées dans le même filage,
à peine de la privation d’exgrcice de maître fileur -9
outre celle de dix écus d’or.
XV. Tous les maîtres fileurs du diftriâ de ce confulat
, feront tenus de fe rendre à l’univerfité de Turin
, pour reconnoître les fyndics d’icelle, à l’exception
des maîtres fileùrs de Raconis, oîi l’établilfement
d’une univerfit.éde maîtres fileurs a été permis, avec
la totale dépendance néanmoins du confulat fufdit
6c l’obligation d’obferver le préfent réglement, ne
voulant pas S, M. qu’aucune perfonne, foit par privi*
lege , immunité ou exemption quelconque, puifle
fe difpenfer de l’obfervation d’icelui , ni qu’aucun
des fufdits maîtres puifle être admis à un tel exercice,
qu’au préalable il ne poflede pour le montant
de cinquante doubles , ou qu’il donne une caution
fuffifante de pareille fomme devant le conlulat.
Quand la J'oie eft moulinée, il s’agit après cela de
l’employer.
De la fabrication des étoffes en foie. Ce travail a
plufieurs opérations préliminaires, dont nous donnerons
quelques-unes ic i, renvoyant pour les autres
à différens articles de cet Ouvrage.
S Ô I
Opérations préliminaires. Première, il faut avoir
les /oî« teintes. Voye^ l'article de /«Fa b r ic a t io n des'
étoffes, & T ein ture..
Deuxieme, il faut ourdir les chaînes, ce que nous
allons expliquer
Troifieme, il finit avoir le deflèin de l’étoffe qu’on
veut fabriquer. Voyt{ L'article V elours a jardin.
Foye[ aufli l-article D essein.
•Quatrième, il faut monter le métier d’après le
deflèin. Foye{ à L'article V elours , la maniéré de
monter un metier, avec fa defeription.
Cinquième, le métier monté, il faut lire le def-
fein, ce que nous allons expliquer.
Sixième, il faut fabriquer. Voyt{ à L'article V elours
un exemple de fabrication d’une étoffe très-
difficile , 6c aux différeris articles de cet Ouvrage
pour les autres étoffes. 1
Cela fait, nous terminerons cet article par diffé- T
rentes observations ufitées fur quelques goûts particuliers
d’étoffes.
De L'ourdiffage des chaînes. Ourdir, c’eft diftribuer
la quantité de fils qui doivent compoferla chaîne fur
l ’ourdifl’oir.
On prend lrçs 40 fils qui compofent la cantrè 6c
après les avoir fait pâffer chuçun dans une boucle* de
verre, attachée au-deffus de chaque crochet fur lequel
la Joie eft devidée ; on noue tous les fils enfem-
ble, enfuite on les met fur une première cheville po-
fée fur une traverfe au haut de Pourdiffoir, après
quoi on les enverge par l’infertion des doigts. Foye{
Enverger. On les met bien envergés, fur deux autres
chevilles à quelque diftance de la première. On
paflè enfuite toits les fils enfemble foüs une tringle
de fer bien polie, la moitié de ces mêmes fils étant
féparée par une autre tringle également polie, les
deux tringles de fer étant attachées au plot de l’our-
diffoir, qui au moyen d’une mortaife qtiarrée 6c
de la grandeur d’un des quatre montans qui font’ar-
rêtés en-haut 6c en-bas des deux croifées, dont celle
d’en-bas ayant une crapaudine de cuivre dans le mi-
lifeu, dans laquelle entre le tourillon de l’arbre de
l’ourdiffoir, lui fournit la liberté de tourner, a la liberté
de monter 6c de defeendre ; dans la croifée d’en-
haut eft paflee une broche de fer fur laquelle s’enroule
ou fe déroule une corde de boyau paflee dans
une poulie du plot , 6c arrêtée à un tourniquet pofé
perpendiculairement à la poulie de ce plot.
Quand l’ouvriere met Pourdiffoir en mouvement
la corde qui fe déroule laifie dèfcendre le plot à me-
lure. Ce plot conduit tous les fils qu’il tient arrêtés
entre deux poulies, de même que par la tringle fupé-
rieure, fur l’ourdifloir en forme de ligné fpirale, juf-
qu a ce que le nombre de tours qui indique la quantité
d aunes qu’on veut ourdir foit complet. Ayant
le nombre de tours defiré, on prend la demi - portée
avec la main droite , 6c la paffant fur une cheville
on la fait paflèr deflous une fécondé 6c la ramenant
par le deflus, on la paflè enfuite deffous la première,
<le façon que cette maniéré de paflèr alternativement
ta demi - portée ou la brafleé deflus ou deflous les
cieux chevilles , forme une efpece d’envergure pour
les portées feulement, ce qui donne la facilité de les
compter. Quand cette opération eft achevée, on fait
ourner 1 ourdiffoir dans un autre fens,de façon que
n § | Plot s'enroule à mefure, 6c le fait monter
I n S V 1 IK r0lt 0111,011 3 commencé; pour lors on
fil Par fil » & °n met les fils en-
2 3 g g È Î le.s.chevilles_qiiont été pofés les premiers,
„ „ j pafle: la braffee fur la première , on enver-
& on H R comme —
ce •0; t! dehlême’ en continuant jufqu’à
l n c l l e foqi ™ l t r deS ^ d° iVent COmP ° ^
La piece étant ourdie, ôn paffe dés envergures en
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bas & en haut.; celles d’en-bas fervent à féparer les
portées pour les mettre dans un rateau, quand on
phe la pièce fur l’enfuple de derrière; l’envereure
d en-haut fert à prendre les fils de fuite, & de la nié-.
me façon qu’ils Qnt été ourdis pour tordre la piece' '
ou pour la remettre. Les envergures paffées & arrê-
îees, -ôn tire lés chevilles'dtén-Bas, on leve la piece
en ■ chaiHetfé , 8t pouf lors ori lui donne lé rtom de
Ch a în e . V j y e ^ C H A Î N E . ’
De. la H du dejfem. Lire le deflèin ; c’eftincor-
porerde^effem dans ies cérdes du metier. Pour lire
tm deffem dans.la réglé, ori enverge le fèmple. ob-
ijrvanj de commencer l’envergure par la çordé qui
tire la ejermere arcade & la dernière maille de mriss.
Quandle (cmple eft enverge, on paffe detixbagiièt-
tes un peu fohes dans les i envergures, & on les attache
ferme fur un chaffis fait avec des marches , qui
eft tourne;dé co te , afin duè la placé ordinaire du
lemple foit . libre, pour avbir la liberté deïaire les
lacs pendant qu on lira le deflèin.
On range eifuite les ‘di-xaines dans les coches de
t elcalette, par huit cordes. Voye^ LscAt.arTK On
les dixaines de. l’efëalèttedont
le? grands carreaux du papier, àu nombre,' de" 5,0.
contiennent chacun hui: lignes perpendiculaires ’
qui forit autant de corde?. Si le deiTein contient fui
couleurs, l’etoffe fera de fix lacs. Pour commencer à .
lire la ltfetife choifit autant d’embarbès W e lle range
dani tes doigts , qu'il y a de lacs ou de couleurs ;
chaque entbarbe eftdeffinée pour la même cdiileur
pendant tout le lifage du dëffein, & on doit toujoufs
commencer par la même, fuivre & finir egalement.
Le papier réglé ayant autant de lignes tranfverfa-
es ou toriforttàles, qu’i l y éri à H B M Ü Ü H I
la meute tint la première ligne, & chaque couleur
qmfc'troOTe lut cette ligne, eft prife p i i ’embarbe
qm lui eft delhnec; C’eft-à-dire que fi une couleur
H S la ligne trinfverfale 9 8 10, cordes perpendiculaires,
la lifèufe doit retenir autant démordes
dudemplé obfefvant de bien prendre fur les même?
dixames , & leS mêmes cordes pendant j a trayerléè
du lifage. Quand elle a fini une ligne, elle en recom-
mence qne autre de même ; & quand elle eft arrivée
à la fin du premier carreau qui porte i i , 1 i ou
lignes traniverfales, elle noué enfemble Wutèfie*
embames auxquelles elle donne le non: de tUxuine
& en recommence une autre jüfque M BW W BW i
lein foit fihi.
Il faut obferver que quoiqu’il y ait plufieurs lacs
lur une meme ligne, tous les lacs enfemble ne comp
ten t qu un coup ; de façon que fi le deflèin contient
fix lacs chaque ligne, & que le carreau ait 1 2
lignes tianfverfales, il fe trouve 72 lacs, qui néanmoins
ne compofent que 12 coups.
Des deffeins répétés. Tous les deflèins qui fe travaillent
aujourd’hui, foit dans l’étoffe riche, foit dans
celle qui n’eft brochée que foie, ne portent que 40
a 50 dixaines ; ce qui les rend très-courts dans la réduction
de l’étoffé ; les fabriquans néanmoins ont
trouve le moyen de faire paroitre le deflèin plus Ion*
en fanant lire le deflèin deux fois, & faifant porter
1 1r01te ce a gauche, ou à gauche ce qui eft
à droite ; la façon de faire le deflèin pour des étoffés
de ce genre, de même que pour le lire, eft différente
des atitres ; dans ces defnieres, il faut que ledeflîna-
teur s’atrache feulement à faire en forte que fon def-
lein finiflè comme il a commencé, pour qu’il foit
juivi pendant le cours de l’étoffe; au lieu que dans
la nouvelle, il faut que le deffein pour le lire foit ren-
verfe apres qu il a été lu' à l’ordinaire, pour que la figure
qui etoit d’un côté foit portée de l’autre ; o r ,
comme en renverfantle deflèin il arriveroit que, les:
fleurs, tiges, & autres figures qui compofent l’étoffe,,
fuppofé qu’elles eûflènt été lues en montant, ne